19mai 14
Je pose mon sac juste un jour et demi à Paris avant de faire la dernière semaine de campagne. C’est la plus dangereuse. C’est celle des maxi boules puantes comme j’ai pu m’en rendre compte à la présidentielle. Peu importe, il faut marcher droit notre chemin. En relisant ce blog je réalise que mon précédent post aura tantôt une semaine. Je croyais quatre jours en y pensant et un mois en lisant. Quelle drôle d’ambiance politique. A six jours des élections européennes, le président de la République n’a toujours pas dit un mot public sur l’enjeu du Grand Marché Transatlantique pour la France. Ni sur l’élection européenne pour la France. Mais il amplement amusé la galerie avec son bricolage des régions et départements ! Pendant la bataille, il joue au Lego institutionnel !
Je n’écris que pour aider votre campagne personnelle. Dans ce post, j’ai pris le temps de rassembler des arguments à propos du Grand Marché Transatlantique puisque, enfin, le thème perce. Puis je viens de nouveau sur Alstom. Cette reconstruction de mon argumentaire, pour être honnête, est surtout à usage de campagne. Ordonner ses arguments par écrit permet de lâcher ensuite ses feuilles pendant les discours et les face-à-face médiatisés. Rude discipline. Je pense vous aider à mener campagne d’argumentation en faisant ce travail plutôt qu’a raconter mes impressions par monts et par vaux, quoi qu’elles m’obsèdent souvent plusieurs jours après que je les ai reçues. Ici, je ne dirais donc qu’un mot de la campagne que je vis sur le terrain. J’avoue que les jours et les lieux se mélangent un peu dans mon esprit. Mais la série des rendez-vous, que ce soit dans ma circonscription, Ondres et Bordeaux, ou bien dans celles où m’ont reçu Eric Coquerel, à Grenoble (grand Sud-Est), Corinne Morel Darleux à Clermont-Ferrand (Centre) ou Gabriel Amard à Nancy (grand Est) est sans équivoque : les nôtres sont là, ils se déplacent en nombre, ils sont enthousiastes. Savoir si c’est une force électorale, c’est une autre affaire, bien sûr. Mais c’est sans aucun doute une force civique consciente en croissance. Dans notre stratégie, rien n’est meilleur ! Rappelons-nous l’objectif : non pas construire un parti révolutionnaire mais un peuple qui le soit. Partout, les salles ont débordé de monde. Nous sommes les seuls dans ce cas. Nos rassemblements massifs attestent de la permanence de la force que nous construisons et de son ancrage. Je n’en dis rien de plus. Je verrai dans vos commentaires ce que vous avez pensé de tout ça quand vous y avez participé, et ce que vous pensez de ma manière de mener mes émissions télévisées ces temps-ci. Je le rappelle, ce blog est une de mes principales antennes pour capter le pays, vos humeurs et arguments. Je vous retrouve ici en fin de semaine.
Vivent les poulets !
Enfin ! On n’y croyait plus ! Après six ans de lutte dans un silence assourdissant, les médias découvrent enfin le projet de Grand Marché Transatlantique, marché unique entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique. Mieux vaut tard que jamais ! Nous avons fini par percer le mur du silence. C’est une nouvelle leçon sur le fonctionnement du système médiatique. En parler dans des discours, éditer un livre, imprimer 80 000 brochures, distribuer plus de 4 millions de tract sur le sujet n’affectaient pas les médiacrates. Même la une de « Marianne » ne leur en toucha une sans faire bouger l’autre, selon le mot de Chirac. Pour que l’on en parle, il aura fallu faire du spectacle. Passionnante leçon de chose. Merci, donc, à « la brigade des poulets anti-GMT » et aux camarades qui se sont déguisés en poulets ! Depuis, le panurgisme médiatique fait son œuvre : la une du Monde mercredi, celle du Parisien vendredi, etc. On ne s’en plaint pas. Pourtant, ce projet ne date pas d’hier !
La Commission européenne défend l’idée d’un « Nouveau Marché transatlantique » depuis 1998. Pendant quinze ans, le projet a avancé en secret à coup de sommets entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique et de résolutions ou déclarations du Parlement européen. En 2009, j’étais le premier et le seul candidat à faire campagne contre ce projet au point de le faire figurer dans ma profession de foi envoyée à tous les électeurs du Sud Ouest. Depuis 2013, tout s’est accéléré. Le 1er février 2013, la chancelière allemande Angela Merkel a relancé le projet en demandant d’« avancer dans les négociations sur un accord de libre-échange entre l’UE et les États-Unis ». Le 12 février, le président étatsunien Barack Obama lui a répondu favorablement dans son discours sur l’Etat de l’Union. Dès le lendemain, les Etats-Unis et l’Union européenne annonçaient « initier les procédures internes [à l’UE et aux USA] nécessaires au lancement des négociations » en vue d’établir un grand marché unique entre les deux rives de l’Atlantique, dans une déclaration commune de Barack Obama et du président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso et du président du Conseil européen Herman Van Rompuy.
Ce projet avance dans l’opacité la plus totale. Le 14 juin 2013, le Conseil des chefs d’Etats et de gouvernement et les ministres du Commerce extérieur des 28 pays de l’Union européenne ont donné un mandat à la Commission européenne pour négocier avec les Etats-Unis. Ce mandat a donc été accepté par François Hollande et son gouvernement. Ce mandat est secret. Les députés européens n’y ont jamais eu accès. Le Parlement européen a été tenu à l’écart. Il s’est seulement prononcé, le 23 mai 2013, sur une résolution sans valeur sur ce qui devrait être négocié. Mais le Parlement n’a jamais voté sur le mandat lui-même ! Et celui-ci est toujours confidentiel. Officiellement, pour ne pas que l’Union européenne donne ses positions aux Etats-Unis. Pourtant, les Etats-Unis connaissent sûrement le contenu du mandat puisqu’ils ont espionné la Commission, les Etats et plusieurs grandes entreprises européennes.
Ce projet est un grand danger. Un danger géopolitique d’abord. Il vise à arrimer un peu plus l’Europe aux Etats-Unis d’Amérique. C’est une sorte d’OTAN de l’économie pour renforcer le « bloc occidental » face à la Russie ou à la Chine. Mais c’est surtout un danger social et écologique. En effet, ce projet vise à construire un grand marché unique. Pour cela, il prévoit se supprimer les droits de douanes, quotas et autres protections contre les marchandises étatsuniennes. Mais il vise aussi à supprimer ce que les spécialistes appellent les « barrières non tarifaires ». C’est le plus important. C’est-à-dire à harmoniser les normes écologiques, sociales, sanitaires, techniques entre les Etats-Unis et l’Europe. C’est une bombe à fragmentation : les systèmes d’appellations contrôlées qui protègent les productions locales, les normes d’élevage ou d’abattage des animaux, les conditions d’exploitation des gaz de schiste ou de culture des OGM, tout est menacé ! C’est ainsi que les Etats-uniens qui désinfectent leur poulet à la javel pourrait obtenir le droit de les vendre en Europe où cette pratique est interdite. Voire obtenir la levée de cette interdiction !
Il y a plus dangereux encore. Le mandat donné à la Commission prévoit l’établissement d’un « mécanisme de règlements des différends entre Etats et investisseurs ». Car le Grand Marché Transatlantique vise aussi à libéraliser les investissements et la circulation des capitaux entre les Etats-Unis et l’Europe. Ces « mécanismes », ce sont les fameux « tribunaux d’arbitrages ». Ils ont un but précis : protéger les profits des multinationales contre les réglementations et les décisions des Etats. La logique est simple : les multinationales peuvent attaquer les Etats pour obtenir des dédommagements ou des changements de législation ! Mais ces procès ne se dérouleront pas devant la justice ordinaire des Etats. Ils se dérouleront devant des tribunaux spéciaux, privés : des tribunaux d’arbitrage. C’est là une attaque frontale contre la souveraineté des Etats. C’est tellement vrai que l’Assemblée nationale française avait demandé explicitement le 28 mai « que soit exclu du mandat le recours à un mécanisme spécifique de règlement des différends entre les investisseurs et les États pour préserver le droit souverain des États ». Pourtant, François Hollande a accepté que ce point figure dans le mandat de négociation de la Commission européenne ! La Commission a même lancé une consultation publique en ligne sur le sujet le 6 avril 2014. Officiellement, cette consultation est ouverte à tous mais dans les faits, on ne peut participer que pour « améliorer le système d’arbitrage », pas pour dire qu’on est contre ! Grosse ficelle, grosse arnaque, cruelle moquerie qui rend enragé dès qu’on découvre le pot aux roses de cette prétendue « consultation ».
Ce traité est l’un des principaux enjeux des élections européennes du 25 mai prochain. En effet, le Parlement européen aura le devoir d’approuver ou de rejeter ce marché unique. Chaque député compte dans un sens ou dans l’autre ! C’est la seule garantie que les peuples ont de pouvoir donner leur avis. En effet, aujourd’hui, on ne sait pas si les Parlements nationaux auront à ratifier eux aussi cet accord. C’est possible. Cela dépendra du contenu exact de l’accord à la fin de la négociation. Mais la Commission européenne fait tout pour l’empêcher. Selon le journal allemand Suddeutsche Zeitung du 29 avril, le Commissaire européen chargé de la négociation, Karel de Gucht, veut saisir la Cour de Justice de l’Union européenne pour empêcher les parlements nationaux de se prononcer ! Même pendant les élections, les mauvais coups continuent !
