Arguments

Nexcis : une lutte d’intérêt général

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Nexcis est une entreprise française en pointe dans l’innovation technologique et écologique. Elle fabrique des panneaux solaires qui peuvent s’intégrer dans des vitrages, et donc entrer dans le processus de construction de bâtiments écologiquement viables. Les salariés de Nexcis m’ont nommé responsable de leur comité de soutien. Voici mes interventions pour défendre cette entreprise utile à l’intérêt général.

Pour en savoir plus, consultez le site : http://nexcis-vivra.fr.

Signez la pétition sur : http://nexcis-vivra.fr/comite-de-soutien/.

 

 

Message de soutien de Jean-Luc Mélenchon aux salariés de Nexcis en lutte

6 mai 2015

Je tiens à faire part de mon soutien et de ma solidarité aux salariés de l'entreprise Nexcis. Je condamne la décision aberrante d'EDF de fermer cette entreprise importante pour l'avancée de la France en matière d'énergies renouvelables.

Grâce aux savoirs, qualifications et innovations de ses salariés, Nexcis a développé des solutions révolutionnaires en matière de panneaux solaires. Les 17 brevets déposés pour cela sont un immense atout pour l'autonomie énergétique de la France et sa contribution à la transition écologique vitale pour l'humanité. Leur utilisation de matériaux plus économes et légers et leur intégration facilitée aux constructions et notamment aux vitrages auraient des effets écologiques et économiques positifs en cascade.

Il en va aussi de l'indépendance industrielle de la France qui doit réduire sa dépendance aux panneaux solaires produits à l'autre bout du monde.

L'efficacité des solutions développées, l'intérêt d'importants clients comme Bouygues et l'ampleur des investissements publics déjà consentis : tout plaide pour que l'entreprise Nexcis soit confortée et soutenue durablement. Je demande donc au gouvernement d'intervenir en urgence pour assurer sa pérennité.

La France et plus largement la transition énergétique à l'échelle européenne et mondiale ont besoin que Nexcis vive ! La lutte de ses salariés est d'intérêt général national et humain.

 

« EDF menace de brader Nexcis »

17 mai 2015 – Extrait d’interview dans La Provence

 

Comment pouvez-vous affirmer avec autant de certitude que le système français va être gagnant ?

Avec la jeunesse, la force de la vie est de notre côté. Nous sommes une puissance scientifique, nous sommes créatifs, nos performances techniques sont d'avant-garde, notre marché intérieur peut être très dynamique. Nous avons des atouts que nous n'exploitons pas, comme la mer, alors que nous possédons le deuxième territoire maritime au monde. Quelle colère de voir alors abandonner nos atouts ! Voyez Nexcis, dans votre région. Alors que le président de la République en fait des kilos sur la crise climatique, EDF menace de brader cette filiale qui développe une technologie photovoltaïque permettant de produire une énergie respectueuse des impératifs écologiques. Tout ça pour des calculs de valorisation financière. Ce massacre à la tronçonneuse est particulièrement scandaleux. Comment voulez-vous que les salariés confrontés à ces situations ne soient pas convaincus que les dirigeants politiques mentent ?

 

Lettre de Jean-Luc Mélenchon au PDG d’EDF

7 juillet 2015

Monsieur le Président directeur-général d’EDF,

Je souhaite vous faire part de mon désaccord total avec la décision de votre groupe de fermer sa filiale Nexcis, située à Rousset, Bouches du Rhône, et vous inviter à la reconsidérer.

NEXCIS est un fleuron technologique français. Sa spécialisation dans les panneaux photovoltaïques innovants en fait une carte maitresse pour la transition énergétique et l’indépendance électrique de la France. Ses dix-sept brevets permettent le développement de panneaux photovoltaïques moins polluants à fabriquer, plus facilement recyclables. Surtout, les panneaux « à couches minces » peuvent être intégrés directement dans les constructions (vitrages…) démultipliant ainsi les possibilités de production d’énergie ainsi que les partenariats industriels dans le secteur du BTP. NEXCIS est prêt à démarrer la production industrielle dès 2015.

Dès lors, votre décision de fermer cette entreprise est aberrante tout comme votre refus de rechercher un repreneur. Ces décisions sont choquantes alors que NEXCIS a bénéficié de près de 75 millions d’euros d’argent public pour son développement au cours des dernières années et qu’EDF est très majoritairement détenue par l’Etat.

La fermeture de ce fleuron des énergies renouvelables est d'autant plus choquante à l’heure où votre groupe est capable de mobiliser deux milliards d’euros pour sauver Areva et la filière nucléaire. Elle saperait la crédibilité de la France en matière de transition énergétique à l’aube de la Conférence sur le climat.

