11mar 14
Ce jour est le troisième anniversaire de Fukushima. Mes amis, partout où ils le peuvent, se seront déployés vers les centrales nucléaires de notre pays les plus sujettes à débat. Tricastin, Fessenheim, Nogent, Blaye : il faut sans panique regarder en face la difficulté que nous aurons à affronter un jour ou l’autre, qu’il s’agisse de démonter ou de réparer, de remplacer ou de s’enfuir en courant. Trois ans après la grande peur de Fukushima, l’humanité mérite mieux que l’oubli et l’inconscience qu’on lui inflige.
Une chose dans l’autre, les nouveaux amis de l’Ukraine commencent à faire à peine un peu moins de zèle. Le nombre va croissant des gens qui entendent dorénavant ce que j’ai été le premier à dire sur la sottise de l’enthousiasme guerrier contre les Russes. La présence de néo-nazis dans le gouvernement et le retour des oligarques véreux dans le nouveau pouvoir, en dépit de tous les aveuglements, finit par se faire connaître. Ils détricotent la légende du Disneyland médiatique avec la gentille Blanche Neige aux belles tresses blondes, les romantiques guerriers virils affrontant les snipers et ainsi de suite. Enfin, ici et là perce un niveau supérieur de compréhension et de débats. Mais la mode gnangnan est encore au poste de commande, comme ont pu le constater ceux qui ont écouté mon interview à la matinale de France-Inter. Je reviens donc sur cette question.
Selon le journal « Libération » j’étais jugé « pour avoir traité de fasciste marine Le Pen ». Il n’en est rien. Ce jour-là, comme l’a titré de son côté le journal « Le Monde », la question posée au juge était de savoir si « on peut dire de madame Le Pen qu’elle est fasciste ». Ou si c’est une injure. Et alors seulement je serai jugé coupable ou non. Mais je veux aussi ici absolument faire partager mes arguments à propos du point où voici rendu le fameux pacte de responsabilité, épousailles en seconde noce du parti solférinien avec le meilleur de la tradition des tireurs dans le dos des salariés et des contribuables.
Julie Gayet ou Marine Le Pen ?
Le titre de « Libé » est, comme d’habitude, fait pour nuire. Il donne une idée de l’agonie intellectuelle de la gauche branchouille devant les défis du moment. Agonie dont la mort lente du « journal » est un symptôme symbolique. Le même jour, et à la même heure, avait lieu le procès qu’intente Julie Gayet à Closer. Devinez où était la masse médiatique, éthique indépendante et avide de faire valoir le droit d’informer ? En d’autres temps ils auraient été tous devant la dix-septième chambre où se débattait la question du droit de qualifier politiquement de « fasciste » ceux qui le sont. Un moment de la lutte contre l’extrême droite en France.
Aujourd’hui ils sont presque tous à l’affut d’un fait divers people. Je trouve cela significatif aussi de ce qu’est notre temps. Et de l’hypocrisie des effarouchés de commande devant le Front national. Je n’ai pas eu trop de mal à compter les messages de soutiens : j'en ai reçu fort peu et aucun des solfériniens ni de leurs bagages accompagnés si prompt à me faire la leçon à propos du combat contre l’extrême droite. Diverses autres variétés de donneurs de leçon et de bavards maîtres en stratégies de lutte contre le Front national doivent estimer que la question ne mérite pas leur attention. D’ailleurs, ils doivent penser que « fasciste » est une invective inadaptée, pas habile, pas polie, pas efficace. Tout irait tellement mieux si l’on se mettait à leurs genoux pour recueillir les conclusions de leur sublime bavardage.
Pourtant, ce procès fut un haut moment d’explications. J’y reviendrai sans doute bientôt. Mais, pour l’heure, je renvoie vers le post de mon camarade Alexis Corbière, observateur présent au procès comme secrétaire national du PG en charge de la lutte contre l’extrême droite, car je veux maintenant parler du pacte de responsabilité.
Gattaz l'a promis : l'argent des contribuables arrosera (aussi) les actionnaires
Jeudi 6 mars, aux lendemains de la signature par trois syndicats du « relevé de conclusion » sur le fameux pacte de responsabilité, Gattaz s’exprimait devant 200 patrons rassemblés par le mouvement patronal « Ethic ». Un temps de son discours est un moment d’anthologie de la mentalité prédatrice du MEDEF. C’est aussi une leçon de chose pour les naïfs qui se gargarisent avec les accords « gagnants-gagnants » et autres sornettes démobilisatrices. « Ce que je voudrais absolument éviter, et je pense qu'on est en train de l'éviter, a déclaré le chef du MEDEF, c'est ''qu'est-ce que vous allez faire avec les marges dégagées ?'' J'ai eu beaucoup d'angoisses tout le mois de janvier sur l'idée qu'on va tout contrôler, contrôler les dividendes versés, tout contrôler ». « La position du Medef est de surtout ne prendre aucun engagement chiffré juridique. Pas de contraintes… mais par contre c'est un engagement de mobilisation ». Le débat sur les contreparties est clos. Comment les bavards qui continuent à s’agiter « de l’intérieur où l’on est plus efficace » comptent-ils reconstruire le rapport de force entièrement détruit par le gouvernement et ses cadeaux sans garantie ? Gattaz sait qu’il a gagné la partie. C’est pourquoi il franchi une étape supplémentaire. Non seulement il ne s’engage sur rien « en contrepartie » mais, au contraire, il autorise la distribution du cadeau directement aux actionnaires eux-mêmes. Il le dit aussi clairement que je viens de l’énoncer. Lisez : « Les entreprises décideront de l’usage qu’elles feront des allègements de charges promis dans le cadre du pacte de responsabilité, y compris la distribution de dividendes ».
Pourtant, donc, le patronat (MEDEF, CGPME, UPA) et trois syndicats (CFDT, CFTC, CGC) ont signé mercredi 5 mars un « relevé de conclusion » sur les futures contreparties au pacte de responsabilité. Ce n’est pas un accord, même si ça y ressemble. Mais ce n’en est pas un. Un « relevé de conclusion » n’a pas de valeur juridique, contrairement à un « accord ». De plus, la CGT et FO n’ont pas signé. Au contraire, les deux centrales dénoncent un « chèque en blanc donné au patronat ». Elles ont des arguments solides. En effet le texte de l’accord est très proche de la position de départ du patronat que même Laurent Berger (CFDT) avait pourtant dénoncé. On retrouve la méthode du couteau sous la gorge qui avait prévalu pour la conclusion de l’ANI. Au total, le texte renvoie aux branches professionnelles l’ouverture « de discussions en vue d'aboutir à un relevé de conclusions signé, ou des négociations en vue d'aboutir à un accord précisant des objectifs quantitatifs et qualitatifs en termes d'emplois ». En clair : il n’y a aucun engagement chiffré en matière d’emploi, de salaire ou de conditions de travail dans le texte signé. Au contraire. Le texte acte toutes les limites et restrictions déjà formulée par le patronat. Il précise même que ces discussions ne commenceront qu’au jour où la baisse des cotisations « sera précisément définie ». Cela parce qu’Ayrault a précisé que les allégements seraient centrés sur les bas salaires, mais sans arrêter précisément les seuils et les taux d’allègements ! Le MEDEF, lui, bataille mot par mot, sans aucune des formes d’angélisme de ses vis-à-vis gouvernementaux ou syndicaux. De plus, le texte signé ne fixe aucune date butoir pour ces négociations de branches. Elles peuvent donc durer jusqu’à épuisement des « dialogueurs » ou fâcherie de commande de l’un d’entre eux. Et même, cela peut ne jamais s’achever par quelque accord final que ce soit. En effet le texte n’évoque pas le remboursement des cadeaux de l’État dans le cas où il n’y aurait pas d’accord signé ou sil’accord n’était pas respecté. Pourtant, chaque jour aggrave le bilan de ce que ce cadeau va coûter pour rien au pays.
