03juil 13

C’est plus crédible en roman qu’en vrai !

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François Hollande avait déjà divisé la gauche politique, puis les syndicats. Il divise à présent son gouvernement. Et du même coup son parti, comme il va le voir bientôt. Il s’en mordra les doigts. Il croyait faire un exemple sans frais. Mais Madame Batho n’est pas la faible femme qu’il croit. Son expulsion correspond à un moment politique qui lui donne un sens très large. Les socialistes et les Verts savent dorénavant qu’ils n’ont d’autre espace que celui de la soumission aveugle et silencieuse au dogme de l’austérité. Ils savent que toutes leurs convictions y seront sacrifiées. Seul Hollande et sa cour de technocrates solfériniens peuvent croire que les préoccupations de carrière sont les seules motivations du grand nombre des socialistes et des écologistes. Cela ne passera pas. Aux abois, François Hollande montre un visage autoritaire, machiste et violent. Sa décision va révulser. Puisse-t-elle accélérer l’indispensable recomposition politique sur des bases saines et honnêtes dont le peuple a besoin.

Dans ce post je traite de la déchéance paranoïaque des Etats-Unis d’Amérique dans ce grotesque espionnage généralisé. Il s’inscrit dans un paysage de violences et d’abus qui change la nature de la société dans laquelle elle prend place. Tout cela justifie selon moi une objection de conscience comme préalable à toute discussion sur le Grand Marché Transatlantique. Puis après avoir argumenté mon point de vue, j’en viens au dernier sommet européen et je dis de quelle honte s’est encore couvert François Hollande et quels engagements terribles il y a pris sans qu’aucun des cire-pompes médiatiques ne se donne la peine de faire mieux que de répéter ce que ses communicants leur ont dit ! 

Aujourd’hui me voici au parlement européen. Dans les couloirs et les allées du palais on subit le portrait ridicule de Farinas, torse nu, bénéficiaire du dernier prix Sakharov de « la liberté » qui devrait être célébré au cours d’une de ces gluantes cérémonies de patronage dont le parlement européen a le mièvre secret. Un cubain évidemment. Ici on mange dans la main de la propagande nord-américaine. Le côté glauque de ce prix dans le moment que nous vivons saute aux yeux. Ce serait donc Cuba le problème de la liberté dans le monde ? Tel est le message du parlement européen ! Cela au moment où nous apprenons que les Etats-Unis espionnent nos états et qu’ils surveillent plusieurs millions de personnes dans notre pays et en Europe ! Pourtant ils peuvent faire dormir tranquilles leurs chiens de soupe sur leur carpette européenne. Et espionner tout le monde sans soucis. D’ailleurs la presse écrite vous le dit bien : « bof, bof, bof, on le savait depuis longtemps ». A quoi bon, n’est-ce pas ?

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28juin 13

Des chômeurs français et des manifestants brésiliens

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Quand vous découvrirez cette note, je serai en route vers Perpignan et ensuite vers Lézan, dans le Gard, où je vais conclure des fêtes populaires qu’organisent mes amis communistes. Puis je remonte à Paris et je vais en session à Strasbourg. De là je reviens pour accompagner Jérôme Kerviel aux prud’hommes, jeudi matin. Jeudi soir une émission importante pour moi à découvrir dans mon agenda. Vendredi, j’embarque pour aller conclure l’université d’été du Parti de la gauche européenne (PGE) à Porto au Portugal. On voit que la pause n’est pas pour tout de suite.

Pendant que je vais et viens mon pauvre pays continue sa descente dans le néant. Les égouts des affaires débordent, empuantissant l’atmosphère, qu’il est interdit de vouloir purifier sous peine de pilori médiatique, comme il est interdit de vouloir y passer un coup de balai. Pour le médias dédiabolisateurs et lepenisés, seule madame Le Pen a le droit de le faire ! Ses complices dans les salles de rédaction, les Barbier et autres seïdes, s’en claquent de joie les genoux. Ladite madame Le Pen annonce qu’elle va supprimer le droit du sol en France pour l’acquisition de la nationalité française. Une disposition en vigueur depuis François 1er. C’est dire qu’on deviendrait français « par le sang » comme des allemands pour le bonheur des communautaristes ethnicistes. Deux siècles d’identité républicaine effacés. Cela fait moins de buzz que ma préférence pour la classe affaire. Mais, sans désemparer, « Le Monde » publie son énième publi-reportage avec photos souriantes de la chef et de son sergent Garcia, le renégat chevènementiste Philippot. Les deux dédiabolisés annoncent des conquêtes municipales. Je note que le fait qu’elle ait osé traiter France Inter de « radio bolcho » à beaucoup ému la caste et fait du rebond ! Pensez, traiter de « bolchos » les passe-plats des fachos !

