15mai 15
Ce post est écrit pendant la pause du pont férié mais pas chômé. Je traite de la réforme du collège, de la combativité ouvrière en Allemagne et un peu de mon livre. Evidemment, mon sujet essentiel c’est le collège. Ce n’est pas seulement la fin des haricots comme on dit dans le commun. C’est le début d’une nouvelle époque de l’éducation en France. Le marché du savoir est en cours d’organisation sur le projet de mort lente de l’école qui a fait la France moderne. Même pour l’école, le PS n’est plus le parti du peuple. Juste celui de la caste consumériste d’éducation des classes moyennes supérieures. Qui sont pourtant largement déjà partie ailleurs.
Le débat, cependant, manifeste une persistance visible de l’esprit de classe que se disputent le PS et l’UMP. Madame la misère à l’école, celles des jeunes eux-mêmes, est la grande absente des profondes pensées des importants qui se chamaillent sur le latin et l’allemand. Pffff. Le « collège unique » dont je n’appréciais pas la rigidité se fait dans la pire dilution inégalitaire qu’on pouvait imaginer. Chaque établissement disposera de 20 % des horaires à sa guise. Autant d’établissements, autant de parcours. Les jeunes ne sont plus égaux devant l’accès au savoir. Le 19 mai, je souhaite bon succès à la grève des enseignants.
La réforme du collège provoque l’habituelle montée au rideau que toute initiative de cette sorte soulève en France. Tant mieux. Il est bon que tout le monde s’intéresse et se passionne pour le débat sur l’éducation. Evidemment, ce qui se dit n’est pas toujours bien documenté et il faut subir par-dessus le marché l’habituelle marée de poncifs déclinistes qui finissent toujours par fleurir en fin de banquet. Dommage, souvent, compte tenu de leurs auteurs. Ainsi, par exemple, continuer à proférer des âneries du genre « dès la maternelle, les chances de chaque enfants sont jouées » n’est pas vraiment digne d’une ministre ni du sujet à traiter. A ce rythme, on finira par dire que dès le fœtus tout est dit ! Et ce sera aussi vrai, d’ailleurs. Mais alors à quoi bon vivre et penser ?
Petit cours de pensée éducative pour les nuls. Nous naissons libres et égaux en droits mais pas en fait. L’éducation a pour objet… d’éduquer. Cela veut dire évidemment qu’au départ tout le monde n’est pas au même rang, que ce soit du fait des niveaux de développement personnel, des handicaps physiques ou mentaux, du milieu social dont on est issu qui peut vous avoir infligé de graves manques ou de sévères déformations quelle que soit votre origine sociale. Autrement dit, les formules à l’emporte-pièce sur l’âge auquel « tout est joué » n’ont aucun sens sinon de nous révéler le niveau d’arriération de celui ou de celle qui la profère. Ceux-là, en général, "essentialisent" les différences sociales et en déduisent mécaniquement une vision très simpliste de l’être humain. A l’opposé, pour la pensée des Lumières et les progressistes, l’être humain "s’auto constitue", se fabrique lui-même tout au long de son existence. A 80 ans, rien n’est encore joué ! Ce qui est vrai, par contre, c’est qu’on peut dépister très tôt quel enfant va avoir besoin de davantage d’aide qu’un autre. Jusqu’au jour où, le travail ayant été bien fait par les pédagogues, cette aide supplémentaire n’est plus nécessaire. Albert Camus, fils d’une analphabète pauvre et mentalement assez « ailleurs », fut prix Nobel et son œuvre nous anime toujours. Pourtant, son sort aurait pu être considéré comme réglé dès le stade fœtal ! Et à la maternelle, où il allait le ventre creux, peut-être se serait-il trouvé un grand esprit pour l’inonder de commisération au lieu de lui payer la cantine et de s’assurer qu’il était vêtu assez chaudement l’hiver.
Car le premier absent de la réforme du collège, c’est la réponse à la misère de milliers de collégiens qui font des études le ventre creux, sans chaussettes l’hiver, abreuvés de télé-réalité comme modèle comportemental, et qui parfois sont les seuls à la maison à avoir un réveil qui sonne. Qui n’a pas vu des jeunes s’évanouir en classe parce qu’ils n’ont pas mangé depuis la veille, qui ne sait pas qu’avant les jours sans cantine on se gave tant qu’on peut, ne sait pas de quoi le pays est malade à tous les étages, en plus de la stupidité cruelle et de ceux qui parlent en son nom. Oui, j’ai beaucoup de mal à rester zen devant les surenchères actuelles. A voir leurs obsessions et à constater leurs indifférences, je devine trop facilement leurs origines de classe. Certes, je les vois faire du bruit avec leur bouche. Mais j’entends en même temps l’écho du silence vertigineux qui a accompagné le massacre en silence de l’enseignement professionnel depuis 2002 : 184 fermetures de lycées professionnels, dont 36 lycées fermés sous le gouvernement de « gôche »! Et je les vois tenir leurs réunions bidon pour « motiver les jeunes à aller dans l’apprentissage » en faisant de nouveau cadeaux aux patrons comme si, là encore, la politique de l’offre pouvait produire autre chose que du gâchis. Quand ces gens se demanderont ils pourquoi 25 % des jeunes en apprentissage rompent leur contrat au bout de trois mois ? Quand se demanderont-ils ce qu’ils deviennent ensuite ? Et pourquoi leurs propres gosses n’y vont pas puisque c’est si bien et désirables pour ceux des autres ?
Le gouvernement de Valls parle beaucoup d’égalité pour justifier ses mesures. Par antithèse la droite dénonce les horreurs de l’égalitarisme nivelant. Comédie absolue. Dire qu’on supprime le latin parce que tout le monde n’en fait pas est un grossier attrape nigaud. 550 000 jeunes font du latin. Un élève sur cinq ! Ce n’est pas rien. Ni en nombre, ni en changement des formations de base des jeunes en France. J’admets qu’on puisse changer d’avis sur l’importance de cette matière. Mais peut-être pourrait-on en débattre au fond et non sur de prétextes égalité/inégalité. Le PS serait-il devenu maoïste pour décréter que le latin est d’essence inégalitaire comme le piano était un instrument bourgeois dans la révolution culturelle ? La posture de la droite ne vaut pas mieux. Si le latin est indispensable pour tous, pourquoi la droite n’en réclame-t-elle pas l’apprentissage par tous ? A moins qu’elle ne veuille défendre sans le dire les filières secrète « latin-allemand », à l’usage des enfants les mieux normés, que la ministre dit vouloir supprimer ?
L’égalité par le vide, je connais cette musique. En 2001, on supprima la filière technologique en 4ème et 3ème sous le prétexte d’empêcher la formation d’une filière « dévalorisée » vers l’enseignement professionnel. On se garda bien de supprimer les cantonnements de l’élite sociale. Mais des milliers de jeunes furent mis en situation d’échec total alors que l’enseignement professionnel est une voie de réussite avérée indispensable au pays ! Pour avoir protesté à l'époque comme ministre de l'enseignement professionnel, « Libération/Pavlov », qui me haïssait déjà, me traîna dans la boue réservée aux ennemis droitiers du collège unique. Maintenant, le collège unique finit sous leurs yeux et ils roucoulent !