EDF a la responsabilité de permettre à NEXCIS de vivre et de se développer. Soit en la recapitalisant au sein du groupe, soit en trouvant un repreneur fiable. Les salariés présenteront le 15 juillet leur plan de développement alternatif à la fermeture de l’entreprise. Je vous demande d’examiner ce plan avec sérieux et volonté de faire vivre NEXCIS. Le report du 31 juillet au 30 septembre de la fermeture prévue doit être mis à profit pour faire aboutir un projet industriel innovant, écologique et performant.

Ayant l’honneur de présider le comité de soutien aux salariés, je vous demande solennellement d’intervenir pour assurer la poursuite de l’activité de NEXCIS. Il en va de l’intérêt général.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président directeur-général d’EDF, l’expression de mes salutations distinguées.

Jean-Luc Mélenchon

 

Lettre de Jean-Bernard Lévy, Président-Directeur général d’EDF, à Jean-Luc Mélenchon

17 juillet 2015

Monsieur le Député,

J’ai bien reçu votre courrier en date du 7 juillet et je vous remercie de l’attention que vous portez aux questions énergétiques. Comme vous attirez mon attention sur la société Nexcis, je tiens à vous apporter quelques précisions factuelles de nature à compléter votre information.

Comme vous le savez, la production de modules photovoltaïques est aujourd’hui soumise à une très forte compétition à l’échelle mondiale avec des pratiques commerciales très agressives de la part notamment des acteurs asiatiques, obligeant à innover en permanence, y compris dans les technologies à partir de silicium qui conservent une forte prédominance. Pour passer d’innovations a priori séduisantes à une production industrielle, il est indispensable de valider la compétitivité commerciale des solutions proposées. Telle est la démarche entreprise pour étudier la faisabilité industrielle des solutions de Nexcis. D’ailleurs, le groupe Saint-Gobain, acteur alors dominant de la technologie des films minces avec qui un projet de rapprochement de Nexcis a été proche d’aboutir, a préféré se retirer de ce marché, il y a un an, en dépit de son expertise en matière de vitrage.

Au début de l'année 2013, face aux perspectives commerciales très incertaines de Nexcis malgré les avancées technologiques obtenues, l'actionnaire privé qui avait financé 50% du développement de Nexcis depuis sa création en 2008, a décidé de suspendre tout nouveau financement.

Depuis lors, le groupe EDF a donc assumé le financement intégral de l’activité et des investissements de Nexcis. En parallèle, EDF s’est attaché à rechercher de manière active de nouveaux investisseurs, prêts à investir pour poursuivre la technologie développée par les équipes de Nexcis et pour en améliorer les performances économiques. Cette recherche de repreneurs a progressivement été étendue au monde entier, y compris au Japon et en Chine, un mandat ayant été donné en 2014 à une banque d’affaires. Plus d’une centaine d’entreprises du secteur ou de secteurs voisins ont alors été contactées en vain.

En mars 2015, les organes de gouvernance de Nexcis donc décidé de lancer le processus d’information consultation sur un projet de cessation totale d’activité, assortie d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi. Comme prévu par la loi « Florange », la recherche de repreneurs s’est poursuivie durant cette phase d’information consultation. Au total, plus de 700 entreprises ont été contactées sans succès.

Entre-temps, le Plan de Sauvegarde de l’Emploi a été approuvé par 90 % des salariés et par le comité d’entreprise. Ce plan a été validé par la DIRECCTE le 30 juin dernier. Il contient des dispositions spécifiques qui témoignent de la volonté d’EDF de faciliter la réussite de projets de création d’activité sur la base de la technologie développée par Nexcis. Ainsi, les indemnisations prévues pour les salariés choisissant un départ volontaire seront significativement accrues en cas de participation à projet de revitalisation. Toujours pour faciliter la reprise de l’activité, des conditions extrêmement favorables concernant la cession ou la mise à disposition des actifs de l’entreprise (bâtiment, brevets et machines), ont été entérinées par le comité de surveillance de Nexcis.

Ces démarches prouvent combien, dans un souci de responsabilité, nous souhaitons que des projets sérieux soient soumis à Nexcis afin d’offrir aux salariés qui souhaitent poursuivre dans l’entreprise des perspectives crédibles. Par ailleurs, des offres de reclassement au sein de l’ensemble des filiales et des entités des actionnaires actuels de Nexcis seront proposées aux salariés de Nexcis afin de limiter autant que possible les départs contraints.

