Action politique
06nov 08
Tout le monde est d’accord. L’élection d’Obama est un bienfait pour le monde. D’abord parce que la bande de dingues de l’équipe Bush va partir. Ensuite parce que l’élection d’un représentant des parias de l’Amérique est à sa façon l’équivalent d’une révolution compte tenu de l’état d’arriération de la société américaine en général après l’esclavage, puis l’apartheid et encore à présent un racisme courant dont la permanence du Klan et de ses meurtres est une monstrueuse expression extrême. Pour un républicain l’idée qu’un homme ait été jugé sur sa valeur plutôt que sur sa couleur de peau est un pur bonheur. Après quoi ne commettons pas l’erreur de vider de sons sens politique l’élection. Les Américains n’ont pas voté pour un noir plutôt que pour un blanc. Ils ont voté contre les néo conservateurs et pour les démocrates. N’oublions pas que les américains sont aussi des êtres sociaux et politiques qui pataugent dans une crise terrifiante. Méfions nous donc de cette façon de parler de l’élection d’Obama qui est la négation du sens de sa victoire et qui est même son contraire lorsqu’elle la ramène à la seule question de la couleur de peau du candidat. Et n’oublions pas que ce n’est pas l’oncle Tom que l’on vient d’élire mais l'oncle Sam, le président de la première puissance mondiale qui se bat pour défendre sa suprématie.
Dans cette note je parle aussi de la retraite à soixante dix ans et même du pitoyable Congrès socialiste.
04nov 08
Parfois un rien vous fait basculer de la routine à l’exaspération. Là c’est parce que je découvre que je suis annoncé ce mardi soir à Béthune pour un meeting de la motion Hamon quoique j’ai dit à plusieurs reprises que je ne pouvais pas y être présent. J’aime bien le Pas de Calais, mais quand même ! J’en reviens. J’étais en effet déjà ce lundi soir à Arques pour la réunion de présentation des motions dans la huitième circonscription. Si le coup de Béthune m’énerve c’est que je déteste qu’on se serve de mon nom pour remplir la salle, premier mensonge, avant d’annoncer que je suis retenu en dernière minute, deuxième mensonge. Cette mauvaise manière venant de ma propre motion me fait mâcher des cendres. Elle est à l’image d’un congrès socialiste parmi les plus désolants auxquels j’ai participé. Un objet glissant, sans bords ni poignées, qui ressemble chaque jour davantage à un pur jeu de rôle. A l’extérieur du bocal, mes amis qui ne sont plus membres du PS sont goguenards, dans le meilleur des cas. Sinon ils baillent quand je leur parle des enjeux de cette bataille. Je n’ai pas le moral ? C’est vrai, parce que les pronostiqueurs prévoient un classement d’arrivée où les blancs bonnets, les bonnets blancs et le contraire se livrent une compétition serrée en tête tandis que la motion de gauche fait, une fois de plus, de la figuration. Et cela rapproche de moi une mise au pied du mur politique qui m’accable. Bon. Juste avant la réunion des motions j’ai été reçu par une délégation des ouvriers de la cristallerie d’Arc et de ceux de la cartonnerie Cascade. Ils sont à bout, avec des lettres de licenciements pour horizon. Après qu’on a fait un tour de leur problème, il y a eu une séquence humour. Noir. Car ils m’ont recommandé de «mettre de l’ordre au PS». En effet des élus locaux leur avaient téléphoné avant pour les dissuader de me rencontrer. Socialistes bien sûr. Mais de la bonne motion. Vous voyez ce que je veux dire. Non ? Décidément ce congrès est opaque. Par contre la situation des gens est claire. Ils sont dans la mouise jusqu’au cou. Lire la suite »
23oct 08
Donc, comme vous le savez, jeudi 28 août dernier, vers 11h00 Hervé Eon, militant de PRS, se rendait à vélo, à la manifestation contre la politique de Sarkozy, prévue à midi place de la mairie à Laval, à l’occasion de la venue du Président de la République dans cette ville. Il avait apporté un carton (format 21×29,7) sur lequel était inscrit "Casse toi pov'con" … en référence à la désormais célèbre formule prononcée le 23 février 2008 par Nicolas Sarkozy à l’endroit d’un visiteur du salon de l’agriculture qui refusait de lui serrer la main. Hervé est arrêté séance tenante et il est mis en examen pour délit d’offense au chef de l’Etat. Il est convoqué en qualité de prévenu, le jeudi 23 octobre 2008 à 14h00 au tribunal correctionnel de Laval, pour avoir «offensé par parole, écrit, image ou moyen de communication, en l'espèce un écriteau avec les inscriptions "casse toi pov con", le Président de la République française.» Je suis cité comme témoin de moralité par la défense. Je serai donc jeudi au procès.
