Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles. Lundi la majorité des membres de l'Unesco a adopté un projet de Convention sur la protection et la promotion de la diversité culturelle. Ce texte a été lancé par la France (de Jospin) et le Canada. Seuls les Etats Unis et Israel ont voté contre. L'Australie et l'île de Kiribatu se sont abstenus. Pourtant les Etats Unis ont tout fait pour vider de son contenu tout le projet à coup d'amendements. 151 pays ont tenu bon. Aujourd'hui jeudi c'est le dernier vote en séance pleinière. On peut penser que quelques pays vont craquer quand l'oncle Sam va leur faire les gros yeux. Mais le texte devrait passer. Deux choses à retenir à ce sujet. Le pas franchi et la violence des USA dans la procédure.

Le pas franchi.

Pendant qu'on parle de culture à l'Unesco, de son côté l'OMC rame pour faire entrer les produits culturels dans la sphère des règles marchandes et de la sacro-sainte loi de la jungle libre et non faussée. Donc, une fois adoptée et signée par les Etats membres, la convention sera opposable aux délires des fondamentalistes libéraux de l'OMC. Il faudra quand même se méfier de Pascal Lamy mais ce n'est pas le plus dur.

La violence des USA.

Elle résulte évidemment du point précédent. Les diplomates américains ont certes pris la suite de la bétonnière Condoleeza Rice qui avait d'abord menacé de faire quitter aux USA l'Unesco. Mais le fond des objectifs restent les mêmes. Après avoir dénoncé le complot risquant de "faire capoter les progrès vers une mondialisation du commerce sous l'égide de l'OMC" les étatsuniens ont déposé des amendements pour vider le texte de son contenu et réaffirmer que rien ne devait dans cette Convention être opposable à l'application des normes de libre commerce. Raté. Les Etats Unis sont absolument isolés. Et les délégués des pays ont applaudi le vote. Exquis, non? Ca prouve qu'il faut oser lutter. Ca prouve que la France peut lancer des initiatives, trouver des alliès et gagner quand elle a quelque chose à dire de plus audible que "oui chef " chaque fois que les Etats Unis jouent des muscles. Avec l'affaire de l'Irak c'est la deuxième fois. Et la troisième?