26jan 15
L’effet domino, vite !
La victoire de Syriza est un évènement historique. L’ère de la toute-puissance arrogante des néo-libéraux en Europe commence sa fin. Une occasion extraordinaire se présente pour refonder l’Europe, c’est-à-dire une occasion d’abolir les traités qui en ont fait ce monstre libéral monétariste. A partir de notre victoire en Grèce on peut imaginer un effet domino. Ce serait comparable à celui qui a touché l’Amérique latine. Là bas c’est ce qui s’est passé après qu’un premier pays se soit débarrassé de son gouvernement du PS ou de la droite, ou des deux en coalition, qui obéissaient au doigt et à l’œil du FMI. En effet, les mêmes le font ici avec la Troïka et madame Merkel ! La vague commencée là-bas vient d’arriver en Europe en passant par le sud de celle-ci qui en est le plus proche culturellement.
Evidemment, les puissants et le système cherchent la parade. L’opération de la BCE en est une illustration dont je parlerai la prochaine fois. Dans l’immédiat, un premier barrage idéologique se met en place. Son objectif est de dénaturer le sens de ce qui vient de se passer. Hier infréquentable et qualifié de « Mélenchon grec » pour mieux le diaboliser, Tsipras semble faire désormais l’unanimité. La description à présent veut en faire un quasi membre du PS quand bien même les électeurs grecs ont pourtant envoyé dans les poubelles de l’Histoire le lamentable président de l’Internationale socialiste Georges Papandréou et son parti clanique, le PASOK.
14jan 15
Le délit de blasphème existe en France. Hollande voulait même le mettre dans la Constitution avec le Concordat qui le contient !
Je voudrais résumer ma façon d’analyser et de proposer dans le moment. Elle n’a rien à voir avec la vision politicienne de « l’union nationale », nouvelle case dans laquelle des commentateurs sans imagination ni vergogne veulent à tout prix faire rentrer tout le monde. Pour être embrigadés il suffit de refuser de répondre à une incitation à entrer en polémique avec Hollande ou Valls dans un moment comme celui que nous vivons. Pour moi, l’acteur principal du moment, qui a été « à la hauteur de la situation », c’est le peuple ! Son mouvement spontané n’est récupérable par personne ! Mieux : son indépendance est la garantie de sa force et de son unité sur le contenu exigeant qu’il a imposé dans la rue.
Dans quelques jours, on pourra de nouveau parler librement sans crainte de la provocation médiatique. On pourra dire ce que l’on a pensé du traitement médiatique des évènements que nous venons de vivre. Et notamment, à certains moments cruciaux, par des chaînes d’information en continu, par les commentateurs comme par la palanquée d’experts plus que discutables qui ont prêché la guerre sainte de « l’Occident » contre la guerre sainte des fanatiques religieux. Sans oublier ce chef d’État étranger venu diviser les Français en suggérant à certains d’entre eux de fuir leur patrie. Laissons de côté, une nouvelle fois, pour l’instant. Mais non sans rappeler à ceux qui ont oublié d’en parler ces jours-ci que contrairement à ce que dit Manuel Valls, sans qu’aucun média ne le corrige, le délit de blasphème existe en France du fait du Concordat. C’est même au nom de cette possibilité qu’une plainte fut déposée contre « Charlie » ! Or, pendant la campagne présidentielle et ensuite, Hollande et le PS voulaient mettre ce Concordat dans la Constitution avec le soutien enthousiaste d’un front uni d’élus de droite et du PS des départements concordataires. Je raconte tout cela pour rafraîchir les mémoires. Et bien sûr, on peut penser que quelques esprits critiques médiatiques s’y intéresseront. Une nouvelle fois, amis journalistes : servez-vous de ce travail de mémoire ne serait-ce que pour faire une pause dans les « te deum » d’unanimisme politique actuel.
Mon angle sur le moment est celui d’un combat civique. Les assassins avaient des buts politiques. C’est eux qu’il faut mettre en échec. La réplique doit donc être politique. C’est-à-dire qu’il faut renforcer les anticorps républicains au fanatisme religieux. Notamment en renforçant l’attachement inconditionnel à la liberté d’expression telle que définie par la Déclaration des Droits de l’Homme (avec pour seule limite celle que fixe la loi). Comment ? Certainement pas en s’abandonnant aux surenchères sécuritaires qui n’ont en vérité aucune efficacité pratique. Ce qui compte, c’est de vider l’eau du bocal où peuvent prospérer les fanatiques. Il faut faire de la politique. Il faut compter sur la société, sur le peuple, pour trouver la riposte. C’est très concret. Et cela concerne le projet de sixième République. Quelques exemples.
05jan 15
Hélas, il a parlé !
Bien sûr je ne me suis pas branché pour écouter France Inter et subir les deux heures de purge annoncées. À l’image de Paul Valéry, j’ai attendu que les nouvelles viennent à moi. Du peu qui a survécu au naufrage, j’ai retenu deux types de débris. Premièrement François Hollande prend l’obstination pour une vertu. Rien à dire. On ne peut rien pour lui. Discours inchangé, à la virgule près pour une politique traduite de l’allemand sans une nuance d’interprétation. Deuxièmement François Hollande commence l’année avec un nouveau plan de communication. Je suppose que c’est là-dessus que nous devons porter un jugement. Les communiquants se sont surpassés. Après « infléchir la courbe du chômage » c’est dorénavant « faire plus de un pour cent de croissance ». Et n’oublions pas « le coup de jeune » que va être le travail du dimanche. Le rêve français est en marche.