Une éléction référendum sur le GMT (TAFTA)
Les élections européennes sont donc une sorte de référendum pour ou contre le GMT. Ceux qui sont pour le bœuf aux hormones et le poulet à la javel peuvent voter UDI, PS ou UMP. Ceux qui sont contre peuvent voter « non ». Mais cette fois-ci, à la différence d’un référendum classique, vous pouvez choisir votre « non ». Le Front de Gauche porte depuis l’origine le « non de gauche » au Grand Marché Transatlantique. Nous sommes d’ailleurs les opposants les plus sérieux et les plus constants. En quelque sorte, nous sommes l’assurance tout risque contre le Grand Marché Transatlantique.
Les autres opposants à ce projet sont en fait des opposants plus récents et plus flottants. Ils sont devenus opposants au projet au fur et à mesure que les élections se rapprochaient ou que les médias commençaient à tendre l’oreille. La plus hypocrite est évidemment Madame Le Pen. Elle prétend aujourd’hui lutter contre le GMT. Pourtant, elle et son parti font tout l’inverse. En 2008, Madame Le Pen a voté au Parlement européen pour un amendement qui demande un « calendrier » pour « concrétiser l'engagement à long terme de réaliser le marché transatlantique ». Et plus récemment, le Front National n’a jamais soutenu aucune de nos résolutions soumises au vote dans les collectivités locales. Nous avons déposé des vœux ou des motions contre le GMT dans de nombreux Conseils régionaux, généraux ou municipaux. Dans toutes les régions où le débat a eu lieu, le Front National n’a jamais voté pour l’arrêt des négociations. Il a toujours voté contre ou trouvé un prétexte pour s’abstenir. Ce sont des opposants de pacotille !
De l’autre côté, nous sommes heureux de voir qu’Europe Ecologie nous a rejoints dans cette bataille. Cet appui n’est pas de trop. Nous comprenons même leur enthousiasme contre le projet. C’est celui des nouveaux convertis ! Car jusqu’à il y a peu, Europe Ecologie et ses animateurs soutenaient le projet de Grand Marché Transatlantique. En 2002, au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit a voté pour une résolution favorable au GMT. Il s’agissait d’une résolution intitulée « Vers un renforcement de la relation transatlantique axé sur la dimension stratégique et l'obtention de résultats ». Entre deux compliments à l’OTAN, elle appelait dans son article 31 F à « permettre un développement plus harmonieux du marché transatlantique » et dans son article 38 à « permettre au Nouvel Agenda transatlantique de se développer ». Or, le « Nouvel Agenda Transatlantique » est une décision de l’Europe et des Etats-Unis de 1995. Elle est très explicite. « Nous créerons un nouveau marché transatlantique en réduisant ou éliminant progressivement les barrières qui entravent les flux de biens, services et capital entre nous ». Daniel Cohn-Bendit savait tout ça. Et il a voté pour avec la droite et les socialistes dont Harlem Désir. Plus récemment, le 11 novembre 2010, le groupe des Verts au Parlement européen a soutenu une résolution pro-GMT en commun avec le PPE et le PSE. Cette résolution a été présentée par « Reinhard Bütikofer, Eva Lichtenberger, Indrek Tarand, Jan Philipp Albrecht au nom du groupe Verts/ALE ». Ce sont des collègues de José Bové dans le groupe que co-préside Daniel Cohn-Bendit. Cette résolution « invite instamment les partenaires [à] réaliser d'ici à 2015, sur la base du principe d'une économie sociale de marché, un marché transatlantique ». Encore plus près de nous, le 28 mai 2013, à l’Assemblée nationale, Danielle Auroi, députée EELV, présidente de la Commission des affaires européennes, a soutenu le projet de Grand Marché Transatlantique. Elle a voté en faveur de la résolution du groupe PS qui approuve le principe de négociations avec les Etats-Unis et « demande que le mandat de négociation donné à la Commission européenne concernant le «Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement » prévoie clairement que les avancées de la négociation devront être parallèles dans ses différents volets : accès aux marchés, barrières non tarifaires et règles communes pour répondre aux défis du commerce mondial ». Certes, c’est la même résolution qui demande qu’il n’y ait pas de recours aux tribunaux d’arbitrage. Mais cela justifie-t-il pour autant de voter pour l’ouverture de négociations en vue de conclure un accord de libre-échange impliquant « la convergence et la reconnaissance mutuelle de nombreuses réglementations » ? Evidemment non.
Nous avons désormais bon espoir que le débat dure jusqu’aux élections. Déjà, Le Monde dénonce les « fantasmes » des opposants au projet qui agiteraient un « épouvantail ». Pourtant, le projet avance. Lundi 19 mai s’ouvre un cinquième cycle de négociations entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique. Le même jour, ma camarade Danielle Simonnet dépose au Conseil de Paris un vœu demandant que la ville de Paris se prononce contre ce projet. Le 22 mai, à trois jours des élections européennes, c’est à l’Assemblée nationale que le débat aura lieu. Là encore, c’est grâce au Front de Gauche. Nos députés ont déposé une résolution qui demande l’arrêt des négociations. Mardi 13 mai, lors de l’examen en commission des affaires européennes, le PS et l’UMP se sont alliés pour vider notre texte de sa substance. Ils défendent becs et ongles le Grand Marché Transatlantique. Nous pouvons les mettre en échec. Le 25 mai, chaque voix comptera.
Alstom encore et jusqu'au bout
Comme vous le savez, Arnaud Montebourg s’est réveillé à propos d’Alstom ! Enfin ! A dix jours des élections européennes ! Et à moins de trois semaines de la décision du Conseil d’administration d’Alstom sur l’offre de General Electric ! Il était temps ! Ce jeudi 15 mai, on a appris que le gouvernement a décidé d’agir pour protéger les entreprises françaises contre leurs concurrentes. Il renforce un décret pris en 2005 par le gouvernement De Villepin, déjà soi-disant apôtre du « patriotisme économique ». Le décret en question permet à l’Etat d’empêcher les investissements étrangers dans des entreprises dont le siège social est en France. Il y a aurait beaucoup à dire sur les formules de ce décret mais allons à l’essentiel, c’est à dire à son intention. Jusqu’ici, cette possibilité n’était ouverte que pour onze activités dans les domaines de la sécurité et de la défense. Le gouvernement Valls vient d’étendre cette possibilité à de nouvelles activités dans les secteurs de l’énergie, les communications électroniques, la santé publique et les réseaux et services de transports.
C’était la moindre des choses à faire dans l’urgence. Mais ce réveil tardif indique-t-il un changement de cap ? François Hollande et Manuel Valls sont-ils devenus des adeptes du protectionnisme ? Non, bien sûr ! Au demeurant, la rédaction du décret en atteste. Ce décret aussi est largement hypocrite tant il survient à contretemps. A quoi bon renforcer les dispositifs protégeant notre industrie contre les investissements étrangers au même moment où se négocie un projet de marché unique avec les Etats-Unis ? Car ce projet de Grand Marché Transatlantique vise, entre autres, à libéraliser les investissements entre les deux rives de l’Atlantique. Montebourg lève un doigt pendant que l’Union européenne et François Hollande lui coupent le bras !
En tous cas, cela ne doit donc pas nous tromper dans le moment. D’ailleurs, Arnaud Montebourg explique assez clairement qu’il ne fera rien. Dans Le Monde daté du 16 mai, il explique tranquillement que ce décret n’a pas pour but d’empêcher General Electric de racheter la branche énergie d’Alstom. Seulement de mieux négocier ce rachat ! Comme le dit Montebourg « les conditions d’une négociation juste et équilibrée sont maintenant réunies ». Quelques lignes plus loin, c’est encore plus clair : « Le secret d’une union réussie, c’est qu’elle soit équilibrée. C’est le sens de la lettre que j’ai adressée au président de General Electric, dans laquelle je lui dis notre disponibilité pour une alliance avec Alstom ». Fermez le ban : Alstom sera vendu et dépecé. Montebourg cherche seulement à faire monter les enchères. On est loin de la « fin du laisser-faire » que revendique le ministre. D’ailleurs, Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie, l’a dit avec encore plus de franchise que son collègue de l’Economie : « General Electric est une très bonne opportunité pour Alstom. C’est le meilleur projet industriel. Pourquoi ne pas le dire? Et pourquoi vouloir systématiquement faire fuir les investissements étrangers? Nous en avons bien besoin, pourtant ». Loin de la tartufferie Montebourg, le véritable « patriotisme économique » consisterait à nationaliser Alstom pour empêcher que Bouygues ne vende ce joyau industriel à d’autres.
Alstom est un symbole du coût du capital et de la cupidité des « investisseurs ». Le groupe a présenté ses résultats annuels mercredi 7 mai. Ils portent sur la période avril 2013 – mars 2014. Les principaux médias ont relayé la communication du groupe présentant Alstom comme une entreprise fragilisée. Pourquoi ? Parce que son bénéfice net a baissé en 2013. Pourtant, Alstom reste bénéficiaire de plus de 500 millions d’euros en 2013 ! 556 millions d’euros exactement. Cette somme vient s’ajouter aux bénéfices accumulés depuis sept ans, soit 5,8 milliards d’euros. Alstom gagne donc de l’argent depuis 8 ans !