La vérité du plan gouvernemental tient d’abord dans les exigences de court terme : faire les coupes budgétaires nécessaires dans le premier budget du pays. Point final. Ici l’enfumage est total. Une fois de plus, le vol des mots et l’usage des armes de propagande massive font le travail. Hollande peut continuer ses numéros sur la jeunesse et l’école sans que ses passe-plats médiatiques ne le reprennent. Pourtant sur les 60 000 postes promis, moins de 4 000 ont été créés. Exactement 3 856 dont 950 en collèges et lycées ! Il aura été créé moins de 1 000 postes en collèges et lycées ! Le bidouillage des chiffres consiste à mettre en avant les 28 000 postes de stagiaires créés. Mais ces postes ne sont pas définitifs ! Ils ne le deviennent que si un titulaire s’en va ou si un poste supplémentaire est créé. Or, l’essentiel des 28 000 vont être absorbés pour remplacer des départs en retraite. Mais ce doit être trop long à expliquer en format télé et ça ne fait pas le buzz. Emballer la diminution de moyen par élèves dans une cape d’invisibilité grâce à une bonne polémique sur tel ou tel aspect du programme c’est aussi de la communication « opérationnelle ». Bref, c’est une ruse.
Le second objectif de fond est bien plus lourd. Il s’inscrit dans la durée. Le vice est logé dans les 20% des moyens horaires dont l’affectation sera décidée dans chaque collège ! Fin de l’égalité de formation des élèves, fin du collège unique mais par la pire méthode : l’inégalité de la formation initiale, dès le collège. Dans chaque collège commencera donc une incroyable sarabande de compétition entre les enseignants pour savoir quelle discipline aura des heures et quelle autre sera diminuée. Une partie de ces horaires à la carte sont réservés à des enseignements pluridisciplinaires. Pourquoi pas dira-t-on ? Mais l’enseignement pluridisciplinaire est un exercice pédagogique compliqué. Ça s’apprend. Quand et où ? C’est chronophage pour les enseignants car c’est beaucoup de préparation. Pour le même temps de travail ? Pour la même paye ? Allons ! Ce n’est pas sérieux ! Et les élèves ? Quelle garantie a–t-on qu’ils conserveront un accès efficace à l’acquisition des connaissances dont ils ont besoin avec 400 heures de moins d’enseignement dans les diverses disciplines alors qu’on ne sait pas encore à quoi correspond ce type d’enseignement pluridisciplinaire !
Tant de sottises s’expliquent par un objectif qui ne doit rien à l’improvisation. Si chaque collège a sa propre grille horaire et sa propre « dominante » dans telle ou telle discipline, alors tout le monde comprend qu’un marché est ainsi créé. Chaque établissement aura désormais son « caractère propre ». Ainsi sera réalisé le grand projet d’établissements d’enseignements concurrentiels. Viendront les établissements privés en toute quiétude, pas seulement confessionnels mais bel et bien vendeurs de savoirs. Je vous raconte la suite ? Chacun pourra recevoir un chèque éducation et choisir l’établissement de son choix en recevant sa part personnelle du budget de l’État. C'est au programme du Front National. On incitera les « investisseurs » à créer de tels établissements, comme on l’a fait hier pour les cliniques logées dans les hôpitaux publics et on pourra même imaginer un paiement à l’acte pour chacun. Grosse, la ficelle. Après la réforme de l’université et celle du lycée nous voici au collège. Bientôt l’école primaire et la maternelle ! Les planificateurs de Bercy marchent avec des grosses chaussures cloutées. Schaüble et Merkel vont être contents d’eux et ils auront une bonne note de la Commission bientôt. Les clercs ont trahis !
La bonne nouvelle venue d'Allemagne
C’est la bonne nouvelle venue d’Allemagne ! Les salariés allemands multiplient les mouvements de grève depuis plusieurs semaines. C’est d’abord une bonne nouvelle pour eux : ils se battent surtout pour des hausses de salaires. Est-ce une bonne nouvelle pour nous aussi ? Oui. Oui car tout ce qui fait reculer l’exploitation et le dumping social en Europe est bon à prendre. Et si les salaires augmentent durablement, l’économie allemande sera relancée. Bon à prendre pour nous car il s’agit du principal client de l’activité de notre pays. Evidemment, rien de cela ne nous fera sortir du productivisme pour autant. Mais la baisse du chômage relancerait aussi le moral et la combativité dans notre propre pays. Et cette combativité est la condition de base de tout projet pour le futur.
Je salue donc la combativité que manifestent ces salariés allemands. Bien sûr, en France, 6 jours de grève dans les transports en commun, ce n’est pas si exceptionnel. Mais là-bas, c’est un événement historique ! C’est tout simplement la grève la plus longue de l’histoire des chemins de fer allemands ! Je veux bien sûr parler de la grève qui a eu lieu du lundi 5 au dimanche 10 mai à la Deutsche Bahn, l’équivalent allemand de la SNCF. Les deux-tiers des trains grandes lignes ont dû être annulés et un tiers des lignes de proximité. Que réclament les salariés ? Des hausses de salaires de 5%, une réduction du temps de travail de 39h à 37h par semaine. Et aussi que le syndicat des conducteurs puissent représenter les autres personnels de bord alors qu’une loi doit revoir les conditions de représentativité et réduire le pouvoir de négociations salariales au seul syndicat majoritaire.
D’ailleurs, les mouvements de grève se multiplient en Allemagne. Le nombre de jour de grève a atteint en 2014 son niveau le plus haut depuis 2008 et le début de la crise. A chaque fois, c’est la question des salaires qui mobilise. C’est le cas à la Deutsche Post, l’équivalent de la Poste. C’est aussi le cas dans les jardins d’enfants, maigres équivalents de nos crèches. L’Allemagne aurait bien des raisons de développer son accueil des enfants. Le journal allemand Die Welt a ainsi titré avec humour que je proposais l’asile politique aux mères allemandes. Aujourd’hui, la plupart des femmes allemandes sont obligées de s’arrêter longuement de travailler. Ou de ne pas faire d’enfants. Ce manque d’investissement dans l’accueil des enfants est une des causes profondes du déclin démographique programmé de l’Allemagne. Mais les dirigeants allemands font l’inverse : là aussi, c’est l’austérité. Après plusieurs journées de grève pour les salaires, le syndicat des services « Verdi » organise en ce moment un vote de ses adhérents pour décider d’appeler à une grève illimitée. À Noël, ce sont les salariés du distributeur par internet Amazon qui ont multiplié les grèves. Ils sont particulièrement maltraités. Les salariés allemands du groupe exigeaient ainsi… que leur entreprise adhère à une convention collective en Allemagne pour pouvoir profiter de garanties minimales en matière sociale. Rendez-vous compte ! Dans le paradis allemand, les salariés de l’un des principaux groupes de commerce ne sont pas couverts par une convention collective de branche !
