26mai 15

Si, Podemos !

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Le résultat des élections municipales et régionales en Espagne soulève beaucoup d’espoir. Pendant que la vague brune continue de monter dans l’Europe de l’est et en France, au sud, la tendance citoyenne continue ses progrès. Dans ce post, je consacre donc du temps à évoquer cette élection, les leçons que j’en tire pour nous. Mais je viens aussi sur la question grecque qui entre dans une phase décisive dans les semaines qui viennent. L’impact d’une banqueroute grecque ne se limitera pas aux échanges de ce pays. Croire le contraire est un amateurisme total. Wolfgang Schäuble n’est pas un amateur. Quel est le plan allemand dans cette façon de pousser la Grèce dehors et de mettre en danger l’euro ? Que veut Hollande, qui donne à Sapin des consignes si suivistes à l’égard de Merkel et de la ligne dure ? L’Europe n’est plus un continent stable et tranquille.

Ensuite, je dis un mot de la mauvaise bile que me donnent les décisions de justice de cette semaine passée. Et je redonne un de mes textes que Marianne a publié dans son numéro en hommage à Bernard Maris, l’économiste assassiné avec la rédaction de « Charlie ». Un hommage à l’occasion de l’essai qu’il s’apprêtait à publier sous le titre « Et maintenant, si on aimait la France ». Mon texte dit pourquoi et comment je l’aime.

Ma réponse à Cécile Duflot et peut-être à quelques autres paraît dans L’Humanité de mercredi 27 mai. Achetez le numéro. Vous découvrirez peut-être le journal. C’est le seul quotidien où se mènent des débats de gauche, et où tous les points de vue de gauche peuvent accéder. Vous aiderez notre quotidien à vivre de ses lecteurs. Et aussi, vous pourrez faire connaître mon texte s’il vous convient.

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23mai 15

Un article de Oskar Lafontaine

La suprématie allemande en Europe

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Jean-Luc Mélenchon, le fondateur du Parti de Gauche, a écrit un pamphlet intitulé « Le hareng de Bismarck ». Il est dirigé contre la suprématie allemande en Europe et la reprise par le Président français François Hollande et Manuel Valls, le chef du gouvernement, de la politique de « l'Agenda 2010 » de Gerhard Schröder. Comme cette « politique réformatrice » de Schröder n'était pas un produit de la social-démocratie mais consistait en la reprise du programme du patronat allemand par un Chancelier social-démocrate, la polémique que lance Mélenchon vise dans les faits à dénoncer la mise en place, en France, de ce programme du patronat allemand.

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Son exposé est convaincant. Ce programme ne marche qu'aux dépends des autres et seulement si les autres pays européens ne l'adoptent pas non plus. Cela est si simple et si logique que l'on ne peut que se demander pourquoi la Chancelière allemande, son Ministre des Finances et son partenaire de coalition ne l'ont toujours pas compris. Tous les pays européens ne peuvent pas avoir des exportations excédentaires, c'est-à-dire produire plus que ce qu'ils consomment. Ou, encore plus simple : tous les pays ne peuvent pas détenir en même temps le record des exportations.

Pour illustrer ce qui s'est passé en France, Mélenchon raconte une visite de François Hollande à Angela Merkel en mai 2014. Le Président français reçut en présent à Stralsund un petit tonneau de harengs de Bismarck. Du reste, le Spiegel avait noté l'impair : « François Hollande pourrait tout à fait comprendre ce tonneau comme une mesquinerie de la part d'Angela Merkel. Le Chancelier prussien, qui laissa son nom en 1871 à un poissonnier du coin pour ses poissons confits, était un ennemi terrible des Français ». Porté par une fièvre toute nationale le Spiegel poursuit : « Comme aux temps de Bismarck, la France lutte contre son infériorité face à son voisin de l'Est… Et comme à l'époque, c'est un Chancelier surnommé “d'airain” qui gouverne à Berlin ».

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15mai 15

La fin du collège unique

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Ce post est écrit pendant la pause du pont férié mais pas chômé. Je traite de la réforme du collège, de la combativité ouvrière en Allemagne et un peu de mon livre. Evidemment, mon sujet essentiel c’est le collège. Ce n’est pas seulement la fin des haricots comme on dit dans le commun. C’est le début d’une nouvelle époque de l’éducation en France. Le marché du savoir est en cours d’organisation sur le projet de mort lente de l’école qui a fait la France moderne. Même pour l’école, le PS n’est plus le parti du peuple. Juste celui de la caste consumériste d’éducation des classes moyennes supérieures. Qui sont pourtant largement déjà partie ailleurs.

Le débat, cependant, manifeste une persistance visible de l’esprit de classe que se disputent le PS et l’UMP. Madame la misère à l’école, celles des jeunes eux-mêmes, est la grande absente des profondes pensées des importants qui se chamaillent sur le latin et l’allemand. Pffff. Le « collège unique » dont je n’appréciais pas la rigidité se fait dans la pire dilution inégalitaire qu’on pouvait imaginer. Chaque établissement disposera de 20 % des horaires à sa guise. Autant d’établissements, autant de parcours. Les jeunes ne sont plus égaux devant l’accès au savoir. Le 19 mai, je souhaite bon succès à la grève des enseignants.

