16avr 14
Une marche est, comme une manifestation, une sorte de livre où l’on apprend beaucoup en observant. De tout ce dont je suis privé du fait des bousculades que crée ma présence, la privation de lecture des manifestations est ce qui m’est le plus insupportable. C’est pourquoi je reçois si bien l’idée d’avoir installé une petite estrade sur le parcours. J’y grimpe après avoir atteint le point d’arrivée du cortège. Bien sûr, elle permet surtout qu’on me voie aux côtés des autres responsables du Front de Gauche qui veulent bien s’y montrer. Mais elle me permet surtout d’observer, d’apprécier ce qui se passe. Ce jour-là il y avait beaucoup à voir. J’en parle. Puis je viens sur la fin des discussions pour constituer nos listes aux élections européennes. Et je fini avec un mot sur ce qui se passe entre l’Union européenne et la Tunisie. J’ai pris le parti de laisser de côté tout ce que j’ai l’occasion d’avoir dit déjà à la télévision ou à la radio, notamment à l’émission du dimanche 13 avril sur France 5 avec Caroline Roux. Notez que j’ai repris le thème de l’Ukraine sur I-télé lundi soir et que je ne crois pas être démenti de sitôt sur la nature des évènements et surtout sur les risques de guerre civile au milieu de centrales nucléaires vétustes. J’ai aussi hésité à reprendre le contenu de la longue interview que j’ai donné à « Marianne » qui va paraître cette semaine. Si bien que mon travail d’écriture a souffert du temps passé à faire tant de choses en même temps, notamment une session assommante du parlement européen avec 140 textes à passer au vote. Un vote toute les trois secondes cet après-midi…
Marcheurs contre l'austérité
Le carré de tête de la marche était comme d’habitude précédé d’une masse de plusieurs milliers de personnes qui n’attendent pas le signal du départ. Souvent, elles n’ont pas conscience d’être en avant de la tête du cortège parce qu’elles n’ont pas repéré sa position du fait de la masse de photographes et de caméramen qui se bousculent, se piétinent les uns les autres. Cette masse empêche le cortège d’avancer aussi longtemps que le service d’ordre ne commence pas à pousser en sens inverse. Parmi ces professionnels, parfois, il y a aussi des provocateurs. Ceux-là poussent à la bagarre comme ce fut le cas le 5 mai où l’un d’entre eux appelait bruyamment les autres à tout bloquer « pour faire chier » flanqué d’un caméraman censé filmer l’incident qui aurait lieu. Nous sommes donc devenus super prudents. On a même retiré la corde de séparation pour éviter une chute où je ne sais quoi qui puisse être exploité contre nous par la nuée de malveillants à l’affut d’un incident. Le service d’ordre qui se trouve là souffre terriblement. Pourtant, filles et garçons bénévoles qui le composent tiennent remarquablement la position. En dépit des coups qu’ils reçoivent, de la bousculade qu’ils subissent, ils ne bronchent pas et, vaille que vaille, la mise en route finit par se faire. Mais le résultat c’est quand même qu’on fait du surplace très longtemps. Derrière, tout le monde piétine et s’exaspère aussi parfois. Si bien que la sortie des cortèges depuis le point de départ est souvent elle aussi assez tendue. La manœuvre de mise en place dans le boulevard, avec les camions et les banderoles retarde alors encore le démarrage. Cette fois-ci, ce fut un record. Un véritable trou s’observait entre les premiers milliers de marcheurs et le cortège par lui-même. Je suis donc arrivé largement à temps sur l’estrade pour voir passer le gros du cortège global. Le coup d’œil fut saisissant quand j’aperçus les bannières associatives et syndicales. Non seulement celle de la CGT, très structurée, mais aussi le cortège de Solidaire, extrêmement dense. Le DAL aussi avait ce qu’il fallait, comme les intermittents du spectacle. Ce n’était donc pas un vain mot que la signature des deux cent associations qui avaient appelé à cette marche. C’est pourquoi je déplore la vision simpliste qui en a été donnée dans tant de médias comme « manifestation de l’extrême gauche » ou de « la gauche radicale » ou plus maigrement encore « Mélenchon et Besancenot marchent ensemble » et plus brutal, si c’est possible, comme ce « Mélenchon marche contre Hollande ».
Ce qui se construit d’une marche à l’autre, c’est un élargissement de ceux qui se sentent unis par une cause commune d’opposition à la politique d’austérité qui détruit notre société. Dans ce cas, la frontière traditionnelle entre syndicats, associations et partis s’efface au profit d’une forme d’unité d’action qui, sans se nommer, se déploie avec d’autant plus de naturel qu’elle est marquée par un respect des identités respectives. C’est ce que nous avons nommé « le Front du peuple ». Sa construction se fait sans qu’il y ait un plan d’architecte au préalable. Les circonstances donnent un contenu concret à un raisonnement d’abord abstrait. C’est aussi un symbole parlant que cette marche ait eu lieu en même temps qu’il y en avait d’autres du même type dans d’autres capitales de l’Europe ! La présence d’Alexis Tsipras sur la première ligne du cortège était au diapason. Je crois que l’évènement était décidément plus grand que nous.
Après le bouclage des listes
De façon assez spontanée, les commentateurs ont lié le succès de la marche et les prochaines élections européennes. J’en suis d’accord. Mais je ne fais pas le lien sur un plan purement politicien. Je crois que c’est l’objet même de la marche qui se trouve impliqué dans le vote du 25 mai. Car l’austérité contre laquelle s’expriment les marcheurs est d’abord un produit d’exportation forcée de la Commission européenne. L’autre entrée de la question austéritaire sur ces élections, c’est que le gouvernement engage dans cette circonstance un vote de confiance devant le peuple. La réponse négative atteindrait de plein fouet sa politique. Et donc son existence même peut-être dans la mesure où ce désaveu succéderait à la dure déroute des élections municipales. Il est donc très décisif pour nous d’atteindre un point d’étiage qui place le total des voix de la gauche non gouvernementale loin devant le PS. Jusqu’au point où ce dernier serait le complément et non l’essentiel. Du coup l’Histoire s’accélèrerait en France et en Europe. C’est avec cet état d’esprit de responsabilités à prendre devant le pays que nous avons abordé la dernière phase des discussions pour constituer nos listes aux élections européennes.
Nous avons bouclé positivement la discussion. Nos listes sont faites. Comme toujours, il y a de la tôle froissée sur toutes les ailes après une discussion de cette sorte. Surtout après l’avoir fait durer treize séances sur près de neuf mois ! Brèves ou courtes, ce genre de négociations font toujours davantage de bruit chez les mécontents que chez les satisfaits. Je parle des mécontents du dosage entre partis, des ambitions personnelles meurtries, des coups de billards à trois bandes dans certaines organisations partie prenantes en vue de contester leur direction et ainsi de suite. C’est banal. Rien de tout cela n’est indigne. Mais c’est de plus haut qu’il faut toujours regarder une scène qui devient aussi dangereuse si on s’abandonne à des logiques étroites. De toute façon, le résultat est là. Les listes sont bouclées. La machine de combat qu’est le Front de Gauche quand il est uni peut se mettre en mouvement. Il y aura bien quelques tireurs dans le dos ici ou là mais leur influence est rendue nulle par le caractère pavlovien de leur opposition dès que les choses vont mieux.
