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 Discours

05juil 15

Villejuif - 5 juillet 2015

Discours de clôture du Congrès du Parti de Gauche

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Le 5 juillet 2015, Jean-Luc Mélenchon clôturait le Congrès du Parti de Gauche par un discours. Il a notamment parlé du coup d'État financier en Grèce, de l'islamisme, de l'unité du genre humain, du lien qu'entretiennent entre elles les Révolutions citoyennes de la Méditerranée et de la souveraineté du peuple.

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27juin 15

Le 26 juin 2015

Référendum en Grèce : discours d’Alexis Tsipras

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Discours prononcé par Alexis Tsipras, Premier ministre grec, à la télévision, le 26 juin 2015.
 
Citoyens grecs,
 
Au cours des six derniers mois, le gouvernement grec a mené une bataille sous une asphyxie économique sans précédent, dans le but d’appliquer le mandat que vous lui avez donné le 25 janvier.
 
Le mandat de négocier avec nos partenaires pour arriver à mettre un terme à l’austérité et pour faire revenir dans notre pays la prospérité et la justice sociale.
 
Pour un accord durable qui respectera la démocratie, les règles européennes, et qui conduira à une sortie définitive de la crise.
 
Durant les négociations, il nous a été demandé de manière répétitive de mettre en œuvre les politiques du mémorandum que les précédents gouvernements avaient accepté, en dépit du fait que ce mémorandum avait été condamné sans équivoque par le peuple grec lors des récentes élections.
 
Nous n’avons jamais envisagé d’abandonner – pas même pendant un instant. Ni de trahir votre confiance.
 
Après cinq mois d’âpres négociations, nos partenaires ont soumis une proposition-ultimatum à la rencontre de l’Eurogroupe, menaçant la démocratie et le peuple grec.
 
Un ultimatum qui contrevient aux principes et aux valeurs qui ont fondé l’Europe. Les valeurs de notre projet européen commun.
 
Il a été demandé au gouvernement grec d’accepter une proposition qui ajoutera un poids insupportable sur les épaules du peuple grec, et qui minera le rétablissement de l’économie et la société grecques – pas seulement en alimentant l’incertitude, mais aussi en aggravant les inégalités sociales.
 
La proposition des institutions[1] inclut des mesures qui vont augmenter la dérégulation du marché du travail, les coupes dans les pensions de retraite, et inclut de nouvelles réductions de salaires le secteur public – mais aussi une augmentation de la TVA sur la nourriture, les restaurants et le tourisme, tout en éliminant les exonérations d’impôts sur les îles grecques.
 
Ces propositions – qui violent directement les acquis sociaux européens et les droits fondamentaux à travailler, à l’égalité et à la dignité – prouvent que certains partenaires et membres des institutions ne veulent pas trouver un accord viable qui bénéficierait à toutes les parties, mais cherchent plutôt l’humiliation du peuple grec.
 
Ces propositions illustrent principalement l’insistance du FMI pour des mesures d’austérité sévères et punitives. Il est maintenant temps pour les pouvoirs dirigeants européens de se montrer à la hauteur de l’occasion et de prendre l’initiative pour mettre un terme définitif à la crise grecque, une crise qui affecte également d’autres pays européens, en menaçant le future proche de l’intégration européenne.
 
Citoyens grecs,
 
Nous faisons face à la responsabilité historique de ne pas laisser les luttes et les sacrifices du peuple grec rester vains, et de renforcer la démocratie et notre souveraineté nationale – cette responsabilité pèse sur nous.
 
Notre responsabilité pour le futur de notre pays.
 
Cette responsabilité nous oblige à répondre à l’ultimatum sur la base de la volonté souveraine du peuple grec.
 
Plus tôt ce soir, le Conseil des ministres était convoqué et j’ai proposé d’organiser un référendum afin que le peuple grec puisse décider.
 
Ma proposition a été unanimement acceptée.
 
Demain, le Parlement tiendra une session extraordinaire pour ratifier la proposition du Conseil des ministres pour qu’un référendum soit mis en place dimanche prochain, le 5 juillet. La question posée sera de savoir si la proposition des institutions doit être acceptée ou rejetée.
 
J’ai déjà informé le président français, la chancelière allemande et le président de la BCE de ma décision ; demain, je demanderai aux leaders de l’UE et des institutions une courte extension du programme – en cours d’écriture – pour que le peuple grec puisse décider sans pression et sans chantage, comme il l’est disposé dans la Constitution de notre pays et dans la tradition démocratique européenne.
 
Citoyens grecs,
 
Je vous appelle à choisir – avec la souveraineté et la dignité que l’Histoire grecque exige – si nous devons accepter l’exorbitant ultimatum qui appelle à une stricte et humiliante austérité sans fin, et qui ne donne aucune perspective de pouvoir un jour nous tenir debout sur nos deux pieds, socialement et financièrement.
 
