Interviews
10avr 06
Communiqué – Paris, 10 heures 54.
Le CPE est retiré. Il sera remplacé. Mais cela ne fait pas le compte. L’apprentissage à 14 ans sera maintenu. Le travail de nuit des jeunes de 15 ans est maintenu. Si tout cet épisode s’achevait sur l’abandon de la jeunesse visée par ces mesures alors même que le gouvernement est mis en déroute ce serait un terrible abandon social. Je forme le v?u que l’opposition de gauche dans les assemblées ne laissera pas faire et qu’elle utilisera le débat sur le nouveau texte de loi que va proposer le gouvernement pour revenir sur ces points.
06avr 06
Le gouvernement ne gouverne plus. Pourquoi reste- t- il ?
Le ministre de l’intérieur chef du parti majoritaire dirige la sortie de crise. Pourquoi lui ?
François Hollande sourit. Où est l’opposition républicaine ?
Il fait beau et le jardin du Luxembourg sous ma fenêtre au Sénat ne désemplit pas. J’y vois comme un de ces calmes qui entoure les grandes tempêtes de l’histoire dans ce pays. La cinquième République agonise dans une atmosphère d’irréalité presque comique. C’est jeudi, le jour des hebdos, c’est-à-dire celui des journaux qui ont le temps de réfléchir sur l’essentiel. C’est pourquoi quatre d’entre eux sont centrés sur Ségolène Royal. Plus impliqués dans la réalité, les quotidiens commentent beaucoup une phrase à triple sens du premier ministre. Monsieur De Villepin dit qu’il ne laissera à personne d’autres le soin de tirer toutes les leçons de la situation. Bigre. Partira ? Partira pas ? On pourrait plutôt se demander ce qu’il fait encore là. Mais la question ne sera pas posée par l’opposition.
31mar 06
A la question "Le pouvoir doit-il céder à la rue ?" que me posait le quotidien Le Parisien/Aujourd'hui en France, voici ma réponse telle qu'elle a été publiée ce matin par ce journal :
"Il peut arriver que la loi soit injuste. Face à cela, la démocratie prévoit sans cesse des correctifs : le débat parlementaire, les élections … Mais parfois, le fonctionnement des institutions se grippe. Dans l'affaire du CPE, Dominique de Villepin a brutalisé le Parlement avec le 49-3. Tous les rouages démocratiques ont été faussés les uns derrière les autres et, aujourd'hui, le gouvernement jouit d'une faible légitimité. L'ultime moyen de pression, c'est donc la manifestation, la grève. Le droit d'insurrection est même reconnu lorsque le pouvoir est tyrannique ! La désobéissance civique fait aussi partie de la démocratie. Pour tout bon républicain, en dernière analyse, la légitimité du pouvoir est entre les mains du peuple, même si celui-ci est dans la rue. L'art de bien gouverner, c'est justement de prendre les bonnes décisions qui ne mettront pas tout le monde en colère. Là, Villepin nourrit une vision bonapartiste du pouvoir où l'on fait avancer le peuple à coups de chicote."
12mar 06
Communiqué après le passage de Dominique de Villepin sur TF1
Le 12 Mars 2006 .
On attendait du premier ministre qu’il ouvre une voie de sortie négocié de la crise dans laquelle se trouve le pays du fait du CPE. Il a fait tout le contraire en annonçant le maintien en l’état de la loi dite « égalité des chances ». Compte tenu de la situation c’est une provocation. En choisissant l’opposition frontale avec les syndicats et la jeunesse le premier ministre fait perdre son temps au pays. A présent c’est donc dans la rue que le problème va exclusivement se régler.
28nov 05
Interview accordée au magazine L’Optimum – octobre 2005
DRÔLE D’ENDROIT POUR UNE RENCONTRE : JEAN-LUC MELENCHON SUR LE PARVIS DE NOTRE DAME
DEPUIS LA VICTOIRE DU « NON» AU DERNIER RÉFÉRENDUM, JEAN-LUC MÉLENCHON A CHANGÉ DE DIMENSION. LE POIL À GRATTER DU PS QUI SE COMPLAISAIT DANS LA POSITION D’ÉTERNEL MINORITAIRE EST DEVENU UNE FIGURE À PART ENTIÈRE DE LA« GAUCHE DE LA GAUCHE ». CONFESSIONS D’UN SÉNATEUR SPIRITUEL DANS TOUS LES SENS DU TERME.
Propos recueillis par Yves Deray