Mais vendredi 24 octobre je vais à la réunion que propose PRS pour comprendre la crise financière et ses implications. Dominique Plihon, professeur d'économie financière, orateur de la soirée, est président du Conseil scientifique d'ATTAC. Seuls les super malins qui ont tout compris en écoutant Jean-Marc sylvestre peuvent s’en dispenser. En effet il n’existe aucun remède contre leur addiction. Même pas une crise générale du capitalisme. Leur cas est désespéré. Mais à présent je dois parler du cas «Eon et son carton» et de son crime si spécial. Lire la suite »
21oct 08
Les jours passent si vite ! Dimanche j’étais à la manifestation pour la défense de l’école, à Paris. Hier le Sénat a supprimé la disposition de la loi Boutin qui prévoyait la réduction du quota de logements sociaux obligatoires dans les communes. On ne peut pas dire que tout cela ait mobilisé l’intérêt. En ce moment l’affaire qui mobilise l’espace médiatique, l’écran de fumée de service, c’est l’affaire DSK. Je n’arrive pas à éprouver le moindre intérêt pour cette histoire, alors même que j’y suis poussé de tous côtés comme tout le monde. Pour moi s’il y a un problème c’est celui des voyeurs et des pervers qui ont affiché leur pseudo émotion, battu de toutes leurs forces la grosse caisse tout autour et soufflé avec jubilation dans les trompettes de la renommée. J’avais eu la même nausée quand le chef du bureau de la propagande sur la pure vérité vraie à Bruxelles pour le journal "Libération", avait, avant même le départ de DSK, commencé les mises en causes personnelles sur un registre hyper graveleux. Juste un peu de paranoïa me permet de penser que ce rebondissement doit mettre en scène, tapis dans les lattes du sommier, bien des cafards se touchant les antennes. Ca me rend DSK sympathique alors même que je ne crois pas que ce soit la place d’un socialiste d’être à la tête du FMI. N’empêche. Je décide de sacrifier moi aussi à la mode. Je m’intéresse à une enquête sur la vie privée d’un homme politique. Celle d’Olivier Besancenot. C’est moins aguichant mais c’est sérieux. Très sérieux. Lire la suite »
16oct 08
Je me trouvais hier soir au Havre pour une conférence sur la laïcité et le choc des civilisations. J’ai pris le train, mon moyen de transport préféré. J’atteste qu’il est pitoyable de voir dans quelles conditions sont transportés les usagers de la ligne Paris-Le Havre, et notamment jusqu’à Rouen où tout le monde est entassé. Sans démagogie, un peu, un tout petit peu, des milliards du plan Sarkozy pour les banques, affectés là, changeraient considérablement la vie des milliers de gens qui se lèvent tôt vont et viennent entre leur domicile et leur lieu de travail pour bosser dur. Pendant que je faisais ma conférence on votait au Sénat sur le plan Sarkozy pour protéger les banques. Une erreur a conduit à ce que je sois mentionné comme n’ayant «pas pris part au vote». En fait il s’agit d’une erreur technique. Deux bulletins de vote ont été déposés en mon nom… L’un en abstention l’autre en vote contre. Dans ce cas le règlement du Sénat prévoit de déclarer que le sénateur n’a pas pris part au vote. Par conséquent dès mon retour, à la reprise de la séance ordinaire de l’après midi, j’ai usé du droit de «mise au point» que prévoit le règlement. J’ai donc pu préciser que mon vote était contre le projet gouvernemental. Le compte rendu du journal officiel en rend compte. J’ai voté comme les communistes et les Verts. Avant cette mise au point il y avait la séance des questions au gouvernement. Je n’en ai retenu que le numéro provocateur et arrogant de Xavier Bertrand en faveur du travail du dimanche. Ecœurant. Cet homme restera dans l’histoire du droit du travail comme le pire ennemi des gens qui travaillent et ne peuvent se défendre. Il est frappant d’entendre leur ritournelle sur la souplesse, la modernité contre les «conservateurs» «archaïques» et ainsi de suite, débitée comme au bon temps du néo libéralisme triomphant. Pendant ce temps le système s’effondre sur la tête des gens. Lire la suite »