Nous devrions répondre à l’autoritarisme et l’austérité sévère par la démocratie – dans le calme et la fermeté.
 
La Grèce, lieu de naissance de la démocratie, devrait envoyer un retentissant message démocratique aux Européens et à la communauté mondiale.
 
Et je m’engage personnellement à respecter la conséquence de votre choix démocratique, quel qu’il puisse être.
 
Je suis absolument certain que votre choix fera honneur à l’Histoire de notre pays et enverra un message de dignité à travers le monde.
 
Dans ces temps critiques, nous allons devoir rappeler que l’Europe est la maison commune de tous ses peuples.
 
Qu’en Europe, il n’y a ni propriétaires, ni invités.
 
La Grèce est et restera une partie intégrante de l’Europe, et l’Europe une partie intégrante de la Grèce.
 
Mais une Europe sans démocratie sera une Europe sans identité et sans boussole.
 
Je vous appelle tous à agir avec sang-froid dans l’unité nationale et à prendre une décision digne.
 
Pour nous, pour les générations futures, pour l’Histoire grecque.
 
Pour la souveraineté et la dignité de notre pays.
 
Alexis Tsipras,
le 26 juin 2015


[1] Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI)


25juin 15

Conférence à l'Assemblée nationale

Révolution citoyenne et mouvements citoyens

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Le 25 juin 2015, Jean-Luc Mélenchon tenait une conférence sur le thème : « Révolution citoyenne et mouvements citoyens – De Podemos aux assemblées citoyennes ». Il a expliqué comment la théorie de la Révolution citoyenne partait de l'augmentation du nombre d'être humains sur la planète pour définir un intérêt général humain, et comment découlait de cette analyse la nécessité de sortir du système capitaliste productiviste. Jean-Luc Mélenchon a réaffirmé que la 6e République n'était pas un slogan mais une stratégie révolutionnaire pour que le peuple retrouve sa souveraineté en refondant ses institutions.


15juin 15

Toulouse

Conférence sur « Le Hareng de Bismarck »

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Le 15 juin 2015, Jean-Luc Mélenchon donnait à Toulouse une conférence sur son livre «Le Hareng de Bismarck». Il a expliqué pourquoi l’Allemagne est loin d’être un modèle politique et économique et a également parlé de la manière dont a été reçu ce nouveau livre dans les médias.


12oct 12

Intervención de Jean-Luc Mélenchon en la Tercera Edición del Simposio International organizado por la Secretaría de la Presidencia de la Nación Argentina en Buenos Aires

El desafío de la política en un mundo multipolar

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Traducción al castellano : Céline Meneses

  1. Aclarando algunas paradojas

Un grupo de naciones está emergiendo al primer rango de la clasificación mundial de las potencias productivas. La multipolaridad parece ser el futuro prometido del mundo. Ya fue descrita un sin número de veces. No tengo nada que añadir. Pero sí creo ser útil a nuestro simposio aclarando algunas de las paradojas que conlleva esta situación. Posiblemente sean los verdaderos desafíos políticos de los años que llegan.

  1. La antigua multipolaridad

¿Habrá habido ya una multipolaridad feliz? Como europeo, no puedo evitar hacerme esta pregunta. Pues ya existió un mundo multipolar. Fue en el Siglo Veinte. La multipolaridad era entonces sobre todo aquella de las naciones europeas y de sus imperios. La reorganización de la jerarquía de las potencias dentro de la crisis del sistema se saldó con dos guerras mundiales. ¿Será la nueva multipolaridad benevolente? No lo creo. ¡Y no lo puedo creer si me refiero, por ejemplo, al nuevo papel desempeñado por la Unión europea en el mundo desde su conversión total al neoliberalismo! Su política de asociación económica con África, el Pacífico y el Caribe está arruinando las agriculturas de subsistencia y se sigue afanando en disgregar las alianzas regionales. Intenta aplicar los mismos métodos en América del Sur. Desde que el tratado de Lisboa está vigente, se impone a sí misma un libre comercio sin límites y afirma querer imponerlo también a todos sus socios. La Unión europea practica una política de agresión comercial desacomplejada. A pesar de eso, pretende ejercer un magister moral en lo que se refiere a los derechos humanos. Es tanto más insoportable cuanto que expresa indignaciones muy selectivas. Por lo tanto, ¿Puede considerarse el emerger del Mercosur como una oportunidad para los ganaderos franceses? ¡Todo lo contrario! ¡Sus haciendas están en peligro de desaparición si la carne de res suramericana llega a entrar libremente a Europa! De manera general, de momento, la multipolaridad aparece, sin originalidad alguna, como una extensión del dominio de las competiciones y del número de competidores. Y las tensiones que de eso ya resultan van a seguir aumentando de manera significativa. El estrechamiento del mercado mundial que va a resultar de la recesión iniciada en Europa las va a exacerbar.