Les salariés allemands commencent à relever la tête. Evidemment, c’est encore loin d’être le cas dans tous les secteurs de l’économie et chez tous les salariés. Il faut dire qu’ils ont été très maltraités ces dernières années. L’austérité salariale, la déréglementation du marché du travail et le développement de la précarité ont jeté des millions de salariés dans la pauvreté et la peur du lendemain. Et tous les salaires ont été comprimés. Christophe Blot, économiste à l’OFCE l’explique clairement : « Dans le secteur tertiaire, les conventions collectives salariales sont moins protectives que dans l’industrie et le service public. Depuis le milieu des années 1990, les travailleurs du secteur tertiaire ont consenti à toucher des salaires plus faibles que dans l’industrie et ils estiment qu’il est temps de toucher le fruit de leurs efforts ». Les partisans du « modèle » allemand sont pris à leur propre piège. La démographie déclinante, les menaces contre les chômeurs et les radiations massives permettent d’afficher un taux de chômage bas. Bien sûr, c’est artificiel. Mais puisque c’est ce que disent les autorités allemandes, les salariés ont décidé de les prendre au mot. Si votre système marche aussi bien que vous le dites, alors vous pouvez augmenter les salaires !
Ce qui se joue est important. La hausse des salaires allemands serait un changement de saison politique et sociale pour les salariés allemands. Pour cela, il va falloir que les salariés montent encore d’un cran dans leur mobilisation. Parce qu’en Allemagne plus qu’ailleurs, le capital se défend. Les patrons allemands ont déjà commencé à protester contre ces revendications de hausses de salaires. Le gouvernement allemand dénonce les grévistes. Les supplétifs sont mobilisés. Là-bas comme ici, ce sont donc désormais les sociaux-démocrates qui tirent dans le dos des grévistes. Le président du PS (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD), vice chancelier et ministre de l’Economie de Mme Merkel, le misérable Sigmar Gabriel a montré les dents… aux travailleurs. Il a dénoncé « un abus du droit de grève » par les conducteurs de trains de la Deutsche Bahn. Bravo, le PS ! En libérale de choc, Angela Merkel aussi a dénoncé « ces grèves [qui] représentent un lourd fardeau pour de nombreuses personnes et de nombreuses entreprises ». Bien sûr, elle ne parlait pas du « fardeau » que portent les grévistes qui renoncent à plusieurs journées de salaires. Des deux côtés du Rhin, c’est le même vocabulaire, le même mépris de classe contre les salariés.
Ces hausses de salaires allemands seront aussi une bonne nouvelle pour le reste de l’Europe. Evidemment oui si la dynamique se poursuit et s’amplifie. En effet, un rééquilibrage profond du système économique allemand au profit des salariés et au détriment de la rente serait une bonne chose. Une Allemagne plus soucieuse de bien-être et de consommation populaire chez elle serait un meilleur client pour nos économies. Et un pays peut-être moins focalisé sur la course au dumping sous couvert de « compétitivité ». Mais cela rendra-t-il l’Allemagne moins agressive avec ses voisins ? Ce n’est malheureusement pas si sûr. Pourquoi ? Parce que les bases du système « made in Germany » sont pour une large part hors d’Allemagne. L’annexion des anciens pays de l’Est, puis de tout le reste de l’Europe est la clé de voute du système.
J’explique longuement pourquoi dans mon livre. Pour conserver leurs marges face à des hausses de salaires en Allemagne, il y a fort à parier que les grandes firmes allemandes renforceront la pression sur leurs voisins. Ceux de l’Est d’abord, déjà bien pressurés. Ceux du Sud ensuite, comme le montre l’acharnement du gouvernement allemand contre le gouvernement grec pour obtenir un nouveau durcissement des conditions de départ en retraite et empêcher le rétablissement des conventions collectives. Puis ce sera le tour de la France. C’est le message envoyé par l’odieux ministre Schaüble lorsqu’il dit que la France aimerait qu’on la « force » à se réformer. La prochaine cible, c’est nous. Les macronnades sur le travail du dimanche servent de mises en bouche. Manuel Valls est allé le dire aux patrons allemands en septembre 2014. Quand il a dit « Ich mag die Unternehmen » ce n’était pas seulement pour montrer qu’il savait traduire son « j’aime l’entreprise » grâce à l’outil traduction de Google. C’était un appel lancé aux capitalistes allemand pour leur montrer patte blanche et mériter leurs caresses. La caste n’a pas de frontière. Nous encore moins dès qu’il s’agit de la lutte des salariés et de la solidarité qui s’impose pour améliorer le rapport de force. Cela nous enjoint d’entrer nous aussi en action. Tout point d’appui est bienvenu. Tel est le sens de l’appel à manifester à Guéret pour la défense des services publics.
« L'inhumaine déportation des vieux Allemands » (Le Monde)
La publication de mon livre « Le Hareng de Bismarck » a retenu l’intérêt de nombreux médias dans notre pays. La presse régionale quotidienne s’y est bien intéressée. C’est très important pour le débat car elle est de très loin la plus lue par comparaison aux faibles diffusions, parfois confidentielles, de la presse quotidienne dite « parisienne ». Beaucoup de ces journaux m’ont accordé une page entière d’entretien pour questionner le contenu de mon livre. Ce fut le cas de l’Est Républicain, la Voix du Nord, La Provence, Le Républicain Lorrain, les Dernières Nouvelles d’Alsace, Le Progrès, Le Dauphiné Libéré. Le même intérêt s’est manifesté dans des secteurs de diffusion plus localisés couverts par L'Alsace, Le Bien public, Le journal de Saône et Loire, Vosges-Matin, Vaucluse-Matin. D’autres entretiens de ce type sont encore prévus notamment avec Nice Matin à paraitre le 17 mai. J’ai trouvé aussi des papiers de présentation commentée sur le fond dans « le Parisien » et « Match » mais aussi dans « L’Opinion », « l’Huma », « le Figaro ».
Les hebdos également ont attaché de l’intérêt à mon pamphlet. C’est le cas du journal « Le Point » qui y a consacré cinq pages et organisé un débat dans son édition papier et en ligne. « Marianne » en a fait de même avec beaucoup de précision. « Politis » me fait l’honneur de sa une et de plusieurs pages. Il est encore en vente en kiosque. « L’Huma dimanche » m’a également accueilli largement. Avec mon accord, ces deux entretiens se sont utilement concentrés sur le soupçon de « nationalisme » et de « germanophobie » répandus par les émetteurs médiatiques du PS, de sorte que j’ai pu répondre à toutes les variantes de ces calomnies avec précision. « Politis » m’a même demandé si je n’étais pas « en creux » un « nataliste » compte tenu de ma critique du déclin de la démographie allemande… Et « l’Huma dimanche » a voulu savoir si je ne détournais pas le regard de la culpabilité des autres gouvernements dans la crise actuelle de l’Europe. Après cela on peut dire que chaque pierre du champ a été retournée. Tous ces documents sont disponibles sur ce blog à l’exception de ceux qui sont encore en vente en kiosque.