Voyons le dosage partisan : les trois composantes les plus nombreuses du Front de Gauche figurent en tête de liste. Pour cela le Parti de Gauche a cédé la tête de liste de l’Ouest, devenue favorable, à « Ensemble » et accepté celle du Centre, toujours aussi défavorable, plutôt que celle du Sud-Est qu’il demandait. Puis chaque parti a choisi ses candidats librement. En Métropole, trois têtes de liste choisies par le PC, trois par le PG, une par « Ensemble ». La tête de liste outre-mer est soutenue en commun en la personne de Younous Omarjee. Au final, toutes les autres composantes du Front de Gauche sont aussi représentées sur les listes, quelle que soit l’étendue de leur implantation. C’est la reconduction du dosage adopté pour la précédente élection européenne à l’exception de l’outre-mer qui n’est plus une candidature du seul Parti Communiste Réunionnais. Puis quatre positions numéros deux sont proposées par le PC, deux par le PG, une par la Gauche unitaire.
Je suis entré dans ces détails pour ne pas donner le sentiment de me tenir à distance de l’accord au motif que mon parti n’y aurait pas trouvé son compte. Je défends cet accord non pas du point de vue partisan, ni des « intérêts » légitimes qui s’y attachent, mais du point de vue de l’ambition de ce que nous construisons. Je ne vise pas seulement le Front de Gauche qui reste le seul point d’appui de notre gauche et son plus formidable instrument. Je pense exclusivement à notre objectif affiché d’élargir la coalition de la gauche que nous voulons conduire jusqu’au point d’être une majorité alternative. Notre but est de faire des additions, pas des soustractions. Toute notre énergie intellectuelle et stratégique doit s’y attacher. L’unité d’action de la gauche hors du gouvernement est un impératif permanent dont il faut dégager le chemin à chaque étape. Les calculs rabougris de l’intérêt partisan sont des variantes d’une même inconscience des dangers et des opportunités de ce moment de l’Histoire.
C’est bien pourquoi je regrette tant la série de malentendus qui a conduit à ce que l’offre de participation à des listes communes que nous a présentée le NPA soit venue si tard dans le calendrier. Nous, au PG, certains de l’appui du PCF sur ce thème, nous avions pris l’initiative de le proposer à nos partenaires du NPA lors de la rencontre que nous avons eu à notre siège. On se souvient que cette rencontre avait permis de donner l’impulsion nécessaire à l’idée d’une marche qui était dans l’air. Nous avions fait la proposition oralement car l’idée n’était pas de mettre au pied du mur le NPA. Il s’agissait d’ouvrir la possibilité tranquille d’un rapprochement ou d’en rester au statut quo, le tout sans publicité inutile qui tende le dialogue espéré. L’offre du NPA, avait été beaucoup réfléchie dans ses rangs puisqu’on me dit qu’elle fut décidée à une voix de majorité. Elle est donc d’une grande portée. Le dommage de l’affaire est qu’elle soit intervenue alors que la discussion pour la formation de nos listes venait de s’achever au Front de gauche. Disons, pour résumer, que se mettre à négocier cinq semaines avant une élection sur le classement de cent personnes sur sept listes n’est possible que si une bonne cohésion préexiste. On connait le temps que nous y avons passé. Ici tout était à construire entièrement. En cas d’échec ou de difficulté qu’aurions-nous pu faire ? Comment aurions nous fait campagne tout en discutant la composition des listes ? Le résultat risquait d’être pire qu’un sage report à des circonstances plus favorables pour la discussion.
Il n’y a donc pas eu une « fin de non-recevoir » du PCF à l’égard du NPA, comme cela a été écrit. Ce ne serait ni juste ni productif pour l’avenir de l’interpréter de cette façon. Bien au contraire, c’est plutôt un rendez-vous qui est fixé sur l’horizon des prochaines élections proportionnelles, c’est à dire les élections régionales. Mieux vaudrait cette fois-là ne pas trop attendre pour dialoguer. Le tout est d’avoir envie d’aboutir. Et pour cela il faut prendre en compte chacun non comme on voudrait qu’il soit, mais comme il est. Ajoutons que le centre de la prochaine période n’est pas la coalition avec le NPA. C’est bien plus audacieusement la coalition qu’il faut construire à la fois avec lui et le Front de Gauche mais aussi avec les Verts qui le voudront et les socialistes qui l’oseront. Et tout ça en trouvant le moyen de dépasser la forme « cartel » de cet attelage. Rude tâche. Et, comme on le sait, pour y arriver, il faut aussi que chacun se porte assez bien pour avoir confiance avec les autres. Pour nous, cela veut dire que tout commence par avoir un bon résultat aux élections européennes.
En Tunisie, l'Europe organise la catastrophe
Le vote du projet « d’assistance macro financière » de l’Union Européenne au bénéfice supposé de la Tunisie a eu lieu au Parlement Européen. Un texte odieux. En échange d’un prêt de 300 millions de dollars, l’UE exige que le gouvernement tunisien applique les habituelles préconisations cruelles du FMI. Celui-ci ordonne notamment la fin des subventions aux produits de base dont vit la population la plus humble, la libéralisation des secteurs bancaires et de l’énergie. Et, bien sûr, une baisse de l’impôt sur les sociétés. Il s’agit des mêmes réformes libérales qui ont conduit, partout où elles ont été menées, à une explosion de la misère et des inégalités, sans pour autant jamais rétablir l’équilibre budgétaire qu’elles prétendaient viser. Evidemment, le résultat est toujours le même : des troubles sociaux qui donnent la main aux violents. Sur le plan comptable, ce genre de programme ne peut aboutir qu’à une explosion de la dette et à une plus grande dépendance de la Tunisie vis-à-vis de ses créanciers. On connaît. Eux aussi. J’en déduis qu’ils agissent en connaissance de cause ! Ils provoquent délibérément ce genre de situation. Les vautours de l’UE et du FMI espèrent tirer profit de la fragilité politique de la Tunisie, un point c’est tout. Ils n’ont aucun souci du lendemain ni même de leur propre futur dans l’ambiance de violence qu’ils vont créer.
En tous cas, le résultat prévisible est la mise en mouvement du peuple tunisien. Dans quels sens ? Toute la question est là. Côté PS et droite, unis dans le soutien aux islamistes à travers l’alliance gouvernementale qu’ils soutiennent, le problème se résume au maintien de l’ordre mental et social par l’action émolliente des religieux et des gros bras miliciens. De notre côté, autour du Front populaire, la résistance s’organise dans la rue et sur les lieux de travail. C’est un travail long et patient. Mais il avance d’autant plus vite que le peuple tunisien a formidablement muri politiquement depuis le début du printemps qui fit choir Ben Ali. J’ai pu constater qu’Hamma Hammami et notre Front Populaire ont toujours joué la carte du débat et de la conviction démocratique sans jamais refuser la confrontation pour autant. C’est de cette façon qu’a été surmonté le blocage des religieux à l’Assemblée Constituante. En les regardant agir, nous apprenons à toujours être au diapason des étapes que la conscience collective populaire franchit. Aujourd’hui, il s’agit de prouver qu’on peut faire autrement, au moment même où chacun sent bien quelle erreur se serait de faire comme le recommandent les bandits européens. Comment contrer la propagande des médias oligarchiques proclamant qu’il n’y a pas d’alternative ? Car, en Tunisie comme partout ailleurs, les médias sont les perroquets des puissants et de la « seule solution possible ». Nos camarades du Front Populaire ont donc proposé un budget alternatif, applicable dès maintenant.