Pero como quiera que sea, ¿Acaso tenemos la certeza de que el surgir de la multipolaridad que estamos observando es realmente el nacimiento del futuro?

  1. El desafío del pensamiento

Para contestar esta pregunta, verifiquemos si disponemos de los instrumentos teóricos adecuados. El pensamiento sobre lo que es la Historia debe liberarse del determinismo lineal que lo falsea demasiado a menudo. Voy a resumir los avances que esta idea necesitaría: es muy poco probable que el mañana se contente con prolongar el ayer. No pasaremos de un mundo dominado por una superpotencia a un mundo multipolar como pasamos de una cuadra a la otra. El modo lento de la transición actual no debe confundirnos. Cuando los Estados Unidos de América pierdan el primer puesto, el acontecimiento restructurará radicalmente y de un solo golpe el conjunto de la realidad geopolítica. Esta modificación tocará todas las clasificaciones, suponiendo que las cosas se sigan planteando de esta manera.

Así, el surgir de la multipolaridad plantea un primer desafío: el de la gestión de las consecuencias del acabamiento del liderazgo económico mundial norte americano. Señalo que esto es muy a menudo el ángulo muerto en la reflexión sobre el futuro del mundo. No obstante, ésta no es una pregunta académica.

  1. La crisis del número uno

El mundo multipolar comercia esencialmente en dólar. La dominación actual de los Estados Unidos se basa completamente en su capacidad de financiarse haciendo circular dólares sin contraparte que corresponda a estas emisiones. Esto va funcionando desde el Quince de Agosto del año Mil Novecientos Setenta y Uno. La masa monetaria que circula de este modo desafía la imaginación. No es por nada que los Estados Unidos ya no publican más estadísticas al respecto desde el Dos Mil Seis. Los haberes en dólares sólo se garantizan pues por la confianza que los detentores tienen en esta moneda. De momento esta garantía está basada en una especia de acto de fe comparable al que prevalecía sobre la regla del “TOO BIG TO FAIL”. En cuanto a los propios Estados Unidos, disponen de un argumento de confianza muy político: Setecientos Mil hombres de tropa repartidos entre Seis Cientas bases en los Cinco continentes. ¡Esta armada consume la mitad de los gastos militares del planeta! Esto demuestra, entre otras cosas, cómo el puesto que los Estados Unidos ocupan en la cumbre de la pirámide es ante todo una construcción política. Y si llegaran a perder este puesto ¿qué pasaría?

Los Estados Unidos no van a pasar del primer puesto al segundo puesto etcétera. Van a pasar de una posición en la que su moneda se reconoce con su valor actual a una posición en la que el dólar se reconozca a su verdadero valor. Es decir que sufriría una devaluación monstruosa. No cabe duda de que esta devaluación destruiría la economía norteamericana. Pero arruinaría también a todos los que poseen haberes en dólares. Paralizaría también en un episodio caótico todas las transacciones que se evalúen con este patrón de medida.

  1. Una bifurcación de la Historia

Así pues, el cambio en la jerarquía de las potencias que conlleva el surgir de un mundo multipolar no conocerá un desarrollo lineal. Conlleva un episodio de cambio radical que irá armando los acontecimientos siguientes: la retrogradación de los EEUU y la destrucción del liderazgo del dólar. A este tipo de modificación fundamental en el trascurso de la Historia se le puede llamar de varias maneras. Digámosle “bifurcación”. Esta palabra proviene del vocabulario de la física. Describe la evolución repentina de un sistema dinámico que sufre un cambio radical de trayectoria. Todos sus parámetros siguen idénticos pero una variación mínima de sus condiciones iniciales provoca el acontecimiento. Para simplificar, imaginemos la trayectoria de un vehículo yendo a toda velocidad ¡y a cuyo chófer se le acabara de picar una avispa! La dinámica de la multipolaridad conlleva una bifurcación de la Historia, ¡y ésta es el desafío de nuestros tiempos!

  1. Una moneda común mundial

¿Cómo evitar este choque sin verse obligado a aceptar la prolongación de los derechos descomunales del Imperio? Para contestar esta pregunta, quiero mencionar la propuesta de China de crear una moneda mundial. En Francia, nuestro Frente de Izquierda defiende también esta idea. Si estuviéramos gobernando, ésta sería una propuesta de Francia. Esta moneda común podría substituirse tanto como necesario a la hegemonía del dólar. Esto permitiría a la vez sanar las cuentas globales del mundo y arrebatarle el sistema monetario a un poder imperial.