Cet environnement dans la presse écrite a permis de bons moments de radio et de télé sur le sujet dont un paroxysme aura été l’émission « On n’est pas couché » de Ruquier avec ses trois millions de téléspectateurs au moment de mon passage à 23h45… Je le mentionne avec plaisir car c’est mon record personnel d’audience depuis l’élection présidentielle de 2012. Naturellement, il y a aussi une part d’ombre et de venin, comme c’était prévisible. Comme d’habitude, sans surprise « Le Monde-et-Libé » ont trouvé le temps, entre deux crises internes, de cracher leur haine pavlovienne contre moi. Et comme d’habitude sous la forme traditionnelle de l’indignation contre les mots et au mépris de l’analyse du contenu ou du goût du débat. Après l’épisode où ils m’ont peint en « ami de Poutine », contre toute décence, voici maintenant la pamoison boboïde sur ma « germanophobie ». Pourtant, « Libération » se fait un devoir de glapir : tout ce que je dis, leur journal l’aurait dit avant moi. Alors où est le problème ? Que j’en fasse un sujet politique ? Et de même « Le Monde » qui me trouve « inutilement agressif ». On aura tout vu ! Qu’est-ce qu’un pamphlet « modéré » ? « Modéré » comme ce journal qui a adoré la guerre en Afghanistan, prôné celle du Mali, du Centre Afrique, et de Géorgie, exigé celle de Syrie et d’Iran et rêvé de celle d’Ukraine ? Cette modération a remis les casques lourds trouvés dans ses malles à souvenirs ! Mais comme je suis bon garçon je pardonne ces gesticulations. Mieux : je remercie « le Monde » pour les infos qu’il m’a permis de trouver sur la situation réelle de l’Allemagne. Voyez ça, si vous ne l’avez pas déjà lu sur ma page Facebook.
Le journal « Le Monde » se réjouira de savoir que c’est de ses colonnes que je tire à la fois l’info et le mot « déportation » à propos des vieux allemands. Mais je n’ai pas retenu le qualificatif « déportation inhumaine » que le journalissime utilise car je l’ai trouvé inutilement agressif et teinté de germanophobie subliminale. L’article concerné date de décembre 2012. Il est paru sous le titre, excessif à mes yeux: « Recyclage (sic) – Les Allemands exportent leurs retraités en Europe de l’Est et en Asie ». Le texte manque totalement de modération et je tiens à en prévenir mes lecteurs sensibles. Voyez plutôt : « Des milliers de retraités allemands ont été relogés en Europe de l'Est, faute de pouvoir payer les maisons de retraite en Allemagne. De plus en plus de vieux Allemands malades sont envoyés dans des maisons de retraite et des centres de rééducation à l'étranger en raison de la hausse des prix et de la dégradation de la qualité des traitements en Allemagne. En 2011, environ 7 140 Allemands vivaient dans des maisons de retraite en Hongrie, 3 000 en République tchèque, et un peu plus de 600 en Slovaquie – un flux qualifié de "déportation inhumaine" par les organisations sociales. Et la tendance n'est pas près de diminuer, compte tenu du système de santé allemand, trop cher (entre 2 900 euros et 3 400 euros par mois pour une chambre dans une maison de retraite), et du vieillissement de la population. Pour les experts interrogés par The Guardian, c'est une "bombe à retardement". Alors que pendant des années les migrants d'Europe de l'Est ont pallié la pénurie d'infirmiers en Allemagne, le départ des retraités de Hambourg, Berlin ou Francfort vers la Pologne ou la Hongrie indique que même l'arrivée de travailleurs non qualifiés n'a pas permis de résoudre la crise du secteur. L'Association sociale d'Allemagne (Sozialverband Deutschland – VdK) "tire la sonnette d'alarme" et réclame une intervention des pouvoirs publics. "On ne peut tout simplement pas laisser ces personnes, qui ont construit l'Allemagne telle qu'elle est aujourd'hui, être déportées", a déclaré Ulrike Mascher, présidente du VdK. Selon les statistiques gouvernementales, 400 000 seniors allemands seraient dans l'impossibilité de payer leur maison de retraite – une tendance qui augmente de 5 % par an. The Guardian a rencontré de nombreux retraités allemands partis en Hongrie, en Thaïlande ou en Grèce, ainsi que de nombreux entrepreneurs à l'origine de nouvelles maisons de retraite dédiées à ce marché florissant. »
C’est dit. Et par « Le Monde ». Donc garanti 100% « non excessif » !
Merci comme d'habitude M. Mélenchon. Cela conforte ma vison sur l’Éducation Nationale et la future privatisation qui a commencé avec la création des usines à broyer les enseignants qu'ont été les IUFM ! Je ne m'étendrai pas sur le sujet trop long à développer, mais qui laisse sur le bord de la route des grands pédagogues passionnés d'enseignement qui avec un Master 2 mention bien spécialisé en Enseignement s'orienter (pour faire bouillir la marmite) vers le privé pour 1090 € net par mois. Pendant ce temps des réorientations d'étudiants en échec de secteurs scientifiques obtiennent très facilement leur concours du seul fait de leur capacité en Mathématiques alors qu'ils n'ont aucune capacité en pédagogie source incontournable du savoir transmettre.
Merci aussi M. Mélenchon de votre texte superbe et la promotion de votre livre "le Hareng de Bismarck" que je suis en train de dévorer. Je pense que vous allez faire un tabac avec la promo mieux faite par les médias y compris ceux populaires.
Bonsoir à tous et à Jean-Luc,
Tant qu'il n'y a que quelques cas de fièvre ce n'est pas grave, mais quand tous les thermomètres sont au rouge, là ça change. La gravité de la situation me rend optimiste, paradoxalement. Du sang froid pour bientôt. Courage Jean-Luc, et merci encore pour ces nouvelles régulières.
Triste nouvelle. Le dernier bastion des valeurs françaises ou du moins une des dernières résistances, l'éducation nationale, est en passe de se faire balayer par la peste anglo-saxonne, une fois de plus, le modèle américain. Après l'éviction des programmes de grands moments de notre histoire (comme la Révolution ou la période napoléonienne), on nous dirige vers un nouveau modèle d'éducation désunie et inégalitaire, fabrique à ignorants heureux et mouton sans cervelle.
Pour ne pas déprimer, mieux vaut tourner notre regard vers les luttes sociales que mènent nos camarades allemands. Ces actions, comme l'a dit très justement Jean Luc Mélenchon, sont un levier, cela peut faire changer l'Europe.
Merci M.Mélenchon d'éclairer le peuple de gauche, le vrai. Merci d'avoir écrit ce livre qui révèle toutes les impostures entretenues pas la caste européenne et ses valets médiacratiques au sujet du prétendu modèle allemand. Enfin, merci de tenir bon face aux torches-**** (et je pèse mes mots) que sont Libération et Le Monde.
Bonjour et merci. Un vif plaisir toujours renouvelé à vous lire et avoir de si pertinentes et précises informations. Avec ce papier c'est à mon enfance et à mon parcours que je pense. Un exemple de la réussite par l'école de la République. Ecole primaire de quartier à Marseille, les fameux quartiers nord vous savez, qui n'étaient du temps de mon enfance que merveille de brassage de population, le collège dans le même coin, on l'appelait cours complémentaire, filière courte, et dès la troisième après concours s'il vous plait, entrée en troisième dans un lycée technique professionnel et j'ai assisté à la création des lycées techniques d'état que j'ai rejoins pour faire une terminale et un bac dit technique et mathématique. Et ensuite math sup et math spé technique, je ne pense pas que cela existe encore, puis une école d'ingénieur dite grande... Je ne suis pas sûr que les réformes successives et celle que l'on nous concocte, ainsi que le déclin de l'enseignement professionnel auquel je suis autant attaché que JL Mélenchon, et alors que l'on nous bassine avec l'apprentissage, permettent encore aujourd'hui ce genre de parcours pour des enfants du peuple.
Merci JL Mélenchon pour tout le travail d'information que vous faites.
