Interviews
06juin 08
"Si les Irlandais votent Non au traité de Lisbonne ils vengeront notre peuple de la forfaiture de Nicolas Sarkozy et de la trahison des parlementaires socialistes qui ont permis de faire passer le traité de Lisbonne sans référendum en France.
Une nouvelle fois il sera prouvé que cette Europe là n’est pas l’Europe des citoyens mais seulement celle des élites ivres du libéralisme dont le bilan et les méthodes finiront par enlever à tous la moindre envie d’Europe.
Les Irlandais ne peuvent pas bloquer définitivement le traité de Lisbonne. Leur vote ne comptera pas plus que celui des français ou des hollandais. Mais ils peuvent ridiculiser ses auteurs et leurs méthodes d’enfumage des peuples."
Je vous invite à lire sur le site de PRS le récit que François Delapierre, le délégué général de PRS, fait de sa participation à la campagne pour le Non en Irlande.
27mai 08
Communiqué de presse de Jean-Luc Mélenchon
sénateur, membre du bureau national du PS
Le congrès du PS va-t-il se résumer à une course à : « plus libéral que moi tu meurs » ?
Tout porte à le croire. Ségolène Royal, Bertrand Delanoë, Manuel Valls c’est la surenchère permanente.
Comment empêcher le centre de gravité du parti d’être aspiré par ce trou noir ? Cette ligne politique est mortifère. En Italie, elle a produit la défaite et l’éclatement de la gauche en camps inconciliables.
En France, la gauche du parti socialiste a une responsabilité essentielle pour bloquer ce processus.
J’adjure le NPS d’Henri Emmanuelli et Benoît Hamon d’entendre les appels au rassemblement de la gauche du parti que je leur lance. Que le souvenir de la division des partisans du non et de la synthèse trompeuse du congrès du Mans nous serve de leçon. Elles nous ont condamnés à l’échec à l’investiture aux présidentielles. Chaque occasion manquée par la gauche du parti condamne le PS à un nouveau glissement social-libéral, condamne la gauche à la défaite et donc le pays à la souffrance sociale.
Il n’y a pas de PS ancré à gauche sans une gauche du PS qui s’assume et se bat ouvertement et dans l’unité pour ses idées.
Il faut une gauche au PS. Ou il n’y aura plus de PS de gauche. Alors Sarkozy aura gagné sur tous les tableaux.
17nov 07
Interview de Jean-Luc Mélenchon pour Le Sarkophage n°3 paru le 17 novembre 2007 (directeur Paul ARIES)
1) Peut-on encore considérer le parti socialiste comme un parti de gauche ? Ne faut-il pas plutôt le considérer comme un parti démocrate avec lequel des alliances sont certes possibles mais qui ne peut en aucun cas constituer l’ossature d’un projet de transformation socialiste et écologiste de la société ? Quel lien peut-on établir entre certains dirigeants socialistes notamment Hollande et Royal et la mouvance néo-démocrate américaine fondée par Clinton ?
La mutation du PS en parti démocrate est engagée. Mais elle n’est pas achevée. J’utilise le terme de « démocrate » comme je l’explique dans mon livre En quête de gauche pour deux raisons. D’abord parce qu’il s’agit d’autre chose que la ligne social-démocrate à laquelle tant de mes camarades se réfèrent mécaniquement. Surtout dans les lendemains de défaite. Pour ma part je suis socialiste et républicain, et non pas social-démocrate. Mais au moins, la social-démocratie se donnait comme objectif des avancées sociales pour les travailleurs obtenues par un rapport de forces dans le cadre national et garanties par la norme sociale et l’intervention publique. Pour les démocrates, la question sociale devient secondaire. Je parle de courant « démocrate » également parce que cette nouvelle orientation impulsée dans les partis sociaux-démocrates européens par Blair ou Schröder vient en fait des Etats-Unis. Tout cela prend sa source dans le virage New democrat opéré par Clinton dans les années 1980. Or je montre dans mon livre la très forte convergence d’idées et de stratégies qui existe dès le milieu des années 1980 entre ce courant démocrate et le petit groupe dit des « transcourants » au PS dont François Hollande et Ségolène Royal font alors partie. Préparée à petites doses par Hollande durant ses 10 ans à la tête du PS, cette mutation idéologique a été incarnée ouvertement pour la première fois par Ségolène Royal dans la campagne présidentielle. Avec la défaite que l’on sait à l’arrivée. Dès lors, une question se pose. S’agit-il d’une tentative sans lendemain ou d’un tournant irréversible ? Beaucoup d’indices me font craindre la seconde hypothèse. Mais je ne choisirai pas à la place des faits. Lire la suite »
18sept 07
Communiqué de Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS de l’Essonne, ancien ministre le 18 septembre 2007
La gauche est au pied du mur.
Le président de la République vient de prononcer un discours de confrontation sociale. En prétendant mettre à plat toute « notre organisation sociale », il s’attaque frontalement à trois fondamentaux de l’Etat social dans notre pays : le contrat de travail, la retraite et l’assurance maladie.
Pour cela il a multiplié les bobards destinés à noircir les performances de notre économie et à effrayer les Français :
- la France ferait moins bien que toute l’Europe en matière de chômage alors que la première puissance économique européenne, l’Allemagne, a le même taux de chômage que nous et que les taux officiels de nombreux pays anglo-saxons et du nord son artificiellement dégonflés grâce à l’explosion du nombre de travailleurs invalides.
- les 35h auraient aggravé le chômage, alors même qu’elles ont créé au moins 300 000 emplois d’après le ministère du travail et que c’est depuis leur démantèlement que l’emploi ralentit
- les régimes spéciaux seraient le principal problème à résoudre pour assurer l’équilibre des régimes de retraite, alors qu’ils ne concernent aujourd’hui que 4,5 % des actifs et n’en concerneront plus que 1,6 % en 2025.
Par le dénigrement infondé de notre pays, le président de la République prétend démontrer que les Français souffriraient d’ « un trop plein de droits ». C’est une injure faite aux millions de pauvres, de travailleurs précaires et de chômeurs dont les droits sont ignorés ou piétinés.
La gauche a un devoir de résistance frontal dans cette confrontation.
10sept 07
Communiqué de Jean-Luc Mélenchon, sénateur, ancien ministre le 10 septembre 2007
Après la droitisation constatée dans les discours tenus à l’université d’été de la Rochelle un nouveau seuil est franchi dans cette dérive avec le dossier des régimes spéciaux de retraites. Voici à présent que la modernisation du Parti Socialiste prétend se construire dans le suivisme à l’égard de la droite en pleine offensive contre les acquis sociaux des salariés. Je déplore le caractère unilatéral de l’expression socialiste à propos des régimes spéciaux de retraite qui facilite les mauvais coups du gouvernement de droite et du président de la République.
La nécessité de cette réforme n’est pas démontrée du point de vue de l’équilibre des régimes de retraite, encore moins s’agissant d’équité.
Les bénéficiaires des régimes spéciaux ne représentent en effet que 4,6 % du total des retraités et n’en représenteraient plus que 1,6 % en 2025.
S’agissant d’équité, la priorité serait plutôt d’égaliser les niveaux de cotisations des commerçants, artisans, agriculteurs et professions libérales avec ceux des salariés et de supprimer les régimes spéciaux de retraite exorbitants des PDG.