  1. El desafío del contrataque del imperio: el “choque de civilizaciones”

Al estar cambiando la jerarquía de las potencias se nos plantea un segundo desafío. Y es que los gobiernos de los Estados Unidos de América saben que su liderazgo está en peligro y no se están quedando inactivos. Están actuando. Asumen los conflictos que esta resistencia a la desclasificación supone. Le dieron un marco operacional con la teoría del « Choque de civilizaciones » formulado por el Señor Samuel Huntington. En pocas palabras, esta doctrina  amarra cada pueblo a una cultura y cada cultura a una religión. De este modo dibuja un mapa del mundo que pretende explicar, prever y manejar los futuros conflictos. En realidad esta doctrina pone en escena una multipolaridad del mundo conforme con los objetivos del imperio. La estafa aparece como tal cuando uno descubre que a Japón se le asimila al occidente mientras que a Rusia se la excluye de éste. Insólitamente, a China se la asimila al mundo musulmán. Y en cuanto al supuesto “mundo musulmán” se le asimila al mal, pura y sencillamente. Se le responsabiliza de antemano por las violencias que aparezcan. Esta línea de acción designa adversarios y recluta aliados. Hay que saber que hoy en día este marco conceptual organiza el pensamiento y los compromisos de todos los gobiernos europeos, tanto los socialdemócratas como la derecha. Funciona como una legitimación de las violencias actuales y futuras en las relaciones internacionales. En la medida en que China es el número dos directo después de los Estados Unidos en la clasificación de las potencias, es a ella a quien reservan ya una agresividad particular. Manipulan al Tíbet, a los Uigur y ahora al nacionalismo japonés con el fin de disgregar este gran competidor. Vemos cómo esa teoría del “choque de civilizaciones” puede constituir une presión fuerte contra la unidad de las naciones cada vez que convivan varias religiones y varias culturas o varios idiomas. Aquí el exaltar las diferencias étnicas y religiosas por un lado y el parcelar el espacio legal interior de la naciones por el otro lado se articulan en un solo proceso para facilitar la penetración del modelo económico neoliberal y la dominación geopolítica del imperio.

  1. Un orden internacional legítimo

La violencia del imperio es resultado de la situación objetiva de éste frente al riesgo actual de desclasificación. ¿Qué respuesta se le puede dar? Obviamente, construir un orden internacional legítimo. ¿Pero cual? Creo que debemos tomar más en cuenta las experiencias del pasado. Fue en respuesta a la multipolaridad violenta del siglo pasado que fueron concebidas la Sociedad De la Naciones (SDN) y luego la ONU, después de dos guerras mundiales. ¡Bien se sabe a qué punto esta organización es imperfecta et cuánto se la tiene que reformar! Pero no es motivo por aceptar que se le sustituyan marcos aún menos democráticos, aún menos representativos de la Humanidad real, y aún más sumisos al imperio y a sus satélites. Sin embargo esto es lo que está ocurriendo con la nueva jerarquía mundial tal como la están organizando los G8 y los G20. Ocho mandan a Veinte, Veinte mandan a las demás Ciento Setenta y Cinco naciones que de hecho se ven proclamadas subalternas. Ésta es la multipolaridad actual. Pensar la reforma de la ONU y darle los medios de funcionar es la prioridad. Pero con esto no basta. También hay que cambiar la jerarquía de las normas dentro del orden internacional. Resumo la alternativa: ¿Quién debe tener la última palabra? ¿La OMC o el BIT? ¿La cooperación o la competición? ¿Cual es el modelo: El ALCA o el ALBA?

Sea lo que sea, la condición intelectual inicial es que dejamos de organizar la acción según conceptos tan estériles y peligrosos como “el occidente”, “el mundo musulmán”. Estos conceptos describen efectivamente realidades humanas comprobadas pero no son relevantes en la organización pública de las comunidades políticas humanas.

  1. Rehusar el occidentalismo

Como francés y como europeo saco otras consecuencias de este punto. Como francés, heredero de Las Luces y de la gran revolución de Mil Setecientos Ochenta y Nueve, patrimonio político común de la Humanidad, declaro: Francia no es una nación “occidental”. Su República rehúsa toda justificación étnica o religiosa. Francia es una nación basada en un contrato político proclamado en su lema: “Libertad, Igualdad, Fraternidad”. Este contrato, ella está en capacidad de compartirlo con cualquier ser humano. En este sentido es una “nación universalista”.

