05fév 10
E n ce moment j’ai promis une diète médiatique, parce que dimanche je vais au Grand Jury de RTL (il ya aussi Le figaro et LCI) qui est une sorte de podium central médiatique sur lequel je ne suis plus monté depuis les européennes ! Je bosse mes fiches comme un fou. Ca n’empêche pas de faire le reste. Par exemple un aller retour à Bruxelles pour les auditions et rapports de la Commission des affaires étrangères. Mais ce vendredi ma journée a commencé sur fond maussade. En effet, j’ai été privé du moment hebdomadaire de bonheur qu’est ma lecture du billet de Pierre Marcelle dans «Libération». Malaise. J'en parle. Et j’ai eu la grosse colère en lisant ce qui se passe entre « les marchés » et le pauvre peuple grec. Je vais parler aussi des banques, ces parasites.
FOND DE L'AIR
Je n’achète systématiquement «Libération» que ce jour là et pour cette raison là. Ce n’est pas que le billet soit mauvais. Tout au contraire. Comme tous les autres il fait son métier en obligeant à réfléchir, d’accord ou pas d’accord. Ce n’est pas que je ne supporte pas qu’il me critique. Je n’aime pas trop les critiques en général. Mais c’est que je sois en partie d’accord avec la critique qui m’est faite. Voila qui me coince. Ne pas être tout à fait d’accord avec soi-même me rend maussade quand cela se produit. Marcelle a tort de dire que je me laisse engluer dans la critique radicale de la burka. Mais il a raison, mille fois raison, de dire que le fond de l’air est délibérément tourné à l’obsession contre les pratiquants de la religion musulmane. D'après moi, les musulmans d'aujourd'hui sont les juifs d'avant guerre en matière de bouc émissaires. Comment maintenir ses convictions et ses principes sans se prêter au jeu qui en détourne toute la signification. Je rumine. Et je parle d’autre chose dont je m’énerve de ne pouvoir parler nulle part : les banques.
LA LIGNE DE DEFENSE
Donc je voudrais bien faire la pause à propos des burkas, voiles et ainsi de suite. Car je suis bien d’accord pour constater que pendant qu’on parle de ça, le reste de ce qui est souvent plus brûlant, vit sa vie dans la douceur de la pénombre. Mais comment faire ? Il faut réagir quand on vous interroge. Il faut tenir la tranchée. Pas question de faire comme si les campements religieux au milieu de la scène publique étaient une mode parmi d’autres. Pour moi c’est la lutte des Lumières qui continue. C’est la ligne ultime de résistance. J’ai vu passer par-dessus bord le socialisme. Puis la République, rendue subsidiaire, défigurée en régionalisme européen, ridiculisée en adjectif du maintien de l’ordre. Sur ces thèmes, on joue en défensive, à reculons. Sur les Lumières on est encore vainqueurs et ce sont nos lois qui s’appliquent. Pas question d’en lâcher un centimètre carré. Dans l’affaire de la candidate voilée j’ai lu dans l’Humanité que c’était l’état major du NPA qui avait lancé l’affaire avec un communiqué pour en informer tout le monde. C’est vraiment de l’ostentatoire. J’avoue que je ne comprends pas le motif. Je croyais que c’était une affaire locale remontée par les médias. Non. C’est dans l’autre sens que ça s’est passé. J’ai dit ce que j’avais à dire dans Marianne 2. Je n’ai pas le gout d’en faire davantage. Je ne comprends rien à ce que fait le NPA avec cette histoire ni pourquoi ça lui a paru important d’en faire un argument de campagne et un thème de débat. Je me contente de constater que ça va faire beaucoup de malheureux. Pluriel qui ne doit pas masquer la proportion de féminin qu’il contient. Car qu’on le prenne comme on veut : le voile n’est pas représentatif des quartiers et le voile est un signe de soumission volontairement propagandiste !
LES MARCHES C'EST QUI ?