La presse régionale fait une large place au livre de JL Mélenchon. Sud Ouest ne doit pas être informé de sa sortie. Comme d'habitude ce quotidien ne nous fait pas de pub, il préfère le FN.
Je confirme les velléités actuelles de l'Education nationale, tailler dans les coûts pour réduire progressivement les services rendus. Les méthodes à l'oeuvre :
Les "cost-killer", chargés de trouver des niches d'économies, même les plus modestes, dans la gestion directe des frais de personnel: indemnités de déplacement des enseignants (remplaçants ou non), chipotage dans l'attribution de diverses autres éléments de salaire pourtant dus, freinage des deux pieds dans les progressions de carrière des personnels du terrain, suppression de dotations horaires dans les établissements, notamment pour les élèves en difficultés, etc. L'impulsion vient des rectorats où le recteur et ses adjoints ne sont toutefois pas directement concernés dans la mesure où leurs primes (d'objectifs) sont plutôt à la hausse et que l'on n'envisage pas de supprimer leurs chauffeurs et leurs véhicules de fonction.
Le bourrage de classe. Derrière nouveauté dans le primaire, créer des classes à "effectif optimal" (vers la trentaine) même s'il faut pour cela regrouper toutes les sections de maternelle (petits-moyens-grands) avec une petite dizaine de CP. Bonjour l'apprentissage de la...
Bonjour à tous,
J’ai dévoré votre livre d’un seul trait sans lever la tête. Enfin quelqu’un qui fait ouvrir les yeux sur ce « modèle » qu’est l’Allemagne. Mais changeront t-ils pour une Europe sociale, arriverons nous à changer l’Europe de l’intérieur, malheureusement je n’y crois pas, un peu comme les frondeurs qui veulent changer le PS de l’intérieur, d’ailleurs vous non plus vous n’y croyez pas pour les frondeurs alors…
Pour l’éducation et son collège unique, je dis exactement comme vous, le but et de « faire les coupes budgétaires nécessaires dans le premier budget du pays » ? Austérité, austérité, il faut bien nourrir la bête que sont les multinationales.
Excellent, comme souvent.
Ah les enseignants ! Combien en ai-je entendu affirmer que tel ou tel gamin de 6 ans finirait en prison ou voyou et tel autre aurait un avenir brillant. Je me privai pas de leur rappeler leur immense responsabilité à eux, chargés de transmettre le savoir, sur l'avenir de ces gosses. Alors bien souvent, ils sont les propre acteurs de leur régression.
Pour répondre à la critique récurrente de certains médias sur le terme "annexion" employé dans le Hareng pour désigner l'unification allemande, on peut rappeler que le prix Nobel Günter Grass, décédé le mois dernier, parlait lui-même d'Anschluss, et considérait que les vrais artisans de la chute du Mur du côté RDA avaient été "couillonnés".
Heureusement qu'il y a des hommes comme vous pour nous parler de l'Allemagne qui décline, malgré tout ce que nous bavent les images télés qui éviteront de nous montrer leurs grèves, c'est plus qu'un blog que vous avez c'est un "journal d'informations" et pas que écrit pour des intellos. Merci !
Bonjour à tous,
Merci Jean Luc pour tes analyses toujours aussi pertinentes. Pour compléter ta vision de l'orientation libérale de l'éducation nationale, es-t-il possible d'avoir le montant des cadeaux fiscaux accordés pour donner des cours particuliers à des élèves qui sont loin d'être en difficulté.
Enfin une prise de position d'un responsable politique digne de ce nom sur la question du collège, qui ne se limite pas (même si cela est important) à l'apprentissage du latin ou de l'allemand. Oui ! La question essentielle est celle de l'autonomie des établissements, du rôle accru du chef d'établissement, de la politique managériale mise en oeuvre qui détruit l'éthique et l'unité du service public. Merci à Jean-Luc Mélenchon de souhaiter bonne grève le 19, nous tacherons d'être à la hauteur et par la même de reprendre une parole confisquée par un PS arrogant ou une UMP qui a le culot de prendre la défense de ce qu'elle a toujours voulu tuer !
Bonjour Jean-Luc, bonjour amis
Excellente analyse des visées socialistes concernant l'Education Nationale. Il ne s'agit que d'économies à faire. Cette histoire de pluridisciplinarité a été mise en oeuvre dans les lycées professionnels au détriment d'heures de cours d'enseignement professionnel pourtant indispensables. Les programmes ont donc été allégés car la mission devenait impossible. Le parcours bac professionnel a même été réduit à 3 ans, allégeant encore davantage les programmes et donc le niveau général des élèves. Résultat, les lycées professionnels fermés dont parle Jean-Luc. Hécatombe de suppressions de postes. Coupe sombre dans les moyens. Dégradation des conditions de travail. Voilà ce qui attend également le collège en plus des inégalités sur le plan territorial. Quel homme politique est capable de décrire les conséquences d'une telle politique ? Jean-Luc qui fut mon ministre de l'Enseignement professionnel sait de quoi il parle quand il évoque la suppression des classes technologiques. Ils ont l'apprentissage plein la bouche mais cela ne les empêche pas de fermer des CFA. Autant livrer les jeunes tout de suite au patronat !
Belle analyse sur l'EN et les lycees profesionnels. Merci a Jean-Luc Mélenchon d'exister ! J'étais prof de lycée pro et j'ai assisté a leur morts, bien orchestrée. Pauvre élèves que l'on fourgue au patronnat en vantant l'apprentissage. Nous ne sommes plus en mesure de vous défendre. Les mots me manquent pour traduire mon écoeurement. Le PS est le plus grand fossoyeur de l'école !
Bonne grève le 19.
Je vous suis reconnaissante d'entendre nos vraies revendications sur cette réforme. Vraiment merci.
"C’est chronophage pour les enseignants car c’est beaucoup de préparation. Pour le même temps de travail ? Pour la même paye ?"
Une précision Jean Luc, ils ont tout prévu pour ne pas payer les profs sur les travaux interdisciplinaires et leurs préparations. Grace au décret Hamon, signé le jour de son départ, le statut de 1950 est cassé pour laisser place à la forfaitisation, les 1607 heures annuelles obligatoires qui rendent les enseignements corvéables dans l'établissement pour besoin de service. Tout cela avait été bien préparé.
Quand on aura assemblé les pièces du puzzle il sera trop tard, ces réformes ne sortent pas de l’œuf, elles sont orchestrées suivant une feuille de route, l'UMP puis le PS ne sont que les mains qui font la sale besogne, la Commission européenne le chef d'orchestre. Les compositeurs ont les mains libres avec leur paradis fiscaux, et leur monopoly mondial. Pour faire passer la pilule, on sort de temps en temps une mesurette de gauche, cela en contente certains, pour continuer à s'allier avec ces fossoyeurs. Ils trahissent le peuple et ce qui faisait France, vivement une prise de conscience, avant que nos ne puissions faire machine arrière. J'ai hâte de lire le hareng, comme à chaque fois le prochain billet. Quand à l'éducation nationale, ce n'est plus du dégraissage à ce niveau, la grande braderie continue. Vive la VIe.
