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 Interviews

12avr 10

Une semaine après avoir fait le tour du web avec votre « engueulade », que tirez-vous de cette histoire?
C’est effrayant de voir une telle meute qui part d'une prise de bec dans la rue et qui en huit jours fait plus de passage sur mon nom qu'en dix ans de livres écrits, de meetings… C'est une manipulation ! Ce sont des images volées.

Mais pourquoi avoir parlé "des journalistes" en en faisant une généralité?
Les mots d’une prise de bec ne sont pas pesés au trébuchet. Les médiacrates eux ne se gênent pas pour mettre en cause « les politiques ». Ils le font sciemment, eux.

Les élus PG ne participent pas aux exécutifs régionaux et, en Ile-de-France, ils ne siègent même pas dans le groupe communiste. Les stratégies du PG et du PCF ne sont-elles pas divergentes?
Ce serait stupéfiant de ne pas avoir de divergences ! Le PG est un petit parti et cela nous rend sous doute plus intraitable. On avait dit: « Nous irons dans les exécutifs si un certain nombre de conditions sont remplies ». Ici, ce n'était pas le cas. Les situations sont différentes selon les régions. Les dirigeants communistes, surtout en Ile-de-France, doivent renoncer à penser qu’il leur suffit de décider pour que nous les suivions. Nous ne demandons pas l’inverse, non plus. Problème: celui qui menait la liste (Pierre Laurent, ndlr) va devenir le premier responsable du PCF. Il n’a pas su surmonter les difficultés ni faire les gestes nécessaires. Mais au-delà de ces difficultés, nous sommes en phase sur l’essentiel. Lire la suite »


16oct 09

Interview publiée dans la Marseillaise

Le rassemblement de l’Autre gauche et le bilan du Parti de Gauche

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Vous venez de déclarer que « les choses avancent bien » pour l’unité de la gauche radicale aux prochaines élections régionales. Quelles sont les raisons de cet optimisme?
Souvenez-vous. On nous avait prédit qu’il serait impossible de nous retrouver ensemble, que la fracture entre le Front de gauche et le NPA était trop profonde.  Or des réunions de toutes les organisations de « l’autre gauche » se sont tenues. Une nouvelle rencontre est prévue pour ce vendredi 16 octobre. Depuis les élections européennes, des rencontres bilatérales entre nos organisations ont défriché le terrain. L’esprit de responsabilité l’a emporté sur l’esprit de chicane.
Certes, je ne cache pas la réalité des difficultés à surmonter. La campagne des Européennes a laissé des traces. En outre, le décalage du calendrier politique de chaque formation ne facilite pas la démarche. Le Parti de gauche s’est prononcé dès le 13 juin pour des listes autonomes de l’autre gauche. Le NPA a pris position à la rentrée. Le Conseil national du PCF rendra publique une offre politique nationale le 24 octobre prochain. Mais il faut respecter le processus de décision de chaque partenaire. Lire la suite »


21juin 09

Interview publiée dans l'Humanité dimanche

Bilan des élections européennes, congrès du Parti de Gauche et élections régionales

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PS en chute libre, percée des Verts, UMP en tête des suffrages et Front de gauche à 6,5% : quelles sont les leçons politiques que tous tirez du dernier scrutin ?

Jean-Luc Mélenchon. La première, c’est évidemment l’abstention. Indifférence ? Désintérêt ? J’y vois plutôt une censure des institutions européennes et d’une façon générale des mécanismes démocratiques dans notre pays. Le bilan est lourd. La démocratie n’est pas qu’un idéal. C’est surtout le mode concret pour régler les problèmes  quotidiens de la vie en société. Ce mécanisme de base est désormais enrayé. C’est un avis de tempête à venir ! Il faut aussi s’y préparer. La seconde leçon de cette élection, c’est bien sûr la faillite de l’orientation  du PS. Nous en payons tous l’ardoise. Le PS entraîne toute la gauche dans le trou. C’est le même cas dans toute l’Europe. Le PS français paye ainsi son alignement sur la social démocratie européenne depuis François Hollande. Dans ces conditions, l’émergence du Front de gauche est réellement la chance de la gauche française. C’est la seule force de gauche autonome et  unitaire qui soit apparue à temps. Je dis « à temps » en pensant à l’exemple de ce qui s’est passé en Italie, où les camarades de l’autre gauche, ont trop attendu pour proposer une alternative autonome. Ils ont été balayés aux  dernières élections législatives. A présent, faute d’union de l’autre gauche divisée en deux listes, ils ont aussi perdus tous leurs députés au Parlement européen! Ces deux désastres doivent nous servir de leçon. Lire la suite »


25mai 09

Interview publiée dans les Echos

Les élections européennes

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Comment jugez-vous la première partie de la campagne électorale ?
Je suis assez stupéfait d'entendre les généralités égrainées tant par l'UMP que par le PS. Ils font, l'un et l'autre, des promesses incompatibles avec le Traité de Lisbonne qu'ils veulent voir ratifier. Par exemple, l'UMP, je cite, veut « combler le fossé qui existe entre les Etats en matière de norme sociale commune ». Sauf que l'harmonisation sociale est interdite par le Traité de Lisbonne ! Quant au PS, il dit qu'il faut changer de majorité pour chasser les libéraux. Pourtant, il vote presque tout le temps avec eux au Parlement européen. Il l'a fait, par exemple, pour la directive sur la dérégulation du marché de l'énergie. Et le MoDem ! Lui, il prétend limiter la libre circulation des capitaux et instaurer une taxe de type Tobin… C'est intéressant… surtout si l'on se souvient que les députés du Modem ont voté contre la taxe Tobin et que le Traité de Lisbonne interdit toute restriction aux mouvements de capitaux. Tout cela, c'est un l'enfumage généralisé! Cela interdit un débat sérieux entre des gens responsables. Je comprends que l'on puisse être libéral, mais je ne comprends pas qu'on ne l'assume pas. De la même façon, je comprends que l'on soit favorable au Traité de Lisbonne, mais je n'admet pas qu'on le dissimule. Lire la suite »


03mai 09

Interview publiée dans le Monde

Besancenot, « risque révolutionnaire », Bayrou et les socialistes

Ce billet a été lu 49 fois.
Après un 1er mai réussi, comment analysez-vous la crise sociale que connaît le pays depuis trois mois ?  Reflète-t-elle une colère globale ?
Jean-Luc Mélenchon. Oui. Mais il faut être lucide sur cette colère. Les gens ont peur de ne pas avoir d’avenir. Ils sont révoltés car ils trouvent que les conséquences de cette crise sont injustes. Mais annoncer tous les jours la révolution c’est de la manipulation. Il y avait bien plus de violence dans les années 70. Moi je vois aujourd’hui un monde qui part en petits morceaux. Et un grand désarroi. Il y a donc une immense disponibilité envers la gauche. Elle est pourtant absente. Voila le drame.

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