Depuis plusieurs jours «les marchés financiers défient les Etats» selon le titre du journal "les Echos". En effet. Pour l’instant, la Grèce, l’Espagne et le Portugal sont sous le feu. Cet assaut peut tourner au désastre général. Ou au désastre localisé. Mais il y aura désastre. Désastre social à coup sûr si les remèdes de cheval que les libéraux de la Commission et les autres chiens gardes demandent aux grecs sont appliqués. Peut-être alors ce pays, ou bien l’Espagne, ou bien le Portugal sera le premier à entrer dans le scénario latino-américain du bug qui déclenche l’avalanche. Notons qu’il s’agit de trois gouvernements sociaux-démocrates. Les trois sont mis en demeure de faire subir une saignée à leur peuple. Comme cela s’est passé au Venezuela, en Argentine, en Bolivie et autres contrées tellement exotiques. Examinons un point de détail à présent. Qui sont ces « marchés ». Les banques. Un point c’est tout. C’est elles qui exigent des taux insupportables. Les banques, hier sauvées par les Etats viennent aujourd’hui les assaillir. Les banques, sauvées par les contribuables viennent les saigner ! En Europe la situation est particulièrement croquignolesque. Car les banques ont été renflouées par les Etats et gorgées par la Banque centrale elle-même. Voyons
DES CADEAUX ENCORE ET ENCORE
Voyons le détail de ces bontés faites aux banques. Je commence par le plus technique et je finis par le plus croustillant et le plus honteux. La BCE a accepté depuis octobre 2008, de recevoir des actifs de plus en plus risqués en garanties des prêts qu’elle fait aux banques. Ca s’appelle les opérations de prises en pensions. Elle accepte désormais les actifs notés BBB-, alors qu’elle n’acceptait pas de garanties en dessous de A- jusqu’alors. Courrez pour obtenir de déposer votre voiture d’occasion en garantie d’emprunts ! Ce n’est pas tout. La BCE a offert aux banques des nouvelles possibilités de financement « non conventionnelles ». On va retrouver les Grecs au bout de ce fusil là. La BCE a élargi ses offres de financement des banques au-delà du court terme qui est pourtant l’essentiel de sa mission de refinancement. Elle a ouvert des lignes illimitées et à taux fixe, à 3 mois, à 6 mois et même à 1 an. Le tout aux conditions de refinancement de court terme : 1 % ! Une aubaine pour les banques qui ont ainsi pu reprendre à plein régime leurs jeux sur les marchés financiers. Ces prêts longs ont en effet obtenu un énorme succès : 1 120 banques bénéficiaires, plus de 600 milliards pour les 3 adjudications successives de juin, septembre et décembre 2009. Dont 442 milliards rien que pour celle de juin, la plus importante opération de refinancement jamais effectuée par
LES BOULES
Et maintenant le cœur de l’affaire. Celle qui met les boules par terre comme on le dit si efficacement ! La BCE a baissé ses taux directeurs à un niveau très très bas. Elle a ainsi rendue les liquidités quasi gratuites pour les banques. Ainsi le taux principal (dit Refi) est passé de 4,25 % à l’été 2008 à 1 % depuis mai 2009. Il est inchangé à 1 % en janvier 2010. Qui ne rêverait d’un taux à 1% pour faire ses achats ! Rêve ! Car du côté des banques, les taux d’intérêt aux particuliers ont certes baissé mais sans commune mesure. Elles encaissent évidemment l’essentiel de la différence. Et c’est beaucoup, beaucoup d’argent. Alors que les banques françaises se refinancent à 1 % contre 4,25 % à l’été 2008, voyons comment ont évolué les taux qu’elles pratiquent, selon la Banque de France. Taux moyen sur découverts ménages : passé de 11 % à l’été 2008 à 10 % fin 2009 ! Dans l’intervalle la banque a bénéficié de trois points et demi d’économie. Total : elle vous en prend deux et demi de plus ! Voyons le taux moyen des crédits aux ménages. Ils passent de 6 % à l’été 2008 à 5 % fin 2009. Même calcul simple. Il y a pire. Les taux de crédit « revolving » subis par les ménages modestes. Ils sont à 18 % ! Premier facteur de surendettement ! Christine Lagarde a refusé toute suppression de cette sorte de crédit revolving proposée par amendement à l’Assemblée nationale. Pourtant le surendettement des ménages a progressé de 17 % en 2009. Lagarde veut maintenir le crédit revolving, car selon elle c’est un moteur décisif de la consommation : « 40 % des achats par correspondance à
Et les entreprises ?