En espérant que ces informations seront en mesure de répondre à vos interrogations, je vous prie d’agréer, Monsieur le Député, l’expression de toute ma considération.

Jean-Bernard Lévy,
Président-Directeur Général

 

Lettre ouverte de la CGT-Nexcis à Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF

6 août 2015

Monsieur Levy,

Ce courrier fait suite à vos différentes élocutions concernant NEXCIS, que ce soit dans les medias (Radio, presse, etc…), ou lors de votre audition à l'Assemblée Nationale et plus particulièrement votre courrier du 17 juillet dernier destiné à M. Jean-Luc Mélenchon.

Je me permets de revenir vers vous afin de compléter vos « réponses factuelles » avec des éléments d'informations qui semblent ne pas vous avoir été communiqués.

Nous sommes tout à fait en ligne avec votre analyse concernant le marché des modules photovoltaïques destinés à la production d’électricité via des centrales au sol. Celui-ci est effectivement soumis à une très forte compétition à l’échelle mondiale avec des pratiques commerciales très agressives. C’est pour cette raison que NEXCIS et ses employés ont décidé d’attaquer le marché des vitrages photovoltaïques estimé à 10 Milliards d’Euros d'ici 2018 selon Nanomarket (2014). Le vitrage photovoltaïque de NEXCIS sera commercialisable dans 3 mois, aussi nous avons une avancée technologique considérable comparée aux autres acteurs du photovoltaïques qui aujourd’hui ne sont pas positionnés sur le secteur du vitrage photovoltaïque. Bouygues Immobilier l’a bien compris et souhaite bénéficier en premium du vitrage photovoltaïque NEXCIS avec un prix estimé à 1000€/m2 ce qui est 10 fois plus élevé que les tarifs pratiqués pour la vente de modules photovoltaïques classiques.

De ce constat factuel, nous vous confirmons que l’innovation technologique de NEXCIS a rencontré son marché qui pour rappel est estimé à plusieurs Milliards de dollars.

NEXCIS est donc une opportunité industrielle pour la France d’être leader sur ce marché dont les prévisions de croissance sont vertigineuses et dont le secteur d’activité est en ligne avec la loi de transition énergétique votée en juillet 2015.

Concernant votre point sur le retrait de Saint-Gobain du marché des modules photovoltaïques, il s’agissait du marché des centrales au sol et non des vitrages photovoltaïques. C’est un non sujet car nous parlons aujourd’hui des vitrages photovoltaïques.

En septembre 2013 la phase de R&D de NEXCIS étant pourtant suffisamment aboutie, l’un des actionnaires principal de NEXCIS a suspendu tout nouveau financement. Laissant la responsabilité à EDF de décider à continuer ou non de financer le développement de NEXCIS. Comme vous le dites, EDF a choisi d’assumer le financement intégral de NEXCIS afin de finaliser la construction de la ligne préindustrielle à échelle commerciale (achat d’un bâtiment supplémentaire inauguré en mai 2014, achat de machines industrielles, construction d’un bâtiment démonstrateur de nos vitrages photovoltaïques, etc.)

Toutefois, permettez-moi d’émettre un doute sur la bonne intention d’EDF quant à la recherche de nouveaux investisseurs. En effet, le mandat accordé à la banque Rothschild à partir de mai 2014, fut subitement arrêté en novembre 2014.

Période durant laquelle NEXCIS s'est tourné vers le développement de produits dérivés photovoltaïques et dont les premiers résultats sur les vitrages BIPV ont justement été obtenus en novembre 2014. On peut donc affirmer que la banque a fait le tour du monde, sans preuve, sans résultat et donc sans aucune force de vente sur ces nouveaux produits BIPV.

Malgré cela, les conclusions émises par la banque Rothschild à cette même date sont de continuer l'activité de NEXCIS et elle conseille à EDF de faire du « proof of concept ».

Suite à l’émission de ce rapport, le mandat de la banque Rothschild a été suspendu alors que la mission aurait dû continuer jusqu’à mai 2015. Comprenez notre incompréhension sur cette décision. Les conclusions de la banque d’affaires allant dans le sens de continuer l’activité de NEXCIS seraient-elles dérangeantes vis-à-vis de l’actionnaire principal de NEXCIS ?