Une autre preuve de difficultés serait qu’Alstom a renoncé à verser un dividende à ses actionnaires cette année. Et alors ? Ceux-ci ont été grassement servis ces dernières années, avec plus de 1,5 milliards d’euros de dividendes en quatre ans. Quant à la trésorerie, négative sur l’année entière, la dépêche de l’Agence France Presse souligne qu’elle est « repassé en terrain positif au second semestre » et que c’est là un « signe encourageant ».
Si Alstom a une difficulté, c’est celle que nous pointons : son carnet de commandes. Il est rempli pour plus de deux ans. Mais les résultats 2013 indiquent que les nouvelles commandes ont reculé de 10% dans l’année écoulée. C’est une preuve de plus que notre analyse est la bonne. Si Alstom est malade, c’est de l’austérité qui réduit les investissements publics dans l’énergie et les transports collectifs. Et Alstom est malade du coût du capital, des dividendes dilapidés ces dernières années. Alstom souffre enfin de l’inconséquence de son principal actionnaire, Bouygues, qui veut s’en débarrasser pour faire une plus-value boursière et se recentrer sur la téléphonie mobile, transformant Alstom en proie facile pour General Electric ou Siemens.
Que ce soit avec General Electric ou Siemens, Alstom est condamné à mort. Il ne s’agit pas là d’un jugement moral sur ces deux entreprises. C’est seulement la froide vérité des affaires. Aucun des deux groupes ne propose d’entrer au capital d’Alstom pour nouer un partenariat. Les deux proposent d’acheter certaines activités d’Alstom. Aucun des deux ne propose d’acheter toutes les activités Alstom. Siemens et GE ne sont intéressés que par la branche énergie. Les deux proposent donc de dépecer Alstom en isolant son activité dans les transports.
Cette vision des entreprises « recentrées sur leur cœur de métier » est une conception idéologique de l’entreprise. Elle méconnaît les conditions de gestion réelle d’activités qui ont des cycles longs qui ne sont supportables que si une activité épaule l’autre par ses résultats. Et elle méconnait aussi ce que les métiers impliqués ont en commun pour ce qui concerne la qualification des travailleurs. Alstom forme un tout. Comme l’écrit la journaliste Martine Orange dans Mediapart, « même si les métiers sont très différents, il y a de nombreuses synergies entre les deux branches : l’ingénierie, des techniques comme la soudure, des équipements comme le contrôle commande. D’un seul coup, tout va être découpé » alors que « depuis un an, la direction avait lancé un vaste programme pour unifier plus étroitement les deux branches ». Surtout, une fois séparé de la branche énergie, Alstom transport mourra à petit feu faute de taille critique et d’adossement à un conglomérat regroupant plusieurs activités. C’est là un point décisif.
La force de Siemens comme de General Electric vient du fait qu’ils ont conservé un groupe diversifié. Là encore, Mediapart explique que « les métiers ferroviaires sont, comme ceux de l’énergie, des métiers à cycle long, demandant d’importants capitaux. Ce n’est pas par hasard que les concurrents d’Alstom sont tous de gros conglomérats avec de multiples métiers. GE compte ainsi plus de onze métiers, allant de l’équipement électroménager au nucléaire […] Certaines activités très rentables compensent les autres qui obligent à mobiliser d’énormes réserves financières. Les cycles et les marchés s’équilibrent ». Mais Alstom n’est plus un conglomérat. Même s’il garde encore plusieurs métiers et branches, il a progressivement abandonné plusieurs activités, notamment depuis 2004. Alstom a abandonné son secteur « transmission et distribution » en 2004, puis sa branche « power conversion » spécialisée en particulier dans la propulsion électrique en 2005, avant de se débarrasser des chantiers navals de l’Atlantique en 2006. Cette grande braderie a été imposée par la Commission européenne au moment de l’entrée de l’Etat dans le capital d’Alstom. Et de nouveau, a peine connu le projet de décret, le commissaire Barnier fait savoir qu’il ne saura être autorisé par la Commission. On va voir ce que valent les mouvements de menton du PS confronté a une résistance. Rien sans doute.
Le dépeçage d’Alstom est insupportable. Alstom est une entreprise indispensable à la souveraineté industrielle de la France. Comme je l’ai déjà écrit, et expliqué jusqu’au détail dans mes discours de cette campagne, ni la transition énergétique, ni le développement des transports collectifs ne sont possibles sans cet outil industriel, ses brevets, le savoir-faire de ses ouvriers, techniciens et ingénieurs.
Il y a un autre aspect qui est également très inquiétant. La vente d’Alstom menace la sécurité et l’indépendance nationales. J’ai dénoncé cette situation jeudi 7 avril dans un communiqué de presse. Je regrette beaucoup qu’aucun grand média ne l’ai repris. En effet, cinq pièces maitresses de la sécurité et de l’indépendance nationale fonctionnent avec des turbines produites par Alstom. Je parle ici du seul porte-avions et des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de notre Marine nationale. Le porte-avions Charles de Gaulle dépendra-t-il demain des Etats-Unis pour fonctionner si General Electric rachète Alstom ? La France devra-t-elle demander l’autorisation à Madame Merkel avant d’utiliser ses quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, piliers de la stratégie de dissuasion nucléaire, si Siemens rachète Alstom ? C’est l’indépendance de la France et donc la souveraineté de son peuple qui sont en cause à l’heure où l’attitude belliqueuse de l’OTAN menace la paix en Europe.
Il faut nationaliser Alstom. De la transition énergétique à la Défense nationale, tout démontre qu’Alstom est indispensable à l’avenir de notre pays. Son dépeçage contraire à l’intérêt national. Au lieu de cela, François Hollande parle pour ne rien dire et laisse faire le pillage. Mardi 6 mai, sur BFMTV, il a ainsi écarté sans aucun argument l’idée d’une nationalisation. Interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur un entrée au capital de l’Etat, François Hollande a répondu sèchement « pour l’instant ce n’est pas une hypothèse ». Avant d’ajouter cette phrase mystérieuse : « si l’Etat était présent au capital, on finirait par l’oublier ».
Hollande préfère abandonner Alstom à son conseil d’administration, composé de « quatorze administrateurs, dont sept ne sont pas de nationalité française » soit la moitié, comme le dit le site internet d’Alstom. Quant au PDG d’Alstom Patrick Kron, il a déjà assuré ses arrières. Il vient d’être élu au conseil d’administration du groupe pharmaceutique Sanofi. Là-bas aussi, les actionnaires enchaînent les mauvais coups contre les salariés et leur savoir-faire. Alors qu’il a caché son projet de vente d’Alstom aux autorités françaises, le voila déjà avec un nouveau fauteuil et les jetons de présence qui vont avec. C’est décidément très triste !
Bové cherche la bagarre. Et se tire une balle dans le pied !
A force de chercher la bagarre avec moi, José Bové a fini par se tirer une balle dans le pied. Il m’a reproché une absence lors d’un vote sur le plafonnement des aides publiques aux grosses exploitations. Cet amendement a bien été rejeté par deux voix le 13 mars 2013 : 334 contre, 332 pour. Mais les 2 voix manquantes sont à chercher dans le groupe des Verts ! Quatre membres du groupe Verts, des collègues de Bové, ont voté contre cet amendement.
Qui sont ces 4 membres du groupe Verts ? Il s’agit de deux nationalistes écossais, d’un nationaliste gallois et d’un nationaliste flamand. Car au Parlement européen, José Bové siège dans le même groupe que ceux-là ! Il siège en particulier à côté de la Nouvelle Alliance Flamande, la NVA. Ce parti a un député européen, Marc Demesmaeker. Au cas où vous ne le sauriez pas, la NVA prône l’autonomie de la Flandre et donc l’explosion de la Belgique. C’est un parti violemment anti-francophone et anti-wallon. Son président, Bart de Wever, compare la présence de francophones en Flandre à du « colonialisme ». Pour lui, « Il n'y a pas de minorité francophone en Flandre, il y a des immigrants qui doivent s'adapter ». Vous ne serez donc pas étonné d’apprendre que la NVA a ainsi recruté plusieurs anciens membres du parti d’extrême-droite flamand Vlaams Belang. Plutôt que de chercher la paille dans l’œil du Front de Gauche, José Bové ferait mieux de voir la poutre dans l’œil de son propre groupe au Parlement européen !
J’en viens au détail. Lundi soir, en débat sur France 2 avec cinq autres candidats aux européennes dont ma camarade Raquel Garrido, José Bové a cru faire le malin en affirmant : « Quand on a essayé de voter le plafonnement des aides, certains n’étaient pas là. C’est vrai, Madame Le Pen n’était pas là le jour où on a voté. C’est vrai, Monsieur Mélenchon n’était pas présent et on a perdu le vote a deux voix ».
José Bové aurait mieux fait de tourner sept fois sa langue sans sa bouche avant de sortir un argument aussi grotesque. D’autant que José Bové sait bien que ce texte n’aurait rien décidé. En effet, le Parlement européen se prononçait alors pour donner un mandat à ses représentants dans les négociations à venir sur la politique agricole commune (PAC) avec les ministres de l’Agriculture des 28 pays de l’Union européenne et avec la Commission européenne. Il ne votait pas pour décider. Le vote final et décisionnel sur la PAC a eu lieu le 20 novembre 2013. Lors de ce vote décisionnel, j’ai voté contre ce texte, en particulier parce que les aides ne sont toujours pas plafonnées pour les gros exploitants agricoles comme le dit mon explication de vote déposée à l’époque.
