05fév 14
La débandade
Quand ce post va paraître, je serai en route vers mon procès avec Marine Le Pen pour le faux tract d’Hénin-Beaumont. On verra quel écho cet événement trouvera dans la bien-pensance. Bien sûr, je serai donc absent de Strasbourg où je siégeais jusqu’à mercredi soir. J’ai demandé à être excusé. Je l’avais déjà fait sans succès la dernière fois. Il en ira de même, j’imagine, cette fois-ci. La leçon est donc la suivante : l’Union Européenne vous demande de n’avoir pas de respect pour la justice de votre pays. A la date d’un procès, l’Union européenne vous dit : « n’y allez pas ! ». Ça tombe bien, c’est ce que fait madame Le Pen. Il est vrai que l’Union européenne tient ses séances pendant les grandes dates nationales comme le 11 Novembre, le 14 juillet et ainsi de suite, dans un mépris total pour les grands évènements libérateurs. Mais elle nous impose toute sortes de génuflexions à la mémoire des Twin Towers et autres symboles de cette nature.
Cette absence m’a donné du cœur à l’ouvrage pour répondre à la boule puante des Bové le jaloux et papé Cohn Bendit. Il s’agit de mes absences et présences au parlement européen. Je lance un défi que les autres se risquent à faire un bilan de leur action aussi précis que le mien.
J’ai écrit au plus vite à partir de mes notes ces lignes sur trois thèmes : le moment ouvert par la capitulation du PS dans l’affaire de la loi famille, ma semaine d’itinérance sur le terrain et mes conseils d’action, le cas PSA, cas exemplaire de l’absurdité d’un capitalisme de cupidité pure. Je vous retrouve dans les chapitres auxquels vous pouvez accéder au choix de vos priorités, centres d’intérêt ou disponibilités en temps, en passant par les « boutons de titres » de chapitre qui sont en haut à droite de l’écran.
29jan 14
Avant de faire entrer la mer en politique
Écrire, c'est choisir. Sauf à être interminable, comment raconter assez brièvement ce qui vaut la peine de l'être à propos de mes trois escales cette semaine à Saint-Malo, Nice puis Toulon ? Il le faut pourtant, car on ne doit jamais perdre de vue combien notre action est d'abord ancrée dans ces moments collectifs. Ils mettent en mouvement tant de monde pour les préparer, les tenir et enfin les prolonger ! Cette activité-là est la chair même de ce que nous sommes. Chemin faisant, on peut aussi faire provision de leçon de choses et de méthode.
Ici je viens à fond sur le thème de « l’économie de la mer » qui est dorénavant le point d’entrée concret du projet de relance de l’activité dans le modèle écosocialiste que nous voulons construire en France. Nous l’avons traité une journée entière a Toulon ce dimanche passé. Un matériau considérable est rassemblé et disponible en vidéo sur ce blog.
A cet endroit du post je fais souvent une petite revue d’actualité. Ce mois-ci, j’avais peu goûté le coup de la nouvelle augmentation du Smic. Cruelle ironie du message : les smicards sont appauvris alors qu’ils sont toujours plus nombreux dans notre pays du fait du recours massif aux emplois précaires, c’est-à-dire partiels et temporaires.
22jan 14
De Gucht était-il sur le scooter ?
Vous connaissez De Gucht ? Non, ce n’est pas celui qui a vendu son scooter à Hollande ! Je crains bien qu’il ne soit jamais monté sur un scooter et moins qu’aucun autre, sur celui de Hollande, qui est déjà bien chargé. De Gucht, c’est un Commissaire européen qui vient de lancer une consultation cruciale parmi les gouvernements de « l’Europe qui nous protège » : doit-on abolir l’autorité des justices nationales pour les entreprises transnationales ? Accepte-t-on les tribunaux d’arbitrage en Europe ? Heureusement que je suis là avec mes deux blogs pour vous parler d’Europe au fil de l’année. J’en parle, sinon pas grand monde ne le fait, y compris dans les médias européolâtres. Mais bon, il faut dire qu’il y a du lourd dans l’air pour les médias. Ils doivent se consacrer au devoir d’information et de transparence sur les allées et venues du chef de l’Etat ! Pas bégueules quand il s’agit du devoir sacré du droit de savoir ! Vous croyez que ce n’est pas pénible pour eux de courir après le travail d’un paparazzi et d’un journal qu’ils méprisent ! Comme d’habitude les hypocrites sont légions, mais je ne vous apprends rien.