Ce budget alternatif propose notamment de suspendre pendant 3 ans le paiement de la dette, le temps d’effectuer un audit de celle-ci. Il prévoit également de taxer les bénéfices des entreprises pétrolières, et d’employer les marges ainsi dégagées à la création de 60.000 emplois dans des projets à visée écologique et sociale (raffineries, unités de recyclages,…). Ce projet veut garantir à la fois l’intérêt général et l’indépendance nationale du pays. Il pourrait convaincre la classe moyenne du sérieux de notre capacité de gestion de l’Etat, et donc attirer l’adhésion massive du peuple tunisien. Evidemment, ce serait une puissante source d’inspiration pour tous les peuples de la région, des deux côtés de la Méditerranée, victimes de l’austérité. On devine donc que l’oligarchie européenne et ses médias ne laisseront pas faire. C’est évidemment dommage, car cela ne peut qu’aggraver les conditions du sauvetage des peuples. L’avantage est aussi que cela durci la compréhension de chacun. Cette pédagogie est aussi de la conscience et de la détestation gagnée pour frapper les grands intérêts, le moment venu. Puisse-t-il venir vite ! De la sorte, plus que jamais, le combat des Tunisiens est notre combat !
« Le Monde » nous rappelle au mépris qui lui est dû
Voici pour une fois dans ce blog, une rubrique « people » et « happy few ». Madame Maligorne de l’AFP m’avait invité à son pot de départ de son poste à l’AFP. J’ignorais qu’il s’agissait d’une soirée mondaine. Je n’en fréquente aucune. Je ne vais d’ailleurs jamais à aucune soirée de quelque sorte que ce soit pour la raison que je n’ai jamais le temps de quoi que ce soit. C’était une exception accordée à la descente d’un train depuis le Parlement européen pour quelqu’un que j’estime. Je ne savais pas que le Président et le Premier ministre viendraient. Les deux sont venus. Les deux se sont avancés à ma rencontre alors que je me tenais à distance, non par crainte ni embarras mais pour ne pas donner prise à ce que je redoutais alors, connaissant le degré de perversité de ceux qui se trouvaient dans cette pièce. Je les pensais bien capables à la fois de vous inviter de façon pressante puis de vous reprocher d’être venu. On m’avait pourtant juré que ce ne serait pas un traquenard. Cela en fut un. « Le Monde », journal de l’entre-soi, par excellence, consacre au dénigrement de ce pot de départ une page entière. J’y figure en bonne place. Je suis censé avoir « gazouillé » avec François Hollande et même lui avoir « tapoté la joue », invention pure et simple. Mais on voit que « Le Monde » est capable d’écrire à la fois que je « n’aime guère les journalistes » et de me reprocher d’aller au pot de départ de l’un d’entre eux.
Evidemment ici « Le Monde » et sa « journaliste » relaient la campagne du FN après cette soirée dans laquelle Marine Le Pen a vu une image de la connivence des médias avec « les politiques ». « Le Monde » a aussitôt obtempéré. En fait, la connivence que « le Monde » reproche ici aux journalistes de l’AFP est d’abord celle qu’il pratique lui-même, non pas aux pots de départ de ses employés, mais toute l’année et de toutes les façons possibles avec les partis politiques et quelques ambassades bien connues où il a son rond de serviette. Qui a vu, comme moi, la même journaliste du « Monde » qui dénigre madame Malicorne de l’AFP blatérer et minauder dans le bar des députés européens à propos des adieux de Cohn-Bendit peut dire qu’une telle connivence est très facile à observer.
La perversité de ce « journal » est autant dans ce procédé de dénonciation que dans ses accompagnements. Ce jour-là, à Strasbourg nous sommes la veille de la parution de ce pamphlet et juste au moment où une équipe de prétendus « décodeurs » met en ligne un répugnant numéro de diffamation de mon travail de parlementaire. La « journaliste » du Monde traine dans le bar des députés, à tu et à toi avec tout le gratin du Parlement européen, en désobéissance avec le règlement qui interdit ce type d’importunités. Elle n’hésite pas à venir tenter de me racoler pour contribuer à son papier sur les adieux de Cohn-Bendit. Le but c’est évidemment, en notant ma réponse, de montrer que le « journal » est impartial, parle avec tout un chacun, et que chacun le reconnaît… Tels sont ces pervers. Telles sont les méthodes de « l’éthique » et de l’indépendance blabla. On connait le catéchisme. A la fin, ces gens-là sont candidats à Béziers pour le Front national.
Le traitement que je subis dans les médias suffit à dire ce que vaut la tentative perverse de cette commensale des buffets mondains. De cet épisode, tirons des leçons. Ne jamais rendre hommage au travail d’un journaliste, ne jamais manifester de sentiments humains à l’égard de quelqu’un de cette profession même si c’est lui qui le propose. Ne jamais accepter une de leurs invitations personnelles même s’ils insistent. Et ne jamais oublier la leçon.
Je prie mes lecteurs de croire que je suis sincèrement désolé d’avoir baissé la garde ce soir-là. J’avais oublié qui sont ces gens. J’ai cru naïvement qu’on pouvait faire des exceptions. Quant au « Monde », il nous rappelle dans cette circonstance au mépris qui lui est dû pour être capable de ce genre d’infamie après tant d’autres. Comme je suis persuadé que personne à l’AFP ne voulait faire de cette soirée le traquenard qu’elle est devenue du fait du « Monde », on aurait dû s’attendre à un retour de bâton de l’une de ces « société des journalistes » qui, pour dix fois moins que les accusations de ce papier, m’ont traîné dans la boue à chaque occasion. Mais si le « Le Monde » est heureusement une vieille gloire finissante dans l’univers médiatique actuel, ce n’est pas le cas dans la profession où continue de régner une dévote soumission intimidée. L’AFP lèchera la main qui la bat. D’autant que le papier du « Monde » tombe dans un moment où l’existence même de l’agence est menacée. Le quotidien joue aussi son rôle pour contribuer à l’abattre. D’après moi, c’est sans doute là la fonction première de cette page pour le reste totalement sans précédent.