Certes les institutions scolaires en France sont inégalitaires, cette inégalité a été renforcée dès 1984, lorsque Mitterrand a cédé face aux versaillais en ne soutenant pas le projet du ministre Savary. Néanmoins, les écoles, collèges et lycées étaient encore des lieux de culture et d'acculturation. Le latin et le grec sont aux fondations de notre civilisation. Leur démolition constitue un recul de cette civilisation, et la quasi-disparition de l'enseignement méthodique de l'histoire laissera le champ libre à l'imprégnation des jeunes par la doxa de l'ordo-libéralisme, sans même le contrepoids des lumières ! C'est ignoble et le tout-numérique de Hollande revient à remplacer l'enseignement méthodique par la vulgate cathodique.
Tout à fait d'accord. C'est une réforme qui va conduire à plus d'inégalités. Ceux qui en ont les moyens mettront leurs gosses dans le privé. Je rajouterai que je ne comprends pas le principe qui consiste à supprimer des heures de latin, français ou autres au prétexte que certains ne les suivent pas, et qu'elles deviennent donc porteuse d'inégalités. L'objectif ne devrait-il pas être l'inverse et de porter un maximum de collégiens vers le savoir. Quant à l'histoire ça semble aussi être du grand n'importe quoi et il est probable que d'ici 10 ans les jeunes n'auront plus de connaissances de l'histoire en général, de leur histoire en particulier. Grave !
Bravo pour votre intervention sur i-tele. Vous étiez posé, respectueux, agréable à écouter tout en disant ce pour quoi vous étiez venu. Impeccable.
[...]
Merci JL pour ce hareng au goût très sûr ! Si la presse en fait écho, il est toujours un indécrottable quotidien régional qui n'a jamais entendu parler de vous. Pour notre malheur, il s'agit du premier en tirage, Ouest-France, qui n'accorde jamais la moindre place à nos déclarations Front de gauche ou bien les manipule à sa guise (je fais partie d'un collectif qui subit cette censure permanente) !
Collège inique, le système nord-américain dans toute son horreur.
Des diplômes qui ne valent rien sur le marché du travail obtenus par les plus modestes, qui ne peuvent se payer une école prestigieuse, et des diplômes survalorisés obtenus dans des écoles mieux cotées (mais pas forcément meilleures) par les plus aisés ou par ceux qui acceptent de s'endetter pour la vie. La lutte des classes développée jusque dans l'école, l'exact opposé du projet républicain. Beurk.
L'historien Patrick Boucheron et l'écrivain Mathieu Riboulet disent dans leur ouvrage "Prendre dates. Paris, 6 janvier-14 janvier 2015", "Du 7 au 11 janvier, les représentants politiques de la France ont, peu ou prou, porté une parole publique que l'on aurait pu croire plus irrémédiablement dégradée. Cela ne tient pas lieu de politique, mais cela la rend possible. Et voyez, depuis, comme ils se relâchent : c'est que nous ne les serrons plus d'assez près, reprenant aussitôt la sale habitude de les laisser faire. Il vaudrait mieux éviter désormais, car le temps presse." Je ne sais pas pour vous mais moi je trouve ces propos spécialement adaptés à tout ce que fait ce gouvernement.
Analyse claire et limpide sur la stratégie de la réforme du collège. La brêche pour privatiser l'éducation sera d'autant plus ouverte. C'est l'OMC qui va être rouge de plaisir ! Mêmes remarques sur les filières STI des lycées. Filières communément appelées STI2D aujourd'hui (développement durable). On est passé d'un bonne dizaine de spécialités à 4 dont au moins 2 encore à supprimer dans les 3 à 5 ans à venir. C'est Luc Chatel, ministre sous Sarkozy qui a lancé cette réforme avec l'idée "c'est comme çà et pas autrement et ceux qui ne sont pas content, quittez le navire !". Depuis à Marseille, un prof s'est suicidé il y a plus d'un an.
Le contenu de ces filières : beaucoup de communication, moins de transmission de savoirs faire expérimentaux, moins d'égalité à la réussite aux examens car les programmes sont devenus des fourre-tout qui sont indigestes pour ces élèves. Le plus dire à digérer. Les profs de ces filières réfléchissent, analysent correctement la situation, mais, comme le salaire est là, ils rentrent la tête dans le sable. Oui, mais jusqu'à quand ? Comment relève-ton la tête, SVP ?
Pas d'accord avec cette vision conservatrice, voire réactionnaire, des choses ! Comme si l'actuel collège était égalitaire. En particulier avec ces filières déguisées pour familles en connivence que sont, comme par hasard, les classes bilangues et autres options langues mortes, pardon langues anciennes.
Et alors qu'en bon homme de gauche on peut, à bon droit, se plaindre de la caporalisation croissante des salariés en général et des profs en particulier, on refuserait la marge d'autonomie que procurent ces 20 % ? D'autant que les EPI sont une excellente occasion institutionnellement reconnue désormais de travailler en équipe. Un pas vers une société plus solidaire et démocratique (le pouvoir arraché par le peuple, demos - kratos) non ? Ce refus d'une avancée, limitée certes, traduit bien l'appartenance dans un passé lointain à l'OCI, matrice idéologique de la branche énseignement de FO, syndicat particulièrement réactionnaire en ce qui concerne la conception de l'Education. De toute façon, dans ce domaine, le monde s'est arrêté en 1905, année de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat et du Soviet de...
@Hervé
Le problème de la marge d'autonomie est qu'avant d'en offrir une, il faudrait restructurer profondément l'éducation et les moyens donnés à celle-ci. Quelle autonomie quand les professeurs ne peuvent pas faire cours, qu'ils sont à bout à cause du manque de discipline dans les établissements. Avez-vous déjà été dans un collège ou dans un lycée voir comment se déroule la journée d'un professeur ? Je ne sais pas en quelle année s'est arrêté votre monde à vous, mais certainement il y a quelques années. Le collège n'a pas besoin d'autonomie mais d'une restructuration profonde et de moyens (moins d'élèves dans les classes, des suivis disciplinaires plus efficaces, des moyens de personnel éducatif). Ce n'est pas une vision conservatrice, on ne peut pas se contenter de prendre les miettes qu'on nous donne en gardant le sourire alors que les moyens sont absents sur les vrais sujets importants. Assez de l'enfumage sur des choses qui ne règlent ni les causes, ni les conséquences des problèmes en général.
Le collège unique n'existe plus depuis longtemps. Si il a jamais existé, c'est dans les textes. L'inégalité à l'école est une norme depuis la massification. Le système éducatif public ne peut de toute manière pas prendre en charge une population scolaire aussi hétérogène qu'elle l'est actuellement. Un seul outil éducatif, c'est l'échec assuré pour les plus défavorisés. En outre, les technocrates du Ministère nomment les EPLE "entreprises apprenantes", ce qui en dit long sur leur vision des choses. Personnel de direction à la retraite, je dis tout cela et bien plus dans mon bouquin "Education Nationale: le naufrage tranquille". Mme V. Belkacem ne fait que défendre une réforme qui est sans doute dans les tiroirs depuis longtemps. Les familles aisées vont de plus en plus choisir le privé. Je prévois depuis longtemps que la création d'établissements privés par des professeurs et des personnels de direction en rupture de ban est suscitée par l'Etat. Et je gage qu'en la matière, les banques prêteront. Et que les "évaluations PISA", cette fumisterie, ainsi que la grande presse, trouveront ces nouveaux...