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06mai 15

Le 8 mai, fête de l’Humanité universelle

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Beuark ! A la veille de la célébration de la capitulation sans conditions du régime raciste nazi, il faut subir l’ignominie de Robert Ménard triant les enfants des écoles par religion. Et tout ça à Béziers, une terre marquée par l’histoire des luttes pour la liberté ! Le même jour à l’Assemblée, le naufrage moral du PS solférinien continue avec l’adoption de la loi « tous suspects, tous écoutés ». Un salut a tous ceux qui ont voté contre. Mais surtout à ceux de gauche, à ceux des socialistes et ceux des écolos qui l’ont fait, abandonnés par tant des leurs dont on n’aurait jamais pensé qu’ils soient capables de tant de reniements. Il ne leur restait que le prétexte d’être meilleurs que l’UMP pour la défense et la promotion des libertés individuelles. Même ça c’est fini.

Après tant de raisons de se démoraliser, je veux marquer aujourd’hui d’une pierre blanche un évènement certes secondaire par rapport au royal baby et aux démêlés de la dynastie Le Pen. Il s’agit de l’évolution de l’alliance politique de 40 % de l’humanité regroupée dans ce que l’on appelle les BRICS. Un sujet trop dérisoire pour retenir l’attention de la caste médiatico-politique et des divers services de farces et attrapes. Je m’amuse de voir les professeurs ragnagna (« le monde change, il faut changer ») ne s’intéresser à rien de ce qui change pour de bon et en rester aux commentaires de ce qui est là depuis toujours : les rois, les racistes et la famille Le Pen. En fait je suis injuste. Il est vrai que les BRICS font tous leurs coups pendant les vacances des chefferies : juillet pour décider leur accord, Pâques pour approfondir le processus. Le mauvais goût total. Pareil pour Merkel qui est démasquée comme espionne en pleines vacances de Pâques, si bien qu’il n’y a pas eu un mot sur la télé du service public. Heureusement qu’en Allemagne ils ne s’en laissent pas compter et que cet espionnage déclenche une tempête politique.

Ici, je commence par évoquer la date du 8 mai 1945 et l’anniversaire de la victoire sur les nazis. Et de l’offense que nos dirigeants sans mémoire historique et totalement inféodés aux caprices des USA infligent à la Russie. Hollande baise toutes les babouches à l’enterrement du roi d’Arabie saoudite. Mais il est absent de Moscou le jour du souvenir pour les 20 millions de Russes morts dans les combats contre l’extrême droite au pouvoir ! Le 8 Mai est la victoire de l’Humanité universelle contre ceux qui prétendaient la trier par religions ou ethnie et donner aux uns le droit de massacrer les autres.

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30avr 15

La semaine prochaine sort mon livre « Le Hareng de Bismarck » sous-titre : le poison allemand. Il s’agit d’un pamphlet contre la légende du prétendu « modèle allemand » dont toute une cohorte de déclinistes et de grands esprits libéraux nous rebattent les oreilles. Le modèle, en fait, ne marche pas et la situation allemande est non seulement effroyable aujourd’hui pour douze millions de pauvres et des millions de travailleurs, mais assez noire dans un futur assez immédiat. Je vais plus loin que la seule dénonciation de l’imposture sociale et humaine à ce sujet. Je montre la cohérence du projet que contient le « modèle » en lien avec la doctrine de l’ordolibéralisme. Cette version aboutie d’un libéralisme en acier chromé sépare l’économie, vécue comme un ensemble de lois naturelles, et le politique, domaine de la frivolité et des passions changeantes. Je montre que l’hégémonie allemande vise à imposer de gré ou de force ce système partout en Europe à son seul profit. C’est-à-dire au profit du capitalisme financier embusqué derrière la petite couche de retraités par capitalisation qui est le cœur de l’électorat CDU CSU. 

Cette mise en cohérence, je la prolonge en montrant comment tout a commencé avec ce qui s’apparente à une annexion : l’absorption de l’Allemagne de l’est suivant une méthode qui a dévasté tout le modèle du capitalisme rhénan. Et je montre aussi comment cela s’articule avec une « politique du choc » à l’est de l’Europe, les fourgons de l’OTAN et les faveurs aux églises chrétiennes. Un bon concours de circonstances créé un environnement pour que le thème entre en débat. Les propos haineux de Schaüble contre la France, la révélation de l’espionnage fait sous le contrôle de Merkel pour le compte des services allemands et des USA, les brutalités répétées contre la Grèce ont fini par faire dresser les oreilles. BHL a publié une vibrante défense de madame Merkel, mais L’Humanité a sorti un super dossier sous la houlette d’un des meilleurs spécialistes de la question, Bruno Odent, à qui j’ai beaucoup emprunté. « Le Point » du 30 avril consacre cinq pages au thème de mon livre, le Monde Diplo du mois de mai fait cinq pages sur le thème (je m’empresse de souligner que ce n’est pas sur mon livre et que c’est sans concertation, cela va de soi). Et je crois que cela ne s’arrêtera pas là.

C’est un sujet qui conduira à s’interroger sous un angle nouveau sur ce qu’est devenu le projet européen, la place des nations dans l’émergence du nouveau capitalisme et, pour finir, sur le sens que nous voulons donner à notre civilisation.

Dans ce post, je raconte une journée de pagaille ordinaire dans l’hémicycle du Parlement européen et les étranges choses qui s’y votent et se révèlent à cette occasion. Un mot sur le magot des Le Pen et un autre sur les préparatifs de guerre du gouvernement Ukrainien. Et des lignes sur le désastre du nouveau record historique du chômage en France !     

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