Interviews
03jan 12
Bilan de Sarkozy, programme du Front de Gauche, lutte contre le FN
Quel bilan faites-vous du mandat de Nicolas Sarkozy?
Jean-Luc Mélenchon. Sa victoire en 2007 n'était pas seulement la déroute de la gauche organisée autour du PS. C'était un changement d'époque. Ca y est, il y avait le Thatchter français qui allait affronter l'Etat social né de la Libération! Et puis cet homme a été fauché par quelque chose à quoi il ne s'attendait pas : l'heure a sonné dans le monde de la fin du système libéral. Dès lors, ses voeux du premier janvier sont la récitation d'un catéchisme libéral crépusculaire. Maintenant il veut même démanteler la protection sociale avec la TVA soi-disant sociale. Nicolas Sarkozy est le premier démolisseur de France. Aucun changement de cap ne peut venir de lui.
11déc 11
La règle d’or, l’offre de débat publique avec le PS et le vote des étrangers
Acceptez-vous le principe, arrêté lors du sommet de Bruxelles, des sanctions automatiques contre les pays européens qui laissent déraper leur budget?
Jean-Luc Mélenchon. Non. On n'en serait pas là si on avait décidé de tuer la spéculation en permettant à la Banque centrale européenne de prêter directement aux Etats, comme c'est le cas aux Etats-Unis ! Mais le gouvernement conservateur allemand a refusé cette solution. Angela Merkel a imposé sa vision : prendre à la gorge tous les pays et les obliger à remettre leurs comptes à l'équilibre dans une logique libérale de compression des dépenses publiques et de protection fiscale des revenus du capital. C'est un coup de massue. Les pays récalcitrants sont mis au pas. Cela produit des comportements ouvertement autoritaires, les sanctions deviennent automatiques, deux pays décident de tout. Telle est désormais l'Europe que je nomme « austéritaire » : opaque, autoritaire, inégalitaire. Elle n'est pas viable.
03déc 11
L’exigence d’un débat public avec le PS
Depuis des années, vous ne cessez de vous affronter avec François Hollande. Vous l'avez traité autrefois de «parrain», de «roi de l'entourloupe», vous avez dit qu'il vous donnait «la nausée». On n'est donc pas très étonné de vous entendre dire, aujourd'hui, qu'il est un «capitaine de pédalo». Quels sont, sur le plan personnel, les cadavres dans les placards entre vous et lui ?
Jean-Luc Mélenchon. Il n'y a aucune dimension personnelle dans mes relations avec François Hollande. Comme il est quelqu'un d'extrêmement plastique, il n'y a jamais eu, d'homme à homme, la moindre trace de tensions entre nous. Moi-même, je ne pratique pas les vendettas personnelles. Il faut des circonstances très particulières, quasi intimes, pour que je me fâche vraiment. Ce n'est pas le cas ici. J'ai la religion républicaine. Il n'y a pas de place là-dedans pour des inimitiés de personnes.
01déc 11
A observer ce qui se passe et ce qui se dit depuis plusieurs semaines, on peut avoir le sentiment qu'à gauche, la machine à perdre ait été enclenchée. C'est votre avis ?
Jean-Luc Mélenchon. La méthode imposée par les dirigeants socialiste crée une spirale dépressive pour toute la gauche. Et si, de notre côté, nous sommes en progrès, cela ne suffit pas à me satisfaire. Cette méthode est désastreuse.
25nov 11
Entretien accordé à l’occasion du déplacement en Bretagne
Vous avez qualifié François Hollande de «capitaine de pédalo». Est-il votre adversaire privilégié?
Jean-Luc Mélenchon. Bien sûr que non. Mais c'est mon concurrent à gauche. Notez comment, après ce mot piquant, j'ai eu droit à une bordée d'injures. Ces socialistes adoptent une posture de victime, alors même que ce sont eux qui manient systématiquement l'injure à mon égard depuis des mois.