Collège, EN, l'élimination, dans les faits, du latin de certaines zones d'éducation, date de loin. En 1993, débarquant à Roubaix après Clermont-Ferrand, je me suis entendue dire que l'inscription de ma fille au latin (1ère année) n'était possible que via le CNED. Seule avec elle, j'ai dû renoncer, la mort dans l'âme, pour garder quelques espaces-temps à nous et moins stressés. Quant au fait de décréter certains foetus perdus d'avance pour la France, le sieur Benisti (2006 ?) dans ses tristes copies truffées de fôtes d'ortografe, outre leur scélératesse de fond, en avait bien l'intention. Depuis longtemps, je ne considère plus 1984 comme uniquement l'expression du génie visionnaire d'Orwell. Je considère qu'ils se le sont approprié comme guide/mode d'emploi, et que c'est bien la société décrite par Orwell qui leur convient, et qu'ils visent.
Tout est vieux, en tout cas depuis que je m'en souvienne. Juste qu'une école ouverte aux quatre vents de l'économie et des mouvances des strates sociales rend les formes actuelles de résistance caduques. Il faudra voir si certaines formes hérétiques ne seraient pas plus efficaces.
"Et pourquoi leurs propres gosses n'y vont pas puisque c'est si bien et désirable pour ceux des autres?"
Jusqu'à ce jour, aucun journaliste d'investigation n'a osé poser une telle question à nos dirigeants gouvernementaux. Mon épouse et moi avons passé le cap des 82 ans et nous avons la joie d'apprendre chaque jour. Merci à vous.
Expression anglaise "red herring". Traduction, hareng rouge, le brouilleur de piste !
En 1960 et grâce à une loi où l'école devenait obligatoire jusqu'à 16 ans, des enfants destinés à l'usine avaient la chance d'acquérir un petit bagage qui leur permettait bien souvent de continuer après cet âge des études plus conséquentes, en cours du soir, ou par correspondance, qui leur ouvraient plus de portes sur le monde de la culture qui aide à vivre et sur le monde du travail qualifié. Le retour en arrière est une catastrophe humaine qui va aggraver les disparités, les inégalités entre les enfants d'une même tranche d'âge et au delà, provoquer des troubles de plus en plus graves au sein de notre société. Le temps remontant en arrière, on aura à faire à tout ce que le 19ème siècle a connu d'horreurs et en pire. Si le sujet cartésien apprend des choses, le sujet de l'inconscient, lui, étant fait de temps qui ne passe pas, fait de la stagnation son pain quotidien.
"Si l'on veut savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient".
Tout est dit. Une seule chose à ajouter, peut être : des heures en moins en classe pour les plus pauvres, mais qui seront compensées par des heures en plus devant la télévision. La machine à éduquer est cassée, mais celle à abrutir fonctionne à merveille. Une de nos tâches essentielles est de sevrer les prolétaires de ce poison. Et de contenir l'invasion d'internet, qui permet encore de publier ce qu'on veut, en plus des contenus vidéo, hélas de plus en plus nombreux.
Cher JL, je pense que nous ne sommes plus très loin d'une explosion sociale, je reprends espoir et je vois et entends beaucoup de mes amis ou des gens que je rencontre sur le marché de mon village très bleu du Var de plus de plus de gens qui te connaissent et aiment ce que tu dis ou fais ou écrit, alors continue et ne lâchons rien, sois le candidat de la sixième !
Concernant l'école, la prochaine étape sera, après avoir trié les enfants dès le plus jeune âge selon des profils déterminés à peine plus scientifiquement que des quizz de ces magazines qu'on trouve dans des salles d'attentes par une autorité quelconque, sera de remplacer les enseignants (petit à petit, comme la grenouille dans la marmite) par des didacticiels et autres tutoriels car là est l'avenir, la modernité et le progrès. Quand les gens comprendront-ils toutes les régressions auxquels nous assistons depuis plus d'une décennie ? Tout ça au nom du Marché (alléluia !), c'est-à-dire le meilleur mécanisme pour permettre à la nouvelle noblesse de rester en place. A-t-on déjà vu quelqu'un dans un accord mettre en péril sa position ? A moins bien sûr que ce ne soit pour transformer les têtes blondes en entrepreneurs et là, on est face à l'autre côté de la pièce du libéralisme (qu'il soit néo ou pas). La vie de l'Homme se réduit à 2 aspects, consommer et entreprendre. Qui a dit "totalitarisme en puissance" ?
Jean-Luc tenait la grande forme ce soir sur RTL. Cette émission fait du bien. Et en plus une mise au point salutaire concernant les dirigeants de EELV qui ne savent plus à quel sein se vouer et s'illusionnent sur l'influence de leur parti. Avec une gauche dans cet état, la droite peut même se payer le luxe de laisser Sarkozy faire son show délirant. Oui décidemment il faut que les citoyens se mettent en mouvement et présentent eux-mêmes leurs listes aux régionales. Ras le bol de ce cirque mortifère entre dirigeants du PCF qui discutent le bout de gras avec un PS à la remorque des puissances d'argent et des écolos qui disent oui, qui disent non.
Le collège unique date de 1975 (réforme Haby), à l'époque les syndicats d'enseignants, des associations de parents d'élèves s'y étaient opposés (hostiles à la suppression des filières, notamment aux classes de transition). Si on revient en arrière, la catastrophe éducative s'est produite comme elle avait été annoncée. Il est clair que la réforme Belkacem ne va pas améliorer les choses.
Attention à trop abêtir nos enfants cela risque aussi de devenir dangereux. Notamment dans des secteurs comme le nucléaire. Lorsqu'on ne peut plus transmettre l'info et la technique pour certaines choses : courir vite et loin et surtout pas trop tard devient de circonstance.
Un petit hors sujet, mais pourriez-vous faire un petit papier, même tout petit pour signifier à tous vos détracteurs de l'époque qu'une bombe vient d'être lâchée par Médiapart (lien abonné). Un témoignage qui confirme à ceux qui ne l'avaient pas encore remarqué, votre courage politique et votre engagement sincère dans l'humain (d'abord) quelle que soit sa fonction (même un trader). Bravo !
Bonjour, monsieur Mélenchon,
Je peux lire ce matin sur Médiapart une information très important sur l'affaire Kerviel. Vous devez être content vous qui le soutenez. Si l'on pouvait rouvrir le dossier de ma petite Estelle on pourrait y lire tous les abus de la justice en 2008. Peut être même qu'à Rambouillet certains gendarmes auraient beaucoup de choses à dire. Mais hélas j'ai peu d'espoir.
L'éducation est déjà un marché ou seuls les mieux lotis tirent leur épingle du jeu par le biais des options, fausses adresses, sinon, il y a toujours les établissement et les cours privés. Par ailleurs, beaucoup de jeunes sont en échec et/ou décrochent, notamment au collège et au lycée professionnel. Or ces jeunes, pris individuellement, ne sont pas plus bêtes que les autres, ils ne sont pas nés au bon endroit et cumulent problèmes sociaux, familiaux et bien sur psychologiques. Le collège et le lycée manquent cruellement de réseaux d'aide et de soutien, de passerelles, de respirations, de retours possibles et de méthodes pédagogiques innovantes visant à raccrocher tous ces jeunes. La seule réponse est de les évincer, parfois dès la troisième, dans des dispositifs et en les sommant de trouver rapidement un projet professionnel. Le développement de l'apprentissage participe à cette manoeuvre tout en délestant l'état, l'Allemagne étant évidemment citée en exemple. Or, la France n'a ni le même tissu industriel de PME ni l'histoire éducative de l'Allemagne. Dans les faits, les jeunes, surtout s'ils habitent un quartier sensible, ne trouvent pas de patrons.