© Fabio Rodriguez Pozzebom / ABr
© Fabio Rodriguez Pozzebom / ABr

Mais que mon avocate, maître Raquel Garrido, soit inculpée dans le cadre de son action pour ma défense n’émeut ni la buzzosphère ni les médiacrates. Heureusement, la mouvance des organisations de défense des libertés et leurs militants est là. Une pétition circule qui réunit un arc de force incroyable en faveur de Raquel Garrido. Je vous appelle à le rejoindre.

Dans ce post je ne traite que de deux sujets, plus ou moins  décollés de l’actualité immédiate. L’un me fait résumer ce que je veux dire pour vous mettre en garde sur la nouvelle fable à propos des « emplois non pourvus » qui sert de prétexte à de nouvelles coupes dans les droits des salariés. L’autre est destiné à tous ceux qui s’intéressent aux questions de stratégie politique de gauche. Je m’arrête un instant sur la situation au Brésil où sous un gouvernement de gauche a éclaté une insurrection civique de grande ampleur.

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26juin 13

L’été finira bien par arriver

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Je vais ralentir la cadence de parution sur ce blog puisque sans doute ce sera bientôt l’été pour de vrai. Je vais pouvoir mettre de la distance avec mon quotidien acharné. Mais avant cela il ne faut pas abandonner les combats en cours. C’est pourquoi je renvoie à ce qu’écrit mon avocate Raquel Garrido sur le procès que madame Le Pen lui intente. La tentative de faire taire la défense d’un avocat ou de l’intimider par une poursuite judiciaire est un fait d’une exceptionnelle rareté et gravité. J’ai noté quels médias étaient présents à la conférence de presse organisée sur le thème. Car à peine quelques heures après le résultat de Villeneuve sur Lot et leurs meuglements solennels, les vaches sacrées paissaient déjà ailleurs.

Je prolonge aussi mon post sur l’affaire Kerviel. Pour cela je pars de la loi bancaire en cours d’examen et je m’intéresse au contexte de l’action de la Banque en cause, la Société Générale au moment où elle décide de faire de Kerviel un coupable idéal.

Avant de dételer, je vais faire encore une session à Strasbourg et encore avant cela, cette fin de semaine, je conclurai deux grandes fêtes populaire: celle du « Travailleurs Catalan » dans les Pyrénées orientales et celle de Lézan dans le Gard organisée par mes amis communistes. Là j’aurais l’occasion de développer ce que je pense du moment et de ce que nous devons faire selon moi. Puis j’irai aux journées d’été du Parti de la Gauche européenne à Porto où je dois conclure le meeting du vendredi. De là je rentrerai à Paris pour boucler une valise au long cours avant d’aller à Quito, en Equateur, où se travaille la déclaration à propos du forum de la révolution citoyenne. Après quoi j’irai au forum de San Paolo, comme l’an passé, mais en compagnie d’éminents amis vénézuéliens si tout se passe comme prévu. Je pense que je resterai un peu sur place à Quito, pour souffler et me soustraire à la hargne médiatique qui m’accable ici, où que j’aille et quoique je fasse, toujours sur « l’à côté » qui, bien sûr, « révèle » l’essentiel. Exemple récent. Sans doute l’avez-vous ignoré mais de mes cinq heures au salon du Bourget, le « Lab d’Europe 1 », un vieil ennemi traditionnel très proche de la droite extrême, a extrait quelques secondes du travail d’une caméra de « France 2 » dont j’avais accepté l’accompagnement. Les images sélectionnées sont présentées pour souligner ma préférence pour la classe affaire en avion. Elle est réelle. On s’intéresse moins à ma description de la maltraitance des passagers de la classe économique ! Elles ont fait le « buzz » comme on le dit. Mes « goûts de luxe » ont été aussitôt pointés dans le JDD. Lequel de ces clowns voyage comme moi en métro et en bus dans Paris ? Lequel de ces pitres voyage en classe éco quand il fait des voyages ? Et combien se paient leur billet d’avion eux-mêmes ? Aucun bien sûr. Le « Lab d’Europe 1 » est spécialisé dans ce genre de montage provocant à mon sujet. Une sorte de « petit journal » en plus gras, plus trivial et en moins drôle.