Sur la base des calculs de l’INSEE, de la direction du trésor et de l’OFCE, le Haut Conseil pour le financement de la protection sociale produit sa propre évaluation des résultats qui peuvent être attendus du pacte de responsabilité. Pour cet organisme, le pacte pourrait créer entre 134 000 et 300 000 emplois en cinq ans, selon le scenario retenu entre la baisse des cotisations sur tous les salaires ou la concentration de la baisse sur les bas salaires…. On voit qu’on est là bien loin du « un million d’emplois » promis par Pierre Gattaz. Voilà pourquoi même ce Haut Conseil dit que l’effet du pacte sera « relativement circonscrit ». Mais il n’en reste pas moins que cela nous fait des emplois hors de prix. Dix milliards d’euros offerts par an au MEDEF ? Cela fait, dans le scénario le plus favorable au Pacte, c’est-à-dire pour 300 000 emplois, 33 000 euros par emploi créé ! Mais ce résultat n’est attendu qu’au total, c’est à dire « au bout de cinq ans ». Le cadeau est alors de 50 milliards d’euros. Chaque emploi Gattaz-Hollande nous coûte donc 166 000 euros par emploi créé ! Il est temps ici de se souvenir qu’un salarié au SMIC reçoit 20 000 euros par an de son entreprise, cotisations comprises ! Mais ce calcul a-t-il vraiment un sens ? Je veux dire : est-ce que le pacte ne peut avoir exclusivement que des effets positifs sur l’emploi, même à ce prix dément ? Non. Bien évidemment. C’est un calcul faussé. Le Haut Conseil le reconnait lui-même : il ne chiffre que « le mécanisme pur d'allègement du coût du travail, sans prise en compte des effets de sa compensation financière ». Compensation veut dire coût ! Car comment va-t-on payer tout cela ? Hollande a déjà annoncé que le « pacte de responsabilité » sera « compensé » par des coupes budgétaires. Cela va donc encore réduire l’investissement public. Et donc la consommation populaire. Et donc détruire des emplois. Par conséquent, le bilan final pour ce qui est des emplois créés et détruits sera négatif. Sans oublier que le ralentissement de l’activité du fait de la baisse de la dépense publique va encore creuser le déficit faute de rentrées fiscales suffisantes. Ce mécanisme pervers a déjà été constaté cette année avec une baisse substantielle des rentrées d’impôts et un manque à gagner perforant pour les finances publiques.
On mesure l’ampleur de la régression. En face, le PS est arcbouté sur sa propagande béate. Cependant, le gros de la troupe a du mal à suivre, notamment ceux qui sont syndiqués. Mais ceux-là ne comptent plus aux yeux des caciques de la politique de l’offre et du coût du travail excessif. Un calendrier d’action est sur la table de notre côté. FO, la CGT, Solidaires et la FSU appellent à une journée de mobilisation le 18 mars. Le pacte bidon est dans la liste des rejets de cette mobilisation. Et, côté politico-social, il y a la marche proposée pour le 12 avril à Paris et à laquelle ont décidé de participer d’ores et déjà le Front de gauche et le NPA ! Le collectif de préparation de cette marche s’est brillamment réuni le 5 mars dernier. Je dis « brillamment » parce que le nombre et la qualité étaient au rendez-vous, ainsi qu’une sérieuse volonté de mobiliser activement. Le contraire du précédent collectif qui avait rabougri l’action contre la TVA à un dépôt de pétition. Ce temps fort aura lieu si la date est convenue, et le plus tôt sera le mieux, dans un contexte très profondément différent de celui que nous connaissons à cette heure. Ce sera le lendemain des municipales et la veille des européennes. Nous serons sous le choc de l’abstention et de la percée du Front national annoncée par tous les médias et qui sera, à coup sûr, le thème de la soirée médiatique du premier tour, quel que soit le résultat, de façon à pousser les moutons vers les bons bergers. Ce sera aussi une semaine après la manifestation du « jour de colère ». Une possibilité existe que le cycle politique s’accélère si nous savons bien nous mobiliser : tenir la rue contre la droite et l’extrême droite dans l’opposition de gauche au gouvernement, puis les battre clair et net dans les urnes quatre semaines plus tard. Cette fois ci, il faut parvenir à enchaîner les coups mieux que nous ne l’avons fait dans les occasions précédentes. J’y reviendrai pour ma part dans la limite de ce qui peut être dit, cela va de soi.
L’antisémitisme ukrainien n'est pas un obstacle à l'amitié « occidentale »
Avez-vous noté la volonté de Patrick Cohen sur « France Inter » de minimiser tout ce que je disais sur la place que le parti national socialiste d’Ukraine, « Svoboda », occupe dans le gouvernement qui s’est imposé dans ce pays ? Comme il est significatif de l’aveuglement idéologique des stars médiatiques ! J’ai dit « les néo-nazis ont quatre ministres ». « Non ! Trois ! » lance-t-il du tac au tac. Que veut-il ? Semer le doute sur la gravité des faits que je veux signaler en tâchant de disqualifier la valeur de mon propos. Comme si, même s’il n’y avait qu’un seul néo-nazi avéré dans un gouvernement ce ne serait pas déjà trop ! En réalité, il n’en sait rien. Son but n’est pas d’informer mais de valider la thèse du Disneyland dominant. Muet devant les grotesques trémolos anti-Russes de Cohn-Bendit, Patrick Cohen est bizarrement aux aguets dès qu’il s’agit de l’image des Ukrainiens. Cette rédaction, comme les autres, organise un spectacle. La preuve ? Il y a bel et bien au gouvernement quatre ministres néo-nazis et non des moindres : le vice-Premier ministre, le ministre de la Défense et de la Sécurité nationale, celui des Ressources naturelles et de l'énergie et le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation. A quoi l’on peut rajouter le nouveau Procureur général du pays et le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense, lui-même fondateur de « Svoboda ». A l’époque, ce parti avait choisi comme nom « Parti national socialiste d'Ukraine ». Il n’a changé de nom qu’en 2004, dans le but de se rendre plus présentable devant l’opinion européenne. Toutefois, le discours antisémite reste un fondement non masqué de sa culture politique. Le parti est mené par Oleg Tyagnybok. Selon lui « une mafia judéo-moscovite dirige l’Ukraine », vocabulaire sans ambiguïté. Les membres de Svoboda défilent chaque 28 avril à LVOV en souvenir de la création de la division SS « Galitchina ».
Cette façon de nier la réalité de ce qui est en train d’avoir lieu en Ukraine crée des zones d’ombres dont les conséquences pourraient devenir terribles. Je suppose que tous ceux qui auront fait, comme moi, un petit tour dans leurs sources d’information et d’analyse auront été au moins aussi surpris que moi de la réaction du même Patrick Cohen sur France Inter face à mes inquiétudes sur la sécurité de la communauté juive d’Ukraine. C’est pourquoi j’ai pris l’initiative de lui dire en substance : « vous pensez qu’il n’y a pas de danger pour la communauté juive, je pense le contraire : chacun d’entre nous deux assumera sa responsabilité devant les évènements qui vont arriver ». En fait, les raisons d’être inquiet sur ce sujet aussi sont de notoriété publique. Car depuis la défaite du nazisme allemand, c’est la première fois qu’on entend un rabbin appeler ses compatriotes et coreligionnaires à quitter le pays. C’est ce qu’a fait, le 22 février dernier, le Rabbin Ukrainien Moshe Reuven Azman. Il a appelé les Juifs de Kiev à quitter la ville et éventuellement le pays, par peur des exactions antisémites dans le chaos. C’est également la première fois que l’on voit une communauté juive locale demander l’aide des organisations juives mondiales et d’Israël pour garantir et assurer la sécurité de ses organisations communautaires. « L’Agence juive va étendre son aide d’urgence immédiate à la communauté juive d’Ukraine et sécuriser les institutions juives dans le pays », a annoncé le président de l’exécutif de l’Agence juive pour Israël, Nathan Chtaransky, ancien dissident de l’URSS. « La communauté juive d’Ukraine, qui compte environ 200 000 membres, est l’une des communautés juives les plus dynamiques au monde, avec des dizaines d’organisations et d’institutions juives actives. Les événements récents ont montré que nous devons renforcer les mesures de sécurité de ces institutions. Nous avons la responsabilité morale d’assurer la sécurité des Juifs d’Ukraine », a déclaré Chtaransky .
