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 Interviews

07nov 05

Etat d’urgence

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Violences urbaines: appel aux militants de gauche à se rendre sur le terrain

(230 mots)

PARIS, 5 nov 2005 (AFP) – Le sénateur PS de l’Essonne Jean-Luc Mélenchon a appelé samedi les militants de gauche à se rendre sur le terrain dans la soirée pour « dialoguer » avec les jeunes et ne « pas abandonner la rue à la confrontation », après neuf nuits consécutives de violences urbaines.

« A présent, les quartiers sont en feu, la France est en état d’urgence sociale et politique », a-t-il déclaré dans un communiqué.

« Pour moi, il ne peut être question d’abandonner la situation au conflit entre une jeunesse désespérée et des forces de l’ordre exaspérées. Ce qui se passe nous concerne tous (…) D’une certaine façon, notre idée de la République est en danger. C’est à chacun de nous de la faire vivre et de la sauver », a-t-il ajouté.

Des initiatives, réunissant des élus et des sympathisants socialistes, étaient prévues samedi soir dans l’Essonne à Massy – où une vingtaine de voitures ont été brûlées ces derniers jours – Viry-Châtillon et Courcouronnes.

« Si on est des militants, ce n’est pas seulement pour débattre des motions du congrès du PS, mais aussi pour s’impliquer sur le terrain dans la vie de la cité quand son équilibre est menacé », a déclaré Jérôme Guedj, vice-président PS du Conseil général de l’Essonne, à l’AFP.

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23sept 05

Interview parue dans France Soir le vendredi 23 septembre 2005

Ségolène Royal se dit prête pour la présidentielle, comment réagissez-vous ?

Jean-Luc Mélenchon : Tout le monde a le droit d’être candidat. mais pour l’équipe Hollande, l’hypocrisie éclate au grand jour : pendant ce temps on nous dit que le congrès de novemebre n’a pas à traiter de la candidature présidentielle, alors que je milite pour le contraire. On me reproche de défendre le choix de Laurent Fabius, en relation avec le vote non au référendum. Mais dans le camp du oui, il y a déjà cinq candidats : Royal, Hollande, Aubry, Lang et, le plus important d’entre eux, Strauss Kahn. Si cette équipe de grupies gagne le congrès, il leur restera à se départager en s’inventant des divergences dont nous n’aurons pas débattues dans le congrès. Ce procédé est déloyal, détestable, puisqu’il consiste à reporter les débats à l’après congrès. Veut-on faire de ce parti le mouvement des lecteurs de Paris-Match au lieu de débattre du fond ?

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15sept 05

Interview publiée dans La Croix

Que se passe-t-il au PS pour que vous, issu de l’aile gauche du parti, vous vous retrouviez à faire alliance avec Laurent Fabius qui a en longtemps incarné l’aile droite ?

Jean-Luc Mélenchon : Laurent Fabius était en effet classé parmi les sociaux-libéraux. Mais il s’est aperçu que l’Europe actuelle est non pas un rempart mais le cheval de Troie de la mondialisation libérale. Sur ce point, sa lecture du référendum et de la Constitution européenne est fondatrice. Les sociaux-libéraux veulent accompagner le mouvement de mondialisation libérale. Les vrais socialistes, eux, veulent rompre avec elle. Cela n’a rien à voir avec une opposition entre réformistes et révolutionnaires : il y a longtemps que cette question a été réglée au PS.

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19juin 05

INTRODUCTION

Richard ARZT : Bonjour Jean-Luc MELENCHON.

Jean-Luc MELENCHON : Bonjour.

Richard ARZT : Votre parcours politique n’évoque pas l’image traditionnellement feutrée que l’on a des sénateurs. Quand il s’agit de défendre vos idées, vous n’hésitez pas à être, disons, turbulent. Au Parti socialiste, vous appartenez à la minorité de gauche. Après le vote favorable à la Constitution européenne à l’intérieur du parti. Eh bien vous, vous avez continué votre parcours pour le non à ce référendum qui se présentait donc le 29 mai.

Vous avez participé à des meetings où se trouvaient des leaders de gauche et d’extrême gauche, c’était une façon de braver la direction du parti socialiste mais vous n’avez pas été sanctionné.

En tout cas, maintenant vous êtes un des éminents représentants du camp des vainqueurs et avec vous on va évidemment aborder les questions liées à l’Europe. Le conseil de Bruxelles dans la nuit de vendredi à samedi n’a pas réussi à se mettre d’accord sur un projet de budget pour les années futures, le budget européen. Tony BLAIR refuse d’aller plus loin dans l’intégration européenne. Et puis, autre sujet d’actualité avec vous évidemment, les secousses à l’intérieur du Parti socialiste et les travaux de regroupement à la gauche de la gauche.

Anita HAUSSER de L.C.I. et Gérard COURTOIS du Monde sont à mes côtés pour vous poser des questions.

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09juin 05

Propos recueillis par Michel SOUDAIS

Quel bilan tirez-vous du Conseil national de samedi ?

Jean-Luc Mélenchon : La situation est désastreuse. L’analyse officielle du résultat du scrutin, faite par la direction du PS, est totalement erronée. Pour l’équipe de François Hollande le vote « non » est un vote de peurs, d’ignorance, sans rapport avec la Constitution européenne et le modèle de construction de l’Europe. Tout est faux dans ce diagnostic. Son unique objectif est de justifier après coup l’erreur du parti et le dispenser de toute autocritique. De surcroît il conforte le discours de la droite. Sur le plan de la vie interne du parti, là aussi c’est un désastre. Après que le peuple de gauche et les électeurs socialistes ont voté à l’inverse du vote interne du parti, la seule leçon tirée de ce décalage a consisté à punir ceux qui ont voté comme les électeurs socialistes. C’est une vengeance d’appareil. En fait, faute de pouvoir dissoudre le peuple qui a mal voté, on le punit par procuration. C’est également une tactique interne : déclencher une véritable guerre civile pour empêcher les débats de fond pourtant nécessaires.

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