La afirmación política de instituciones universalistas es la forma concreta del rehusar el occidentalismo y la teoría del “choque de civilizaciones” que defienden los EEUU. El occidentalismo es el alibi actual del imperialismo. Rehusarlo significa también rehusar su aparato militar. En esas condiciones yo considero que mi país no tiene nada que hacer dentro de la OTAN. Creo que esta alianza militar no tiene objeto desde el final de la guerra fría. Una nueva alianza militar debería basarse en un objetivo estrictamente defensivo y limitarse a defender la soberanía de los Estados miembros y la conservación de su vocación universalista. No quiero detallar aquí el análisis de las consecuencias militares de una geopolítica modificada en vista de un nuevo orden mundial. Pero sí quiero señalar que pone al orden del día una alianza militar alter mundialista para protegerla. 

En toda hipótesis, una comprensión moderna de la geopolítica no puede seguir prisionera de las concepciones agresivas del siglo pasado. Cabe señalar que ese encerramiento intelectual empeora su indiferencia en cuanto a las mutaciones actuales del ecosistema humano. Sin embargo ya sabemos que esto es y será cada vez más una causa esencial de los disturbios internacionales del futuro. Volveré a tocar este tema más tarde.

  1. Rehusar el gran mercado transatlántico

Lo que hacen los EEUU para huir de su decadencia me llama la atención como diputado europeo. Me opongo al proyecto actual de constitución de un mercado único transatlántico (GMT) entre los Estados Unidos de América y la Unión europea. No estoy de acuerdo, obviamente, con la desreglamentación social y fiscal generalizada que esta unión supone. Y veo claramente cómo se pone en marcha por este medio el gran juego cuyo fin es extender cada vez más los espacios desregulados por el comercio y la finanza. Por poco conocían esto ustedes en América del Sur con el proyecto de extensión del ALCA. Pero sobre todo veo claramente el espacio que ocupa este nuevo gran mercado el la estrategia imperial por oponerse al cambio de jerarquía de las potencias. Total que considero que la constitución del gran mercado transatlántico es una amenaza tanto para los países emergentes como para la vieja Europa

  1. El mundo globalitario

Lo que acabo de decir nos lleva a la idea de que la multipolaridad no anula el marco global dentro del que toma lugar. La mutación de este marco y las iniciativas que se tomen por impedir esta mutación pueden modificar radicalmente y hasta anular el proceso actual de un surgir multipolar.

Este es el momento para interesarse en este marco global. Todos compartimos un análisis al respecto. Que lo llamemos “mundialización” como en Europa, o “globalización”, forma semántica más eficaz, como en América del Sur, denominamos el mismo fenómeno. Se trata de un proceso de financiarización y de mercantilización de todos los compartimentos de la actividad humana y de su interconexión en un solo conjunto de interacciones electrónicas. La imagen más sencilla para expresarlo es ésta: toda actividad humana, sea cual sea, donde sea que tome lugar, está ligada a la gran tela informática financiera que recubre el planeta como una segunda piel.

A este estado nuevo del mundo lo expresa bien el término “orden globalitario”. La expresión fue formulada basándose en dos palabras: “global” y “totalitario”. Y efectivamente este sistema es global. Pero también se le puede decir “totalitario”. Pues no es tan solo un orden público legal y un modo de producción e intercambio. Es también y sobre todo un sistema que pronuncia conminaciones comportamentales, morales y culturales. Su fuerza le viene de que se vuelve implícito, de que cada individuo lo “incorpore”. En el orden globalitario, la multipolaridad no es ascendente. Es la uniformización de los sistemas de representaciones y comportamientos que se extiende hasta alcanzar la intimidad de los individuos en cada rincón del planeta.

  1. Orden globalitario y multipolaridad

Esta es la segunda paradoja de la fase en la que estamos. La multipolaridad sigue el mismo patrón de desarrollo económico y cultural en todo el universo. Esto no concierne sólo los ámbitos económicos y políticos. El orden globalitario también es un orden íntimo. Toda la gramática y la sintaxis cultural del modo de producción e intercambio siguen el mismo canal de las conminaciones publicitarias de los modos de consumo y las fantasmagorías audiovisuales que estimulan ciertos tipos de comportamientos. Los mismos tiempos sociales están bajo una dominación que le da todo el poder al tiempo corto acompasado por la finanza. Las producciones a flujo tenso, el trabajo precario, la telerealidad son algunas de sus declinaciones más visibles. Entonces la última declaración del G20 puede recomendar los mismos principios políticos y económicos por el mundo entero. Esta información se trasmite al mundo entero entre dos anuncios publicitarios alabando los mismos vehículos. Puede hasta que se haya brindado por ella con vinos cuyo sabor ya está mundialmente unificado. La multipolaridad actual no sale del orden globalitario. Es parte de él. Si la multipolaridad debe ser un proyecto político distinto, que no sea una competición más o menos violenta dentro de una clasificación, ¿podrá esta multipolaridad tener un sentido humanista sin tener que romper con el “orden globalitario”? ¿Podrá la acción política ayudarla a conseguirlo?