Si j’évoque si fortement le sort de la communauté juive c’est qu’on connaît l’habituelle obsession sur le sujet dans l’ensemble du cirque médiatique et à chacune de ses séances de politique internationale. On connaît la rapidité des Harlem Désir et David Assouline, sans oublier Copé et NKM à qui je fais un procès pour cela, à voir des antisémites partout, dont moi, faut-il le rappeler, dès qu’on leur tient tête. Pour ne rien dire du CRIF et autres répondeurs automatique de la doxa « occidentale ». Tous ceux-là voyaient en Chavez un antisémite sans le début d’un fait à produire. « Libération » avait même publié une page entière sur ce thème avec photos et citations truquées ! A présent, c’est le silence. C’est d’autant plus consternant que les questions sur le sujet à propos des partis politiques de l’Ukraine ne datent pas d’aujourd’hui. Les observateurs ne le découvrent pas. La fameuse Ioulia Tymochenko, la blonde aux nattes si faciles à identifier sur la scène du spectacle médiatique, n’est pas seulement une corrompue notoire : elle aussi une suspecte de longue main. En 2012, la Ligue Anti-diffamation (ADL), une des principales organisations juives américaines, a dénoncé l’alliance parlementaire signée par Yulia Tymoshenko avec le parti d’extrême-droite Svoboda. Oubliée ! Aujourd’hui, sa sortie de prison est célébrée comme celle d’un Nelson Mandela ! « Le journal du Dimanche » a même fait de son portrait sa une entière ! Pourtant, ce genre de personnage n’a jamais baissé la garde, si j’ose dire. En 2013, le parti Batkivshchyna (Patrie) de Ioulia Tymochenko et l’UDAR, le parti du boxeur Vitaly Klitschko, candidat des Allemands et Svoboda, se sont unis plus d’une fois et notamment contre un projet de loi présenté par le Parti des régions (PdR) du président en fuite Viktor Ianoukovytch. Ce projet de loi visait à interdire « les discours haineux et les expressions dégradantes » en interdisant des mots très insultants comme « youpin », « sale juif » (« zhid », en ukrainien) et « Russkof », qui ont la faveur des partisans de Svoboda.
Pourquoi cette façon de faire ? En ce qui concerne les médias, on connaît la musique. La paresse, le panurgisme, les a priori idéologiques sont le substrat commun des multi-éditorialistes psittacistes. Le psittacisme est la maladie de ceux qui répètent ce qu’ils viennent d’entendre dire. Le mot est construit sur la même racine que « perroquet ». Après le psittacisme vient l’ignorance des grands chefs qui fixent la ligne. Faute d’idée un seul but : pas d’histoire ! Vous imaginez France Inter, ou d’autres, se mettre en retrait du concert des confrères unanimes pour émettre des doutes ou nuancer les slogans anti-Russes ? Impensable. Il faudrait démontrer, enquêter, confronter. Pas le temps ! Trop risqué. Et ensuite, il faudrait expliquer l’incongruité de la photo sur le perron de l’Elysée avec des personnages aussi suspects flanqué par-dessus le marché de BHL, qui a encore une fois réussi à « se taper l’incruste ». Bon, là je suis injuste. La présence de BHL a fonctionné comme un signal d’alarme pour des millions de Français qui savent dorénavant reconnaître l’ombre des charniers.
Reste que pour ce qui est de savoir et d’être informé, c’est sur internet et Facebook qu’on doit le trouver par soi-même. Mais encore faut-il en avoir le temps et les moyens. Ceux qui n’ont pas ces moyens sont mis au régime du fast-food de l’info : steak de Russe haché pour tout le monde. Tout ça est connu, et le répéter n’apporte rien à notre compréhension des événements. Ce qui compte, c’est de souvenir qu’ils sont aussi capables de ça. Cette fois-ci, l’antisémitisme n’est plus un problème ! Ce n’est pas la première fois. Mais c’est la première fois qu’on les prend la main dans le sac dans des conditions telles que tous ceux qui me lisent auront tous appris quelque chose à transmettre autour d’eux sans être en butte au perpétuel procès en paranoïa dès que nous sortons de sentiers battus et rebattus de la doxa médiatique. Preuve en main : les donneurs de leçon de démocratie, quand les USA ont parlé, peuvent aller jusqu’à soutenir des néo-nazis et des antisémites. Je peux prévoir la riposte. Elle va consister à distinguer le parti « secteur droit » qui est d’ores et déjà lui aussi un parti de miliciens armés. Il s’agira de dédiaboliser le parti « Svoboda », qui sera juste qualifié de « nationaliste » ou « populiste ». Comment je le sais ? Parce que les organisateurs du spectacle sont les mêmes sous toutes les latitudes et procèdent sans imagination de la même manière partout. La mobilisation des hallucinogènes médiatiques est d’ailleurs une composante essentielle du plan. Les snipers, les votes de Parlement reformatés aussi. Naturellement, nous connaissons la suite prévisible des évènements.
Le gouvernement va organiser des élections et appliquer, quelle que soit la majorité, des politiques d’austérité extrêmement violentes. C’est la condition pour obtenir la bénédiction des « occidentaux », de leurs banques et de leurs compagnies pétrolières. Les banquiers français, qui possèdent le quatrième réseau bancaire du pays, les Autrichiens, pleins de titre de la dette ukrainienne à 35 % de taux d’intérêt (mais oui !), les Allemands, qui s’abreuvent en pétrole et gaz par ce point de passage, la Chevron, qui a déjà investi 350 millions de dollars pour sortir du gaz de schiste, ne sont pas des philanthropes. Les gouvernants actuels sont les marionnettes d’un clan d’oligarques qui prend sa revanche sur la précédente équipe de kleptocrates. Les autorités du moment ont déjà commencé à montrer patte blanche. Elles ont décidé la réduction par deux des retraites. Pendant ce temps, une nouvelle marionnette présentable sera mise préparation. Les émeutes reprendront contre le gouvernement. Celui-ci finira par craquer, et ainsi de suite. Comme ce sont des aventuriers, il est probable que les provocations anti-Russes vont être leur principal aliment politique sur la base d’appel à l’union sacrée au nom d’un nationalisme dont le contenu glauque se renforcera à mesure que l’impasse sera évidente. Le danger de guerre vient de là. Et non pas de Russes, qui n’y ont aucun intérêt sinon à la marge, ni pour les USA, qui n’ont aucun moyen d’action militaire disponible, ni pour les Européens, dont tous les intérêts sont liés aux Russes. L’hebdomadaire Wirtschaftswoche a été on ne peut plus explicite: « Plus de 6 000 entreprises, de la multinationale aux PME, sont présentes en Russie, où elles ont investi directement plus de 20 milliards. 300 000 emplois dépendent en Allemagne de ces échanges ». Berlin est le deuxième fournisseur de Moscou, après Pékin. La France vient en huitième position mais elle possède le septième réseau bancaire russe. Personne n’a intérêt à ce que la situation échappe à tout contrôle. L’erreur des « occidentaux » est d’avoir couru derrière les « révoltés de Maïdan » sans s’être trop souciés de contrôler où allaient ceux qui parlent en leur nom.