J’en reviens au vote sur le mandat dont parle Bové. Les « mandats » que le Parlement donne à ses négociateurs sont des mandats bidons. Ils sont régulièrement passés par-dessus bord par les négociateurs pour ne pas déranger les chefs de gouvernement. Un exemple ? Le même jour que le vote dont parle Bové, le Parlement européen a aussi voté une résolution sur le projet de budget de l’Union européenne pour la période 2014-2020. Le « mandat » donné au président du Parlement Martin Schulz était de rejeter la baisse du budget européen proposé par la Commission et le budget. Mais Martin Schulz a réussi l’exploit de transformer ce « non » en « oui ». Au point qu’en novembre, les socialistes européens et la droite ont voté pour le projet de budget alors que son montant n’a pas changé d’un centime !
La même comédie a eu lieu avec le texte dont parle Bové. Certes, le Parlement n’a pas adopté l’amendement demandant le plafonnement des aides à 200 000 euros annuels par exploitation agricole. Mais le Parlement européen avait quand même soutenu un plafonnement à 300 000 euros. Le montant est très insuffisant. Mais il figurait dans le mandat donné aux négociateurs du Parlement. Pourtant, il ne figure plus dans l’accord « négocié » et soumis au vote du Parlement en novembre 2013 ? Pourquoi ? Parce que les négociateurs du Parlement européen l’ont passé par-dessus bord en cours de route. Il en aurait été de même avec un seuil à 200 000 euros et Bové le sait parfaitement. Car l’un des adversaires à ce plafonnement dans les négociations était le ministre français Stéphane Le Foll, membre du gouvernement de Jean-Marc Ayrault auquel participaient aussi deux camarades de José Bové : les ministres d’Europe Ecologie Cécile Duflot et Pascal Canfin.
Mais le plus cocasse n’est pas là. Il est sur le vote que Bové pointe lui-même. Il s’agit très précisément du vote de l’amendement 105 à la « proposition de décision sur l’ouverture et le mandat de négociations interinstitutionnelles » sur les règles relatives aux paiements directs en faveur des agriculteurs au titre de la politique agricole commune. Cet amendement est un amendement du groupe des socialistes et pas des Verts. Il prévoyait un plafonnement des aides à 200 000 euros par exploitation. Le groupe de José Bové, comme le mien, avaient déposé des amendements demandant un plafonnement à 100 000 euros par exploitation. Ils ont été battus nettement par 538 voix contre 113. Voila pour le rapport de force au Parlement européen sur ce sujet. Restait donc l’amendement a minima du groupe socialiste. Aujourd’hui Bové se plaint que cet amendement n’ait pas été voté. Pourtant, à l’époque, sur son blog, il le trouvait « insuffisant ». Pourquoi chercher une polémique avec le Front de Gauche qui défendait la même position qu’Europe Ecologie et défendre le PS et ses amendements « insuffisants » ?
Cet amendement a bien été rejeté par deux voix : 334 contre, 332 pour. Bové me reproche mon absence lors de ce vote. Il devrait pourtant savoir que ce jour-là je rencontrais le président de la République de Bolivie Evo Morales, de passage à Paris. José Bové a assisté la veille, mardi 12 mars, à sa conférence à la maison de l’Amérique Latine à Paris. Pour ma part, j’avais rendez-vous pour une audience mercredi 13 mars au matin. Il m’était donc matériellement impossible d’être à Paris avec Evo Morales le matin et à Strasbourg pour les votes au Parlement européen à midi.
José Bové me reproche donc d’avoir rencontré Evo Morales. J’assume. C’était mon devoir de le rencontrer. Nous étions une semaine après la mort d’Hugo Chavez qui a été un grand choc dans toute l’Amérique latine, en particulier pour les gouvernements progressistes. Mon devoir d’homme de gauche était donc d’apporter mon soutien à ces gouvernements et de témoigner mon affection aux camarades de lutte de Chavez parmi lesquels Evo Morales. Mais c’était aussi mon devoir de député européen ! Pourquoi ? Parce que je siège dans la délégation du Parlement européen pour l’Amérique latine !
Avant de m’attaquer sur un vote sans enjeu, Bové ferait mieux de balayer devant sa porte. Et de respecter ses camarades d’hier. Ils sont plus respectables que ses amis d’aujourd’hui ! Les responsables du rejet de l’amendement sont à chercher parmi ceux qui siègent avec Bové. Les 4 nationalistes auraient pu au moins s’abstenir pour faire plaisir à José Bové et ne pas faire obstacle à l’amendement ? Non, ils ont voté contre. S’ils s’étaient abstenus, l’amendement serait passé. En votant contre, c’est eux qui ont fait rejeter l’amendement.
Ne vous laissez pas impressionner par les sondages (bidons), ils ne sont pas meilleurs cette semaine que pour les municipales. Les sondages ne sont qu'un (des nombreux moyens) pour préparer les électeurs à bien voter ! Il nous faut continuer à faire campagne, à convaincre, à montrer combien est pernicieuse cette politique d'austérité. Qu'elle a prouvé qu'elle n'attendrait jamais le but déclaré de diminuer les déficits de l’État. Et combien est grave pour notre pays la vente d'Alstom. On ne trouve pas 15 milliards pour éviter son départ vers l'étranger, alors que l'on a trouvé 1000 milliards pour les banques qui ne produisent que du vent. Et combien seraient graves pour notre pays les conséquences de la signature du traité Europe-USA (GMT, TAFTA)...
Courage, résistons.
Les Européennes c'est dimanche et soutenons Jean-Luc dans sa circonscription. A part Jl Mélenchon ce ne sont que des seconds couteaux, des recasés du suffrage qui se présentent. Mais souvenons nous des premières élections européennes de 1979 et cela avait de la gueule ! Pour info et pour comparer avec les résultats de dimanche, voilà les résultats d'il y a 35 ans.
Simone Veil avec l’Union pour la France en Europe (UDF) : 27,61%
François Mitterrand avec la Liste socialiste avec la participation des radicaux de gauche : 23,53%
Georges Marchais Liste présentée par le PCF: 20,52%
Jacques Chirac Défense des Intérêts de la France en Europe (RPR): 16,31%
Solange Fernex pour Europe-Ecologie : 4,39%
Arlette Laguiller Pour les États-Unis socialistes d’Europe : 3,08%
Pierre Poujade Union de défense interprofessionnelle pour une France indépendante dans une Europe solidaire: 1,40%
Jean-Louis Tixier-Vignancour Union française pour l’Eurodroite: 1,31%
Pour l’anecdote, Jean-Edern Hallier s’était présenté pour la liste Régions – Europe et n’avait fait aucune voix !
Cher Jean-Luc, s'il est vrai qu'Alstom semble indispensable pour réaliser techniquement les grands travaux de la transition écologique, cette dernière ne saurait se passer d'une transition des modes de consommation de tout un chacun. A savoir l'augmentation de l'autonomie dans toutes les dimensions économiques. Consommer localement, être sobre énergétiquement, privilégier les échanges locaux, utiliser l'eau potable uniquement à des fins alimentaires, etc. Et donc ne pas mettre tous ses espoirs dans de grands conglomérats centralisés, induisant nécessairement de la hiérarchie, de la domination, des experts qui s'autonomisent de l'intérêt général, et restant éloignés par nature de la démocratie véritable. Les coopératives ouvrières vont dans cette direction. L'utilisation de monnaies non accumulables, émises localement, aussi. Donc, nationaliser Alstom, bien sûr, et poursuivre la désaccoutumance aux solutions centralisées en parallèle, encore plus.
Bravo pour ce combat contre le GMT Monsieur Mélenchon, il est clair que le Front de gauche a été le premier à dénoncer les dangers de ce traité de libre échange, et que le PS par exemple a une attitude ambigüe par rapport à ce texte. C'est la même chose pour l'austérité, ils osent, avec Schulz, faire campagne contre l'Europe libérale et pour une Europe plus sociale et solidaire. On rêve ! Alors même que la Télé de gauche vient de démontrer dans cette vidéo absolument édifiante que ça fait 35 ans que les socialistes répètent en boucle qu'ils veulent une Europe plus sociale, et font à chaque fois l'inverse à chaque Traité. J'espère que les électeurs de gauche vont finir par réaliser que comme le dit Lordon, c'est la droite complexée qui est au pouvoir, et que pour une alternative de gauche, le choix est vite fait.
Bonne chance pour la dernière semaine de campagne.
"non pas construire un parti révolutionnaire, mais un peuple qui le soit".
Merci Monsieur Mélenchon d'avoir si bien résumé ce que j'appelle préparer (en la respectant) la terre pour qu'elle soit fertile.