  1. La nueva condición de lo político

Una vez constatado esto, se entiende cuan grande es el reto de la política progresista. ¿Qué es la política? Primero que nada, es la confrontación de propuestas distintas sobre “el ordenamiento de la ciudad”. Después es la puesta en práctica de lo deliberado y elegido por los ciudadanos. Dentro del marco del orden globalitario las normas ontológicas, los valores morales y los mecanismos de dominación fusionan en una realidad única. Una realidad “sin orillas” podríamos decir. En política, ¡se trata de la era de la supuesta “TINA” de la Señora Thatcher: “there is no alternative”! Pero también se trata de una reconstrucción de la identidad humana. Cada ser “incorpora” las conminaciones permanentes del sistema. En esas condiciones, el pensar una alternativa y el proponerla se vuelve increíblemente difícil. El reino de la ideología dominante se impone de una manera particularmente adhesiva. De esta constatación saco dos conclusiones en cuanto a la forma de la actividad de concientización política progresista.

  1. La acción política es primero una acción cultural

He aquí la primera. La condición previa a la acción política es que ésta sea una acción cultural. Es decir que se dirija a todo lo que conforme las motivaciones individuales. Se trata de proponerle a cada uno una verdadera reconstrucción de sí mismo. Esta manera de ver y de actuar supone que admitamos primero un punto esencial. Los hechos sociales nunca se dan a ver crudamente y sólo como tales. Los seres humanos tratan la cuestión de su nómina, de su vivienda y de su salud a través de un prisma de representaciones culturales y morales que constituyen su verdadera conciencia social. El capitalismo de nuestra época controla su reproducción cultural como ningún otro sistema dominante en la Historia. Sólo queda pues por admitir que el ser social habita el ser cultural en la Humanidad real. Es cierto que es su esqueleto. Pero no actuamos bajo las conminaciones de nuestro esqueleto. Respondemos más bien a las solicitaciones de nuestros sentidos, a los llamados de nuestras necesidades que todos están culturalmente formateados. Entonces las campañas políticas progresistas, en esta era del mundo globalitario, deben ligar tres hilos: el programa que hace un llamado a la razón, obviamente. Pero también la cultura de referencia de este programa, o sea los valores humanos que conlleva. Y por fin la Historia política progresista que prolonga. Actuar en estos tres registros es proponerle a cada ser humano una raíz política. En la era globalitaria, el arraigo político de los ciudadanos es una construcción cultural activa. Ésta es indispensable frente a la imposición individual del orden globalitario.

  1. La acción política progresista es necesariamente conflictual

La segunda conclusión es que hay que volver explícitas las conminaciones implícitas del orden globalitario. Volverlas visibles ante los ojos de la conciencia individual. Darlas a ver en la arena política. Hay que extraerlas de su corteza de consenso lentamente instilada por el orden del cotidiano. ¿De dónde sacar nuestra energía propulsiva? ¡De las conciencias! Para eso, hace falta cortar la correa mental del orden globalitario. ¡Para lograrlo la acción política progresista debe “conflictualizar” todo lo que toque! Esta conflictividad es lo que permite pasar de una hegemonía cultural a otra, de una polarización del campo político a otra. Siendo el orden establecido constante, la conflictualización debe serlo también. En la acción cotidiana de nuestras organizaciones políticas la provocación, el humor, la agresividad bien apuntada, la burla, la argumentación implacable, global y precisa son como abrelatas para nosotros.

  1. La bifurcación ecológica

Otra bifurcación fundamental de la Historia humana va madurando a medida que el orden globalitario extiende su modo de producción e intercambio. Ésta implica al ecosistema que nos permite existir. En este caso tampoco la evolución de la situación será lineal. Miren el calentamiento climático. Está avanzando de forma progresiva. Pero sus consecuencias no son progresivas. Por ejemplo, una diferencia de temperatura o de trayectoria de las grandes corrientes marinas no produce una variación proporcional del cambio en la pluviometría de las regiones afectadas. Otro ejemplo: el aumento del nivel de liberación de metano del fondo de los océanos o del permafrost tiene consecuencias sobre el efecto invernadero que no tiene comparación con el calentamiento que las provoca.  No cabe duda alguna de que la economía productivista es un acelerador decisivo de esta evolución caótica. Una mutación del ecosistema ha empezado ya. Conlleva una serie de consecuencias políticas que dominan cualquier realidad.