L’essentiel pour moi, cela aura été le résultat de l’élection partielle de Villeneuve. Je crois que, comme la plupart d’entre vous, je comprends parfaitement bien ce qui s’est passé là-bas une fois de plus. Je vois, comme beaucoup d’entre vous, comment le contexte et le mélange qui conduisent à ce deuxième tour est dorénavant très fermement installé. Certes c’est l’UMP qui a gagné le siège. Mais c’est le Front National qui a la victoire politique. En tous cas cela ne doit pas nous conduire à sous-estimer nos propres responsabilités. Je vais y venir. Mais avant cela, encore une fois je dis que le pilonnage médiatique qui accompagne la montée en puissance incontestable du Front national joue un rôle décisif dans ce processus.

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20juin 13

Aux prud'hommes le 4 juillet, une injustice qui nous coûte 1,7 milliards d'euros !

Kerviel est innocent !

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Je n’ai aucune raison personnelle d’agir comme je suis en train de le faire. Je m’attends même à soulever de l’incompréhension et peut-être des reproches venant de mon camp. En rédigeant ce post je m’associe en effet à la défense de Jérôme Kerviel, un ancien trader de la Société Générale. Cet homme a été accusé par la banque d’avoir trompé sa vigilance et de lui avoir occasionné des pertes monstrueuses. Il a été condamné à une peine de prison et à payer une somme qu’il ne pourra jamais réunir : 4,9 milliards d’euros. Dans quelques jours, le 4 juillet prochain, Jérôme Kerviel passe aux Prud'hommes. C’est le dernier recours dont il dispose pour contester qu’il ait commis la « faute lourde » dont l’accuse la banque. Car cette incrimination, en plus de toutes les autres peines, le condamne à la mort sociale, sans aucune ressource et sans aucun accès aux droits sociaux les plus élémentaires. Je crois que Jérôme Kerviel est innocent. Ceux qui l’ont fait condamner sont donc coupables. Rude bataille en perspective. J’y prends ma place comme soldat du rang. Juste par conviction à propos de l’idée que je me fais de ce qu’est un comportement civique responsable.

Pour le militant politique que je suis, défendre un trader dans un conflit avec sa banque est aussi décalé que l’était la défense d’un capitaine monarchiste au début du siècle précédent contre l’institution militaire unanime. Le militarisme était alors notre ennemi car nous ne voulions pas de la guerre qu’il préparait. Dreyfus en était un rouage conscient et satisfait. Mais il était innocent. Les banques sont nos ennemis aujourd’hui car nous ne voulons pas du désastre qu’elles organisent. Kerviel en était un rouage actif, content de lui et du système. Mais Kerviel est innocent.

Tout part de là : selon moi, Jérôme Kerviel est innocent. Et s’il l’est, sa condamnation est insupportable pour une conscience libre. Si je ne la supporte pas je dois la combattre. Pourquoi cette cause plutôt qu’une autre ? Parce que Kerviel n’est pas confronté à ses actes mais à un système. Il est seul en face d’une organisation toute puissante qui combine les moyens d’une banque et ceux de l’Etat. Pour entrer dans cette défense je dois dire comment je comprends les faits. Je dois montrer les ressorts qui ont permis cette injustice. Je dois exposer ce que je crois être les causes de cette affaire. Ce chemin, que je croyais nouveau, m’a ramené au pied de la même muraille où viennent battre les manifestations auxquelles je participe, les pétitions que je signe, les discours que je prononce. Voici devant nous les murs brillants des hauts étages de la finance et des institutions monarchiques de notre pays. Voici les arrogants, tout puissants qui s’amusent de la crédulité de ceux qui respectent leur autorité et disposent de la vie des autres comme s’ils n’existaient pas vraiment.