La météo annonce un temps très dégradé pour les jours prochains. Normal Jean-Luc Mélenchon a écrit quelques mots de critiques contre la droite ! Quand se fera-t'il violence pour critiquer Sarkozy ?
S'agissant de l'Allemagne, les différents gouvernements ont toujours privilégié l'industrie. Après des négociations avec le syndicat, les salariés ont obtenu une augmentation substantielle (5 ou 6% je crois). D'autre part, les salariés des différentes firmes automobiles ont reçu uns prime de fin d'année de 7000 à 12000€ selon les marques en 2014. Beaucoup d'ouvriers français seraient heureux d'un tel traitement.
@ gilbert 41
Je ne sais pas si vous avez remarqué que ceux qui gouvernent le pays actuellement appliquent pile poil la politique que Sarkozy appliquait quand il était au pouvoir. Il se trouve qu'aujourd'hui c'est le PS qui détient le pouvoir et donc il est plus que logique qu'un parti d'opposition s'attaque à ceux qui appliquent une politique qui maltraite la majorité du peuple au profit d'une petite minorité. Le cirque médiatique de Sarkozy n'est que de l'esbroufe à usage interne pour s'assurer le leadership de la droite.
Le titre du billet est catastrophique. Il y a croyance en l'illusion du collège unique. C'est la fin de rien du tout car le problème de notre enseignement est son impuissance et sa passivité devant l'échec scolaire d'une partie de la population. Le collège unique peut s'énoncer termes d'objectif à atteindre. Ensuite il faut réfléchir aux conditions nécessaires au succès de tous. Créer un véritable collège est un problème de démocratie.
Le « collège unique » dont je n’appréciais pas la rigidité se fait dans la pire dilution inégalitaire qu’on pouvait imaginer. Chaque établissement disposera de 20 % des horaires à sa guise. Autant d’établissements, autant de parcours.
Eh oui, mais si l'on veut en finir avec "la rigidité" du Collège Haby-Giscard, comment faire ? La seule méthode c'est de donner de la liberté aux équipes pédagogiques. Toute mesure décidée d'en haut, dans notre pays, aura contre elle une large majorité. Nous avons, Antoine et moi, bien expliqué cela dans "Le Krach Educatif" (que je t'ai envoyé, Jean-Luc).
Collège unique ou pas, le problème actuel est est celui du nombre et de la qualité des moyens humains mis à la disposition des élèves. En tant que grand-mère (ex prof de français) je vois la dégradation continue du niveau des élèves. Sauf exception (souvent imputable aux parents qui suivent de près leurs enfants) les enfants ne savent pas lire correctement à la fin du CP et gardent leur handicap jusqu'à l'entrée en 6ème. Et pour arranger les choses, les grand-parents ne peuvent même plus les faire travailler le mercredi ! Or la lecture est la clé de voûte d'une scolarité réussie. Au collège les adolescents sont en train de construire leur personnalité et ils ont besoin d'enseignants qui, outre la matière enseignée, pourront répondre aux nombreuses questions qu'ils se posent sur eux-même et sur la société actuelle. Les images dont ils sont abreuvés ne permettent pas une réflexion construite et argumentée. La télé incite-telle les enfants à lire ? Ce serait pourtant un devoir du service public. Quel gâchis en ce qui concerne la formation de notre jeunesse. Plus de temps pour le théâtre, la poésie, la lecture, l'écriture... plus rien de créatif ! Consommez des...
Bien que n'ayant jamais voté à droite, le quinquagénaire que je suis, s'étonne que l'idée de collège unique, une idée très exigeante, républicaine et progressiste, ait toujours été combattue par le corps enseignant, au seul motif absurde qu'elle a été promue par René Haby, ministre de l'Education sous Giscard ? Pendant qu'on y est, pourquoi n'avoir combattu le droit à l'IVG, le droit de vote à 18 ans ?
La réussite du collège unique suppose plusieurs conditions. L'excellence de l'école primaire et donc une réussite dans la lutte contre les échecs scolaires notamment l'illettrisme, la liberté et la novation pédagogique, un projet pédagogique de l'équipe enseignant en relation étroite avec les parents d'élèves et des moyens humains, budgétaires et logistiques à la hauteur de l'exigence du collège unique. C'est cela la vraie bataille tout en y mettant fin à la bêtise de la dévalorisation "boboiste" des filières professionnelles.
Bien que je me sente peu attiré par les polémiques qui s'amplifient dès que l'on veut toucher à l'ordre établi, je suis profondément ulcéré par la nature du débat. Quand il s'agit de réformer quelque chose, il faut bien distinguer le fond de la forme. En matière d'éducation, le fond est constitué par les contenus (les programmes), la forme concerne la matière de les enseigner.
Sur la forme, d'abord. L'enseignement de papa a fait son temps. Il est temps de reconsidérer la formation des enseignants pour qu'ils soient capables "de faire le show" en intéressant leur public. Dispenser un enseignement, c'est réservé au supérieur, quoique... Le collège est le seul lieu où peut de forger la citoyenneté, il ne faudrait pas l'oublier. Même si ça va faire hurler, je suis convaincu que la formation d'enseignant devrait commencer par une année d'acquisition des techniques d'expression orale et d'"occupation de la scène". Dans le contexte actuel d’hyper médiatisation de tout et d'accroissement de l'entropie des signaux médiatiques, un enseignant devra être capable de réaliser plus qu'un "one (wo)man show », autant l'acteur peut bénéficier du fait d'avoir une audience...
Merci de votre analyse sur l'école, j'aimerais y ajouter mon témoignage de prof. de Lettres classiques en collège (1975 à 2013). En 1975, les élèves de sixième avaient 6 heures de français, 3h en classe entière et 3h en demi-classe, puis ils ont eu 6 h en classe entière, puis 4,5 à 5 heures selon l’application ou non des "horaires-planchers" (+ 1h d'aide fléchée "français"). La réforme n'en donne plus que 4,5 moins une heure d'aide non spécifique au français, donc 3,5 heures de français en sixième ! Encore un effort, et l'on aura diminué de moitié l'apprentissage du français en 6e en une génération d’enseignants. Voilà ce que notre ministre appelle « soutenir les apprentissages fondamentaux » !
Pour les langues anciennes, plus aucun horaire n'est prévu dans la nouvelle grille, contre 8 heures de latin auparavant (2+3+3). Tout est renvoyé à un vague EPI « Langue et Culture de l'Antiquité » et à d'hypothétiques « enseignements de complément » à prendre sur la marge laissée aux établissements pour soutenir tous les élèves, qui ne concerneront qu'une infime minorité. C'est ce que notre ministre appelle « lutter contre l'élitisme » !
@gorepita
Avez vous pensé à l'idée d'une émission de télé-réalité ou on filmerait une classe en temps réel et où les professeurs seraient jugés, notamment sur leur capacité à "faire le show" comme vous dites, et où on les éliminerait impitoyablement s'ils ne sont pas jugés aptes à donner un enseignement adapté au consumérisme ? Vous plaisantiez, je l'espère ?