Ces chères entreprises et leurs emplois au nom desquels sont infligés tous les tourments, que sont elles réellement devenues ? Taux moyen des crédits aux entreprises : passé de 5,5 % à l’été 2008 à 3 % fin 2009. Là où la banque mangeait un point et demi, elle en mange deux à présent. Sympath, non ? Pour autant le zèle n’a guère été de mise. Fin 2008, les banques françaises s’étaient engagées de manière informelle avec le gouvernement à permettre une progression des crédits entre 3 et 4 % en 2009. Nicolas Sarkozy avait fait de beaux mouvements de mentons ! Résultat ? Source Banque de France : l'encours du crédit a baissé de 0,9 % pour les entreprises en 2009 (moins 14 % pour les seuls crédits de trésorerie). Voila les faits. L’encours du crédit aux entreprises a atteint en décembre 2009 son plus bas niveau depuis mai 2005. Les banques françaises ont donc utilisé les aides publiques pour investir sur les marchés financiers plutôt que pour financer l’économie. Les grecs disent merci. Et, en vue d’une nouvelle réunion à Bercy le 10 février 2010, les banques ont déjà prévenu qu’elles refuseraient pour 2010 tout nouvel engagement chiffré avec le gouvernement. Pour ce qu'elles ont fait du précédent "engagement!" Pendant ce temps l’incroyable monsieur Trichet déclare : « nous n’accepterons pas qu’il y ait des restrictions au niveau de l’offre de crédit ». Sur ! C’est Sarkozy qui va déguster si jamais tonton Trichet se rend compte de ce qui se passe en France !
"Alors, les firmes de Wall Street se sont mangées les unes les autres parce que, comme pour Cronos et ses fils, il valait mieux dévorer qu’être dévoré soi-même. Comme il n’en reste plus beaucoup, elles s’en prennent maintenant, avec l’aide des hedge funds, aux États. Certaines de ces firmes s’assurent contre un risque qu’elles courent réellement si elles possèdent de la dette souveraine de la Grèce, du Portugal ou de l’Espagne. Mais d’autres ont une position « nue » sur des CDS et parient cyniquement sur leur perte. Elles ne s’arrêteront pas là : la Grande-Bretagne et les Etats-Unis suivront. Ces pays connaîtront le sort que Mr. George Soros avait fait subir en 1992 à la livre sterling."
http://www.pauljorion.com/blog/?p=7775
@ 346 - Lisée PG
Des "hasards" oui... :-)
Mélenchon hier sur RTL :
http://www.rtl.fr/fiche/5932768471/jean-luc-melenchon-invite-du-grand-jury-rtl.html
Nostradamus pas mort.
@ Jean-Luc Mélenchon dans ses fonctions d'eurodéputé:
AfaireSWIFT - vote ce jeudi 11 février
un billet AVANT le vote pour - déjà - informer le public, les militants en particulier, et faire sortir ce scandale au niveau MONDIAL !
info ici:http://mcvergiat.over-blog.com/article-le-communique-du-parlement-europeen-sur-l-accord-swift-44137133.html
Cher Jean-Luc Mélenchon, je vous ai écouté (et entendu..) hier sur RTL. Vous êtes crédible parce que vous êtes un excellent orateur et vos accents de sincérité interpellent!
Finalement, je crois que je voterai pour vous aux Régionales en Ile de France, plutôt que pour lePS: car il faut que vous puissiez peser dans le débat de la Gauche, réunie au second tour. Vos analyses sont pertinentes. Vieille manie de journaliste: je ne suis pas "un militant" (je les respecte infiniment, bien entendu) mais j'écoute, je lis, et j'analyse. Ne lachez rien! Vous finirez par être entendu! Votre voix devient précieuse!
J.S.
Grand jury, Quel jury ?
Quel débatteur Jl Mélenchon
A question précise, réponses précises
C'est sécurisant d'avoir enfin un homme de Gauche qui définit la Gauche.
Je pense qu'il sera nécessaire pour alimenter les réflexions de ce blog de pouvoir faire référence à cet interview..
Une logique claire, précise, sans ambiguité.
Que ce soit sur l'Etat : " Garant de l'intérêt général"
Economie : " Libérer le capitalisme du cancer financier "
Retraite : " Egalité pour tous"
Nucléaire : " Pas pour le nucléaire. Nous sommes dépendants de l'Uranium.Sortir progressivement.
en associant son personnel"
Objectif : "Excellence du 21 ° siècle. Horizon de grandeur. "
Jean-Luc Mélenchon : " Je suis un homme, et qq fois contre les lois"
Toutes mes salutations et au boulot.
@Ifig (#283)
Ton discours donne l’impression que, pour toi, la République est une forme achevée d’organisation politique, indépassable, même si nous ne sommes pas forcément aujourd’hui dans une république idéale.