Bonjour Jean-Luc
J'ai apprécié ton débat TV contre Copé hier. En effet, tu as su encore mieux museler les insinuations de la journaliste et tu as enfin pu te poser en réel leader de la gauche face au chef de parti de la droite qu'est Copé. Tu as affirmé une nouvelle fois avec force l'alliance de la droite et des sociaux-libéraux européens et que la seule alternative à gauche était la nôtre. Je pense que le moment est venu pour nous, au PG, d'enfoncer la porte vers la VIème République et vers l'Europe des Peuples solidaires. Merci à toi pour ton combat sans cesse renouvelé. Les écoutes collectives s'organisent pour jeudi 22. Bon courage, on sera tous avec toi !
Alstom doit devenir une coopérative. La nationalisation, comme disait l'autre, c'est une formule algébrique. Devant un problème concret, une formule algébrique c'est un peu léger. Il faut donner un contenu aux variables. Pouvons nous compter sur ce gouvernement pour nationaliser Alstom ? Pouvons nous attendre le prochain gouvernement ? Est-ce que la nationalisation protégera Alstom du dépeçage ? Donc, concrètement, les salariés d'Alstom doivent s'organiser pour reprendre en main leur entreprise, lancer une souscription, que sais-je ? Ils sauront trouver les solutions.
La vente d'Alstom est une trahison, de l'Etat PS contre la Nation, contre les salariés qui seront jetés quand l'acheteur l'aura vidé de sa substance à son profit. Montebourg, Sapin, Hollande seront comptables de cela aussi, avec tous leurs mensonges de ces derniers temps, ils semblent faire un concours avec leurs adversaires UMP à qui fera le pire.
Merci à vous, mr Mélenchon de mener aussi ce combat important. Je déplore que l'on vous oppose en débat public des gens aussi corrompus que ce mr Copé, qui pour l'heure serait bien inspiré de se cacher.
Très bonne analyse des dangers du GMT. Il y a un point sur lequel l'on doit être vigilant, les pro-GMT (PPE, PS européen, etc), disent que nos normes et protections sociales ne seront pas touchées or, quand l'on regarde l'accord de libre-échange USA-Canada, prototype du GMT, on peut voir dans quelle mesure l'élite européenne va essayer de nous discréditer. Au Canada les effets néfastes de l'accord de libre-échange sont visibles partout, l'exploitation frénétique du gaz de schiste en étant l'un des pires exemples, mais en même temps certaines protections sociales existent toujours, pour stratégiquement endormir le citoyen canadien, lui jeter de la poudre aux en disant "regardez tous ces alarmistes qui disaient que tout serait détruit". Or, ce que la plupart des canadiens ne savent pas, c'est que l'état canadien passe régulièrement devant ces fameux tribunaux d'arbitrage privés et verse des dizaines de milliards d'argent public à des multinationales américaines pour avoir le droit de préserver ces pans de sa protection sociale. Doit-on payer des milliards pour avoir le droit d'appliquer nos lois ?
J'étais au meeting de Nancy, peu d'informations dans le médias locaux avant et après comme toujours, et pourtant, il y avait du monde. Continuons ce travail d'éducation populaire, je ne sais pas si c'est moi qui me fait des idées, mais je retrouve cette curieuse ambiance de 2005 durant laquelle les médias jouaient leur sérénade du OUI acquis dans l'opinion publique alors que les citoyens allaient les contredire... en tous les cas, la victoire de Syriza en Grèce nous met du beaume au coeur. Merci à vous et bon courage pour la suite.
Très beau meeting à Grenoble ! (excepté l'intervention jusqu'auboutiste de l'intervention de la représentante du PCF). Reconnaissance et respect pour votre dévouement et vos éclairages dont je suis friand.
Dommage que face à Copé hier au soir sur BFMTV vous n'ayez pu parler du GMT et le recadrer sur ce qui fonde en partie notre différence avec le FN sur ce sujet précisément (et combien d'autres, mais ce n'était pas l'enjeu du débat) comme vous le faites si bien sur ce billet. Nombreuses effectivement sont les personnes à vos côtés qui vous soutiennent ainsi que vos amis, laissons de côté ces sondages à deux balles et occupons nous de tracer ensemble cet horizon dont vous parlez si bien qui manifestement se concrétisera.
Bien à vous
Le cas d'Alstom résume à lui seul les conséquences de l'ordre néolibéral et les problématiques qui se posent pour en sortir. Je lis dans une intervention ici qu'il faut abandonner toute forme de centralisme. Dans le contexte actuel, poser cette priorité revient à laisser nos adversaires nous piétiner car cela conduit à parcelliser les résistances. Voilà pourquoi le projet de réforme territoriale est à combattre avec la dernière énergie. Son projet principal est bien d'effacer l'Etat, qui, comme outil, bien utilisé, demeure le moyen le plus efficace de peser contre les multinationales. Ensuite seulement, si un jour nous gagnons, alors il sera bon de réfléchir à l'équilibre entre structuration territoriale de l'Etat et participation active et directe des citoyens à la politique, notamment au niveau local. Mais pour le moment, dans ce contexte de guerre économique, nous avons besoin d'une machine à contrer le grand capital et cette machine, n'en déplaise à certains, c'est l'Etat et l'ensemble de ses citoyens, tournés vers l'objectif du bien commun et pas d'un individualisme déguisé en humanisme.
Un mot puisque tu le demandes sur ton émission TV avec Copé. Belle opposition de style (comme au foot !) entre un Copé très sûr de ces faits et dires, et toi pour une fois un peu plus sur la tempérance et la proposition apaisée, voire humble. Cela a même touché une journaliste en fin d'émission, voire même Copé ! Mais pour le reste, attention aux ruses des adversaires, à mon sens (et je conviens que le combat semble surhumain), peut-être eût-il fallu comme tu as pourtant déjà essayé de le faire, rester objectif point par point et ne pas se laisser griser par des esquisses de Copé, souvent accentuées par les journaleux. Bref, Goliath où es-tu ? Un conseil peut-être. A la fois ne pas te laisser gagner par tes émotions (légitimes mais au final à contre-emploi pour la masse qui regarde), mais en même temps appuyer encore plus fort sur tes propositions, même si tout le monde sur le plateau semble horrifié par une nouvelle parole tellement éloignée de la pensée Unique. Eux appuient là où ça fait mal (on est les seuls à proposer cela et donc il faut gravir l'Everest pour y arriver), mais nous devons faire de même. Nous avons une proposition alors que les leurs ne marchent...
Félicitation pour votre débat télévisé d'hier soir. Vous avez été calme et retenu c'est personnellement ce que je préfère car vous prenez les téléspectateurs à contre pied. J'ai noté depuis 3-4 émissions cette retenue et politesse qui dans ces arènes sont parfois difficile à appliquer. Bravo. Bon courage pour cette dernière semaine. On est là.
Concernant Kerviel, c'est typiquement un gars qui manque de discernement. Après avoir spéculé sans se soucier, il se jette maintenant dans les jupes des curés sous le feux des projecteurs et demandant sa grâce au président comme s'il était un monarque au-dessus de la justice. Qu'on soutienne le lampiste face aux vrais responsables, d'accord. Mais n'en faisons pas trop non plus.
A la précédente élection européenne, j'ai voté J Bové (ou un apparenté). Ce que je ne referai pas bien sûr cette fois ci (d'autant plus qu'il n'est plus dans ma circonscription). Dans le doute, n'y comprenant rien à l'époque (peu de temps pour m'informer sur le net et être réceptif aux arguments du "non") j'ai voté blanc au traité européen (alors qu'aujourd'hui ce traité me répugne). Aux présidentielles (à l'époque Ségolène) berné par une fausse 6ème République, j'ai voté F Bayrou au 1er tour (On ne se moque pas de ses nouveaux camarades!).
Tout ça pour dire, mes réactions fréquentes sur ce blog en témoignent (sauf ces dernières semaines pour cause de manque de disponibilité) que je me considère, même si je ne suis pas encarté, comme un fervent sympathisant, aujourd'hui, de la 6ème République et que, il n'est pas vain de faire campagne, à tous les niveaux. Petit à petit, interventions médiatiques, réception de tracts, développement de l'esprit critique, une lueur interpelle et la lumière finit par s'allumer.
Merci à vous les amis pour toute cette lumière reçue, toujours grandissante, qui m'envahit et que j'espère aussi partager aussi aujourd'hui. Bon courage.
Bravo pour, dans ce débat, avoir tenu la dragée haute face au plus fourbe. Quant aux travailleurs détachés en Europe, le transport routier en France est mort et c'est un tel cas d'école qu'il mérite peut être d'être évoqué afin d'éclairer chaque spectateur lors de tels débats (celui ci était plus général et surtout le premier). Les travailleurs polonais captent le marché avec des cabotages 2 fois moins chers (tarif retour) et les limitations officielles ne peuvent être contrôlées ni par l'URSSAF ni par les services des finances. De plus Sapin restructure les services de contrôle des finances à la baisse (voir Filoche qui est bien placé pour en parler) et défend des amendements limités au BTP. Autre astuce les filiales polonaises et des transporteurs polonais qui travaillent et dorment dans leurs camions pendant trois semaines à moindre frais et retournent une semaine voir leur famille.
Je vous ai croisé éreinté sur le quai de Montparnasse et ressuscité le lendemain, chapeau bas.
L'économie de la mer, la transition énergétique comme moyen de relancer l'industrie, il faut persister. Même ce finaud de Borloo commence a en parler.
L'explication concernant Kerviel était bonne. Par delà le bonhomme c'est le principe d'intouchabilité des banques qu'il faut démonter.