Mais nous, que pouvons-nous faire pour répliquer, pour ne pas nous laisser humilier sans combattre ? La seule réponse à faire est la suivante : ne pas acheter « Le Monde ». C’est malheureusement tout ce que nous pouvons faire. Mais ce n’est pas sans efficacité. Pour cela, il faut combattre politiquement « le Monde » en tant qu’organe politique. Dénoncer la ligne éditoriale du journal, se moquer de ceux qui l’achètent pour se faire dire ce qu’il faut penser, rappeler le rôle de l’infect Plantu dans le dénigrement des syndicats et la somme reçue par lui du Qatar, rappeler la contribution quotidienne à la montée de l’extrême droite dans les beaux quartiers grâce aux publi-reportages sur Le Pen, tout cela finira par être utile. Sur les réseaux sociaux, vous pouvez beaucoup agir, noter les bobards, les angles pourris, dénoncer les dessins de Plantu et ainsi de suite. Le journal a déjà une diffusion en déclin permanent. On peut rendre son achat aussi ridicule et stigmatisant que l’était il y a vingt ans l’achat du « Figaro » par un lecteur de gauche. Aujourd’hui mieux vaut acheter celui-ci que celui-là si on veut un journal de droite utile.
L’astuce du « Monde » pour me diffamer
Je crois que jamais personne n’a fait l’objet d’un tel acharnement dans le dénigrement que le fait « Le Monde » contre moi. La publication des « décodeurs » au sujet de mon prétendu absentéisme au Parlement européen est consternante si on y pense du point de vue d’un journal d’information. Le titre à lui seul est un symbole. D’où ce journal tient-t-il que je me sentirai obligé de me justifier de ma façon d’être député ? Pourquoi aurais-je besoin de vouloir « faire croire » quelque chose ? A qui ? « Le Monde » a-t-il la vanité de penser que son point de vue m’importe ? En quoi le fait de publier des explications de votes est-il une « astuce » alors que c’est selon moi un devoir ? Comment les citoyens peuvent-ils savoir sinon quelle est la motivation du vote de leur député ? J’assume toute mon action parlementaire et ma façon de la conduire. J’en suis fier autant que de tout le reste dans lequel elle prend place. J’en connais le résultat dans ma vie : je ne cesse de travailler. La volonté du « Monde » est de me dénigrer pour tâcher de me détruire. Photos truquées ou infamantes, ostracisation totale, dénigrement permanent, tout a été bon contre moi comme contre tous mes amis et camarades ici et dans le monde. « Le Monde » est le soutien implacable de toutes les causes des Etats-Unis, le soutien de l’extrême droite vénézuélienne, argentine, ukrainienne, israélienne et des néo-conservateurs nord-américains, et ainsi de suite. Ce « journal indépendant » est un pion dans un échiquier mondial où il joue son rôle. Par exemple, pour étouffer les révélations d’Assange et celle de Snowden en faisant semblant de les traiter. De me diaboliser comme suite de sa dédiabolisation de l’extrême droite lepeniste. C’est tout. Je le comprends. Ce journal est l’organe central de tout ce que je combats. Je ne discute pas son droit à m’accabler mais sa prétention à le faire d’un point de vue neutre et indépendant. C’est pourquoi j’y réplique. Si le titre était, plus honnêtement, « Minute », je ne protesterai pas. Mais « Le Monde » est un journal qui dissimule ce qu’il est en réalité.
Ici, mon dégoût est d’autant plus vif que ce journal est mal placé pour faire des remarques sur le travail européen. Il ne rend compte d’aucune session parlementaire, n’organise aucun débat au fil de l’année sur les thèmes européens. Il a manqué gravement à son devoir d’information à de nombreuses reprises pour des raisons purement idéologiques. Ainsi quand il a préféré participer au « débat » sur la viande hallal en pleine campagne présidentielle au moment où se discutait le mécanisme européen de stabilité financière. Sur les vingt minutes de mon discours de Montpellier sur ce thème en campagne présidentielle, pour ne citer que cela, « Le Monde » n’a pas relevé une ligne ni même mentionné que j’en ai parlé. Du jour où j’ai lancé la dénonciation du Grand Marché Transatlantique en 2009 jusqu’à la réunion que j’ai tenue sur le thème il y a quinze jours au Parlement de Bruxelles, « le Monde » n’a dit un mot ! La honte est qu’il ait attendu cette semaine pour parler de ce sujet pour la première fois, piqué aux fesses par le dossier publié par « Marianne ». Et comment oublier que ce juge des vertus européennes ait consacré sa rentrée 2012 à une première série de publi-reportages sur les municipales et madame Le Pen comme diversion au vote sur le Traité budgétaire européen. Il est vrai que l’organe central du « oui » mourrait de peur de voir le « non » retrouver sa place. Nous étions bien seuls, alors, à crier alerte. L’Europe n’intéresse pas « Le Monde ». Sauf pour en faire un prétexte.
Le papier des « décodeurs-enfumeurs » montre quelle indifférence au travail politique de terrain est le modèle de ces journalistes de bureau. De toute mon action éditoriale, de réunions et meetings, de mes déplacements incessants, il ne reste rien. Juste une misérable comptabilité au demeurant faussée par sa source que « le Monde » se garde bien de recouper. D’ailleurs, les décodeurs étalent surtout leur méconnaissance crasse de la vie du Parlement européen lui-même. Le temps de parole n’y est pas libre. L’attribution de rapports n’est pas à la demande. Et ainsi de suite. Le plus spectaculaire est que le journal se garde bien de recouper ses sources et davantage encore de les soumettre à examen avant d’en recopier la méthode. « VoteWatch », qu’il prend comme juge suprême, est juste un peu politiquement suspect. « Le Monde » ne le dira pas. En fait, le ciblage sur moi permet d’autres évacuations de problèmes. Par exemple : que font les autres ? Et surtout les bons amis du « Monde ». Motus. On devine pourquoi.
Si l’on regarde du point de vue de l’intérêt européen, l’acharnement du « Monde » fait leçon. Cela ne servirait à rien de faire vivre le débat sur l’Europe, de s’impliquer, d’écrire et de parler sur le sujet. Mieux vaudrait être sagement assis à son banc plutôt qu’avec les siens dans une manifestation où dans une campagne présidentielle. Mieux vaudrait se contenter d’appuyer sur les boutons de vote en suivant sans réfléchir sa feuille de vote plutôt que de se poser la question texte par texte de ce que l’on doit voter. Le rêve d’un fainéant de décodeur : commenter le travail des autres ! Naturellement, ce serait la mort de la politique et même de la démocratie. Pour ma part je crois que c’est ce que contiennent les méthodes du « Monde », son pilori et sa perversité.
Je crois cependant qu’il faut rendre hommage à l’efficacité partisane du « Monde ». Je pense que le PS et madame Le Pen peuvent lui dire merci. De cette façon, il créé un environnement contre moi parmi les moutons de Panurge de la presse qui vont répétant jusqu’à la nausée les bobards de cette propagande. Chacun rajoutant sa propre avanie. Ainsi quand Jean Michel Thénard, un ancien du glorieux « Libération » désormais « JM. Th » au « Canard Enchainé » note que si je ne suis pas dans l’hémicycle c’est que je suis à la buvette. Rien ne m’aura été épargné.
En attendant, il faudra supporter en serrant les dents. Je ne félicite pas les membres de la rédaction ou du reste de la chaîne de travail au « Monde » qui laissent passer tout ça sans rien dire. Vous êtes de vrais lâches. Inutile de venir me faire des sourires et clins d’œil complices. Vous vous sentez bien dans cette basse besogne ? Ca vous va de publier des photos truquées et des papiers à charge toute l’année et de lêcher les bottes de Marine Le Pen ? C’est du journalisme ça ? C’est le « devoir d’obéissance » sans doute. Vous savez où ça conduit ?