La République "idéale" est à mon sens la "forme achevée" d'organisation politique de la même manière qu'on peut voir dans le communisme la "forme achevée" de mode de production. En ce sens elle est "indépassable" (et d'ailleurs je ne vois pas beaucoup de monde qui propose une alternative raisonnable qui la "dépasserait").
Pourquoi est-ce que cette référence républicaine a perdu de son pouvoir d’entraînement ? C’est uniquement la faute de la gauche qui cède aux communautaristes ? Ou bien c’est que la République ne résout pas la question sociale ? Ou aussi parce que, tant que le passé colonial de la République n’est pas complètement révolu, certains français se trouvent moins égaux que d’autres ? A quelle époque pour toi l’organistion politique de la France s’est le plus rapproché d’une république idéale ?
Je vais essayer de répondre à ces questions dans l'ordre, mais elles sont interconnectées. Pourquoi la référence républicaine a perdu son pouvoir d'entraînement ? Je crois que la meilleure réponse à cette question a été fournie par Alain-Gérard Slama dans son livre "Le siècle de Monsieur Pétain" (que je te recommande chalereusement!). Il détaille la confrontation dans notre histoire entre un "surmoi républicain" et les politiques de fragmentation "identitaire" communautaire ou religieuse.
Toute liberté est coûteuse en termes psychologiques. Une société holiste, ou chacun a sa place déterminée et légitimée et ne peut en sortir est celle qui garantit le stress minimum. Personne n'a à se sentir "coupable" ou "responsable" de rien, puisque tout est déterminé en dehors d'elle. Qui peut se reprocher d'avoir "raté son mariage" si son époux est choisi par d'autres ? Qui peut se reprocher d'avoir raté sa carrière si elle est tracée par d'autres ? Si l'on n'est que des jouets dans la main des dieux, alors on n'est responsable de rien. La République, avec son insistance sur la liberté et l'égalité, détruit cet équilibre idyllique: dans la république idéale, je suis libre de choisir ma profession, et je suis à égalité parfait avec mes collègues. Le succès ou l'échec me sont donc totalement imputables. La liberté et l'égalité parfaites conduisent nécessairement l'individu à devoir assumer l'intégralité de ses actes. C'est un poids extraordinairement lourd, que très peu d'individus et de collectivités sont prêts à assumer. Slama montre combien l'histoire de France est un balancier entre l'adhésion au "surmoi républicain" et les stratégies pour réduire le coût psychologique de la liberté: recherche d'un "père" tout puissant capable d'assumer la responsabilité collective (Pétain en est l'exemple le plus achevé depuis que dieu n'a plus la cote) ou refuge dans des logiques "victimaires" qui, en transformant la "victime" en jouet de forces qui la dépassent l'absout de toute responsabilité.
Si la République à "perdu son pouvoir d'entraînement", c'est parce que nous vivons un moment dans l'histoire de l'humanité où personne ne veut assumer des responsabilités. Aujourd'hui, les stratégies de rejet de responsabilité sont dominantes: on le voit avec le succès des théories de conspiration (qui reportent la responsabilité sur des êtres inconnus et mystérieux), avec les réflexes "victimistes" (qui désignent un coupable de tous nos malheurs) et avec le retour du religieux (qui reporte la responsabilité vers les hautes sphères). Comment dans ces conditions la République, qui insiste sur l'interconnexion entre liberté et responsabilité, pourrait être séduisante ?
Dans ce contexte, la "gauche qui cède aux communautés" a bien entendu sa dose de responsabilité. En laissant l'étique de la responsabilité à la droite, en ignorant le royaume de la nécessité pour se concentrer exclusivement sur celui de la liberté, elle a accompagné le mouvement au lieu de le contrer.
Par contre, dire que la Republique n'attire plus parce qu'elle "ne résout pas la question sociale" me parait un faux débat. Il est illusoire d'attendre d'un système politique qu'il résolve une "question" qui est de nature fondamentalement économique. D'ailleurs, je remarque que le communisme ou l'anarchisme, qui sont censés "résoudre la question sociale", attirent encore moins que la République...
Ou aussi parce que, tant que le passé colonial de la République n’est pas complètement révolu, certains français se trouvent moins égaux que d’autres ?