  1. Las consecuencias de la crisis ecológica

Por ejemplo, los grandes episodios de sequía ya provocan migraciones masivas entre los países del Sur. Esas migraciones ignoran las fronteras y las alianzas interestatales regionales. Desequilibran políticamente a todas las sociedades que afectan. Es la primera forma de la dimensión política de la crisis del ecosistema humano. Otra de sus formas proviene de las consecuencias de las catástrofes naturales y de su impacto en patrón productivo actual. La catástrofe de Fukushima no proviene del terremoto submarino sino del impacto de éste en las centrales nucleares que remplazaron las cabañas de los pescadores en la orilla del mar. ¿Quién puede decir cuales serían las consecuencias de un huracán como el que devastó a la Luisiana si ocurriera en Washinton y el Pentágono? ¿En Nueva York y Wallstreet? Estos ejemplos bastan para comprobar la existencia de lo que hay que llamar el “interés general humano”.

  1. El interés general humano

Este interés general está concentrado en la exigencia de conservar el único ecosistema compatible con la vida de nuestra especie. Si aceptamos este punto, entonces tenemos que aceptar su declinación en el orden de los principios políticos de toda comunidad humana. Empezaremos diciendo que ni el orden globalitario ni la competición multipolar son la respuesta adecuada al desafío de la solidaridad ecológica imperativa que el interés general común exige. Ése está centrado en la cuestión de la deuda ecológica que queda por saldar. Esto sólo se puede conseguir operando una transición en los modos de producción e intercambio de gran amplitud. Implica asignar recursos financieros a la renovación planificada de las máquinas, de los procesos de producción y de intercambio. Esto es en absoluto compatible con los niveles de retenciones que exigen hoy en día en la esfera financiera que domina el orden globalitario. La planificación ecológica del funcionamiento de la sociedad y los progresos humanos es el horizonte de nuestra supervivencia. Exige el retorno del tiempo largo en la política, en el pensamiento y en la vida de los ciudadanos. Paradoja humorística: ¡frenar el ritmo de vida y controlar colectivamente los tiempos sociales son emergencias! Esta inversión de las temporalidades es literalmente impensable si no rompemos con la dictadura del tiempo corto que es lo propio del capitalismo de nuestra época. Por fin, frente a la crisis ecológica se requiere un nivel de cooperación internacional en absoluto compatible con la competición multipolar. La toma de conciencia de estas exigencias y de las rupturas que suponen es la base de un humanismo nuevo, eco-universalista. ¡Es deseable! ¿Será factible?

  1. La mutación antropológica

Se podría objetar que las diferencias tan visibles entre los seres y las culturas se interponen ante este horizonte. Esto sería desconocer la magnitud de la mutación de los fundamentos antropológicos de la condición humana de nuestra época. Basta saber que la Humanidad ha alcanzado los Siete Billones de individuos para estar alertado. Pues las grandes etapas de la Prehistoria y la Historia de la civilización, desde que pasamos de la cosecha a la agricultura, de las herramientas de piedra a las de metal, siempre coincidieron con la duplicación de la población humana. ¿Qué mutaciones se produjeron a medida que la población humana triplicaba durante los últimos cincuenta años? ¿Qué cambios radicales se produjeron desde que hay más seres vivos de lo que ha habido en toda la duración de esta especie y de todos los tiempos? Son innumerables. Reformatean toda la realidad humana, en todos los ámbitos. Sin embargo todo esto ocurre sin muchos análisis al respecto, como si no fuera determinante. Tal vez porque los hechos no se evocan bajo el ángulo de las consecuencias económicas o geopolíticas.

  1. Una nueva condición humana

Cabe señalar que las mutaciones antropológicas son antes que nada hechos culturales. Se difunden en toda la comunidad humana y no dejan de reformatearla. ¿Cómo podría esta difusión ser menor que antes en la época en que, en menos de diez años Un Billón de personas sobre Siete están conectadas en redes sociales? O Dos Coma Cinco billones de personas están conectadas a internet. Durante milenarios la vida humana se desarrolló entre pequeños grupos aislados y después entre comunidades campesinas. Una breve transición bastó para vaciar los campos y llenar las ciudades en menos de cincuenta años. ¡El Cincuenta y Cinco porciento de la población mundial vive en las ciudades hoy en día! ¡Esta proporción llega al Ochenta porciento en el continente americano y en Europa! Esto supone para cada ser humano fuertes lazos de interdependencia con una amplia maquinaria social que la acción política se encarga de organizar.