Dois-je rappeler que c’est la deuxième fois que ce genre d’erreur est commis ? Qui se souvient comment la bêtise insondable d’un Saakachvili donna champ libre en Géorgie pour l’intervention russe dans les enclaves russophones ? Ce géorgien était un pur tyran, corrompu jusqu’à la moelle des os. Il choisit de surcroît le jour de l’ouverture des jeux de Pékin pour se lancer dans une agression militaire. C’est exactement le genre de surenchère que sont en train de rechercher les « nationalistes » ukrainiens. C’est pourquoi ils ont commencé leur travail avec l’interdiction du russe comme langue officielle en Crimée et dans le Donetz, sans oublier l’odieuse destruction des monuments à la gloire des vainqueurs du nazisme. On ne pouvait donner meilleure occasion à la Russie d’agir. Aucune personne censée ne peut ni le leur reprocher sérieusement ni, d’ailleurs, les empêcher de le faire ! Et ce pauvre François Hollande, flanqué des deux gorilles venus le visiter au nom de l’Ukraine ! « Le référendum en Crimée est illégal sans l’accord de l’Ukraine » a-t-il glapi sottement ! S’il y avait eu un journaliste présent, et non des porte-voix, quelqu’un aurait pu lui poser la question : « Avez-vous demandé à l’Ukraine si elle est prête à organiser ce référendum ? ». Et supposons qu’il y ait eu un deuxième journaliste au milieu des magnétophones présents : « Considérez-vous que ces deux messieurs à la mine accorte sont des représentants légaux de l’Ukraine ? ». Le petit François n’en finirait plus d’expliquer pourquoi il a été partisan de la guerre illégale d’Irak, de la création illégale de l’État fantoche du Kosovo et pourquoi il est contre la Crimée russe. L’incohérence est totale ! À la fin, il aura fâché tout le monde : à l’extérieur, avec ceux qui trouvent que la France n’en fait pas assez et avec ceux qui trouvent qu’elle en fait trop ; à l’intérieur, avec ceux qui pensent qu’elle ne fait rien de bon et se ridiculise comme c’est mon cas. Les Russes ne sont pas nos ennemis mais nos partenaires. En toute hypothèse, leur gouvernement vaut mieux que celui du Qatar ou de l’Arabie Saoudite, pour ne citer qu’eux dont notre pays et le PSG sont d’amicales brosses à reluire.
En tous cas, la stratégie de la provocation et de la fuite en avant est celle qui nous a menés au point où nous voici. La mise en cause des frontières sur des bases linguistiques et historiques est un désastre qui se paiera très bientôt ailleurs, chez d’autres nationalistes, dans d’autre zone pleines d’humour et de gaieté comme la Roumanie, la Hongrie, la Belgique sous pression flamande, et ainsi de suite. Personne n’ayant encore écrit une « Histoire et méthodes des nationalismes pour les nuls », le chef de l’État n’a pas d’autres idées sur le thème que celle que lui marmonne à l’oreille BHL. C’est la bêtise, l’ignorance et les provocations additionnés qu’il faut craindre. Surtout dans un pays où le sarcophage de Tchernobyl n’est plus aussi étanche qu’il faudrait et où plusieurs autres centrales nucléaires sont à la portée de tous les incidents.
Que pouvons-nous faire ? Notre rôle serait de préparer des forces politiques de relève. Mais comment faire ? A la répression du pouvoir de fait et des milices néo-nazies s’ajoute l’éteignoir « européen ». Hollande reçoit les autorités de fait de l’Ukraine sur le perron de l’Elysée en compagnie de Bernard-Henri Levy. Mais nos amis ne sont pas encore sortis des catacombes. Comme en Tunisie, où le gouvernement sous contrôle islamiste a reçu le soutien constant de la droite européenne et du PS, nous démarrons de peu. Mais en Tunisie, le Front populaire a fait une démonstration qui porte loin. Il a brillamment remonté la pente jusqu’aux premières places de la ferveur populaire en dépit de l’assassinat de deux de nos tribuns du peuple. En dépit du boycott des « autorités » françaises et européennes qui faisaient la queue pour cirer les babouches de monsieur Ghannouchi, chef des islamistes. En Ukraine, nous sommes faibles. Les plus proches de nous ont été réprimés par tous les pouvoirs avant et depuis la chute de l’URSS. Les milices néo-nazies nous pourchassent avec autant de ferveur que les anciens gouvernants. A l’échelle européenne, nous disposons de peu de moyens pour aider les petits groupes qui partagent nos idées. Nous n’avons ni l’argent des USA, ni celui des russes. Il faut donc faire pour le mieux. On le fera, évidemment. Mais notre première tâche est d’abord d’apprendre les yeux bien ouverts. La phase actuelle ukrainienne semble être la phase « Ehnada » du processus. Celle où le mouvement de récupération citoyenne du pouvoir ne rencontre guère d’autre porte-parole que les mouvements d’extrême droite. Cette phase ne dure qu’un temps.
Une révolution citoyenne n’est pas un processus linéaire. Elle prend des aspects paradoxaux. Deux composantes doivent être distinguées dans l’analyse et pour l’action. D’une part, le processus concret d’insurrection lié aux causes sociales. D’autre part, la forme d’expression politique que le mouvement adopte ou utilise. Pour ne pas perdre ses repères, il faut évidemment toujours partir de l’observation du mouvement dans son contenu social et revendicatif. Mais il ne faut pas non plus sombrer dans la mythification du mouvement « bon en soi ». Deux conditions doivent encore être réunies. La première concerne la mise en place des organes autonomes de l’action citoyenne : comités de quartiers, assemblées de base des fronts politiques, et ainsi de suite. La seconde dépend d’une rencontre. Si le mouvement ne s’approprie pas un parti éclaireur et déclencheur, c’est-à-dire la mémoire des luttes, l’offre de décryptage et les propositions d’action adaptée au moment, il peut tourner en rond, s’épuiser ou se radicaliser dans un sens toujours plus aveuglé. Mais cette rencontre n’est pas la condition de la révolution citoyenne. Elle n’en est que le moyen d’accomplissement. Tant que tout n’est pas subordonné aux objectifs qui motivent le mouvement du grand nombre, le moteur insurrectionnel et révolutionnaire continue à tourner. Et la pente des évènements va vers le même sens. Pour le briser il faut soit la dictature, soit la guerre civile qui éteint la révolution citoyenne. C’est la guerre civile qui maintient le peuple irakien en dehors du chemin d’émancipation où pouvait mener la fin de Saddam Hussein. C’est le début de guerre civile qui a ouvert le chemin des militaires en Egypte. C’est elle qui a tué ce qu’aurait pu être l’après Kadhafi. Et ainsi de suite. Je ne veux pas lasser sur le sujet, car j’ai déjà écrit ici ce que je pensais de la lutte armée et des guerres civiles dans les révolutions. Je ne saurais stopper le flot des mots et de mon analyse sans signaler qu’il est démontré à présent combien est nécessaire le regroupement de nos forces en Europe. Non seulement notre petit PGE qui doit s’engager hardiment dans la lutte publique, mais aussi notre réseau écosocialiste, qui doit fournir les éléments de pensée et d’action qui donnent à la révolution citoyenne un horizon global pour les luttes. Pensez-y chaque fois que vous trouvez trop longues mes lignes sur l’international, trop fréquents mes déplacements là où ont lieu les bouleversements qui nous sont favorables. En politique, la géopolitique est première pour bien définir les moyens de l’action.
La dureté des combats en cours nous prive aussi de quelque chose que certains attendent avec impatience. J’espère que tu auras un jour le temps d’écrire ton roman d'amour Jean-Luc. (Ca aussi c'est important).