Sur la campagne électorale, je pense que le travail de la dernière semaine est un travail de proximité auprès des électeurs qui ont voté FdG à la présidentielle (ce qui n'est pas mon cas, ni celui de mes proches). Je voterais FdG le 25 Mai et je fais campagne dans mon entourage familial et amical pour le vote FdG. Je crois que le chemin de l'efficacité c'est le téléphone, les rencontres, les mails auprès de ceux que nous savons être de gauche pour les convaincre de l'importance du vote FdG pour l'avenir de la gauche en France. La présence de JL Mélenchon dans les médias est un formidable support à cette campagne. Il faut persister dans cette attitude pédagogue. Laisser les provocations et répondre sur le fonds. S'ils veulent parler de Le Pen qu'ils le fassent sans nous. Nous parlons des vraies questions qui préoccupent les Français. Du GMT par exemple qui n'a pas pu être...
J'ai suivi avec attention votre débat avec Copé et je vous ai trouvé calme, présent, sûr de vous, ne se laissant jamais dépassé ni tomber dans les pièges tendus par JFC (sur l'amalgame avec le FN) ou les deux espèces de journalistes qui n'arrêtaient pas de vous dénigrer sans arrêt, c'était pitoyable ! Non vraiment, vous m'avez beaucoup plu et chacune de vos phrases portait et je pense que les téléspectateurs se sont rendus compte que vous disiez des choses intéressantes. Enfin c'est ce que j'ai ressenti. Merci en tout cas pour votre courage et rassurez vous il y a plein de personnes que je connais qui pense beaucoup de bien de votre engagement et nous sommes tous derrière vous Jean-Luc ! On est là et on ne vous lâchera pas ! On lâche rien. Résistance.
Bonjour Jean-Luc,
Quelques mots à propos de votre débat avec JF Copé.
D'abord le point positif qu'il faut à mon sens retenir de ce celui-ci, vous avez réussi tant bien que mal à maîtriser vos émotions et votre passion, sans pour autant prendre une posture faussement flegmatique qui ne sied guère à l'étiquette « radicale » qui est la vôtre. Autrement dit, vous avez adopté le ton juste. Il serait bon, je pense, qu'à l'avenir vous poursuiviez dans la même veine, et ce quelque soit l'adversaire.
J'en viens à présent au contenu du débat. Je vous ai trouvé globalement assez bon. Juste quelques bémols. Je sais qu'il est toujours plus facile de trouver les bons arguments devant son écran. Toutefois, le bilan que j'essaye de tirer, à mon humble niveau, de certains passages pourrait vous servir ultérieurement face à des situations similaires. Lorsque Copé se vante de n'avoir jamais scellé d'alliance avec le FN, il aurait peut-être fallu lui rappeler qu'au commencement de toutes les gauches modernes (hors radicaux de gauche) était la même organisation, à savoir la SFIO de Jaurès et de Guesdes.
D'autre part, lui rappeler que des mesures similaires (en faveur de la compétitivité) n'ont cessé d'être prise depuis au moins deux décennies, et par la droite et par le PS (d'où sa mauvaise foi lorsqu'il affirme que rien n'a été entrepris en faveur de la sacro-sainte compétitivité), et que cela n'a ni fait baisser le chômage ni relancé la consommation ; au contraire, cela a eu pour conséquence de creuser encore plus le gouffre de la dette. Dernier point enfin, sans doute aurait-il fallu insister davantage sur l'attitude méprisante et pleine de morgue de Copé (calmement comme vous avez su le faire à un moment donné), tout en laissant entendre (sur le ton de l'humour, par exemple) que ce monsieur n'est au fond qu'un bluffeur par bien des aspects.
"Choisissez votre camp" ose encore s'appeler l'émission de LCI ! Certes, il y a du débat, c'est déjà pas mal ! La journaliste en chef s'exprime et ne joue pas les perroquets, c'est même mieux. Mais comme d'habitude, les invités sont souvent les mêmes avec les mêmes clichés journalistiques. Ce matin, commentaire sur l'affaire Kerviel. Et oui, vous avez gagné, on reprend les mêmes images, mêmes positions Le Pen - Mélenchon ! Donc, ce n'est plus l'affaire d'escroquerie de la Société Générale qui est importante, c'est de montrer du doigt les extrêmes. Votez donc PS ou UMP aux européennes. Sur le plateau donc, à part un journaliste plus nuancé, Kerviel n'est pas à plaindre, quoiqu'il dise. Quant au triste Sapin, bof, il exagère. Sur la proposition d'une enquête réelle et indépendante, personne n'en parle. Le camp est choisi, la banque !
Ce débat avec Copé était bien fade, moi j'aime bien quand vous êtes un peu plus pugnace. Il a bien tenté de faire sortir de vos gonds en multipliant les comparaisons avec Le Pen, sans succès et c'est un bien. Mais je vous ai trouvé un peu fatigué sur les réponses (on peut le comprendre) et l'affirmation de Copé que la directive sur les travailleurs détaché profitait plus aux Français à parue vous déstabiliser. Et le comique dans tous ça, c'est de voir Lechypre derrière vous secouer la tête comme un chien derrière la vitre arrière d'une voiture.
BFM TV est fidèle à son ADN ultralibéral, et A de Malherbes, avec son attitude désobligeante à votre égard, incarne pour moi l'abjection journalistique.
Concernant Kerviel, votre position est juste et vos arguments sont bons quand vous parlez de l'omerta qui a été faite sur l'audit des comptes de la SG qui n'a jamais eu lieu. Ce qu'il est aussi à mon avis important de savoir pour les gens est que concrètement une position de l'ampleur de celle qui a créé ce trou de 5 Milliards ne peut pas avoir lieu sans connivence du management. Kerviel était trader sur un marché organisé (Futures), qui suppose une chambre de compensation qui appelle les soldes à ses adhérents chaque jour. Les soldes en défaveur de la SG étaient donc forcément connus et honorés à mesure que la perte amplifiait. Les soldes sont honorés par un back-office (comptabilité) qui fait remonter au management. Impossible à cacher car les soldes appellent des flux externes au fur et à mesure qu'ils varient. Le middle office doit servir d'alerte, entre le trader, le back-office, et le management. Cela fait pas mal de monde forcément au courant si cela s'est réellement produit. Donc quid de la faute du seul...
Ils faut cesser de spéculer sur la nationalisation d'Alstom, jamais ce gouvernement ne le fera. D'ailleurs, cela ne doit pas intéresser beaucoup les travailleurs de l'entreprise, car on n'a guère entendu les syndicats se manifester sur le sujet.
Est-ce vraiment grave ? Non !... Car... Lorsque nous aurons pris le pouvoir nous créons une entreprise concurrente et nous pourrons débaucher les travailleurs de l'ancienne Alstom, ils viendront, non pas par patriotisme, mais parce que nous pourrons les payer bien mieux n'ayant plus d'actionnaires à rémunérer. Nous ferons la même opération pour toutes les entreprises stratégiques qui nous seront indispensables, ce sera une façon de passer de la propriété lucrative à la propriété d'usage.
Débat avec Jean-François Copé. Bravo à Jean Luc Mélenchon. En dépit de toutes les provocations, il parvient à tout dire, et le dit si clairement qu'aucun de ses trois interlocuteurs ne lui fait perdre le fil. Copé ne débat pas, il est simplement venu pour pouvoir se vanter d'avoir parlé avec tout le monde. Alors que fait-il pour ne pas débattre (ce dont il est du reste incapable, pour peu que son interlocuteur ne soit pas de son bord) ? Il essaie de recourir à la méthode Hollande (la bulle, le gros boum-boum interminable qui empêche autrui de causer et fait passer le temps). Il n'y parvient pas, parce que Mélenchon a les outils pour l'en empêcher. Coïncé par des arguments irréfutables, ill file dans des généralités abusives qu'il répète et il débite des slogans électoraux. C'est également de la stratégie de la perte de temps destinée à empêcher Mélenchon d'expliquer qu'a mésusé la seconde punaise. Les défis se retrouvent donc: ne pas ressentir de nervosité sous le coup de l'insulte, savoir crever la bulle, donc interrompre et reprendre la main, ne pas perdre le fil. Bravo à J-L Mélenchon, qui maîtrise tout cela. Voilà pourquoi ni LePen ni Hollande ne se présentent.
Le débat avec Copé est très instructif de la vision de droite de l'économie politique. Monétarisme radical (hantise absolue de l'inflation) teinté du mercantilisme le plus naïf (argument de la comparaison des soldes commerciaux All / Fr).
A propos de son stupide graphique de l'inflation cumulée par décennie, on aurait pu reprocher à Copé que n'apparaisse pas à côté la croissance cumulée par décennie. Les deux histogrammes auraient eu la même allure, déboutant ainsi l'argument monétariste "à peu de frais".
Le degré d'imprégnation néolibérale du débat public est affligeant. Copé répond spontanément "URSS" quand Mélenchon parle de relance de la consommation populaire. Keynes doit se retourner dans sa tombe !
Débouter ces sophismes néolibéraux n'est pas un combat aisé, mais il vaut la peine d'être mené, alors...
On lâche rien !