Ceux que ça intéresse trouveront mes motifs d’absences (qui d’autre que moi l’aura fait ?) mes votes et explications de vote, ainsi que l’analyse d’un très grand nombre de dossiers soumis aux votes sur mon blog européen (combien d’autres blogs de cette sorte ?). Mon blog européen est une merveille. Cette semaine, je vais éditer un document récapitulatif de réponse qui permettra à mes lecteurs, s’ils souhaitent me venir en aide contre les diffamateurs du « Monde », de diffuser mes arguments. Et retenez la consigne : rendez les coups pour moi qui ne puis faire davantage. N’achetez pas et ne faites pas acheter « Le Monde ». Même un de moins, c’est toujours ça de pris !
Union, union, union ! Pensons au peuple ! Merci Jean-Luc.
On ne me fera pas croire qu il était trop tard pour intégrer le NPA aux listes du FdG, je suis extrêmement déçue je dirais même en colère!
Pour une marge de manœuvre plus importante offerte par le Front de gauche au NPA. Au moins de ce coté (politique des mains tendues), il n´y a pas à craindre les coups de pied dans le dos. Notons les très bonnes interventions d´Olivier Besancenot. Elles portent en elles le gout du présent donc plus de visibilité pour le NPA.
"140 textes à passer au vote. Un vote toutes les trois secondes..."
Ce n'est même plus une chambre d'enregistrement, c'est le mépris affiché et revendiqué des agents non élus du capital financier, des sbires de la concurrence libre, de l'austérité et du chômage pour les élus des peuples !
Pourquoi ne pas laisser une place au NPA. Il n'est pas trop tard. Je pense qu'il faut intégrer un NPA sur les listes. Le PG peut se grandir en laissant une place. Depuis le temps que l'on cherche à se rassembler. Alors je pense qu'il ne faut pas hésiter. Et pour cette élection européenne faisons mentir les sondage, et passons devant le PS.
On lâche rien.
Bravo pour tout, ça se passe pas mal. Marrant ce matin, France Inter, Laurent Wauquiez sur des positions, euh, disons… j'hésite. Je n'ai pas écouté jusqu'à la fin mais un peu de protectionnisme… ça ressemble au discours du FN, ça ressemble au discours de Dupont Aignan, ça ressemble aussi (disons, pour un journaliste hein) au discours de Mélenchon, vu de loin. J'ai quand même entendu qu'il ne faut pas mettre en cause la banque centrale. C'est un peu de la bouillie pour les chats. Un discours assez prudent sur l'Ukraine, aussi. Qu'est-ce que ça veut dire ? Que des gens dans l'opposition de droite cherchent comment éviter de répéter les absurdités usuelles sur l'Europe, l'Europe, l'Europe (comme disait qui vous savez). On aura certainement un Wauquiez au PS, qui va surgir d'un moment à l'autre. En opposition à cette confusion, j'ai beaucoup apprécié Jean-Luc sur France 5, au sujet de l'euro, de la dette.
Faites attention pour le Smic, le gouvernement dit non, c'est pas vrai, car il va y avoir les Européennes, et une fois passées, ils vont l'appliquer, attention, car il n'y a pas de fumée sans feu.
@belot
La question n'était pas d'"intégrer le NPA aux listes du FdG", mais de faire de toutes nouvelles listes d'union de gauche. Le NPA a dit qu'il ne voulait pas participer à des listes FdG, mais faire des listes d'union avec d'autres composantes de la gauche. Donc il n'était peut-être pas trop tard pour intégrer le NPA aux listes du FdG, mais faire de toutes nouvelles listes d'union aurait été quasi impossible. C'est clair que cela, ça prend du temps. Ceci dit, je pense que si la situation au FdG n'était pas aussi délicate qu'elle l'est (du fait du tirage dans le dos du PCF, et de son autoritarisme), je pense que cela aurait été possible. Pour être sincère, je pense que l'alternative était soit de boucler les listes comme le FdG vient de le faire, avec la possibilité de s'unir au NPA au niveau national lors des prochaines échéances électorales (à savoir les régionales de 2015), soit de remplacer le PCF par le NPA. Je suis de l'avis que la meilleure solution a été trouvée pour l'immédiat : l'échéance des européennes. D'ici là, espérons que cette idée de listes d'union de gauche avance tant au sein du NPA qu'au sein du FdG.
J'entends bien que les diverses négociations avec nos partenaires actuels ou à venir ne peuvent pas se tenir sur la place publique. Mais ne serait-il pas possible qu'à l'intérieur du PG existe un canal d'information du bas vers le haut et du haut vers le bas, pour que nous ayons tous les éléments d'analyses au fur et à mesure que l'histoire avance ? Il resterait à trouver un moyen de "confidentialiser" ces informations, comme celles qui existent déjà pour les responsables aux relations unitaires. Il n'est pas "normal" que nous attendions les informations de Jean Luc sur ce blog pour avoir à en connaitre, par exemple qu'elle est la la nature exacte de la demande du NPA ? Que lui avons nous répondu précisément ? Allons nous les rencontrer ? Quels sont les contacts officieux avec EELV ? Ma demande (je suis cosecrétaire de comité) est-elle utopique....?
Un accord sur les Européennes a été obtenu dans des conditions très difficiles après les municipales qui ont été l'occasion manquée de l'affirmation d'une vraie alternative de gauche à la crise. La décence devrait être de rigueur chez certains si l'on ne veut pas que la colère qui couve sous les cendres rougeoyantes de l'indignation ne fasse de nouveau irruption sur ce blog.
A bon entendeur...
Marie-Christine Vergiat n'est peut-être pas effectivement adhérente du PCF, mais il est publiquement admis (en cherchant un peu) qu'elle reverse ses cotisations d'élue européenne... au PCF. Donc, sans critiquer le désir de reconduire Mme Vergiat qui fait certainement son travail au parlement européen, il ne faut pas croire que le PCF a seulement de la bonté d'âme en "laissant" cette place à une personne non-encartée. Ce n'est donc pas uniquement pour l'ouverture qu'ils ont donc tellement insisté pour conserver la tête de liste du Sud-Est. Encore une fois, sans critiquer les désirs des uns et des autres, il faut juste voir certaines raisons.
Tout à fait d´accord avec @Michel E, commentaire 8, une des solutions pour laquelle je penche est de remplacer le PCF par le NPA, Besancenot pour Laurent, ce qui ne devrait pas être trop difficile si j´en crois Monsieur Mélenchon qui déclare sur c/polique pouvoir détrôner A. Merkel sans problème. Alors Pierre Laurent...
