Action politique
13fév 08
Je vais éditer un petit livre la semaine prochaine. Edition Bruno Leprince, 80 pages, 5 euros. Pour l’avoir, il faut le commander chez votre libraire habituel. Ce petit livre reprend le texte d’une conférence que j’ai prononcé devant le Grand Orient de France, le 22 janvier dernier, pour décortiquer le contenu et la signification du discours prononcé par Nicolas Sarkozy lors de sa visite au Vatican. Peut-être n’avez-vous pas suivi cette affaire ? Le président a accepté d’être nommé Chanoine de Latran, la paroisse du Vatican à Rome. A l’occasion de sa « prise de fonction » il a prononcé un discours qui reprend le concept de « laïcité positive » défendu par le pape Benoit XVI. Le ridicule du ton de prédicateur qu’il utilise, les provocations auxquelles il se livre contre la vision républicaine de l’histoire de France, la philosophie des "Lumières" et les maitres de l’école publique, ne doivent pas faire perdre de vue l’objectif politique qu’il poursuit. Il s’agit pour lui de faire entrer la France dans la logique du « choc des civilisations » où les religions définissent les personnes, les sociétés et le système des relations internationales. Pour cela il veut tourner la page de la loi de 1905 de séparation des églises et de l’Etat. Il y a danger. Mon petit livre est une analyse qui essaie d’être aussi serrée et documentée que le permet le temps d’un discours. Pour cet instant, dans le même registre de problème je veux vous alerter de nouveau à propos du traité de Lisbonne du point de vue des risques qu’il fait courir à la laïcité de la République française. Lire la suite »
07fév 08
Ce matin j’ai participé à une conférence de presse du Réseau RESF au Sénat. Retour à l’autre réalité de ce que signifie la politique de Nicolas Sarkozy. Les parents d’élèves sans papier ne sont pas des chauffeurs de taxis. La droite ne leur cèdera rien, sauf à coups de bâtons. Nous ne sommes pas en état d’en donner. Mais des gens magnifiques sauvent l’honneur en accueillant, cachant, protégeant des malheureux sans autre défense. Ce sont les "justes" de ce temps. Ce matin c’était des cas inouïs de brutalités administrativo-policières qui étaient exposés et présentés sous les traits de deux malheureux et de leurs familles. J’écoutais. Je regardais. Les visages des professeurs présents, ceux des citoyens actifs du réseau. Leur tranquille gravité sans mélo me remuait. Je me dis : et toi que fais-tu ? Voila dix fois que ma camarade Danielle Simonet maire adjoint du 20 ème m’a interpellé pour que je participe aux actions qu’elle accompagne sur ce terrain. Je l’ai rejointe une ou deux fois. Je ne peux pas être sur tous les fronts. C’est sur. Mais quand même… Ma conscience me demande des comptes. Si j’évoque les problèmes sur un mode aussi personnel c’est parce que, à cette heure, dans ce quasi minuit du socialisme euro-dissolu, les lignes de résistance de la gauche, la vraie, celle qui est collée au sol, est dans la capacité de résistance de chacun, dans l’aptitude personnelle à résister et agir réellement. Demain sera mieux. Moins moche. Mais pour que cela soit possible il faut commencer par résister soi-même concrètement. Bien sur je n’oublie pas les bulletins de vote des prochaines élections. Mais ceux-ci ne doivent pas faire oublier l’urgence de la lutte à laquelle ils doivent contribuer davantage qu’ils ne doivent s’en servir.
30jan 08
Avant de commencer la rédaction de cette note j’ai regardé le journal du soir de France 2. J’ai vu que l’augmentation du prix des denrées alimentaires faisait que les gens en Haïti mangeaient des galettes de boue. De la boue. Au secours ! Quel est ce monde ? Comment ne pas haïr ses valeurs et son organisation. On voyait des gosses « nourris » aux galettes de boue ! J’écris, les larmes aux yeux. Je crois que, même sans aucun espoir de succès à court terme, notre dignité d’être humain nous commande de tout faire pour faire naitre un autre monde.
