16août 15
Coup d’oeil de retour
Ces lignes signaleront mon retour de congé. J’ai pris quatre semaines. Un peu plus que conquis par le Front Populaire mais une semaine de moins que donnée par François Mitterrand et le programme commun… Vendredi de la fin du mois, je refais mon bagage pour participer au « remue-méninge » du Parti de Gauche à Toulouse. Je publie le lien vers le programme et la page pour s’inscrire. Car les inscriptions continuent. Le moment est propice à discuter mais aussi à apprendre! Si cela vous intéresse, comme chaque année, même si vous n’êtes pas membre du PG vous pouvez y associer. Précision : évidemment, le comité d’organisation fera le tri s’il y a trop d’afflux. Et sinon vous pouvez aider quand même des moins argentés à participer : en vous inscrivant, vous précisez avec votre nom : « bourse d’étude ».
Bon d’accord, en quatre semaines, j’ai trop bougé entre deux pays et trois départements. Mais j’ai bien profité. Humm. Je sais bien que, malheureusement, ce n’est plus le cas de tout le monde. Pauvreté et appauvrissement gagnent de tous côtés et c’est presque un privilège d’avoir pu prendre l’air. Certes, le soleil et le silence n’ont pas éteint les deuils de l’année passée. Ni toutes les marques de l’incroyable charge de travail partagée avec mon équipe et mes camarades pendant cette saison écoulée. Mais tout cautérise mieux si on décide de prendre de bon cœur ce qui est donné par la beauté de la nature, les douceurs de l’amitié et celles des sentiments suaves.
Je suis invité à faire le discours de clôture du remue-méninge du Parti de gauche cet été de nouveau. J’aurai donc l’opportunité de mettre en ordre un tableau général de situation. Je m’exprimerai avant cela dans « Sud-Ouest » en fin de semaine et dans « les Inrocks » la semaine suivante. Enfin, je vous retrouve tous dans l’émission « C politique » de Caroline Roux, le 6 septembre, à 18 heures sur France 5. Ceux qui organiseront des écoutes collectives, publiques ou privées, comme c’est souvent le cas, me diront vos commentaires. Je ne manquerai donc pas d’occasions pour dire ma part de vérité.
Ce post peut donc aller sous le clavier sans obligation de synthèse générale. Je n’y fais pas ma « rentrée » mais mon retour de vacances. J’y jette un œil sur le tableau mondial qui se met en place, je dis un mot de la Grèce et la diffusion du « poison allemand » en Europe désormais dénoncée de tous côtés, et dans tous les pays. Mais il le faut bien aussi, je dis un mot de l’évènement « Tel Aviv plage » pour prendre ma part des combats qu’ont menés mes amis. Mais j’ai voulu aussi développer mon raisonnement à propos du soutien qu’il faut apporter aux Chrétiens d’orient dont j’ai affirmé le principe sur ma page Facebook. Enfin, je m’en voudrais de ne pas dire dès ici que j’ai suivi avec révolte totale l’agression du gouvernement Turc contre les positions kurdes de résistance et de combat contre les fascistes de Daech. La manœuvre pour éliminer nos amis du HDP du parlement turc est aussi si grossière ! Certes, c’était en plein mois d’août, mais j’ai été heureux de me joindre à la poignée d’énergiques qui se sont rassemblés place de la République pour exprimer leur solidarité ! On en parlera au « Remue-Méninges » dans une séance spéciale consacrée au thème. Mes chers lecteurs, ne le perdez jamais de vue : la géopolitique commande la politique. L’état du monde conditionne la vie au village. Elle va bientôt devenir très rock and roll
21juil 15
A l’heure des tourterelles
Le temps du repos est arrivé. Je suis à pied d’œuvre depuis déjà quatre jours. Je reviens au clavier pour saluer mes lecteurs réguliers et prendre congé d’eux, en quelque sorte. Le délai de silence dépendra des circonstances et de mon humeur, cela va de soi. D’ici là, je profite un peu du travail accompli après une fin de saison sur les chapeaux de roue entre les événements grecs, le congrès du PG, la dernière session à Strasbourg. Tant de choses en si peu de temps ! Je suis fier de l’équipe à laquelle je participe qui a su être présente sur tous les fronts sans relâche ni pause. De tout cela reste l’impression d’un moment totalement nouveau, né sous nos yeux. Dans les évènements mais aussi pour les militants du Parti de Gauche. Voyons le moment. Nous verrons ensuite ce congrès.
15juil 15
J’ai déjà dit ici pourquoi je voterais contre si j’étais député national. Je veux récapituler mes arguments au moment où tant de faits sont venus confirmer mes raisonnements et ceux de mes camarades du Parti de Gauche. Je prends la question par son bout le plus simple, « hors de toute idéologie ».