Concernant le nucléaire, il est urgent d'avoir une réflexion approfondie sur les conditions de la transition énergétique. Il faudra au moins 20 ans pour sortir de la production d'électricité nucléaire si on ne veut pas recourir à une utilisation massive de combustibles fossiles (fuel, charbon ou gaz comme l'Allemagne aujourd'hui) et c'est une hypothèse optimiste. Alors en attendant, qu'est-ce qu'on fait ? On laisse les centrales dans les pattes des capitalistes avides de dividendes avec les conséquences que l'on sait sur les conditions de travail des salariés du nucléaire de plus en plus précaires et les risques que cela entraine sur la sûreté ? Ou on pose avec force l'exigence de la remise sous contrôle public de l'énergie ? Pour mieux sortir du nucléaire et des énergies carbonées dans les meilleures conditions de sûreté, sortons d'urgence le secteur énergétique du capitalisme ! Voilà ce qui devrait être le mot d'ordre du FdG.
Trop long ? Bien au contraire. Belle leçon de géopolitique, pour comprendre un peu mieux les événements d'Ukraine.Tes fréquents déplacements, sur la planète, et, en particulier, en Amérique latine, par la relation que tu en fais, nous apprennent beaucoup plus sur les conditions de la Révolution citoyenne à laquelle nous aspirons. A cet égard, j'ai une question à te soumettre: comment expliquer la perte de Quito, lors des récentes élections municipales en Ecuador ? Quant à BHL, depuis la Lybie, il fait office de repoussoir et, au bout du compte, dessert les causes et les hommes pour lesquels il croit devoir s'engager. Donc, un peu plus de discrédit pour notre pays que de la voir au bras des Solfériniens.
À ceux qui avancent qu'il faut 20 ans pour sortir du nucléaire à cause du CO² ou du coût je conseille de se renseigner sur le coût réel de Fukushima en terme financier ou de santé. Pour ce qui concerne le CO² il y a des solutions pour la contamination Non. La sortie rapide du nucléaire en France est ailleurs est une nécessité vitale.
Sur l'environnement, vous repondez aux mensonges employés par les nations riches pour justifier le pillage des pays pauvres, non seulement dans les matières premières mais dans l'avenir ! Le plus horrible est de constater qu'ils n'hésitent pas à assassiner les océans pour arriver à leur fin. J'approuve votre lutte contre les ennemis de l'humanité. Notre planète fait partie de la défense du droit de la vie ! Jean-Luc, votre vision est précise et vraie. Dénoncez sans cesse, car le peuple doit savoir le danger qui se prépare. La responsabilité est dans chacun de nous. Notre prise de conscience fera avancer. Vous êtes l'homme crédible, la vraie gauche. Levons le poing ! Le meeting à Montpellier en était la preuve !
La flamme brille toujours et les idées ne meurent jamais. Un jour, nous serons écoutés.
Si Jean-Luc Mélenchon, vous avez reçu un message de solidarité de la part du PRCF: "...le PRCF a tenu à témoigner de sa totale solidarité à Jean Luc Mélenchon dans un message adressé au Parti de Gauche". Vous n'êtes pas seul dans l'adversité. Bon courage !
«L’erreur des « occidentaux » est d’avoir couru derrière les « révoltés de Maïdan » sans s’être trop souciés de contrôler où allaient ceux qui parlent en leur nom.»
C’est une bonne nouvelle que nos adversaires soient aveuglés par des objectifs illusoires au point de commettre d’aussi grossières erreurs que nuire à leur propres intérêts. Ils ont eux-mêmes décrété l’urgence de l’austérité et courent après cette urgence en se tapant contre les murs. Notre force est que dans le brouillard, beaucoup sont prêts à suivre qui porte une lanterne et semble savoir où il va.
Chacune de vos phrases est d'une gravité extrême, comme le danger pour l'humanité entière. Merci pour cette aide immense à réfléchir et à agir, merci aux militants du PG et de la vraie Gauche et, oui à la solidarité internationale. Merci pour vos bons mots, ils sont tous vraiment très bons, je comprends pourquoi les sbires des médias suffoquent en face de vous.
@7
Nous sommes déjà écoutés, car nous sommes les semeurs d'idées, et des bonnes. Bravo Jean-Luc Mélenchon. Parlons de plus en plus des centrales. Mme la co-Présidente fait un bon travail. Et nous sommes ravis. J'ai beaucoup ri de Blanche Neige qui normalement ne me fait pas rire du tout. Mais cela fait parti de Disneyland et de ses comptes à dormir debout, nous sommes réveillés, nous. Merci à tous.
Long peut-être au vu de l'immédiateté de règle aujourd'hui, trop surement pas, à chacun de prendre le temps de lire. Bien souvent je copie vos billets pour pouvoir les lire et les relire, parce outre la longueur, parfois la densité fait que je ne capte pas tout en première lecture. Avec les outils modernes d'aujourd'hui, quel bonheur de pouvoir retrouver vos écrits (et d'autres) à des moments entre deux, où un peu de temps permet de se plonger dans un travail de compréhension et d'appropriation d'idées émises dans ces écrits. J'ai été stupéfait de l'attitude de Patrick Cohen face à vos propos assez alarmistes mais que je trouve juste, et j'avoue que je n'arrive pas à comprendre cela.
"Gattaz l'a promis : l'argent des contribuables arrosera (aussi) les actionnaires"
Et pendant ce temps pour "compenser" la non revalorisation des retraites complémentaires est en marche ! Pour compenser ? Même pas ! 50 milliards ou 30 selon la façon de compter d'un coté et même pas 1 milliard d'économie de l'autre. Ah que ce serait agréable d'avoir enfin un gouvernement de gauche dans ce pays et de penser humain d'abord.
Tellement brillant Jean-Luc, sur France Inter, que nulle part dans les médias (à ma connaissance) il n'a été repris ne serait-ce qu'une bribe de phrase, un mot, de cette excellente communication. Silence radio partout.
Enfin, c'était un peu à désespérer de vous entendre avec une parole libre sur la géopolitique et particulièrement l'ingérence et la déstabilisation du monde que produit la politique Atlantiste et ses roquets de service. Par contre vos amis du Venezuela qui s'en prennent aussi plein les dents, n'ont pas encore eu beaucoup de soutient médiatique de votre part. Cela m'étonne un peu !
En tous cas bravo pour ce qui a déjà été fait. Ne lâchez rien !
@Genialle
Nous sommes un peu écoutés mais encore pas assez entendus. Ça viendra.
Du tout Jean-Luc, vous n'y êtes point ! Monsieur le ministre Fabius l'a déclaré ce matin sur France Inter qu'il n'y en avait que trois Svobodan au gouvernement d'Ukraine et que c'était juste des gens un peu plus à droite, mais pas d'extrême-droite voyons. Vous n'y entendez rien, cher ami. Peut-être que le 4ème est un centre-extrême-droite alors ? Ou un extrême de centre droit ? Ou un droite d'extrême centre ?
Excellent papier sur l'Ukraine.
Fabius ce matin sur France-Inter c'était à pleurer ! Endossant l'habit de "Monsieur Muscle" quant à l'attitude de notre pays envers la Russie. "Fermeté tout en recherche de dialogue". Fermeté répété à plusieurs fois. A la question de la journaliste: faut-il avoir confiance à l'actuel gouvernement en Ukraine. "Oui, oui, oui". Est-ce un gouvernement d'extrême droite ? "C'est faux ! 3 ministres un peu plus à droite que les autres". Sans doute un peu plus à droite comme madame Le Pen. Dédiabolisons, dédiabolisons...
La misère symbolique de nos médias, dont il est si souvent question ici et partout, n'est ni un accident ni une malheureuse circonstance de l'époque. Ils sont l'écho nauséeux de la décrépitude mafieuse de nos pauvres sociétés capitalistes.
Ceci dit, boycottons les élections européennes !