Mais la République réelle n'a jamais assuré l'égalité parfaite. Il y a toujours eu des citoyens qui se sont trouvés "moins égaux que les autres". La différence, c'est que par le passé ces citoyens ont souvent cherché la solution du problème du côté de la République: s'ils n'étaient pas "assez égaux", c'est que la République demandait encore à être encore "plus républicaine". Dans les périodes comme celles qu'on vit (mais il y a eu des antécédents), ceux qui se trouvent "moins égaux que les autres" sont invités à chercher la solution contre la République: retour des communautés etho-religieuses dans l'espace public, dérogations au principe d'égalité...
A quelle époque pour toi l’organisation politique de la France s’est le plus rapproché d’une république idéale ?
J'aurais tendance à dire lorsque le contexte économique est tel que les tensions entre capital et travail sont les plus faibles, et qu'il est donc possible de penser un projet collectif. Ce fut le cas lors de l'expansion des années 1880, ce fut encore le cas lors des "trente glorieuses". Il y a aussi la question des classes moyennes, qui sont les grandes ennemies de la République. En effet, si la méritocratie leur permet de se constituer, une fois constituées elles ont tout intérêt au statu-quo, et donc à empêcher les classes les plus modestes d'emprunter les voies de la méritocratie. La destruction des instruments de la promotion sociale par le mérite, dont mai 1968 fut le coup d'envoi symbolique) en est un bon exemple.
Je constate comme toi une montée des communautarismes et je regrette la perte de références communes. Mais si la seule référence que nous pouvons donner, c’est « Nos ancêtres les gaulois », cela n’ira pas en s’arrangeant.
Pourquoi ? Je pense au contraire que c'est la seule référence commune possible. Aucune référence réelle, historique, ne peut être véritablement commune. Parce que la réalité a toujours au moins deux faces: il y aura toujours ceux qui se reconnaîtront dans la Commune et ceux qui se reconnaîtront dans Thiers. Ceux qui se reconnaîtront dans Bougeaud et ceux qui se reconnaîtront dans Abdelkader. Une référence commune (et cela, les pédagogues de la IIIème République l'ont très bien compris) est nécessairement une référence mythologique. Les gaulois sont une pure création politique, un mythe fondateur. Et un mythe extraordinairement puissant, lorsqu'on songe au succès d'un personnage comme Astérix.
Je ne dis pas qu'il faille réutiliser "nos ancetres les gaulois". On peut peut-être construire d'autres mythes. Mais il faut être conscient, avant de détruire à coup de hache les mythes existants, être conscient qu'il n'est pas aussi simple d'en recréer. Et que ces mythes sont absolument nécessaires à la constitution d'une République...
Les institutions républicaines devraient chercher à produire ces références communes, bien sûr dans le respect du travail des historiens.
Non. Les institutions républicaines doivent produire ces références communes malgré le travail des historiens. "Nos ancêtres les gaulois" n'avait pas, n'a jamais eu la moindre base historique. La plupart des enfants qui récitaient cette leçon n'avaient pas et ne pouvaient pas avoir des ancêtres gaulois. C'était du n'importe quoi, et tout le monde le savait. Et cela ne l'a pas empêché de jouer son rôle de mythe fondateur.
L’histoire de l’esclavage par exemple devrait être enseigné, en se basant sur les travaux de Petre-Grenouilleau bien sûr, et je condamne ceux qui l’attaquaient.
Oui, mais alors enseignée comme histoire, et non pas comme mythe ou référence commune. L'histoire, la vraie, ne se prête pas à la production d'archétypes. L'histoire de l'esclavage amènerait à la conclusion, fort ambiguë du point de vue moral, que tous les peuples ont eu recours à l'esclavage quand ils étaient en position de le faire, et qu'il est donc difficile de stigmatiser telle ou telle culture sur cette base. Ce n'est pas avec cela que tu vas donner aux gens un sentiment d'appartenance commun.
@ annie (300)
(adressé à milena)
.... je te rappelle que personne ici n’a contesté les qualifications de la candidate. Moi j’ai surtout exprimé ma gène de voir OB la réduire à « une image de l’intégration de son parti dans les quartiers ».
Je sais que c'est ta position et je me suis excusé dans un post du fil précédent de l'avoir assimilée aux points de vues exprimés par d'autres.
Mais tu ne peux pas affirmer que "personne ici n'a contesté les qualifications de la candidate" !
C'est nier la réalité.
Quand Jean-Luc Mélenchon lui même a déclaré "le voile est un signe de soumission volontairement propagandiste", formule approuvée par toto et bien d'autres sur ce blog, n'est ce pas un jugement qui disqualifie clairement la candidate, accusée explicitement d'être "propagandiste" de l'islam ? ("intégriste, précise toto").