Bonjour, simplement pour vous féliciter du débat face à Copé. Il me semble que c'était la bonne démarche. Ne pas rentrer dans la politique politicienne de Copé qui n'a pas hésité ses comparaisons stupides avec qui vous savez, sans parler d'Ukraine, d'URSS. Vous avez donné une vision concrète de nos objectifs, écologie-économie-temps long. Si j'espérais avant débat que vous lui rentriez dedans, vous m'avez convaincu qu'il était plus important de garder votre temps pour développer notre programme. Bravo ! Vivement jeudi, en espérant que vous réussissiez à être le cœur du débat, car le risque est que cela soit MLP qui le soit. A vous de jouer.
Bien à vous tous
Bonjour,
Puisque vous m'y invitez, je tiens à souligner l'importance capitale à mes yeux de cette manière plus posée de subir les entretiens journalistiques. En effet j'ai souvent noté dans mon entourage que la "façon de faire Mélenchon" prenait le pas sur le fond. Certains aiment, d'autres n'aiment pas, mais dans tous les cas cela rend ces auditeurs assez imperméables au message, ce qui est donc improductif par rapport à l'objectif d'éducation populaire. Et surtout, j'ai pu noter que le fait de "rentrer dans le jeu" de provocation du journaliste ou de l'interlocuteur vous amène à vous éloigner du sujet sans parfois y revenir complètement. Ainsi la manoeuvre du détracteur se retrouve validée. Il m'apparait en effet plus fondamental d'éduquer sur les analyses, les projets, les valeurs, les éléments de programme du PG que sur le fonctionnement pervers des médias !
Sur cette question de la méthode de communication dans l'arène médiatique, je trouve François Delapierre très performant. Sans jamais se démonter, en répétant calmement la même phrase en boucle tant que le détracteur tente de lui couper la parole, il finit toujours par pouvoir finir.
Sur votre "nouvelle manière" à la télé, plus souriant, plus calme, plus courtois tout en disant les mêmes choses. Oui, il fallait changer et maintenant quand vous faîtes de l"humour, ça passe bien et vous séduisez tout le monde. Ce qui m'a le plus étonnée hier, ce sont les réactions à votre discours sur la mer. "En face", ils ont considéré ces propositions comme un délire. Est-ce que vous ne pourriez pas trouver des experts de ces questions pour légitimer ces projets d'avenir. Vous êtes le seul à proposer une réorientation de la production, et une vision à long terme, ça ne rentre pas dans leurs cases (aux journalistes et au système) donc ils vont rejeter. Bon courage.
Quel travail de maitrise face à un Copé égal à lui-même. Bravo ! Depuis quelques temps vous semblez canaliser votre énergie dans l'affûtage de vos réponses, ne laissant pratiquement aucun biscuits à vos adversaires. La très bonne qualité et le sérieux de vos arguments avec toujours ces pointes d'humour bien sentis (preuve d'intelligence face à la "grâââvité" imbécile), assurera toujours un fort audimat lors de vos passages sur les plateaux (leur seule motivation). Donner le moins de prises superficielles dirige vos adversaires directement sur le fond. L'illustration s'est faite ces derniers temps et notamment face à Copé qui s'est vu réduit en agitateur désespéré. Le pied !
"L'Humain d'abord" ? Oui. Soyons tous cet Humain qui avance de toute sa stature, qui grandit au milieu d'une forêt de bonzaï malgré eux, résignés à se laisser refuser toute perspective d'épanouissement. Il faut que le sécateur change de main. Il faut le leur prendre et vite, sinon ce sera la guerre, l'Histoire nous l'a déjà assez montré. Bref, votre trajectoire d'évolution est bonne, et c'est pour nous une aide supplémentaire sur le terrain.
Bonjour,
Je voulais à nouveau revenir sur les débats télévisés car je crois malheureusement qu'ils revêtent une grande importance et que la télévision est encore pour beaucoup l'unique véhicule des discours politiques. Je suis d'accord avec Sean sur l'effet néfaste des emportements. Ils convainquent seulement les déjà conquis (bien qu'à titre personnel je les trouve pertinents). Un détail m'a frappé lors du débat avec Copé. Il a campé tout le long l'éthos du sérieux, du bon sens, de la modération face aux excès, aux insuffisances, à la non-égibilité supposés de son interlocuteur. Et puis surtout, il dégage dans sa manière de parler, dans son hexis corporel (comme dirait bourdieu) un air "classe dominante" qui lui donne du crédit auprès du plus grand nombre, un pouvoir d'adhésion social, au-delà du discours politique, des propositions, au-delà de la raison. Et dans l'isoloir ces choses là comptent plus qu'on ne le croit quand il s'agit de choisir et donc d'éliminer. Il me semble qu'il y aurait un intérêt électoral, à la télévision, à dire vos idées dans une forme plus "dominante", moins "canaille" et plus péremptoire, aussi indéfendable que cela...
Bonjour Jean-Luc, bonjour Amis, J'étais à Nancy. La salle était pleine. Les intervenants étaient excellents. J'ai déjà eu l'occasion de le dire ici. Jean-Luc, vous étiez exceptionnel. Mais ce meeting, comme tous les autres, n'a pas été retransmis sur BFMTV, I>Télé et autre LCP. Dimanche, les français ont eu en boucle dans leur salon le FN et sa blonde. Le journaliste l'a trouvée offensive et convaincante devant 1000 personnes. Les photos circulant sur twitter démontre le ridicule de ce journalisme de pacotille. La salle était au trois-quart vide ! Siriza a fait un très joli score dimanche et est passé en tête. Pas un mot, pas un son ce matin sur Radio France. J'ai suivi le débat européen. Alexis et la dame des verts ont ringardisé les trois autres acolytes. Certains sondages qui circulent en attestent. Les médias n'en diront rien. Schultz a fait un bide à Forbach. Les médias n'en diront rien non plus. Dernière semaine cruciale. Les médias mettent le paquet et nous rendent inaudibles. Mais les camarades des listes Front de Gauche font une très belle campagne. Qui sait ce qui sortira de ces urnes pour cette Europe malade ? En tout cas, nous sommes dans le vrai. On ne...
Super. Plus posé, juste ce qu'il faut. Même la remise en place de cette A.D. Malherbe sur ses interprétations et de l'autre aussi sur le début de débat des affaires UMP. La reprise en main du débat était nickel.
Sur le fond manquait peut-être un peu plus de points chocs comme par exemple lorsque Copé qui dit que l'investissement est faible en France. Dommage que Jean-Luc Mélenchon n'est pas complété par les dividendes aux actionnaires et n'est fait apparaître que le carnet de commande. Aussi sur les "charges" ces cotisations, a compléter par : Vous voulez baisser vos "charges" alors il faut aller jusqu'au bout de votre logique et dire clairement comment vous aller entre autre financer la Sécu et la santé des Français ! Mais il est facile devant soin ordi de réagir alors que notre "leader" est en direct et sous pression, même s'il connaît parfaitement sa politique. Le temps court aussi ne permet pas toujours de développer. Enfin très bon débat et dommage que le résultat des élections grecques n'est pas était plus tôt car cela lui aurait permis de contrer JFC sur son affirmation que personne ne soutenait notre thèse !
Très belle prestation hier, calme, clair, très efficace face à ce Coppe imbu de sa personne, et aux journalistes qui ne peuvent pas s'empêcher de te couper sans cesse.
Dernière ligne droite pour la campagne. Alors ils faut que les militants fasse le maximum pour convaincre, et faire taire les sondage qui nous donne à 7%.
Au boulot.
Sur BFM hier soir JL Mélenchon avec JF.Copé. Trés bonne tenue. Stature d'homme d'état de JL Mélenchon. A la question des travailleurs détachés et des 170 000 français qui vont selon, les dires de JF Copé, travailler dans d'autres pays européens aux conditions sociales de la France. La réponse est que ces "travailleurs" doivent faire parti de l'élite ou alors on nous ment sur le soi-disant poids énorme (1er mondial) de nos charges sur la compétitivité et l'attractivité de notre pays.
Concernant la presse régionale, Sud-Ouest nous fait un couplet sur la prise de distance de P.Laurent avec JLMélenchon sur l'affaire Kerviel, mais a passé à la trappe le meeting de Bordeaux. Après ils diront qu'on exagère!
Aucune raison de s'emballer pour les prises de position d'EELV. Le document électoral de 8 pages ne parle pas de l'Euro et du rôle décisif de la BCE. Après cela il est possible de discourir sur le GMT, les énergies renouvelables. On est dans une construction pour verdir le capitalisme.
Copé et les siens semblent vivre sur une île à l'abri des inondations, des tremblements de terre et des catastrophes nucléaires. Ils ont l'habitude des certitudes et de la sécurité. Si Copé arrivait au pouvoir -si Le Pen ne lui grille pas la priorité- et quand bien même il serait d'une incompétence crasse, tout se passerait à merveille car toute la puissance économique prendrait le relai et les affaires marcheraient pour mieux en collaboration avec le monde de ses amis les patrons grands, moyens et même petits. Les dégâts collatéraux et les pertes civiles, ces gens-là n'en ont rien à cirer. Ils arriveront toujours à persuader les pauvres de leur légitimité immémoriale de possédants. Les seigneurs. Je me demande si Copé s'est donné la peine de se renseigner sur le travail du FdG. Il suffit de tirer dans le tas avec dédain.