Bravo et merci pour ces prises de position humaines et chaleureuses, néanmoins réalistes. Cependant, ne faudrait-il pas envisager une révolution démocratique par la création d'une assemblée citoyenne constituée par tirage au sort, pour la rendre nativement indépendante des partis et oligarchies de toutes sortes, plutôt que le système déjà largement expérimenté de comités populaires en cascade désignant des représentants élus au sommet (et qui me paraît bien proche du modèle courant en Biélorussie et en Corée du Nord) ? Il suffit de regarder partout l'état de nos "démocraties" représentatives en regard d'un idéal démocratique et leur incapacité à inventer l'avenir alors que la planète se ratatine dangereusement. On ne peut plus assimiler "démocratie" et "représentation légimitée par une élection" ! Sans forcément congédier les politiques professionnels (ils ont une expérience irremplaçable), il peut sembler urgent de leur associer, au même niveau de pouvoir et particulièrement pour toutes les décisions qui concernent le long terme, une assemblée citoyenne véritable, constituée par tirage au sort.
@GaM(17h33)
Crétin! Dire:"boycottons les élections européennes", sur le blog d'un député européen, il faut vraiment être un crétin irrécupérable.
@WM
Bon je sais, il ne faut pas nourrir les trolls, mais dire crétin à un crétin, ne serait-ce que pour quelques minutes, de temps en temps, cela fait du bien.
[Edit webmestre : Vous avez raison sur le coté irrécupérable. Le 20/02, aux environs de 11h, le dénommé GaM a déjà lancé son appel au boycott, sans la moindre explication. Vers midi le même jour, vous lui avez fourni quelques arguments en défaveur de son appel péremptoire, sans réaction de sa part. Il réitère aujourd'hui, sans plus d'explications. Vous en tirez visiblement la conclusion qui s'impose. Distrayant...]
Dommage que l'émission de Laurent Ruquier " on n'est pas couchés" soit si tardive. J'ai été heureusement surpris par les commentaires de A.Carron et de N. Poloni sur la situation en Ukraine, commentaires étant exactement à l'opposé de ceux habituellement entendus sur France 2. Ils ont été courts mais très précis sur les membres du gouvernement ukrainiens et d'une façon générale sur la situation du pays, et de la position russe. Comme quoi, être l'invité de cette émission peut faire réfléchir et entendre ou lire les analyse de Jean-Luc.
Merci encore mille fois a Jean-Luc et a tous ses collaborateurs, pour ce rendez-vous hebdomadaire d'information ! Vous devriez peut-être éditer un petit journal.
J'ai vécu 5 ans en Ukraine. D'accord sur l'analyse de Jean-Luc. Ma femme qui est Polonaise est plus réservée. Sa famille qui vivait a Lviv a été déplacée par l’Armée Rouge, et cela a marqué les esprits, même encore aujourd'hui.
Crise du gaz russe, le premier ministre Tusk (nous ici on l'appelle le fils d'Angela) a décidé qu'il fallait développer la filière Gaz de Schiste.
Pour le nucléaire, 100% d'accord. Il faut en sortir, en espérant qu'entre temps une météorite ne s’écrase pas sur l'une de nos centrales. Ce serait la faute a "pas de chance".
« Vous ne cesserez jamais à nos yeux d’être fascistes »
Et s'il faut une photo pour confirmer cela, elle est là.
Bonjour à tous. A propos du procès intenté à JL Mélenchon pour avoir qualifié Marine Le Pen de fasciste, c'est le moment (y compris municipal et européen) de renvoyer aussi aux articles du Grand Soir et au livre-démonstration de Maxime et Frédéric Vivas qui vient à point nommé "Marine Le Pen/Amène le Pire". Tout y montre, documents textuels et images à l'appui, la parenté originaire et continue du parti de Madame Le Pen avec le nationalisme fasciste tel qu'il est analysé par les historiens et politologues.
La lecture des billets de ce blog ressemble à la lecture d'un roman découpé en épisodes, il y a tellement d'épisodes qu'on ne distingue pas vraiment de mouvement mais si on revient en arrière on voit très bien la progression. L'écrivain a le talent de quelques grands prédécesseurs, qui ont dépeint la société à travers le destin de quelques personnages. Ces derniers sont les agents et les otages de la conspiration séculaire de l'argent pour protéger ses intérêts. Dans les autres histoires ces personnages ne finissent jamais bien et la révolution marque des points, mais aujourd'hui une urgence de nature différente nous empêchera peut-être de voir la fin du processus. Les abeilles meurent, la moitié de l'humanité est inutile pour le système productiviste, le feu nucléaire couve, il y a intérêt à mettre les bouchées double.
"Les gouvernants actuels sont les marionnettes d’un clan d’oligarques qui prend sa revanche sur la précédente équipe de kleptocrates."
Bravo ! C'est bien là qu'est l'essentiel du problème et tout le monde regarde ailleurs. La politique institutionnelle, en Ukraine, est investie par les oligarques, qui façonnent complètement les mouvements qu'ils sponsorisent. A l'est, au Parti des Régions, on a des oligarques industriels russophones dont les activités commerciales sont essentiellement dirigées vers la Russie, d'où l'intérêt du PdR pour la défense de la présence culturelle russe, la préservation de l'industrie et la proximité avec la Russie. A l'ouest, chez les libéraux du genre Batkivchtchina, on a des oligarques plutôt présents dans la finance, l'énergie, et les biens de consommation courante. D'où leur intérêt pour l'ouverture vers l'ouest, les politiques de libéralisation et l'affirmation de la souveraineté ukrainienne (comprise comme l'éloignement avec la Russie). Ayant perdu dans les urnes, ils reviennent aujourd'hui par la force, grâce aux troupes de l'extrême droite. Tenez ferme là dessus, c'est une idée qu'il faut absolument faire passer !
Bonsoir
Les Mickeys ont reagit ce soir sur France 2 a propos de "qu'est qu'il en est rellement de l'influence de l'extreme droite en Ukraine", bien entendu présenté au nom de l'information objective pour contrer la propagande des Russes, interview a l'appui du Rabbin responsable de Kiev qui n'aurait demandé qu'aux femmes et aux enfants de quitter la ville le temps des combats, d'un milicien d'extreme droite qui dit avoir s'être libéré de l'esclavage, pour mieux asservir après au grand capital certainement. En fait d'après eux, pas de quoi fouetter un chat. En France, rien de neuf, les retraites complémentaires du privé sont gelées, le FN continue sa dédiabolisation. Oyé, oyé braves gens tous va bien dormez bien.
C'est vrai qu'il fallait du temps et Internet pour se faire une idée de ce qui se passait et se passe en Ukraine. La paresse et la pression aussi des chefferies font que les journalistes ne sont plus que des journaleux bons à ramasser de la pub pour leur patron. Honte aussi au Service public. Monsieur Cohen ferait bien de lire ou relire l'oeuvre magnifique d'Irène Némirovsky. Personne n'est à l'abri de l'antisémitisme, la célébrité, l'argent ne font pas toujours rempart.
Très bon cours de géopolitique, Jean-Luc il ne te faut rien lâcher, tes interventions dans les médias sont retentissantes, je fais la pub autours de moi de ton blog, cela prend bien. Je crois résolument en l'éducation populaire ! Nous allons préparer la marche du 12 avril et les élections européennes "l'Humain d'abord" et l'Eco-socialisme.
Jean-Luc et chers camarades bonjour. Cela fait longtemps que je n'ai pas contribué mais je lis toujours ce blog qui est comme un phare dans le brouillard ambiant. Si on se réfère au message du PRCF indiqué par Fadila 7 on peut supposer que GaM 19 est de cette mouvance car c'est ce qu'ils proposent. Ces militants partagent beaucoup de nos idées et combats mais leur divergence porte sur les élections européennes. Je lis quand même qu'ils suggèrent la possibilité d'un dialogue avec nous, n'est-ce pas un petit pas vers cet élargissement que nous attendons, comme avec le NPA ? Je veux une fois de plus remercier Jean-Luc pour les combats qu'il mène sur le front médiatique en notre nom à tous et pour la peine qu'il prend à tenir ce blog qui nous informe et nous aide à tenir le coup. Grâce à cela on reste ferme dans nos convictions et on améliore notre argumentaire.
