Interviews
11avr 13
« La solution, c’est l’intervention populaire »
JEAN -LUC MELENCHON. Le coprésident du Parti de gauche, en meeting ce soir à Montpellier, qualifie de "replâtrage" et "attrape-nigauds", les annonces de moralisation de la vie politique.
Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche est à Montpellier ce soir dans le cadre d'un meeting du Front de gauche "pour une alternative à l'austérité"*.
Vous venez de participer à la manifestation contre l’accord national interprofessionnel (ANI) qui consacre une grande régression sociale, pourtant la mobilisation n’a pas été à la hauteur de l'enjeu…
Le contenu technique de l’accord est difficile, il n'est pas aisé de le soumettre à la réflexion du plus grand nombre et en parallèle, il y a un harcèlement médiatique contre la prise de conscience. Il y a aussi les facteurs plus profonds que sont la résignation et la peur. J’ajouterai une autre difficulté à la mobilisation : c’est que tous ces problèmes sont politiques et les solutions à trouver sont plus politiques que syndicales. Cela renvoie à l’exigence d’un changement politique global.
28mar 13
« Hollande doit changer de cap »
Jean-Luc Mélenchon interpelle François Hollande avant son intervention télévisée de jeudi soir. Il lui demande de changer de politique.
Rien ou presque dans la politique de François Hollande ne trouve grâce à ses yeux. C’est pourquoi Jean-Luc Mélenchon appelle le chef de l’Etat à changer de cap. Le coprésident du Parti de gauche assume son discours musclé et donne rendez-vous aux Européennes pour un affrontement avec les socialistes… et le Front national.
Qu’attendez-vous de l’interview de François Hollande jeudi soir ?
François Hollande doit montrer qu’il a compris la colère du pays et changer de cap. S’il ne le fait pas, cette intervention ne servira qu’à une chose : déprimer le pays et creuser plus profondément le trou dans lequel il est tombé. Il a certes été élu pour cinq ans mais on ne peut pas attendre un désastre pour changer de cap.
Sa direction est mauvaise : il refuse d’affronter la finance, sollicite les faveurs du Medef et conduit une politique pour laquelle le problème c’est le coût du travail. Ses choix ont échoué partout. Et puis, quel humour noir de créer 2 000 postes à Pôle Emploi pour réduire le chômage !
25mar 13
« L’extrême droite ou nous »
Municipales, Europe, Chypre, alliance avec le PC : du « lourd » au congrès du parti de Mélenchon, qui se tient ce week-end à Bordeaux. Jean-Luc Mélenchon à propos de la crise chypriote : « L'euro est devenu le garrot avec lequel on étrangle en silence les peuples ».
Quel est l'enjeu de ce congrès ?
L'essentiel sera d'adopter notre projet écosocialiste. De tracer une ligne d'horizon et de décliner une doctrine. Cela inclut le passage à la VIe République, et surtout un autre partage des richesses. Sans projet global, la politique ne peut demeurer que politicienne. Ce congrès est également celui de l'affirmation d'une stratégie : l'autonomie conquérante face au PS ! Pour la première fois depuis trente ans, une autre gauche, la nôtre, a fait un score à deux chiffres à une élection présidentielle. Nous sommes candidats à gouverner le pays. Cela nous oblige à être concrets. Mais un autre enjeu vient de surgir avec l'affaire chypriote. D'ici à dimanche, nous devons penser autrement notre rapport à l'Europe et à l'euro. Une page est en train de se tourner. Pis : à l'heure où nous parlons, nous ne savons pas si le système bancaire européen ne va pas s'effondrer dans les quarante-huit heures. Lire la suite »
25mar 13
« C’est une réorientation générale de la politique menée qui est à l’ordre du jour »
«Mélenchon l'antisémite», le buzz foireux, les éditocrates et moi
Par Stéphane Alliès
25 mars 2013
Mélenchon l'a longuement redit à la tribune du congrès de son parti gauche (PG) ce dimanche, il n'a évidemment pas tenu de propos antisémites à l'égard de Pierre Moscovici, comme l'en ont accusé vingt-quatre heures durant nombre de socialistes et éditorialistes sur les réseaux sociaux. Pour avoir voulu donner sa propre version d'un «buzz factice», Mediapart a de son côté été une nouvelle fois mis en doute, à tort, par Jean-Michel Aphatie ou Jean Quatremer…
Cette vidéo a été consultée 2 fois
Ce qu’a VRAIMENT dit Mélenchon…
Par Michel Soudais
24 mars 2013
Le co-président du Parti de gauche n’a pas tenu les propos qu’on lui prête depuis 24 heures pour l’accuser de tenir un « discours des années 30 » et d’avoir versé dans « l’antisémitisme » en parlant de Pierre Moscovici. Voici la bande son de ses propos…
Entretien réalisé par Julia Hamlaoui
Alors que le congrès du Parti de gauche ouvre ses portes, son coprésident, Jean-Luc Mélenchon, affirme que l'heure n'est plus à « demander (au pouvoir) "une inflexion" ».
Votre congrès s'ouvre à l'issue d'une période qui a mis la majorité gouvernementale à l'épreuve. Ces difficultés pouvaient-elles être évitées ?
Jean-Luc Mélenchon. Hollande va dans le mur parce que sa ligne politique l'y condamne. Il connaît pourtant l'échec du PS au Portugal, en Espagne ou en Grèce. Le désastre est assuré économiquement – avec la politique de l'offre où le coût du travail, et non celui du capital, est montré comme l'adversaire – et avec la méthode politique qui croit pouvoir contourner le rapport de forces : cela revient à un désarmement unilatéral. C'est pourquoi le Front de gauche, durant toute la campagne, a porté la confrontation de deux lignes possibles pour la gauche. Au bout d'un an de pouvoir, on ne peut pas demander une inflexion. Quels aménagements Jean-Marc Ayrault pourrait-il faire avec les 20 milliards offerts aux entreprises, sans contrepartie du plan de compétitivité, et l'ANI ? C'est une réorientation générale qui est à l'ordre du jour avec un changement de gouvernement ! Le Front de gauche est prêt à y pourvoir.
07mar 13
La révolution bolivarienne est pour nous une source d’inspiration
Vous avez toujours pris parti en faveur du processus révolutionnaire au Venezuela, pourquoi ?
Jean-Luc Mélenchon. Il faut replacer la révolution bolivarienne dans son contexte continental et historique. L’effondrement du communisme d’Etat a été présenté à la terre entière comme la fin dans l’histoire de l’intuition communiste et socialiste. Mais la flamme s’est rallumée en Amérique du Sud parce que le nouvel âge du capitalisme en avait fait son cahier de brouillon. Le néolibéralisme y a été expérimenté d’un côté par des dictatures militaires, de l’autre par l’opération Condor et les violences de la CIA. Les politiques qui ont ensuite pris le relais ont été partout les mêmes : concurrence libre et non faussée, monétarisme et dérégulation. Tout le continent a ainsi été conduit au désastre. C’est dans ce contexte que la flamme révolutionnaire s’est rallumée. Le Venezuela bolivarien a occupé une place singulière : non seulement il s’est construit sur des bases démocratiques, mais il a déjoué les plans criminels de l’adversaire par l’action pacifique et populaire.