Pour revenir sur la procédure d'information consultation, le cabinet ALIXIO a été effectivement mandaté dans le cadre de la loi Florange. Officiellement à partir du 2 mars, mais ses recherches n'ont commencé qu'à partir d'avril 2015, soit 1 mois de retard sur un délai total de 2 mois pour un résultat comme vous le soulignez sans succès… Comprenez encore une fois notre stupeur lorsque nous constatons que, les salariés forts d'une volonté de conserver leur outil de travail et de maintenir l'activité sur site, ont trouvé un partenaire en 15 jours à moins de 15kms de NEXCIS

Concernant la signature de l'accord collectif, celui-ci a bien été voté à 90% par les salariés. La raison principale étant que l’accord permettait d’obtenir un sursis de 2 mois supplémentaires, neutralisant ainsi la période estivale, non propice à la recherche de financeurs pour la reprise ainsi qu'à La recherche d’emploi. On est loin d'être aussi simpliste que votre interprétation des « 90% de salariés satisfaits par le PSE ». De plus, nous ne connaissons aucun travailleur satisfait de perdre leur emploi…

Un geste fort de la part du comité de surveillance de NEXCIS prouvant son soutien et sa bonne volonté pour promouvoir des projets de revitalisation, serait de céder pour 1 Euro symbolique les actifs de l'entreprise à la holding créée par les salariés. Pourquoi avoir fait estimer les brevets de la société et demander 8 millions d'euros pour leur cession, alors qu’en même temps EDF ferme NEXCIS

prétextant que la technologie innovante développée, et donc ses brevets, n’ont pas de débouchés commerciaux ?

Concernant le reclassement au sein de l’ensemble des filiales et des entités des actionnaires actuels de NEXCIS, qui est je vous le rappelle une obligation légale, nous constatons là encore une différence entre le discours et la réalité des faits. En effet, à ce jour seulement 35 salariés sur 77 se sont vus proposer une offre de reclassement sur le territoire national, 10 seulement acceptées, dont seulement 3 dans un périmètre géographique local. On est loin de la capacité et des moyens qui pourraient être mis en œuvre par EDF…

En espérant que ces informations complémentaires seront en mesure de vous éclairer sur le sujet NEXCIS. D’autre part, je tenais à vous préciser que le Conseil de surveillance de NEXCIS refuse le redémarrage de l'activité. Celui-ci ayant été demandé par les salariés et leur syndicat CGT, afin de faciliter l'aboutissement du projet de reprise. Accéder à cette requête montrerait une volonté réelle de la part d'EDF de faciliter la réussite du projet mené par les salariés.

Je reste à votre disposition pour toutes informations complémentaires.

Cordialement,

Stephan Dainotti
D.l.gu. CGT – NEXCIS

 

Message vidéo de soutien à Nexcis

1er septembre 2015

 

« J’ai besoin d’aide pour sauver une entreprise et un savoir-faire »

1er septembre 2015 – Extrait de note de blog

Jeudi 3 septembre, je rendrai visite aux salariés de Nexcis. Nexcis est une entreprise du sud de la France, basée à côté d’Aix-en-Provence. Nexcis développe des panneaux photovoltaïques de nouvelle génération. On les appelle panneaux à couches minces. Je voudrai vous montrer combien cette entreprise est un atout écologique, industriel et technique pour notre pays. Ses dix-sept brevets permettent le développement de panneaux photovoltaïques moins polluants à fabriquer, plus facilement recyclables. Surtout, les panneaux « à couches minces » peuvent être intégrés directement dans les constructions, par exemple dans des vitrages. Cela démultiplie les possibilités de production d’énergie ainsi que les partenariats industriels envisageables avec les principales entreprises du BTP. Nexcis est prêt à démarrer la production industrielle dès 2015.

Mais Nexcis va fermer. Propriétaire à 65% de Nexcis, EDF a annoncé sa volonté de fermer l’entreprise et de supprimer les emplois des 77 salariés dont 40 ingénieurs. La mobilisation des salariés a déjà permis de repousser la fermeture du 31 juillet au 30 septembre. Les salariés mettent à profit ce temps pour essayer d’empêcher cette fermeture et assurer le développement d’un projet industriel innovant et écologique. Nexcis est une carte maîtresse pour la transition énergétique et l’indépendance de la France en matière de production électrique. Sa liquidation serait aussi un gâchis financier : cette entreprise a bénéficié de près de 75 millions d’euros d’argent public pour son développement.