Autre point, la conclusion de l'accord sur les européennes a été annoncé par les partis composant le Front de Gauche, donc aussi par Pierre Laurent. Si Pierre Laurent annonce un accord, il me semble que cela signifie que la direction du PCF l'a accepté. Alors, c'est un peu lamentable la tribune de certains secrétaires fédéraux et responsables communistes locaux parue dans la foulée pour expliquer que non, le PCF devait avoir 4 têtes de listes (ce qui serait aller plus loin qu'en 2009) alors que depuis janvier une répartition 3-3-1 avait été proposée et acceptée. Certains de ces contestataires viennent, bizarrement, de régions dans lesquelles le PCF a choisi l'alliance avec le PS au premier tour en 2010 (Lorraine par exemple) et ne sont pas connus pour être de grands admirateurs de la stratégie du Front de gauche. Cette revendication qui ressemble a une tentation de prédominance du PCF pourrait aussi masquer la volonté de ceux-ci de préparer par avance leurs camarades à un choix d'alliance avec le PS aux prochaines régionales de 2015. Dans ce cas, on pourrait assister à des numéros d'équilibristes intéressants : cantonales FdG, régionales PS en même temps ? Allons!
Les élections européennes pour passer devant le PS, d'accord. Mais à Bruxelles on servira à quoi? Quel est le pouvoir du parlement ? Enregistrer les progrès du libéralisme inscrit dans la constitution et rien d'autre. Alors oui avec la débâcle du PS on pourrait bien être derrière l'UMP et le FN, et après passer devant le PS et le FN au premier tour en 2017. Et arriver au pouvoir s'il y a un bon report du PS. Oui ça peut marcher. Et ensuite refonder l'Europe. Refonder l'Europe tous les européens en parlent depuis d'elle existe. Mais la tour de Bruxelles est bien là, il n'y a pas de frontières entre les pays donc le moins disant social s'impose partout, le moins disant fiscal aussi. La dissociété est en marche, le sans frontièrisme est le terrain des multinationales et l'esclavage des peuples et de la nature. Si nous ne parlons pas de remettre des frontières à la France, au final nous décevrons. comme Mitterrand qui avait tout essayer sauf de sortir du serpent monétaire (l'essentiel). Si nous n'en parlons pas maintenant, quand viendra le moment ce sera trop tard, nous aurons laissé les armes à l'adversaire.
Je regrette cette longue discussion sur le choix des têtes de listes aux européennes. Si elle était importante pour certains militants, elle ne l'était pas pour bon nombre d'électeurs. Au contraire, elle laisse un goût détestable de calculs boutiquiers et je renvois dos à dos les figurants. N'aurait-il pas été préférable de se battre dès le départ pour que les deuxièmes et troisièmes de listes soient élus, quelle que soit leur appartenance. Il me semble qu'on est passé à côté du véritable enjeu. Dans la même veine, quel dommage de laisser le NPA sur le côté de la route ! On ne me fera pas croire qu'il n'y avait pas de place ou qu'il était trop tard, et l'image de rassemblement aurait été formidable, plus concrète en tous cas que l'ambition future de rassembler Verts et Socialistes de Gauche.
Traité transatlantique. Encore plus grave que poulet et boeuf (après tout, les réfractaires pourront acheter autre chose - je ne nie pas que ce serait mieux de ne pas les importer!), il y a cette histoire de soumettre les états à une justice arbitrale. ça, je ne vois pas comment on pourrait s'y soustraire. Et l'affaire Tapie montre la confiance qu'on pourra toujours avoir dans cette justice. Sans parler que c'est encore un peu de démantèlement des services publics. Je propose qu'on fasse une grande campagne contre cela, qui mériterait au minimum sur ce sujet seul soit un référendum, soit un vote en congrès, avec publication du vote de chacun. Jamais on n'a soumis au vote des citoyens pareil abandon de souveraineté!
Que le NPA nous fasse une proposition cinq semaine avant les élections ne m'étonne pas. J'ai milité à la LCR et je ne crois pas que la transformation en NPA les ait "professionnalisé" de ce point de vue... Surtout quand je vois que même une grande fédération de la CGT fonctionne elle aussi, aujourd'hui, au coup-par-coup et dans l'urgence. La "machine de combat qu'est le Front de gauche" reste, il faut bien se le dire entre nous, une machine qui se met en branle avec des mécaniciens encore affairés à serrer des boulons. Il lui faudra dix fois plus de puissance que les machines adverses pour les affronter. Mais c'est possible...
Dans notre département, le NPA a fait de gros efforts lors des municipales et je trouve vraiment que ce n'est pas une bonne stratégie de n'avoir pas pris le temps de l'intégrer dans les négo pour les européennes. On a pourtant bien souvent été obligé d'attendre le PC pendant de longs mois.
@21
Mais quand le NPA a-t-il demandé a être intégré et à quoi ? La lettre est datée du 7/4/14. Annonce de l'accord définitif le 8/4/14 après des négociations difficiles, et c'est un euphémisme. Les portes restent largement ouvertes pour l'avenir.
Félicitons nous de l'initiative de Pierre Laurent qui nous a permis de nous retrouver ensemble et unis lors de cette marche contre l'austérité !
Concernant la marche, mention spéciale à la Cie Jolie Môme. Je ne suis pas resté longtemps près de ces-gens car je voulais parcourir et re-parcourir tout le cortège et y trouver la meilleure ambiance. Mais d'après ce que j'en ai vu, sur place et en vidéo par la suite, j'aurais pu rester avec eux. Pas de regret bien sûr mais... je pense qu'on pourrait leur confier l'organisation de la prochaine ou les placer devant. (Yaka-faucon). Je plaisante, mais j'aime beaucoup.
Beaucoup de sourires et de sérieux ce samedi 12. Et sinon... Vous trouvez pas que ça sent l'Gattaz ?
Dommage quand même pour le NPA....
@21
200 organisations et associations, des syndicats, des partis politiques de l'aile gauche de EELV au NPA en passant par le PG, Ensemble, le PC, etc, félicitons-nous plutôt d'avoir été nombreux sur les pavés. Quant à qui est la poule qui est l'oeuf... cela me semble une question un tantinet dépassé au vu de l'enjeu politique actuel.
Le FdG pour construire un rassemblement plus large, ouf! C'est bien. Je pense qu'il faudra plus de renvois à votre blog sur le travail de député européen et les explications sur l'enjeu du vote Européen et, plus de diagrammes de toutes sortes et moins de photos de visages. Une fois qu'on a dit qu'on part en lutte ensemble, je pense qu'on peut aussi rappeler que le PG peut se féliciter de la diversité réelle de ses têtes de listes, seconds compris. Cela peut paraitre evident de l'intérieur. Les préoccupations et expertises de chacun d'entre eux nous donnent des points de débats avec nos differents amis et relations. Y a de quoi répondre à de très differents intérêts et gouts personnels. En fait, si je pense que votre réflexion sur le moment politique est littéralement vitale (elle s'avère juste à chaque fois pour le moment), il me semble qu'il manque au PG une véritable équipe pluridisciplinaire pour un site d'elections europeenne ouvert aux commentaires et témoignages, du PG et de tout le Front de Gauche. Avec une Appli mobiles pour toucher les jeunes.
@ 15 jmr
Les élections européennes pour passer devant le PS, d'accord. Mais à Bruxelles on servira à quoi?
A Bruxelles, je ne sais pas trop, surtout si subsiste une cohabitation tranquille droite-socialiste. Par contre en France, si on passe devant les socialistes aux européennes, on fait sauter le verrou du vote utile qui pèse énormément dans les têtes de beaucoup de gens à gauche. Et les empêche de concrétiser un vote Front de Gauche à la présidentielle par exemple.
