Interviews
06déc 12
« Nous sommes la force nouvelle. La nouvelle gauche. »
Jean-Luc Mélenchon : Heureux d’apprendre que le PS défend une idée! Mais quand vous parlez de social-écologie, vous envisagez une écologie avec le souci du social. Ou bien du social avec une sensibilité écologiste. Ca reste en surface sans toucher le fond du système ! Mais l’écosocialisme, c’est le socialisme. C’est la nouvelle définition de la démarche socialiste.
Les deux grands modèles d’organisation de la pensée et de l’action socialiste se sont effondrés. Le premier, le communisme d’Etat, avec un fracas dont on entend encore l’écho. Le second, la social-démocratie, beaucoup plus suavement, si bien que beaucoup de gens croient que ce n’est toujours pas fini. Pour faire de la social-démocratie, il faut un lien organique entre le parti et le syndicat et construire l’Etat social. Or aucun des partis dits sociaux-démocrates de l’Europe du Nord n’a plus de lien privilégié avec les syndicats. Et non seulement ils ne construisent pas l’Etat social mais ils le détruisent. La capitulation devant la finance de Papandréou en Grèce a terminé le cycle social démocrate. Cette machine-là est morte, c’est un astre mort, une configuration électorale qui tient par la peinture et les oripeaux qui vont avec mais qui n’a plus de contenu ni subversif ni émancipateur. Lire la suite »
06déc 12
« Marier le rouge avec le vert »
Marier le rouge avec le vert. Jean-Luc Mélenchon et son Parti de gauche organisent demain à Paris leurs «Assises de l'écosocialisme». Plus écologiste que jamais, l'eurodéputé Front de gauche et ancien candidat à la présidentielle explique cette nouvelle synthèse.
Alors vous concourrez désormais au titre de meilleur écologiste de France ?
La question ne se pose pas ainsi… Les Verts sont les fondateurs. Ils ont ouvert avec ténacité le chemin. Mon évolution témoigne de leur succès. Mais ils sont la préhistoire de l'écologie politique. Désormais, nous sommes en avance sur le plan programmatique. Surtout, nous apportons l'héritage de la première gauche, du socialisme historique : ses méthodes, sa discipline de pensée, le lien entre luttes, prises de conscience et doctrine. C'est ce que j'appelle l'écosocialisme. Lire la suite »
23oct 12
« L’exemple de l’Amérique du Sud »
« J'AI CONNU l'Amérique du Sud au fond du trou. J'ai vu les arbres pousser dans la gare de Montevideo, quand 37 % de la population uruguayenne et 40 % des Argentins vivaient sous le seuil de pauvreté. Aujourd'hui la pauvreté a été divisée par 2,5 en Argentine et par trois en Uruguay. Et les dirigeants des deux pays me demandent : « Mais pourquoi faites-vous en Europe ce qui avait tellement raté chez nous, voici dix ans ? Est-ce que vous vous rendez compte que vous allez, comme nous l'avons vécu, au-devant d'une décade perdue ? »
03oct 12
« L’Europe est devenue austéritaire »
Alors que le Premier ministre tente de réunir sa majorité sur le traité européen, l’ex-socialiste y voit un plan de rigueur qui mènera "à la récession".
Après avoir défilé dans Paris, dimanche, avec ses militants contre la ratification du Traité budgétaire européen, le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, veut faire pression sur les parlementaires qui examinent le texte. Il accuse le gouvernement de mener la France vers la récession et maintient qu’un rejet du texte serait salvateur pour l’Europe.
Trouvez-vous que François Hollande se cache dans ce débat européen ?
Il est très mal à l’aise et pas très fier du résultat, car il est confronté à une situation invraisemblable où il divise la gauche pour faire passer un texte signé par son prédécesseur. François Hollande utilise son Premier ministre dans la fonction la plus triviale de la Ve République, celle de fusible. Et ce mardi, celui-ci a fait un discours calamiteux où il a été obligé d’avouer qu’il présente le même texte que celui signé par Nicolas Sarkozy.
26sept 12
« Nous vivons la fin de l’ancien régime libéral »
Le processus vers la ratification est déjà bien entamé. La manifestation de dimanche n’est-elle pas un baroud d’honneur ?
La question se pose pour les personnes qui ne croient pas à la démocratie et pensent que nous avons élu un monarque qui a reçu carte blanche pour cinq ans. Il y a quinze jours, qui aurait dit que le conseil fédéral d’Europe-Écologie- les Verts allait voter « non » au traité européen à une aussi large majorité ? Personne ne peut nier que ce vote a été facilité par l’ampleur de la préparation de la manifestation. On nous disait qu’aucun socialiste ne sortirait du rang, or plus de vingt d’entre eux devraient voter contre le traité. On ne doit jamais renoncer à l’espérance démocratique. Lire la suite »