1) Il ne faut pas signer l’accord car il ne règle rien et aggrave tout. Il va amplifier la récession et accélérer le pillage du pays. Dorénavant, cette thèse est confirmée par le FMI lui-même. Cet organisme dit que la dette est devenue « insoutenable » et qu’elle va produire un effondrement de l’économie du pays. Le raisonnement est le même. Naturellement, je ne suis pas dupe du fait que si le FMI écrit cela après avoir dit et fait le contraire dans la réunion de l’Eurogroupe, c’est essentiellement pour peser sur les votes des pays récalcitrants. Dans cette partie, les coups tordus et le billard à deux bandes sont rois. Cependant il faut constater que la proposition du FMI est exactement ou peu s’en faut ce que nous n’avons cessé de dire et d’expliquer : la dette est devenue impayable, il faut en effacer une bonne partie, il faut un délai de grâce pour relancer l’activité. Dès lors, si cet accord ne règle rien, pourquoi l’adopter ? Pourquoi alors qu’il coûte si cher aux Grecs, qu’il valide les méthodes si violentes pour l’obtenir et qu’il implique une telle soumission à la domination de l’Allemagne ?
13juil 15
Grèce : un accord contraint qu’il ne faut pas soutenir
« Un revolver sur la tempe », selon ses propres termes : Tsipras a signé un « compromis ». Aussitôt, les trompettes des louanges relaient la traditionnelle propagande gouvernementale pour célébrer le rôle de facilitateur de Hollande, la force du « couple franco-allemand » et réciter les refrains, les mantras et les calembredaines habituelles des eurolâtres. La vérité toute crue est, une fois de plus, à des lustres des pseudos analyses de commentateurs qui ne comprennent pas ce qu’ils voient, parlent de textes qu’ils n’ont pas lu et font réagir des « responsables politiques » sans autres informations que celles données par ces plus que douteux intermédiaires.
Sur tous les écrans la même image : madame Merkel face à Alexis Tsipras flanquée de Donald Tusk et de François Hollande. Un spectacle inacceptable. Pas seulement pour un Français à qui il est pénible de se voir de ce côté de la table et de surcroît assis en bout de banc ! Mais surtout pour un Européen. Car cette réunion devenue, faute de critique des commentateurs, une « instance », n’a aucune légitimité. Il y a un Conseil des gouvernements, il y a un Eurogroupe. Il n’y a pas de tandem faisant office d’audit ! La proposition issue de cette réunion n’a donc aucune légitimité. D’ailleurs, les Italiens (troisième économie du continent) ont lourdement protesté. Et le gouvernement finlandais où règne la coalition de la droite et de l’extrême droite a déjà déclaré que cet accord n’était pas le sien ! Voilà qui devrait au moins faire réfléchir les eurolâtres français. Quelle genre d’Europe est-ce là ?
11juil 15
Avec Tsipras, soutien à la Grèce
Dans les heures qui passent se joue une partie en Europe dont la signification est avant toute chose géopolitique. Pour être plus clair, disons que la mise en place de la hiérarchie des puissances et des capitalismes en Europe prend la forme d’une compétition entre les deux points de vue que les sociétés française et allemande commandent à leurs gouvernements. Si la politique de l’euro fort et des gros dividendes plutôt que des salaires et des investissements commande en tout et pour tout dans l’Allemagne de la CDU-CSU, il en va tout autrement en France et dans l’Europe du sud. L’Espagne, l’Italie, la Grèce et la France sont écrasées sous une dette d’État qui épuise toute possibilité de reprise et de relance de l’activité domestique et européenne, sur laquelle s’appuie l’essentiel des grands groupes et la totalité des entreprises moyennes et petites de ces pays.
Dans ce tableau, l’arrogance du gouvernement allemand est dorénavant perçue par tout le monde. Il reste à en comprendre la signification pour ne pas en rester aux clichés habituels sur la prétendue rigueur du modèle allemand, cette imposture ! Une partie des bisounours qui flétrissaient ma prétendue germanophobie, dans le style de Cécile Duflot et de quelques autres, doivent peut-être s’apercevoir de l’ampleur de leur manque de discernement et de leur inculture politique et économique. Je prolonge ma parenthèse sur ce point en disant combien je trouve choquant que l’on soupçonne les critiques de l’Allemagne d’alimenter de « mauvaises braises » bla-bla-bla. Cette accusation contient une thèse infâme. Non pas seulement contre moi, comme le croient ceux qui s’en réjouissaient. Mais c’est surtout un contresens historique majeur.