Donc, cette semaine le paysage des kiosques était monotone : « Julie » partout et sinon rien que les enfumages habituels : le déclin de la France, les musulmans, le Front national. Il y avait aussi les tartines d’applaudissements pour les nouveaux fleuves de cadeaux au grand patronat. Normal : c’est lui qui paye. Je ne fais pas la distribution des prix de la diversion entre les deux pages du « Parisien » à la gloire des « baisses de charges » et le énième publi-reportage du « Monde » sur le Front national avant le énième ragot contre le Front de Gauche. Donc il ne reste que les blogs politiques pour parler des choses compliquées. Je vais donc vous tenir informés de ce qui se passe au comité de négociation sur le grand marché transatlantique. Un nouveau coup tordu de grande portée vient d’être engagé. Evidemment le gouvernement français est d’accord. Mais personne n’est au courant. Dommage que François Hollande ou Dominique Strauss-Kahn n’aient pas de copine en vue dans ce fichu Comité ! On aurait eu une chance d’en entendre parler. Ensuite je vais vous parler de François Hollande et de sa liaison avec le patronat le plus borné du monde sous le nom de pacte de responsabilité, que Pierre Laurent a bien fait de renommer « pacte d’irresponsabilité ».
16jan 14
Hollande tout nu (politiquement)
On ne doit pas sous-estimer l’ampleur du virage assumé par François Hollande à l’occasion de sa conférence de presse. Certes, il est bien le même homme que celui dont j’ai décrypté, dans mon livre « En quête de gauche », le parcours idéologique depuis 1983. Inconnu à l’époque, ses premières tribunes de presse l’alignaient sur ce courant « démocrate », parti des Etats-Unis, qui a connu ensuite une escalade de surenchères libérales. De Tony Blair à Gerhard Schröder, une pente a été prise par la social-démocratie européenne, dont Hollande a été l’instrument en France. Elle s’est déployée jusqu’à la déchéance totale, avec la capitulation de Papandréou en Grèce devant l’assaut de la finance, mais aussi avec les gouvernements de grande coalition à répétition en Allemagne et dans plusieurs pays d’Europe. Certes, la précédente conférence de presse présidentielle, en novembre 2012, avait déjà affiché le paysage mental et sa conversion publique à la « politique de l’offre », caractéristique de la pensée économique de droite. Mais les journalistes ont raison de dire que c’est un franchissement qu’il a opéré cette fois-ci.
11jan 14
Merci Tunis !
Je suis de retour en France depuis Dimanche dernier. J’ai tâché toute la semaine d’amortir le choc du décalage horaire qui est très violent pour moi dans le sens inverse à la course du soleil. Six heures, ce n’est pas rien. J’ai travaillé chaque jour comme aux heures de bureau sur toutes sortes de documents à propos desquels mon avis est sollicité. En fait, en dehors de la lutte contre le sommeil décalé, j’ai passé le plus clair de mon temps sur les documents de l’écosocialisme et les correspondances qu’il génère. La préparation de notre prochaine réunion internationale sur ce thème et le bilan de mes rencontres récentes dans le nouveau monde m’ont absorbé. La vérité est que j’ai le plus grand mal à retourner dans le champ de mines confus créé par le lâchage des dirigeants communistes, qui nous ont quittés pour passer sous la direction socialiste dans la moitié des villes de plus de 20 000 habitants. Décalé, certes, mais conscient, j’ai siégé dès lundi soir au secrétariat permanent du Parti de Gauche. Nous avons eu une longue et salutaire discussion stratégique de plus de quatre heures. Je m’inspire de ses conclusions pour proposer mon coup d’œil.
Comme il n’y a pas moyen d’y échapper, je parle aussi de l’affaire Dieudonné, de Valls et du CRIF, le trio infernal. Entre un antisémite assumé, un politicien sans scrupule, une arrogante poignée communautariste, il est vrai qu’une conscience républicaine honnête ne trouve qu’un chemin étroit où il n’est pas facile d’éviter les faux pas. Arrive là-dessus une diversion, certes plus gaie, mais tellement consternante, sur la vie privée du Président. Ce sera le sujet que je n’aborderai pas. Bref, en retrouvant le débat politique en France je n’ai pas encore réussi à atteindre son altitude. Je continue donc à m’impliquer dans le monde qui m’entoure. Je veux achever mon compte-rendu de séjour politique en Équateur, revenir sur la violence en politique et faire le lien avec la visite au siège du Parti de Gauche de Hamma Hammami, le porte-parole du Front Populaire tunisien. C’était mon sujet de méditation. Le surlendemain, jour sublime, l’Assemblée constituante tunisienne a adopté la stricte égalité des droits des femmes et la parité obligatoire dans toutes les élections ! Ainsi est née une Tunisie, pays le plus avancé du monde arabe, du bassin de la méditerranée, et d’une bonne partie de l’Europe continentale dont la France. A vous tous, chers tunisiens l’expression de notre admiration, notre respect et notre gratitude. Au cœur des pires difficultés et dangers, en dépit des meurtres et des menaces, vous avez montré qu’il reste toujours un passage pour le courage et ses lumières. Tunis fonctionne comme un appel. La révolution citoyenne ne meurt que si l’on renonce à elle. Merci Tunis ! Merci très chers député(e)s insoumis(es).
Comme tout ça est bien long, je rappelle qu’on peut faite son menu de lecture avec mes chapitres en utilisant le pavé à la droite de l’écran et ne lire que par chapitre, quand on veut, ce qu’on veut, quand on peut.