Finalement, bien sur, la droite a eu le dernier mot au Sénat à propos de la révision constitutionnelle pour permettre la ratification du traité de Lisbonne.. Mais j’estime que moralement notre pugnacité et la mesquinerie des procédés utilisés pour nous clouer le bec nous a donné le point N’empêche, en décidant de mener le débat sans désemparer jusque dans la nuit, c’est l’usure qui a fait le travail de la droite davantage que la force des arguments. Imaginez : nous avons fini à deux heures et demi du matin !
12jan 08
François hollande a déclaré que le meilleur moyen pour les parlementaires socialistes de montrer le refus de la ratification par voie parlementaire du traité de Lisbonne, ce serait de boycotter le congrès à Versailles. Foutage de gueule! Sentencieusement, et de façon très décevante compte tenu de la culture et de l’intelligence du personnage, Vincent Peillon a repris cet argument. Il est donc probable que, pour plusieurs jours, ce sera la manière pour ceux qui dirigent le Parti Socialiste d’embrouiller la compréhension du problème posé par le mécanisme de vote du Congrès du parlement et de dissimuler leur forfaiture. C’est pourquoi je décide de placer sur ce blog une fiche technique destinée à éclairer la question d’un point de vue technique. Je le fais parce que j’ai constaté une fois de plus, à l’issue de la réunion publique du CNR à laquelle j’ai participé à Decazeville dans l’Aveyron que nombre de nos amis manquent de cette argumentation qui s’en tient aux seuls faits. Pourquoi est-ce important ? Parce que les fidèles du présidents Sarkozy et ses supplétifs veulent faire croire que le vote du congrès du parlement est « plié d’avance ». Il n’en est rien. Ce que ma fiche technique démontre. C’est seulement le boycott et les votes socialistes complices qui garantissent à Sarkozy de pouvoir faire passer la réforme de la Constitution française qui rend possible ensuite la ratification du traité par la voie parlementaire simple. J’espère naturellement que cette fiche soit reprise et diffusée de tous côtés par mes lecteurs, notamment auprès des professionnels des médias au niveau local, sur leurs carnets d'adresse, et pour les rencontres avec les parlementaires de droite et de gauche qu’organisent les Comités départementaux pour le référendum.
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10jan 08
La soi disant "décision" du PS concernant le boycott du congrès de Versailles est en réalité un coup de force médiatique. Ayrault l’a annoncé. le coup est parti. Puis il a modifié son propos, une fois sur d'avoir lancée la machine médiatique (ou naturellement personne ne vérifie rien). Puis le soir il n’en est pas dit un mot en Bureau National alors même que nous sommes trois à demander un débat (Lienemann, Valls et moi). Le lendemain, lettre du même Ayrault soulignant que la "cohérence" (sic) voudrait que les députés refusent d’abord de voter (NPPV) au moment du vote à l’Assemblée qui va précéder la réunion du Congrès à Versailles… La semaine prochaine, ca va être chaud pour lui je crois quand les députés vont être tous là…Puis François Hollande ce matin annonce que la « décision » de boycott est celle qui lui parait la plus cohérente pour affirmer la position du PS en faveur du référendum. Tel quel. Un foutage de gueule gros comme un éléphant. Bien sur, c’est totalement faux et manipulatoire, tout le monde le sait parmi ceux qui l'écoutent, lui aussi. Mais tout le calcul des « ouiouistes » dogmatiques est que l’opinion s’y perde, que l’embrouille soit totale et que le rideau de fumée permette de ne pas être pris la main dans le sac d’un déni de démocratie et d’une forfaiture sans précédent dans l’histoire du Parti depuis les promesses mensongères de Guy Mollet à propos de la guerre d’Algérie.