La Humanidad cosechaba la menor fruta. ¡Hoy pierde o desperdicia un tercio de los alimentos que produce! Durante milenarios la esperanza de vida media no pasó de los treinta años. Hoy ya es de Sesenta y Ocho años. Una Humanidad más joven, casi totalmente urbana, que vive dos veces más tiempo que antes, no puede sino escapar de la mayor parte de los condicionamientos culturales que prevalecieron durante toda la Historia de nuestra especie. Si se añade a eso que cuatro personas sobre cinco saben leer, escribir y contar y que más del Sesenta porciento de las mujeres recurre a métodos de contracepción, se debe entender que todos los fundamentos milenarios de los comportamientos humanos se están evacuando ante nuestros ojos. La mutación antropológica de la humanidad es la tercera bifurcación de nuestra época.

  1. Un universalismo nuevo

Ésta nos da la base cultural de una nueva universalidad. Nuestra época la está pariendo sin quererlo ni saberlo. Se adueñará de todos los aspectos políticos de la organización de las comunidades humanas. Ya ha empezado a hacerlo. Las aspiraciones democráticas de los pueblos, el renacimiento en América del sur de la corriente revolucionaria progresista en la ola de las revoluciones democráticas menos de diez años después de la caída del comunismo de Estado, atestan que una potencia mucha más amplia y espontánea que un simple programa político está avanzando. Las reivindicaciones constantes que acompañan estos momentos actuales de la Historia de los pueblos a pesar de las distancias culturales y geográficas lo atestan. Una condición humana voluntariamente universal se vislumbra en los pedidos que se expresan a partir de culturas y situaciones tan alejadas las unas de las otras. Lo universal ya no niega más las diferencias, se presenta como una propiedad emergente de su dinámica propia. Éste es el efecto político más fuerte de la mutación antropológica.

  1. El ecosocialismo

A la final los hechos soltaron una doctrina política progresista. Un método de acción surgió espontáneamente. La doctrina cabe en unas cuantas frases. Así es cómo pienso poder resumirla.

La existencia de un solo y único ecosistemas compatible con la vida humana indica que existe un interés general humano. Por lo tanto queda establecido que todos los seres humanos son semejantes. No se puede conocer las obligaciones que conlleva este interés general sino deliberando libremente. Semejante deliberación sólo puede ser libre si se da entre iguales, sin dominación mutua, étnica, social o de género. La democracia, la igualdad social y el rechazo del patriarcado son parte del interés general. En la deliberación nadie puede conformarse con decir lo que es bueno para sí mismo sino que debe buscar lo que es bueno para todos, conforme con las exigencias del interés general humano. Esto es la República. El nuevo héroe de la historia contemporánea es este ser singular que se arranca de sus humus personales por pensar el bien común y decidir en su nombre: es el ciudadano humano. ¿Quién mejor que los dominados de nuestra época pueden serlo puesto que son más numerosos y que la dominación que se ejerce contra ellos es por definición la de los intereses particulares? Para realizar el interés general la sociedad debe emanciparse de la dominación de los intereses particulares. Esta emancipación coincide con la emancipación social de los dominados.

Ecología, República y socialismo son las tres caras de la doctrina progresista que los hechos humanos contemporáneos pueden proponer como alternativa al mundo globalitario y a la competición multipolar.

  1. La revolución ciudadana

El método de acción de esta doctrina se observa en las nuevas revoluciones de América del Sur y del Magreb. Todavía ninguna ha diseñado una forma política definitiva. Su punto de partida proviene antes que nada de la impotencia de los sistemas políticos a resolver los problemas más elementales de la vida cotidiana. El agotamiento de las instituciones y los partidos políticos totalmente implicados en la reproducción sin final de la supuesta “única política posible” engendra una inmensa deserción civil. Al poco tiempo llega una ola a la que Argentina dio el primer lema federador: “¡que se vayan todos!”.  Entonces comienza una toma de poder que se expresa en la implicación individual muy fuerte de los individuos en la acción. Esta toma de poder no tiene ningún objetivo más que arreglar los problemas concretos. Comienza siempre proponiendo definir nuevos medios institucionales. Por eso muchas revoluciones contemporáneas comienzan por convocar una asamblea constituyente. Este proceso se observa universalmente. Y no se trata de otra cosa que no sea una revolución pues se propone cambiar las instituciones, el régimen de propiedad en muchos sectores y la jerarquía de las normas que mandan a la sociedad. Esta revolución debe ser calificada con precisión. Hay que llamarla “revolución ciudadana”. Su acción consiste pues en la toma del poder por cada persona haciéndose responsable del interés general de la comunidad humana.

La revolución ciudadana es el movimiento real que abroga el orden actual y es conciencia de su necesidad. Es el desafío político de nuestra época el alumbrar su camino a la luz de las experiencias concretas de ahora, sobre todo las que provienen de América de Sur.

Concluiré así: el futuro no es lo que va a ocurrir sino lo que vamos a hacer.




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