L'argument de la semaine

Urgence pour les bas salaires

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Le quart des salariés, soit 6,25 millions de personnes, gagnent moins de 750 euros nets par mois. Ils subissent de manière cumulée la faiblesse du SMIC et le fléau du temps partiel contraint. Le gouvernement laisse cette situation s'aggraver en refusant tout coup de pouce au SMIC et en subventionnant le temps partiel avec des dispositifs comme le RSA.

Une fois de plus, au 1er janvier, le gouvernement a décidé de n'appliquer aucun coup de pouce au SMIC. Ce dernier n'a progressé que de 1,6 % au 1er janvier 2011, c'est à dire l'augmentation automatique liée à l'inflation. Aucune amélioration donc pour les plus de 3 millions de salariés payés au SMIC, dont une bonne partie des 1,5 millions de salariés à temps partiels contraints. La très grande majorité sont des femmes salariées de la grande distribution ou d'entreprises de nettoyage. Pour elles, le cumul d'un SMIC horaire faible et de durées du travail restreintes conduit directement à la pauvreté, qui frappe désormais 40 % des salariés à temps partiel contraint. Bien qu'à temps partiel, ces salariés se voient souvent imposer les contraintes d'un temps plein, notamment dans la grande distribution qui abuse des horaires fractionnés.

Indifférent à leur sort, le gouvernement a au contraire été sensible aux revendications des branches les plus dures en terme de bas salaires. Face à la persistance de minimas inférieurs au SMIC dans les grilles de salaires, une loi de 2008 avait prévu la diminution des exonérations de cotisations sociales à partir du 1er janvier 2011 pour les branches toujours contrevenantes. Celles-ci sont toujours une vingtaine et concernent 1,4 millions de salariés. Relayées par le MEDEF, les protestations des patrons de ces branches ont été entendues par le nouveau ministre du travail Xavier Bertrand qui a décidé de reporter les sanctions à 2013. Ces secteurs, dont la restauration rapide et le commerce de détail cumulent pourtant les plus bas salaires et les pires conditions de précarité.

Dans le même temps, les bénéfices des entreprises du CAC 40 ont continué à s'envoler, en hausse de 86 % sur les six premiers mois de 2010 par rapport à 2009 : + 6800 % pour la Société générale, + 120 % pour Suez, + 113 % pour PPR, + 70 % pour Veolia, + 45 % pour France Telecom et + 38 % pour BNP Paribas. Cette envolée des profits donne une idée des marges de manœuvre considérables qui existent pour augmenter les salaires. Et a contrario elle indique que le partage de la richesse créée va continuer à se dégrader au détriment du travail.

Quelques propositions du Parti de Gauche pour augmenter les bas salaires

- Porter le SMIC à 1 500 euros nets dans les deux ans qui suivent l’élection présidentielle de 2012

- Instaurer un salaire maximum au niveau de 20 fois le salaire le plus bas pour instaurer un cercle vertueux en faveur des bas salaires : pas d'augmentation des plus hauts salaires sans augmenter d'abord les plus bas

- Maintenir le SMIC comme salaire minimum appliqué nationalement dans tous les secteurs et donc fixé par décret. Suppression du « Groupe d'experts » chargé de se prononcer sur le SMIC

- Soumettre à cotisations sociales tous les compléments de rémunération tels que primes, 13e mois, intéressement, participation

- Supprimer les exonérations sociales sur les emplois à temps partiel

- Requalifier en temps plein les emplois à temps partiels fractionnés

- Défendre l’instauration d’un salaire minimum européen égal au minimum à 60% du salaire moyen de chaque pays articulé avec un agenda de convergence vers un véritable salaire minimum européen

Voir les autres propositions du Parti de Gauche pour le Programme partagé du Front de Gauche sur www.programme.lepartidegauche.fr



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