Mais c'est quand même extraordinaire, une personne passe sa vie a faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire comprendre au gens sa vision politique, avec des mots, des fréquentations que les démocrates refusent, pour s'offusquer et porter plainte quand elle réussi ce qu'elle désire être, en fait ce qu'elle est en réalité. Et je ne vois pas de magistrats, d'hommes ou de femmes politiques s'indigner de cette situation, laissant faire, morts de peur sans doute et les media, normalement ce devrait être un tollé général, et bien non, silence radio. Hélas, trois fois hélas, douce France qui joue la belle endormie, et qui va se réveiller, après une chute libre de la hauteur d'une falaise comme les moutons de Panurge. Mais que faire pour réveiller tout ce beau monde !
Comprendre la situation ukrainienne et comprendre les différents courants qui circulent dans la population n'est possible que si l'on commence par apprendre une partie cachée de son histoire. Ce fait d'histoire, très peu connu porte un nom "Holodomor". Je vous invite à faire vos propres recherches sur ce sujet en utilisant ce mot clef sur vos moteurs de recherche favoris. Vous verrez alors que le quart de la population ukrainienne à disparu en à peu prés trois ans. De nombreux pays ont qualifié d'Holocauste ce fait historique. 7 millions de morts et de déportés ukrainiens sur ordre de Staline. Les intellectuels abattus ou déportés. Il est intéressant de se pencher sur l'identité des organisateurs de ce massacre et fondateurs des goulags, inventés pour cette occasion. Vous comprendrez alors l’Ukraine d'aujourd'hui.
M. Mélenchon, bonjour,
J’aimerais également signaler que, tout en admirant beaucoup d’aspects de votre travail (quelle énergie!) et votre courage (cf. le commentaire de Fadila 7), ainsi que votre brio littéraire, nous sommes assez nombreux à suivre la logique du PRCF en ce qui concerne les élections européennes. Evidemment, en faire la promotion ici, sur le blog d’un député européen relève, ou de la “crétinerie” (comme celà a été écrit), ou d’une grande naïveté, ou de la provocation. Pourtant, on ne peut nier que le PRCF séduit beaucoup de militants qui n’en peuvent plus de la cuisine du PCF et qui en partent pour ne plus y revenir (quant à la question des élections européennes, je n’en parlerai pas ici, et pour cause). À partir de là, comme le dit Christiane 80, il me semble que ce serait une erreur de ne pas envisager franchement le dialogue avec eux. Parce qu’on ne peut pas avaler des couleuvres tout le long d’une vie politique! La politique, c'est comme l'art, ou il est radical ou il n'est pas.
Quant à moi, ma révolte passe par des fadaises que j'écris depuis ma serre sur la Lune, mais sont-ce bien des fadaises ?
Bonjour Jean-Luc,
J'ai entendu dans une émission que tu étais (maintenant) pour la fermeture de toutes les centrales nucléaires. C'est très bien, tu continue à avancer dans ce domaine. Où je ne suis pas d'accord, c'est sur le temps de sa sortie car tu préconises 20 ans. Hors 20 ans c'est long et il peut se passer énormément de choses pendant ce temps, sans compter la somme colossale de déchets nucléaires que nous lèguerons aux générations futures. Il existe pourtant des scénarios de sortie rapide du nucléaire en 5 ou 10 ans, il faut alors une volonté politique très forte, mais ce n'est pas insurmontable, et c'est tout à fait réalisable. Renseigne-toi auprès du réseau sortir du nucléaire qui pourra te donner tous les éléments nécessaires pour te faire une idée de la possibilité d'une sortie rapide de cette aberration qu'est le nucléaire. Autre chose, toujours en matière de nucléaire, sortir du nucléaire civil, c'est bien beau, mais faudrait aussi penser à la sortie du nucléaire militaire, par conséquent se débarrasser de l'arme nucléaire, laquelle tu n'es pas contre et t'ai entendu dire plusieurs fois des choses grotesques.
Il va falloir plus de cohérence sur...
Sur le nucléaire français, il faudrait sortir du débat "pour ou contre le nucléaire" qui est trop simpliste. La filière PWR a été choisie en France par EDF et le CEA pour des raisons historiques qui sont caduques : la nécessité de production de matière fissile pour les militaires, la facilite d'industrialiser le prototype initial. Les inconvénients majeurs de cette filière la condamne a moyen terme (le prochain accident) mais d'autres filières n'ont pas ses inconvénients.
Sur le pacte de responsabilité. l'escroquerie est énorme, il serait beaucoup plus rentable d'embaucher des fonctionnaires. Mais il est bien connu que les fonctionnaires sont tous des faignants, et que la justice, la police, l’éducation ou la santé n'ont pas besoin de moyens supplémentaires. Il est clair que les dirigeants du PS ont choisi de protéger leur caste plutôt que de remplir leur mandat. Cela sera sanctionné par les urnes, mais si c'est pour restaurer leur avatar UMP...
@ 22 LEVEQUE Jean-Pierre
" J'ai été heureusement surpris par les commentaires de A.Carron et de N. Poloni sur la situation en Ukraine"
Moi aussi j'ai plusieurs fois été surpris, après les avoir vus agressifs (surtout Caton), de mauvaise fois et même pire face à Jean-Luc, reprendre exactement ses arguments face à d'autres. J'y vois la preuve que nos idées progressent.
Quand à ce billet magnifique, il va faire partie de ceux que je fais lire autour de moi, et ensuite quand je demande ensuite quels sont les leaders politiques qui ont vraiment l'étoffe d'un chef d’État capable de représenter la France, ils osent de moins en moins citer d'autres noms.
Bravo pour votre analyse de la situation en Ukraine. Ailleurs, le journaliste indépendant Michel Collon en parle également, vous rejoint, et devrait en mon sens, être d'avantage écouté.
Enfin, à l'instar de Mario#14, je m'étonne que vous ne parliez pas d'avantage de la situation critique au Venezuela, où la droite essaye de déstabiliser la révolution bolivarienne.
Nos actions d'hier devant les centrales atomiques ? Pas médiatisées et pourtant, d'après les copains qui étaient avec moi à Cruas, il y avait un gros déploiement de gendarmes pour les accueillir au Tricastin. A Cruas, c'est après qu'ils sont venus prendre nos identités. On a quand même gagné un article numérique.
Mais qu'est-ce qu'attendent les syndicats, tous les syndicats sauf bien sûr les marrons, pour déclencher une grève générale reconductible toutes branches confondues, grève générale qui ne se terminera qu'à l'aboutissement des revendications... C'est aux syndicats d'en faire la liste.
Le Parti de Gauche doit se porter en tête de cette revendication, qui est plus qu'urgente, c'est la seule manière d'avoir raison du patronat, c'est la seule manière de purger la poche de pus qui gangrène notre pays, avant l'amputation définitive de tous nos droits sociaux, ce qui se solderait par une catastrophe sociale que nous n'imaginons même pas. Ces syndicats vont-ils, enfin, prendre leurs responsabilités, ou attendent-ils que nous soyons totalement réduits en esclavage pour agir ? Non, il n'y a aucune outrance dans mes propos, et je suis resté poli, mais maintenant, c'est vraiment trop, c'est tout de suite qu'il faut agir.