Et je ne parle du "lynchage" de la classe politique vis à vis d'OB (De Fillipetti Huchon à X. Bertrand).
(Jean-Luc Mélenchon lui même a d'ailleurs reconnu hier que ce n'est pas le NPA qui avait monté en épîngle cette candidature).
Tu dis à milena qu'il faudrait qu'elle assume qu'elle n'est pas opposée à l'absence d'étanchéité entre sphère privée et sphère publique. Tu plaisantes ? Comme si la "sphère privée" n'intervenait JAMAIS dans la médiatisation de la politique ?
Là il est question du "voile" et rien d'autre ! Tous les principes de "séparation" proclamés ne sont qu'écran de fumée.
Ce qui dérange, inquiète, fait fantasmer c'est le"signe" attribué au voile dit "islamique". Rien d'autre.
Mon arrière-grand oncle, chanoîne, siégeait en soutane au Sénat sous la III e Rébublique. (dieu sait qu'elle était "laïque"). Sous la IV e République, l'abbé Pierre siégeait à l'assemblée nationale en soutane !
Où étaient alors les "laîques qui s'en indignaient". Y a t'il eu pareil "lynchage" ?
C'est à vous, d'assumer que ce qui vous pose problème c'est bien le voile musulman et le symbole que VOUS lui attribuez !
Quelle représentation vous faîtes-vous de quelqu'un comme Ilham ? Vous vient-il à l'esprit que pour, elle, porter un voile n'a pas la même signification que pour vous ? Que ce n'est pas sa foi religieuse qui la conduit à militer au NPA, mais un projet politique commun à tous ?
Bien sûr, on peut décider de bannir tout signe religieux de la sphère publique. Mais où commence et ou s'arrête la sphère publique? Faut-il interdire à un prêtre, un évêque de parler sur une chaîne de la télévision "publique" en costume ecclésiastique ?
Arrêtons l'hypocrisie. Si on pense sincèrement que l'islamisme est un danger (et l'islamisme radical en est
un !) et bien qu'on pose cette question-là. Et qu'on voit voir comment combattre ce danger. Réellement. Intelligemment. Au lieu de se déchaîner sur une candidate militante d'un parti marxiste et laïque et dont absolument RIEN ne permet de préjuger qu'elle serait une "propagandiste" de l'islam !
Oui, soyons des républicains laîques, intelligents et réellement combattifs, au lieu de se contenter de pousser des soupirs de bigots du genre "cachez-moi ce foulard que je ne saurais voir !".
Débusquons les intégristes là où ils sont vraiment !
Et j'ai du mal à croire que c'est au NPA qu'on les trouvera.
Amis Langue rouge et Lola, vous aviez raison, on peut porter le voile tout en étant anticapitaliste.
La preuve : "Vêtus d'une burqa, 2 individus commettent un vol dans un bureau de poste à Paris"
Révolutionnaire, non ?
@Milena (#284)
Reponds la question: le foulard rend-il cette jeune femme incapable de representer PACA? N’est-ce pas le contenu de son cerveau qui la qualifiera pour le poste?
Si c'était le contenu des cerveaux qui qualifie pour un poste d'élu, on recruterait les élus par concours. Introduire le foulard dans la sphère publique, c'est exprimer une position qui place l'appartenance communautaire par dessus les règles communes. Aux électeurs de juger si une personne qui assume un telle position peut quand même les représenter. Je ne pense pas qu'ils soient très nombreux à le croire
@Jennifer (#287)
INTERDISONS LES BANQUES ET PAS LA BURQA
"Interdire les banques" ? Franchement, est-ce que tu crois que ce soit une demande réaliste ?
lola (308) a dit : "Merci à toi et continue de te préoccuper de la xénophobie dont je crois, le capitalisme n’est qu’un avatar."