Les salariés de Nexcis m’ont demandé d’être le président de leur comité de soutien. C’est un grand honneur pour moi. C’est la première fois qu’on me demande cela. Je m’efforce donc d’être utile à leur combat. Selon moi, ils défendent l’intérêt général du pays. Leur lutte est à la fois sociale et écologique. Elle est donc en plein dans mon identité politique. Je vous signale donc la page Facebook de soutien. Je vous demande de signer l’appel de soutien sur le blog « NEXCIS Vivra ! ». Il faut bien comprendre combien quelques clics pour vous sont un renfort moral considérable en plus d’être une contribution directe à leur combat. De mon côté, j’ai écrit au président de la République et à la ministre de l’Énergie, Ségolène Royal, pour les interpeler. Sans réponse jusqu’à ce jour. Je crains qu’ils ne répondent jamais. Sapin a déclaré : « ce que dit Mélenchon n’a aucune espèce d’importance ». C’est son avis. Pour Sapin, ce qui est important, ce sont les ordres de Schaüble et du Medef.

Seul le PDG d’EDF m’a répondu. Sa réponse est courtoise et j’y suis sensible. Elle est riche. Mais elle constitue quand même une fin de non-recevoir et un aveu assez terrible pour notre pays. Pour résumer sa pensée, les productions possibles de Nexcis sont intéressantes techniquement mais elles ne sont pas assez compétitives. Comprenez pas assez rentables. La politique énergétique de la France se mène désormais avec les cordons de la bourse. Ariane non plus ce n’était pas compétitif quand le programme spatial a commencé. La dictature du court terme ne mène nulle part les sociétés qui s’y abandonnent.

Nexcis mourra parce que « la fabrication de modules photovoltaïques est aujourd’hui soumise à une très forte compétition à l’échelle mondiale avec des pratiques commerciales très agressives de la part notamment des acteurs asiatiques » comme l’écrit le PDG d’EDF. Et parce que « l’actionnaire privé qui avait participé au développement de Nexcis a décidé de suspendre tout nouveau financement » en 2013 « face aux perspectives commerciales très incertaines ». Le PDG d’EDF m’informe aussi que le groupe de BTP Saint-Gobain, « acteur dominant de la technologie des films minces », « avec qui un projet de rapprochement de Nexcis a été proche d’aboutir, a préféré se retirer de ce marché » faute de perspective de rentabilité suffisante.

La transition énergétique et l’indépendance technologique de la France ne pèsent pas assez lourd face aux exigences de « compétitivité ». Le secteur privé a refusé de soutenir les efforts de recherche-développement et de production dans ce domaine. C’est une preuve supplémentaire du besoin d’un pôle public de l’énergie que je défends depuis des années. Mais l’aveu d’EDF est terrible parce qu’il vient d’EDF justement ! C’est-à-dire d’une entreprise encore détenue à 85% par l’État, c’est-à-dire par nous tous. On pourrait donc espérer que l’impératif écologique et d’indépendance s’imposent sur les considérations de compétitivité et de rentabilité. Mais non, là encore, les impératifs financiers ont pris le pas sur l’intérêt général. Surtout, l’argument de la « compétition internationale » mis en avant avec insistance par EDF prouve l’urgence de mesures protectionnistes pour défendre notre capacité industrielle. La course à l’innovation ne suffit pas puisque par définition, les innovations ne peuvent être « compétitives » immédiatement dans de tels domaines.

L’hypocrisie du gouvernement est sans limite. François Hollande n’a plus que la conférence climat à la bouche. Manuel Valls signe ce mardi 25 août une tribune ronflante sur l’économie appelant notamment à « miser sur l’innovation, sur la recherche pour que l’industrie française ait toujours un temps d’avance ». Mais ni l’un ni l’autre ne bouge le petit doigt pour faire vivre un fleuron technologique français en matière d’énergie renouvelable. Pire encore, c’est sous l’autorité de leur ministre Macron que l’Agence des participations de l’État laisse EDF agir de cette façon. Le gouvernement aurait pourtant le pouvoir d’empêcher ce gâchis. A la demande de François Hollande, EDF a su trouver deux milliards d’euros pour sauver Areva et la filière nucléaire. Mais elle ne trouve pas l’argent nécessaire à la reconstruction d’une filière photovoltaïque moderne dans notre pays. Une telle attitude sape la crédibilité de la France en matière de transition énergétique à l’aube de la Conférence sur le climat.

 

Visite de soutien aux salariés de Nexcis en lutte

3 septembre 2015

Le 3 septembre 2015, Jean-Luc Mélenchon s'est rendu au Rousset pour soutenir les salariés de Nexcis en lutte. Il a défendu cette entreprise française qui produit des panneaux photovoltaïques intégrés dans des vitrages et pouvant donc être utilisés dans la construction de bâtiments. Un savoir-faire utile à l'intérêt général humain, qui est menacé de disparition…

 

Voir l'album photo « Visite de soutien aux salariés de Nexcis en Lutte »



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