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 Interviews

24fév 12

Interview publiée dans la Vie

Laïcité et concordat

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Pourquoi avez-vous accepté de parler à La Vie, hebdomadaire chrétien d’actualité ?
Jean-Luc Mélenchon. J’éprouve une jubilation à discuter avec des gens qui ont la foi. Ils se situent dans un espace comparable au mien, dans un domaine plus grand que soi. Nous partons de la même idée : aucun d’entre nous ne peut être heureux dans un océan de malheur. Nous sommes responsables du sort des autres. J’ai plus de facilité à parler avec des chrétiens qu’avec des traders ! Eux sont à l’opposé de mon monde qui est fait de responsabilité morale, individuelle et collective. Les catholiques ? Je les connais comme ma poche. Je lis les encycliques, moi, et je dois être le seul à ­gauche à le faire !

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31jan 12

Interview publiée dans Direct matin

35 heures, emploi et modèle allemand

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Comment réagissez-vous aux annonces de Nicolas Sarkozy ?
Jean-Luc Mélenchon. Le président est bien sûr candidat mais il ne se contente pas de faire campagne. Il prend, pour le pays, des décisions qui vont nous nuire tout de suite. Ces mesures sont coûteuses pour les salariés. Il faudra les abroger. Sur les 13 milliards de hausses de taxes, 85 % seront payés par les ménages via la TVA et 15 % par les revenus financiers. Cette proportion est sa signature.

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23jan 12

Interview publiée dans le Monde

Sur le PS et Marine Le Pen

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Vous progressez dans les intentions de vote (entre 7% et 8,5%) mais vous ne rentrez pas dans le "match à quatre", entre François Hollande, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et François Bayrou…

Jean-Luc Mélenchon. Ce n'est pas le plus important. Pour moi, la référence reste le "oui" et le "non" lors du référendum sur le traité constitutionnel européen [en mai 2005]. Toute la question de l'austérité, c'est le retour du débat du oui et du non. Il y a les trois partisans du oui. Ils disent la même chose différemment : "Il faudra payer la dette." Et puis, il y a une quatrième, Marine Le Pen, qui dit : "Si vous ne voulez pas du système, votez pour moi." Mme Le Pen prône un non qui est auto-disqualifié. Personne ne peut avoir envie d'en faire l'expérience. Ce n'est pas un match à quatre, c'est un garrot. C'est une camisole de force, ces quatre-là.

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07jan 12

Interview publiée dans Libération

Sur le débat à gauche

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Diriez-vous que la lettre de François Hollande est un texte de gauche ?
Jean-Luc Mélenchon. C'est  une contribution à la campagne. Il pose son diagnostic. Mais quelles  conclusions tire-t-il des constats du dérèglement du capitalisme ?

Pour le coup, ce problème ne date pas de François Hollande…
Jean-Luc Mélenchon. Le  moment est donc peut-être venu de faire des bilans. Le mouvement  socialiste a vécu sur l'idée que la régulation suffirait à remettre le  capitalisme dans son lit. L'expérience montre le contraire. Et la  méthode mise en oeuvre par toute la social-démocratie européenne, à  laquelle François Hollande est personnellement très lié, a aggravé les choses. C'est une divergence entre nous qui n'a rien de personnelle. François Hollande  est sans doute un homme de gauche qui agit selon sa logique. J'en ai  une autre. Mais il faut qu'il admette la réalité d'un débat à gauche !

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04jan 12

Interview publiée dans la Riposte

Le bilan de Nicolas Sarkozy et les axes du programme « l’Humain d’abord »

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Sarkozy a lancé la lutte contre les « fraudeurs » aux allocations familiales, arrêts maladie, RSA, etc. A l’en croire, les pauvres et chômeurs seraient responsables de la dette publique. Comment combattre cette stratégie ?
Jean-Luc Mélenchon. La chasse aux pauvres menée par Sarkozy sous prétexte de lutte contre la fraude est une stratégie pour diviser le peuple. Un enfumage pour détourner le regard loin des responsables de la crise et de la dette  : les banques et le système financier. Pour démonter cette imposture, il faut sans cesse rappeler que la fraude aux prestations sociales ne représente que 20 % du total de la fraude sociale. La droite reste silencieuse face aux responsables de 80 % de la fraude : ces patrons voyous qui soustraient 14 milliards par an de recettes aux régimes sociaux. L’arsenal anti-fraude de Sarkozy n’est donc pas fait pour améliorer les comptes sociaux mais pour entretenir une bataille idéologique et insécuriser davantage les travailleurs.

Quant à la volonté de l’UMP de faire travailler de force les bénéficiaires du RSA, elle est indigne. En république un droit est toujours universel et sans contrepartie, c’est-à-dire inaliénable. Si Nicolas Sarkozy voulait vraiment trouver de l’argent, il s’attaquerait aux fraudeurs du fisc qui volent 40 milliards. Mais on a vu comme il a renoncé aux poursuites pénales contre les fraudes fiscales de Mme Bettencourt ! Le roi est nu ! Son numéro contre la fraude s’arrête à la porte des riches.

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