J'aurais dit l'inverse. Le capitalisme est le premier problème et ensuite vient la xénophobie manipulée par nos dirigeants (au service du capital) pour faire diversion, voire pire (provoquer et encourager les divisions au sein de la population).
jennifer (317) a dit : "Mais quand même laisser passer cela c’est comme consentir que dans un blog de gauche s’exprime ce genre de pensée étroite et réactionnaire: les musulmans et les arabes nous envahissent, nos valeurs occidentales sont en danger etc…"
puis : (318) "Ce n’est pas en nous faisant taire que les idées peuvent évoluer, ni en « criant », nous diabolisant ni en nous insultant. " :lol: Alors faut-il laisser faire taire ? Je pose la question. :lol:
jennifer toujours (317) a dit : "C’est grave qu’on ne réagisse plus à ce déversement de xénophobie et occidentalocentrisme qui vénère l’occident, ces pays qui représentent 1/4 de l’humanité et exploitent, oppriment, massacrent les 3/4! C’est quoi les valeurs occidentales si universelles: c’est quand même en Europe que la plus grande barbarie a eu lieu: le génocide des juifs. Il ne faudrait pas l’oublier ! "
Euh... Avec tes participations sur ce blog, rassures-toi, on n'est pas près de l'oublier ! Plus sérieusement, j'ose émettre l'hypothèse que tu es occidentale tout comme moi. Alors dis-moi : qui exploites-tu ? Qui opprimes-tu ? Qui massacres-tu ? Parce que moi, personne. Pas plus que les chômeurs, RMIstes, précaires et tout ceux qui rament pour joindre les deux bouts. Alors, à moins que tu veuilles insulter tous ces gens parce qu'ils sont blancs ou occidentaux, tu devrais peut-être nuancer tes accusations. Les responsables sont en haut et que l'on tape sur les immigrés ou sur "les occidentaux", n'oublie pas qu'on tape toujours sur ceux d'en bas.
Autre chose. Un pays où les clandestins peuvent manifester bruyamment (avec colère nous dit-on) en étant relayés et soutenus par toute la bien-pensance en place est un pays COOL ! On ne peut pas se permettre ça partout. De plus, j'aimerais que ceux (les militants actifs) qui poussent les clandestins, ou les immigrés, ou les "minorités" à la revendication agressive à l'encontre des autochtones (la majorité) prennent bien leurs responsabilités et surtout, réfléchissent BIEN aux possibles conséquences de leur action. Parce que si ça se passe mal, on sait très bien qui va en prendre plein la gueule. Les gauchistes ne se posent-ils jamais ce genre de questions ?
le Prolo du Biolo (335) a dit : "Mais un truc que je me demande, c’est pourquoi tu te crois chaque fois obligé de rajouter « bobo » après « écolo ». "
Parce que. :D
Des bisous.
@Jennifer (#292)
Je vois que tu parles des « bêtises » de Jennifer. Je te signale que je ne dis pas cela de toi. Tu as une pensée politique de droite que je qualifie en tant que telle
Très bien: tu penses que j'ai "une pensée politique de droite", et tu la "qualifies en tant que telle". Je pense que tu dis des bêtises, et je les qualifie en tant que telles. Où est le problème ?
Mais je ne me permets pas de te « traiter » comme disent les enfants.
Moi non plus. J'ai dit que tu disais des bêtises, pas que tu étais bête.
@Jennifer (#301)
De toute façon ce n’est pas fini car Sarko l’a promis: on attend la fin des régionales et là on relance l’offensive pour une loi sur la burqâ… et sans doute autre chose. Par ailleurs 1 million de chômeurs sont en fin de droit, et les licenciements continuent…
Hitler n’a-t-il pas fait la même chose? Il a d’abord affaibli significativement la classe ouvrière: attaquer les juifs d’abord, détruire les organisations de classe après, puis dans cet état de déconfiture du mouvement ouvrier, il a pu engager une guerre mondiale.
Faudrait réviser ton histoire, parce qu'en fait Hitler a fait exactement le contraire de ce que tu lui attribues: il a commencé par s'attaquer au chômage (dès 1933). Les persécutions antisémites n'ont commencé que plus tard (vers 1936). D'une certaine manière, Hitler avait plutôt les mêmes priorités que toi: d'abord le chômage, ensuite les juifs...
La manière dont tu essayes à tout prix à établir le parallèle entre les musulmans aujourd'hui en France et les juifs sous Hitler en tordant le coup à l'histoire devient risible. La comparaison est d'autant plus absurde que la logique de Hitler était de singulariser les juifs en les rendant reconnaissables pour pouvoir en faire des boucs émissaires, alors que ceux qui cherchent à interdire burquas et voiles cherchent au contraire à désingulariser les musulmanes en les rendant au contraire plus difficiles à distinguer du reste de la population...
uranium, réserves stratégiques....
http://www.usinenouvelle.com/article/l-uranium-de-retraitement-soumis-a-la-question-parlementaire.N120796
@ Des pas perdus #360
Tu crois que ce sont les mêmes qu'à Paris ?