Je saute du coq à l'âne [...]
[Edit webmestre : En effet !]
@15 jmr
Non, "tout" ne se fera pas à Bruxelles ou à Strasbourg, mais il est important que le FdG y soit présent et actif avec nos camarades de la GUE/NGL. Si l'on veut que les antilibéraux, les porteurs d'une autre politique passent devant les solfériniens, il faut que les innombrables "déçus" du social-libéralisme regardent ailleurs que leurs chaussures et qu'ils considèrent enfin les propositions du FdG. Pour cela il faut qu'à tous les niveaux le FdG soit présent et fasse entendre sa voix le plus fort possible. Même si l'on peut penser que ce ne sera pas forcément aux européennes que le maillon de la chaîne libérale cassera.
Je rejoins @17 s joliet, les tribunaux arbitraux (ISDS) sont un comble. Mais depuis le refus allemand de les inclure dans le GMT (NAFTA/TTIP) et le rejet par d'autres pays dans le monde, en Asie notamment, il est possible que ce chapitre ne fasse pas partie du prochain traité US-EU. Possible, pas certain, donc il faut aussi en parler. Mais il y a tout le reste, comme nous le fait bien comprendre Raoul Marc Jennar (ici) ! En fait, ce sont les accords de l'OMC de Marrakech qu'il faut remettre en cause. Et bien mettre en lumière que les USA ne respectent les accords que lorsqu'ils leur sont favorables. Etrangement, dans les différends entre les USA, le Canada et le Mexique, ce sont toujours les firmes américaines qui gagnent.
Pour l'éduc'pop il faudra déterminer ce qui sera le plus efficace pour faire comprendre au grand nombre le danger qui menace : le secret des négociations ? La menace sur notre justice et nos institutions ? la mise en danger de notre alimentation ? La trahison des députés français qui ont voté pour la négociation sur...
Bravo, sur France 5, à Jean-Luc Mélenchon et à Caroline Roux pour la très haute teneur de l’émission du dimanche 13 avril. Trop rare exception sur les médias que cette émission permettant à l'invité de s'exprimer, de répondre aux questions et développer son argumentation dans un minimum d'apaisement, sans le harcèlement systématisé habituel si nuisible à la compréhension et à l'appropriation de la politique et la citoyenneté.
Mille merci.
Que le NPA ait attendu que les listes FdG soient bouclées pour proposer l'union est très dommage mais si chacun souhaite réellement un accord, on devrait pouvoir s'arranger. De listes NPA/FdG, ça aurait vraiment de la gueule !
Les listes sont bouclées, alors arrêtons les disputes, les chicaneries qui feraient de nous un repoussoir électoral. Travaillons à ce que nous fassions un maximum de voix, avoir un maximum d'élus.
@martin et beaucoup d´autres quitte à me répéter... faisons de la place au NPA sur les listes et cela tout de suite. Je n´y vois pas d´obstacles insurmontables vu le nombre de commentaires qui vont dans ce sens sinon à quand la sixieme république. Je ne voudrai pas que cette dernière nous reste dans la gorge avec un arrière gout de futur.
A propos du commentaire 14, non "recopié par le webmestre" il est apparu pour un court instant et j´ai eu le temps et la chance de pouvoir rapidement le visualiser. Plus que cru et dru dans sa formulation, soulignée de plus par les caractères gras utilisés pour sa rédaction, j´ai retenu le passage appelant a reprendre les villes et les quartiers suivant les principes de la commune ce qui me semble bien aller dans le sens d´un front du peuple. N´oublions que la misère est aujourd´hui et pas à venir.
140 textes à l'assemblée européenne, Jean Luc parle de ce qu'il connait de l'erreur démocratique, mais c'est le même cinéma dans les communautés de communes avec en plus des élus pour 99% incultes. Le résultat est décoiffant et très douloureux pour les portes monnaies des familles ! Envahissons les lieux de décisions pour constater et informer.
Bien sûr je m'instruis à lire les billets de M. Mélenchon. Bien sûr je m'instruis à lire les commentaires.
Mais, aussi, je me réjouis du retour des brèves du patient webmestre qui me rappellent les "notes de la claviste" d'un quotidien défunt... Qu'il persiste sans retenue !
Bonjour,
Le NPA répond trop tard pour être intégré dans les listes, mais rien ne l'oblige à se présenter seul et rien ne lui interdit de soutenir les candidats du Front de Gauche. Où alors il ne s'agit que d'une guerre des places et de calcul boutiquier ! S'il rejoignait le Front de gauche, même sans candidat estampillé NPA cette fois, il augmenterait la dynamique unitaire. Finalement, aujourd'hui c'est l'essentiel.
Le NPA absent des listes FdG aux européennes... C'est vraiment dommage. Leur représentant O. Besancenot fait beaucoup, il passe très bien à la TV, à la radio, son message est bon. Il est franc du collier, droit dans ses bottes contre le néolibéralisme, et il préfigure une alliance élargie avec de la jeunesse et de l'énergie. De plus, avec JL Mélenchon, ce tandem est super, même sur des plateaux tendus (voir Canal) ! Je regrette profondément que, bien que le temps soit compté jusqu'au scrutin, il n'y ait pas moyen de montrer que cette alliance existe dès les européennes. Perte de crédibilité du message d'alliance. Vous pouvez sans doute contourner cette difficulté quand même, çà clouerait le bec de ceux qui veulent nous clouer au pilori !
A part pour les puristes, par rapport aux problèmes de la France et de l'Europe... et de la Tunisie et de l'Ukraine, et de... et de..., qui avec les mêmes recettes absurdes UE FMI qui entrainent un recul complet de civilisation et la victoire définitive (?) du capitalisme, de la finance pure, sur les peuples ne croyez vous pas que les querelles de boutiques et que les différences idéologiques qui sont un frein à une véritable union de gauche sont d'une futilité extrême. Oubliez toutes ces petites différences et ne retenez que le fondamental de l'objectif. Union, Union ! Il ne devrait même pas y avoir de débat.
Le NPA qui ne présentait pas de liste dans certaines villes ou le Front de gauche était présent avec une liste propre n'a pas jugé utile d'appeler au vote Front de gauche. Dans certains coins cela aurait permis à nos listes de dépasser les 10% et de pouvoir se maintenir au second tour pour faire élire des vrais représentants des opprimés dans les mairies. J'espère que cette fois-ci il ne présentera pas de candidatures de division et qu'il appellera à voter pour les listes Front de gauche et ouvrira ainsi de belle manière une séquence unitaire qui aboutira sans aucun doute à des listes communes aux régionales et cantonales de 2015.
Aux municipales, le NPA a effectué un choix politique ville par ville, comme le PCF. Par exemple, dans la plus grande ville du Var tenue par une municpalité d'Union de la Gauche derrière le PS, la Seyne-sur-Mer, le NPA a choisi de soutenir dès le premier tour la municipalité sortante PS-PCF plutot que la liste autonome présentée par le PG.
Le vote utile aux européennes c'est le Front de Gauche!