5098858223_26e9717457Je défends Jérôme Kerviel parce que je le crois innocent. Je suis conscient qu’en le faisant, j’augmente le nombre des ficelles stipendiées qui se tirent déjà contre moi. Je suis conscient du fait que la preuve de l’innocence de Kerviel implique la culpabilité de ceux qui l’ont fait condamner. Je sais que cela revient à demander des comptes. Des comptes évalués de façon indépendante. Les pertes reprochées à Jérôme Kerviel existent-elles vraiment ? Pourquoi le juge a-t-il refusé systématiquement toute expertise indépendante de ces pertes ? Pourquoi a–t-il choisi de croire sur parole la banque ? Pourquoi la ministre Christine Lagarde a-t-elle fait verser à la banque un milliard 700 millions de dédommagement, alors que la condamnation de Jérôme Kerviel, qui était la condition de ce versement, n’était pas définitive ? Pourquoi ce dédommagement a–t-il été versé alors que le défaut de surveillance de la banque sur son employé est attestée par l’organisme professionnel bancaire qui en est chargé, ce qui interdisait tout dédommagement de la part de l’Etat ?

Nous connaissons bien les mécanismes de notre temps qui permettent à la finance de briser des millions de personnes d’un seul coup. D’un seul coup de bourse, d’un seul clic, d’un seul joueur hors de toute réalité, noyé dans son adrénaline, comme l’était Jérôme Kerviel du temps où il était un petit prodige de la finance spéculative. Ici, nous voyons la même immense énergie ramenée sur une scène plus étroite. On y voit comme sous une loupe une gigantesque machine broyer un seul individu. De la réussite de ce broyage dépendait la réussite d’une opération incroyable : le sauvetage d’une banque dont la défaillance aurait pu effondrer le système bancaire mondial.

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16juin 13

Ayrault et Hollande, les nouveaux Américains

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Fanfares ! Fanfares ! Le mandat de la Commission européenne pour négocier avec les Etats-Unis la formation d’un Grand Marché Transatlantique, ne verra pas le régime des biens culturels inclus dans cette négociation. C’est une bonne nouvelle. Elle prouve que l’on peut bloquer les plus grandes machineries du moment où l’on a une volonté politique claire et affirmée haut et fort comme l’a fait Aurélie Filippetti. Le silence d’Ayrault et son absence de la scène a sans doute aidé à rendre crédible la détermination de la ministre de la Culture. Ceci étant posé, voyons la situation réelle : la France a accepté l’ouverture de la négociation et donc le principe même du Grand Marché Transatlantique ! C’est consternant ! Le candidat Hollande n’en avait jamais parlé dans sa campagne. Le premier ministre ne l’a jamais évoqué dans un de ses discours et notamment pas à l’occasion de celui qu’il a prononcé pour son investiture devant l’Assemblée. L’Assemblée Nationale elle-même n’en a jamais débattu. Cela ne dérange personne parmi les psalmistes de la démocratie et des droits de l’homme. C’est pourtant une bifurcation majeure du cours de l’histoire entre les deux rives de l’Atlantique. C’est l’annonce d’une révision de fond en comble de tout le système des normes commerciales, sociales et écologiques de nos pays. C’est la fin de l’espérance de pouvoir modifier le contenu libéral de la construction de l’Union européenne puisque le deuxième tour de verrou est donné avec les règles du Grand Marché Transatlantique. Tout cela est tellement consternant qu’on comprend mieux pourquoi la sonnerie des trompettes de victoire est si forte ! Elle constitue le stade suprême de l’enfumage ! Cherchez dans la presse la moindre référence au fait que cette négociation est ouverte sans que jamais le moindre mandat à ce sujet n’ai été débattu dans une assemblée française ! Voilà bien une démonstration de ce que dénonce Edwy Plenel : l’habitude de la servitude devient une culture active ! Le système médiatique, par paresse, par acceptation aveuglée de l’idéologie dominante, ne se contente pas de taire : il masque ! Il est vrai que les solfériniens ont joué fin pour tromper tout le monde. Ils savent qu’une partie des députés socialistes n’auraient jamais voté pour que ces négociations existent. Et ils savaient que les députés EELV non plus ne l’auraient pas fait. Donc ils ont tout simplement réservé le débat à la seule question de l’exception culturelle. La droite et les médias ont fait l’autre moitié du travail : enfumer et acclamer. Comprenons-nous bien, Aurélie Filippetti a fait son travail. Elle l’a fait dans le cadre créé par la capitulation décidée par Ayrault et Hollande. Ces deux-là sont responsables de cette première absurdité : la France dos au mur pour défendre son droit à avoir une production culturelle indépendante. Ça commence mal !

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