@ Trasse
Il me semble qu'il y aurait un intérêt électoral, à la télévision, à dire vos idées dans une forme plus "dominante", moins "canaille" et plus péremptoire, aussi indéfendable que cela...
Devenir un Cambadélis donc ? Car c'est cela qui a miné les socialo : l'érosion, le moule. C'est ainsi qu'ils sont devenus des coquilles vides.
J'ai visionné votre débat hier soir, après "Les nouveaux chiens de garde" sur LCP. Bravo pour votre sang froid, notamment après l'attaque Copé Jean-Luc Mélenchon = Le Pen ! Cette hauteur de vu vous crédite.
J'ai observé la mise en scène du plateau et ai constaté que derrière vous un journaliste s'occupe de son portable lorsque vous parlez, l'autre présente un visage ravi, une journaliste qui se moque de vous avec ses gestes lorsque vous évoquez la relance par la mer. Derrière Copé un mélange "coloré" de Français qui opine de la tête à toute sa litanie y compris lorsqu'il dit à la fin qu'en Europe son combat c'est la directive Bolkenstein ! Si le cadre influe en tant qu'image subliminale, c'était savamment orchestré.
Ce matin j'ai tenté un mail citoyen auprès de mon tout petit réseau, intitulé : "Je refuse d'ˆetre un monton résigné", en y plaçant des vidéos de Pierre Carles qui nécessairement conduise à remettre en cause la soupe médiatique et donc de se poser les bonnes questions avant de voter ou pas d'ailleurs. Mais conduise au Front de Gauche ! Autour de moi nous sommes de plus en plus nombreux à être conscients. Votre travail d'éclairage et votre...
J-6 élections. L'analyse sur l'Europe est toujours aussi fine et convaincante mais pour être cohérents et assurer le vote de nos listes aux élections européennes, il faudrait déclarer clairement que nous n'appellerons plus à voter PS à aucune élection où il y aura un 2e tour. Nous gagnerons sans eux, sans les partis, mais avec les citoyens abstentionnistes qui attendent ce signal. La question de Copé sur les alliances électorales étaient toute en fiel, et nombre d'entre nous veulent une position plus claire de JL Mélenchon du PG et du FdG. Le PS n'est pas la gauche, donc nous ne sommes plus de leur camp. C'est simplissime. Si nous avions ce signal fort le résultat de tout ce travail de divulgation se verrait enfin dans les urnes. Alors ? C'est pour quand ?
Sans les emportements et les bons mots de Jean-Luc Mélenchon, il n'y aurait pas eu du tout de visibilité médiatique. Quand celle-ci s'est cristallisée, il est possible de prendre le contre-pied de la focale qui veut présenter le co-président du PG comme un homme agressif et déraisonnable, en réaffirmant posément la fonction de pédagogue qu'il a toujours présenté mais de façon plus vive. Le parler dru et cru était donc bien indispensable et il continue à l'être, quand le moment l'exige. C'est certes un travail exténuant, que pour le moment, personne ne peut mener aussi bien au FdG, mais il porte ses fruits, doucement. Bien trop par rapport à ce que nous voudrions, mais il n'y a pas de recette miracle dans un environnement ou les medias de masse font office de chiens de garde. Reste ensuite à déterminer nos priorités et les tenir.
Bonjour Jean luc, Je regarde le débat avec m. Copé. Pour l'anecdote la France n'a pas sa plus grande frontière avec le Brésil mais avec l'Australie. En effet la Terre-Adélie est frontalière de parcelles revendiquées par les australiens.
Ne pas subir les provocations était un passage obligé pour pouvoir éclairer les spectateurs sur la position du FdG. Cela n'a pas empêché JL de hausser le ton envers la journaliste médiabornée. Pour la première fois de ma vie je serai pour la cohabitation de ces deux styles (conciliant ou cartes sur table) car cette attitude "en retenue" a permis de faire passer beaucoup plus de messages. C'est la deuxième fois que JL reste sans réponse sur les travailleurs détachés, allez voir du côté du marché du transport Français c'est édifiant. Enfin il faut faire attention aux spectateurs derrière JL car ce chien hoquetant à chaque intervention polluait son discours (les virer avant la retransmission).
On vit une époque formidable ! Kerviel en prison pour 3 ans. Jean Marie Messier, 10 mois avec sursis et 50 000 d'amende.
@TripleA 2
Je suis d'accord avec ce que tu dis. La bifurcation de civilisation que Jean Luc propose impliquera en effet autonomie, diversification, relocalisation dans toutes les dimensions économiques. Mais pas dans la période de transition (et la majorité militante du FdG y est-elle déjà prête ?) L'urgence de la transition impose que, pour opérer la mutation, il faut un projet politique global, donc national, planifié, comme cela fut le cas pour reconstruire le pays après la guerre ? Ce sont les nouvelles technologies, les nouveaux modes de productions qui détermineront les nouvelles nécessités d'organisation de la refondation nécessaire. D'abord, il faut que s'opère dans la majorité des citoyens de gauche la synthèse, par leur dépassement, qui résulte de l'unité entre les courants séparés qui doivent s'unir.
D'accord avec Sophie Clerc (25)
Bravo à notre courageux, et très intelligent Jean-Luc. Devant une mission impossible, il s'est parfaitement positionné. De la grande classe face à des moutons formatés au libéralisme tout puissant, dont Copé n'est que le grand bêlant. Bien sûr que nous, les humains d'abord, nous aimerions voir un Jean-Luc parfait sur tous les coups, mais ça ce n'est pas raisonnable. Pour moi ce fut parfait car il s'est ouvert un horizon qui dépasse la petite pensée rikiki des libéraux français qui, au passage font bien rigoler les businessmen étrangers. Jean-Luc a bien parlé, sa retenue a été très palpable et a marqué des points. Alstom est un élément déclencheur très intéressant, la suite du dossier donnera encore raison à Jean-Luc. Et d'autres débats suivront où il sera amené à développer son programme sur l'énergie et les transports. Des humains d'abord ont des idées qui vont dans le sens des propos de Denis F et Simone 84. Qu'il prenne le temps de les écouter, et il sortira du lot la tête haute, et nous avec !
Sur le débat avec Copé, le pseudo économiste éditorialiste E.Lechypre qui a passé tout le débat, tel le mauvais élève du fond de classe, à dénigrer en dodelinant, ou en soufflant, est exaspérant. On connait ses thèses libérales fumeuses pour commenter la politique économique (genre la Grèce va mieux après le traitement de choc, Le Portugal va mieux, l'Espagne va mieux...). Il aurait mieux valu qu'il ne soit pas placé là pendant le débat. Par ailleurs, il me semble que tant Copé que Lechypre condamnent le keynésianisme. Il faudrait rappeler à toute cette bande de scélérats que les équations de Keynes sont réversibles. Si l'on accepte d'expliquer avec de bonnes corrélations, (on peut le prouver et l’illustrer avec des chiffres en France ou en Europe) que les résultats des diverses ponctions budgétaires ont entraîné baisse de l'activité, destruction de PIB, et d'emplois, et de recettes fiscales, alors nécessairement, toute chose égale par ailleurs, et compte tenu de la réversibilité de ces phénomènes, il est clair que la politique inverse, à savoir la relance budgétaire aura des conséquences inverses. Ces pitres devraient se taire au lieu d'infuser des inepties.
Cher Jean Luc, tu nous demande notre opinion sur la façon de conduire les derniers débats. C'est parfait. Franchement je bénis cette grippe qui t'a obligé à aller chercher une autre énergie, encore plus en profondeur, encore plus véridique. C'est dur, je m'en doute, mais cela crée entre toi et l'auditeur une plus grande proximité encore. Si je peut me permettre, il était temps d'en venir à une attitude plus "clémente" (comme dit le pape) et un discours qui s'enracine vraiment en toi, sans forcer ta nature. Oui, il y a une "force qui va". Un grand merci pour tout ce que tu fais.
Bravo pour votre position en toute retenue face à Copé. Il est impressionnant de voir que la mise en scène des personnes derrière Jean Luc était d'un ridicule sans nom. Il manquait plus que l'gars à lunette, l'économiste quoi, nous sorte des petits panneaux dans le dos de Jean-Luc Mélenchon du genre "LOL" ou "MDR", mais cela c'est pour la prochaine fois, je suppose. En tout cas votre discours passe mieux comme cela. En espérant que cela continue comme cela jeudi soir à DPDA.
Bon courage à tous !
"Cette vision des entreprises « recentrées sur leur cœur de métier » est une conception idéologique de l’entreprise."
C'est de l'argumentaire, pour présenter les branches qu'il faut scier, pour s'en débarrasser ! Cette vision ne tient pas, en raison de la mutualisation des compétences de tous les salariés, où on nous demande de changer de métiers plusieurs fois dans une carrière professionnelle. J'ai noté avec plaisir, le changement de comportement de notre leader, face aux commis du capital. Et ça, ça va faire mal.
Vous êtes toujours au bon niveau, depuis longtemps vous avez nos confiances et les voyous affreux face à vous sont sans envergure, ce qui explique que certains de vos passages médias ne nous intéressent pas, sachant vous lire et vous écouter une bonne fois sans voir les tristes personnages représentants de tranches de peuple qui nous font grande honte, saluons votre patience et votre diplomatie comme dab, cherchons l’extrémiste en vous et n'en voyons pas, c'est dommage parfois