L'important n'est pas les sous-étiquettes, c'est l'union pour que la gauche soit devant le parti solférinien. Et cette fois il n'y a aucune considération locale qui tienne.
Et l'union se fait par définition entre gens qui n'étaient pas ensemble avant. Il s'agit de devenir majoritaires, pas de se complaire dans des chapelles.
Le NPA peut soutenir le FdG et participer à la campagne, même si c'est trop tard pour avoir des candidats d'union.
Jean Luc, bravo pour la marche du 12 avril, tu es le seul à aller à la rencontre des manifestants en leur disant toujours quelque chose de gentil, les autres responsables des autres partis sont raides comme des piquets, bravo à tous les bénévoles. Quant au NPA, s'il voulait vraiment être au Front de gauche ça se saurait, on va bien voir s'il appelle aux européennes à voter pour le Front de gauche, c'est comme certains du parti socialiste ou des verts, c'est à eux à venir vers nous, qu'ils montrent leur sincérité, pas seulement se servir du Front de gauche pour être visibles.
Je vais encore passer pour l'empêcheur d'être content en rond, mais durant cette belle et magnifique marche de printemps, il me semble bien ne pas avoir entendu nos fondamentaux repris en cœur dans la manifestation, à savoir : le SMIC à 1700€ et tout de suite, la retraite à 60 ans et pour tous, faire payer les riches pas les pauvres etc…
Peut-être qu'ils ne sont plus d'actualité et qu'il va nous falloir faire quelques concessions supplémentaires ? Ça serait bien d'être au courant tout de même.
@ Jean-louis 38
"...différences idéologiques d'une futilité extrême"
Alors pourquoi avoir trahi le FdG aux municipales pour en plus se prendre une branlée bien méritée derrière le PS ?
" Oubliez... union, union..."
Parce que en plus tu te paies le luxe de nous prendre pour des benêts. Il y a union stratégique et pour l'oubli, tu repasseras !
Dommage que le manifeste européen du Front de Gauche ne soit pas ambitieux. Rompre avec l'Union Européenne, ça veut dire quoi ? Désobéir ? Non, ce qu'il faut, c'est sortir de l'euro, de l'UE et de l'Otan. Dommage, ce n'est pas avec un manifeste tel que celui-ci que les français vont se déplacer pour voter. La majorité des français seraient pour une sortie de l'euro et de l'UE, mais le Front de Gauche ne leur donne pas cette possibilité. Adhérent du PG, je vais certainement m'abstenir dans un mois. Espérons que vous mettrez l'accent avant tout sur le GMT, que ces élections européennes servent à quelque chose.
Entièrement d'accord avec Jean-Claude Breteau (n°34). Pour l'éduc pop sur l'Acte III de la décentralisation, qui n'est qu'un bout du GMT, quand on y réfléchit. Car le GMT ne peut être appliqué dans un pays qui compte 36 000 communes et 100 départements. C'est simple, il faut juste dire au gens qu'il y a 2 triptyques opposés : Etat / Dėpartements / Communes pour une société de droits (égalité et justice sociale) versus UE / Régions / Métropoles pour une société privatisée (méga-marchés de privatisation totale des services).
Ce soir article écoeurant du Monde pour pointer du doigt Jean-Luc Mélenchon vis à vis de sa supposée absence du parlement européen. Fi de l'activité du blog, fi des explications apportées continuellement sur les réalités des échanges au parlement, fi de l'engagement constant dans le débat public. Le Monde nous avait gratifié des caricatures odieuses de Plantu, de choix iconographiques rétablissant le "délit de faciès". Il confirme aujourd'hui la croisade qu'il se croît fondé à entretenir vos à vis de Jean-Luc Mélenchon pour le discréditer. Cet article ne convaincra que les convaincus. Le Monde est devenu un journal écoeurant qui est à l'image de son cahier du week-end : un étalage indécent d'articles de luxe pour une minorité auto érigée comme seigneurs du bon gout et de la bien pensance. Malheureusement pour eux ce n'est pas ce lectorat qui les fera vivre encore longtemps.
Je trouve que le FdG est très peu ambitieux à l'approche des élections européennes. Si l'on considère que l'UE est verrouillée avec les traités, qu'elle fonctionne non démocratiquement (primat de la commission et des conseils européens, indépendance de la BCE), pourquoi ne pas porter comme emblème dans la campagne l'exigence d'une véritable Constitution Européenne élaborée et votée par les peuples du Vieux Continent. Ce serait plus audible que se raccrocher à une synthèse sur les méfaits actuels de l'Europe libérale et ouvrirait, comme nous tentons de le faire en France avec la 6ème République, les espaces politiques, philosophiques, culturels et écologiques pour une Europe réellement novatrice dans le monde ? Hors je ne lis et n'entend guère de propositions dans ce sens ? Pourtant, ce me semble, c'est la seule manière d'une part de réintroduire du sens et d'autre part d'associer les peuples à leur devenir.
Tout à fait d'accord avec la proposition de Bruno 48 (et avec le constat d'Alain 45). La période qui s'ouvre est absolument cruciale pour l'avenir des peuples européens. Il ne faut pas laisser cette rhétorique à l'extrême-droite ! Je suis convaincu qu'en France et ailleurs des propositions fortes dans le sens d'un bilan et d'une remise à plat des traités européens pour plus de démocratie et pour une vraie Europe sociale auraient un impact fort. Il faut des slogans et surtout une perspective à l'échelle européenne. Je trouve que cela manque cruellement en ce moment. La question de l'Euro est complexe et à mon avis ne sera pas tranchée sans un débat approfondi. En revanche l'exigence d'une réforme profonde de la commission européenne (voire de sa disparition pure et simple), d'un contrôle "politique" de la BCE, de la mise ne place d'un contre-pouvoir populaire au niveau de l'UE, sont des revendications qui me semblent acceptables par toute la gauche.
@Anne Roux
"il y a 2 triptyques opposés : Etat / Dėpartements / Communes pour une société de droits (égalité et justice sociale) versus UE / Régions / Métropoles pour une société privatisée"
C'est exactement ça ! Ils imposent par tous les moyens la reconfiguration des pays avec le même moule à gaufres, basique, quantifiable, ne tenant compte d'aucune autres considérations que celles du marché. Les mêmes qui ont eu la délicatesse de quadriller l'Afrique à grands coups de règle, oubliant au passage la réalité des populations sur le terrain. L'idée est là. Attention au point de non retour ! Nous ne sommes pas une sorte de pâte à gaufres à étaler dans un moule ! Ce mot de "territoires" utilisé partout est le cache-sexe de la compétitivité, le rayonnage, le parcage, etc. Ceux qui ne comptent pas voter aux européennes font une grosse erreur, car c'est là aussi qu'il faut s'impliquer. En face, ils le sont, et bien ! Le coup de la chaise vide ou de la pêche à la ligne est plus pathétique qu'autre chose.
Ça y est les européennes approchent et le Canard enchaîné publie le classement des députés européens les plus mal représentés, dont figure J-Luc, repris par les chaînes d'infos. Mais pourquoi s'intéresser aux européennes sachant que cela nous donne rien, sinon qu'à se donner du Doliprane.