@cogilles
Moi aussi, grosse colère lors du reportage au JT de France 2. Le pseudo-journaliste parle de Svoboda comme du parti nationaliste Ukrainien sans dire une seule fois qu'il s'agit du parti Nazi Ukrainien (renommé dans le cadre du processus paneuropéen de dé-diabolisation de l’extrême droite). A la fin, introduit par ce commentaire péremptoire "la grande synagogue de Kiev garde sa sérénité bien loin d'une quelconque menace néo-nazie", interview du rabbin de Kiev Moshe Azman qui affirme donc maintenant : "Nous n'avons décelé aucune menace anti-sémite, ça n'existe pas (sic), j'ai juste dit aux femmes et aux enfants de quitter le centre ville de Kiew pendant les affrontements, c'est tout".
Or Azman affirmait le 22 février : "J'ai demandé à ma congrégation de quitter le centre ville ou même la ville et si possible le pays, je ne veux pas tenter le sort mais il y a des avertissements récurrents concernant des intentions d'attaquer les institutions juives." Pourquoi Azman change-t-il de discours ? Pressions, peur, volonté d’apaisement ? Aucun travail journalistique. Trop fastidieux pour...
jacques B du 87 dit à 11h56
" J'ai été heureusement surpris par les commentaires de A.Carron et de N. Poloni sur la situation en Ukraine, "
S'il fallait démontrer que leur mauvaise foi est proportionnelle à leur savoir, c'est fait. Quand il pose (Caron) la question sur la présence de JL Mélenchon au parlement européen c'est bien pour nuire. Si JL Mélenchon était invité le sus-dit Caron poserait la question suivante: "Alors, vous soutenez Poutine ?"
Je voudrais dire à @35 Eric que s'il faut un peu de cohérence, il faut surtout un peu moins de naïveté ou d'idéologie (quoique j'aime bien ce mot!) et un peu plus de pragmatisme. 20 ans c'est demain. Et si on arrivait à faire un tel travail dans les 20 ans qui viennent, ce serait miraculeux même avec la plus grande volonté et fermeté politique.
France 2 fait du zèle dans sa propagande. Le 10 au soir, Poujadas nous a montré comment les médias russes traitent « l’information » de l’Ukraine. Je ne crois pas être le seul à s’être dit que remplacer médias russes par médias français, nous avions la réalité française de la presse éthique et indépendante. Le 11, même manipulation sur les fascistes ukrainiens. Je dois dire que ça choque, juste après avoir lu ton billet sur le sujet.
Bonsoir à tous camarades
Le 12 avril prend une dimension toute nouvelle dans le contexte que nous vivons. L'Etat est en pleine crise. Il est devenu urgent d'organiser le débat dans le peuple. Quel intérêt avons nous aujourd'hui au PG et chez tous ces gens qui regardent médusés ce spectacle affligeant des affrontements de salon dans la justice, entre les tenants des grands partis de notables de gouvernement, des cadres de la police, sur fond de marché de dupe indument nommé "Pacte de responsabilité". Si l'on veut cette révolution citoyenne, le peuple a besoin d'un cadre politique et syndical car c'est sur ces deux fronts que la champ politique doit maintenant se préparer à se porter. Nous avons Jean-Luc Mélenchon tous ensemble la responsabilité d'apporter une alternative crédible, à la politique européenne, française, dans laquelle puisse s'inscrire le peuple. Encore faut il qu'il y ait débat ! Et ça commence avec les municipales. Organiser le débat, c'est dans chaque commune, chaque lieu de travail, débattre et décider. Une grève générale, comme une lame de fond d'exigence populaire ça se construit. La constitution se meurt. Une autre est à bâtir.
C'est peut-être hors sujet, mais cela donne une idée du climat de désarroi, dans lequel se trouve le PS, pour s'engager dans les campagnes électorales. Ayrault dans la tourmente, hier soir, JT de 20H sur la 2, au sujet des écoutes sur NS. Deux grosses boulettes sur un sujet hypersensible.
Vers 14mn30s : "[...]comme c'est la loi, comme c'est la procédure qui a été prévue par une circulaire de... de... décembre deux mille quat...trei...deux mille quatorze (!) la Garde des Sceaux a reçu effectivement une information, et que j'ai eue moi-même ensuite, qu'il y avait une nouvelle information judiciaire sur des faits extrêmement graves*" (*trafic d'influences donc écoutes tel judiciaires)
Autre boulette: vers 18mn 27s "pour que cette présomption d'innocence soit garantie il faut attaquer(!) de discréditer la justice..."
(@WM Merci à vous, pour la publication, avec complément d'informations à mon commentaire 21.Je n'étais pas sûr que ce soit la même personne.)
Et ça papote, de ci de ça, il ne faut surtout pas relevé la tête, hein camarade ! Car on risque de prendre peur ! Ouvrir les yeux sur ce qui se passe ici en France, ça ne vous interpelle pas vraiment apparemment. Le patronat avec l'aide des syndicats marron, soutenus par ce gouvernement socialiste pourri jusqu'à la moelle, sont en train de réduire nos droits sociaux à néant, la prochaine étape et l'esclavage forcé pour pouvoir manger, comme en Allemagne, et c'est le silence total. Même Jean-Luc Mélenchon est d'une passivité incroyable, que croyez-vous tous ? Qu'on fait la révolution prolétaire et citoyenne assis à la terrasse des cafés ? Faut bien qu'elle commence quelque part, et pourquoi pas par une grève générale ? C'est un moyen pour que les gens se bougent enfin. Vous n'espérez tout de même pas y échapper cette fois-ci. C'est bientôt le printemps et l'été, les frais sont moindres pendant cette période donc c'est le moment de sortir de votre léthargie les uns et les autres. Aller haut les cœurs et ayons au moins du courage pour foutre tout ce bordel en l'air. Vous verrez, au final, c'est beaucoup plus facile qu'on le pense.
@Denis F
Le 12 avril peut être un bon départ. Si les 50 000 personnes qui lisent ce blog se donnent comme objectif de convaincre 5 personnes pour venir manifester nous serons 250 000, ça aurai de la gueule non ? En plus les européennes derrière le front de gauche peut passer devant les (les radis rose dessus et blanc dedans). Alors là ce n'est plus la même histoire, nous ouvrons une autre page de notre livre qui s'écrit doucement. Alors au boulot. On lâche rien.
[Edit webmestre : Cela fait une dizaine de fois que vous tentez de passer en force ce calcul faux et inutile. D'abord, même si on admet qu'il y a 50 000 personnes qui lisent ce blog régulièrement, certains sont au bout du monde et ne viendront pas manifester le 12 avril. Ensuite tous ne sont pas des sympathisants du FdG. Le blog est accessible à tous et nous voyons passer souvent des trolls (surtout moi). Ensuite, pour que votre calcul ait un sens, il faut convaincre 5 personne qui ne lisent pas ce blog, sinon ça marche pas. Les commentaires de ce blog sont destinés à recueillir des opinions politiques, pas des contes de fées qui ne convainquent que vous...]
@Denis F dit à 15h21
"Le patronat avec l'aide des syndicats marron, soutenus par ce gouvernement socialiste pourri jusqu'à la moëlle, sont en train de réduire nos droits sociaux à néant, la prochaine étape est l'esclavage forcé pour pouvoir manger, comme en Allemagne, et c'est le silence total. Même Jean-Luc Mélenchon est d'une passivité incroyable, que croyez-vous tous ?"
La passivité de JL Mélenchon sur l'Allemage a ses limites.
"Faut bien qu'elle commence quelque part, et pourquoi pas par une grève générale ?"
Et vous la faite avec qui la grève générale? La CFDT (qui est en train de négocier le poids de nos chaînes), La CFTC, la CGC et l'UNSA qui sont soi-disant majoritaires chez les salariés aux dires de Sapin? La grève générale est à double tranchant, FO le propose souvent mais quand il faudrait faire l'unité un 1er mai ou contre les bonnets rouges ils se défilent. Donc la grève générale ce n'est pas pour demain.
Très intéressante analyse sur l'Ukraine, de loin la plus complète que j'aie eu l'occasion de lire... Merci beaucoup...