29déc 14
Enfin ! La chaine va craquer.
Enfin ! La chaine va craquer. La Grèce va se libérer de l’odieuse Troïka européenne.
Depuis 2010, sous prétexte « d’aide européenne » la Grèce est pillée, la récession est permanente et le quart du PIB du pays est perdu chaque année, tout le système public est dévasté, les biens du pays sont bradés, la population martyrisée.
Pendant ce temps le système financier s’est gavé à coup de taux d’intérêts insupportables. La banque centrale européenne, qui a refusé ses prêts à taux zéro, a racheté aux banques leurs titres de dette grecque et encaisse des intérêts payés par un peuple exsangue ! La France et l’Allemagne elles aussi encaissent des intérêts sur les sommes prêtées par le mécanisme européen de stabilité. Ce honteux pillage peut maintenant cesser si le peuple grec le décide, en donnant à Syriza la majorité parlementaire.
Un nouveau mémorandum européen devait être infligé début février sous la férule de la Troïka. La finance ne lâchera pas sans lutter par tous les moyens. Nous devons être conscients qu’un terrible bras de fer va commencer. Merkel et Hollande ne vont pas lâcher leurs alliés grecs de droite et du Pasok sans lutter de toutes leurs forces. La finance mondiale va s’arcbouter. Si rude que soit l’épreuve que les Grecs vont affronter, elle sera toujours moindre que l’agonie sans fin infligée par l’Union Européenne. La lutte va impliquer tout le vieux continent.
Enfin ! La chaîne va craquer. 2015 peut être le commencement de la libération du vieux continent ! Merci la Grèce ! Aujourd’hui Athènes demain Madrid. Vivement Paris !
22déc 14
Arrêt sur Images accuse des journalistes de Libération et de L’Express d’être corrompus par l’étranger
Je veux que mes premiers mots soient pour saluer le peuple tunisien qui a procédé à l’élection du nouveau président de la République, élu librement et contradictoirement pour la première fois depuis si longtemps !
A Strasbourg, pour la dernière session parlementaire de l’année, on a vu passer le budget rectificatif de l’Union. J’ai dû faire un effort pour me souvenir combien de fois il y aura eu des rectifications cette année : six. En 2013 il y en avait eu neuf ! Vous lisez bien. Ces gens ont changé neuf fois puis six fois les comptes annuels. Imaginez la même chose à la mairie de votre commune ! Les donneurs de leçon sur l’art et la manière de faire une « bonne gouvernance » en France gèrent leur boutique comme un bastringue au bord de l’eau. Ne croyez pas que la maison soit seulement imprévoyante. Elle incarne le pire de ce qu’elle reproche aux budgets nationaux ! Je vais vous raconter ça.
Au passage on reparlera d’Ingeborg Grässle, la députée europeenne CDU dont « Libération » a publié un portrait tendre où mon nom est convoqué dans le rôle du répulsif habituel. A l’inverse, pendant ce temps, en Allemagne, « Die Welt » s’est intéressé à mon long article paru dans la revue de l’IRIS sous le titre « La France, une puissance maritime qui s’ignore ». Impensable en France ou la presse sérieuse a d’autres chats à fouetter dans son potage nombriliste.
« Libération », dégorgeant de malveillance, avait titré « Mélenchon accuse Zemmour de vouloir déporter les musulmans » pensant m’imputer une nouvelle polémique sans objet. On s’amusera ensemble de la déconfiture des lanceurs de boules puantes de l’auguste future pizzeria. Je reviens en effet sur ce moment du combat contre les thèses de Zemour. Il a pris une tournure très spéciale avec le licenciement de I-télé du polémiste d’extrême-droite. Il me semble que cela vaut la peine d’y réfléchir un peu au-delà des coups de sang et des coups de gueule qui agitent la caste médiatique en ce moment.
Le hasard faisant son chemin malicieux, c’est aussi la semaine où Daniel Schneiderman dans « Arrêt sur images » accuse des journalistes de « Libération » et de « l'Express », après de « minutieuses vérifications », d’être corrompus par une puissance étrangère ! Rien de moins. Il s’étonne du silence de ses confrères. Encore de l’anti journalisme primaire ! Comme ça tombe en même temps que la publication de mon interview dans « Closer » et que des aboiements tartufesques accompagnent le passage du facteur qui livre ce journal, ce post d’avant festivités comportera un chapitre bien feuillu sur le thème des médias. J’en résume l’esprit : le parti médiatique s’est superbement tiré une série de balles dans le pied cette semaine. Le modeste rédacteur que vous lisez à cet instant se flatte d’avoir eu sa part à cette édifiante cagade.
Mais dans ce qui suit, il y a aussi un chapitre destiné à donner de l’optimisme à mes lecteurs engagés dans le combat politique que nous partageons. Cela concerne le travail qui s’active à la base et au sommet pour faire naître un nouveau rassemblement à gauche en alternative au PS. J’en ai traité ici à de nombreuses reprises. A présent, les projets se concrétisent. C’est à la base que tout se discute et avance le plus à cette heure. J’en parle avec les précautions et les encouragements qu’il faut y mettre pour aider à ce que tout s’accomplisse et se dénoue pour le mieux.
NOTA : Comme ce post est long je rappelle qu’on peut choisir l’ordre de sa lecture en cliquant sur le titre du paragraphe annoncé sur le pavé à droite de l’écran.