@lola (#306)
Le communautarisme religieux n’est pas plus détestable que le communautarisme capitaliste
C'est quoi le "communautarisme capitaliste" ?
Après tout, les communautarismes sont structurellement identiques, en politique, ils sont tous
contradictoires avec l’idéal républicain oû seul le bien collectif compte.
Les communautarismes sont contradictoires avec l'idéal républicain, mais certainement pas parce que "seul le bien collectif compte". Au contraire: c'est parce que en République on garantit un équilibre entre la liberté individuelle et le bien collectif qu'il faut une stricte séparation entre la sphère publique et la sphère privée. Le maintien de la religion dans la sphère privée a pour objectif de garantir la liberté individuelle (y compris de la liberté religieuse), pas de protéger le "bien collectif"... Dans une société où "seul le bien collectif compte" (c'est à dire, une société holiste), il n'y a aucun problème à avoir la religion dans la sphère publique.
Chacun, nous appartenons à d’innombrables communautés, d’ailleurs la communauté nationale française ne
représente pas elle même transitivement la communauté universelle, l’intérêt national n’est juste que conforme
à l’intérêt universel, il n’est pas juste parce que national.
Je crois que tu souffres d'une grave confusion. Non, nous "n'appartenons pas à d'innombrables communautés". L'idée "d'appartenance" implique que la communauté a des droits sur toi. Or, les communautés qui ont des droits sur nous sont en fait très limitées: la Nation, la famille... et c'est à pu près tout. Nous sommes membres de beaucoup de groupes, associations et tout ce que tu veux sur une base contractuelle. Mais en fait, nous n'appartenons, du moins si l'on s'en tient à une vision républicaine, qu'à deux communautés...
Quant à l'association entre "intérêt" et "justice"... un intérêt n'a à être ni "juste", ni "injuste". Il est, et c'est tout.
Mais appartenant à diverses communautés, notre fidélité à l’interêt général ne se déduit pas machinalement de nos apparences. Une telle approche aveugle des signes extérieures est un fétichisme puéril.
Aussi puéril que l'extrême inverse, celui qui consiste à croire que les apparences que nous choisissons de montrer n'informent en rien sur notre fidélité à l'intérêt général. Un candidat qui choisit ostensiblement d'afficher son appartenance communautaire manifeste de ce fait une vision très particulière de son rôle de défenseur de l'intérêt général.
Proclamer sa fidélité aux Lumières, à l’émancipation des Hommes, à la république n’est pas une preuve.
Non, mais c'est un signe. De la même manière que proclamer sa fidélité à sa communauté et à sa religion est un signe. Et dans le monde tel qu'il est, on est obligé d'interpréter les signes si l'on veut comprendre quelque chose.
@carlo, annie (#314)
Cette formule implique-t-elle qu’un musulman n’a pas le droit de jeûner dans l’exercice de ses fonctions pendant le ramadan ou qu’un catholique n’a pas le droit de se signer à l’intérieur d’une église alors qu’il est dans l’exercice de ses fonctions (par exemple s’il assiste aux funérailles d’un chef d’Etat)?
Je crois qu'Annie fait une confusion entre la neutralité de l'Etat et la neutralité personnelle des élus.
La neutralité de l'Etat, prévue par la Constitution et par la loi de 1905, implique que les normes juridiques et ceux chargés de les appliquer (c'est à dire les fonctionnaires) sont tenus à la plus stricte neutralité quant à leurs convictions religieuses (ou autres). Un juge ou un préfet qui annulerait un rendez-vous pour cause de Ramadan ou qui se signerait au cours d'une cérémonie officielle commettrait une faute. Dans l'exercice de ses fonctions, un fonctionnaire n'est censé exprimer que la position de l'Etat, sauf quelques cas exceptionnels (enseignants...). Cette neutralité est exigée par le principe d'égalité devant la loi, dans la mesure où un fonctionnaire qui exprime une position personnelle est toujours suspect de partialité.
Mais les élus, en tant que tels, ne sont nullement tenus à cette réserve. Les élus sont au contraire censés dans l'exercice de leurs fonctions exprimer leurs options politiques, économiques, philosophiques et spirituelles. C'est à partir de cette expression qu'ils sont élus, et rendent compte de leur mandat à leurs électeurs, qui sont leurs seuls juges. En France, les élus utilisent cette faculté avec prudence dans le domaine religieux parce qu'ils sont pleinement conscients du fait qu'il existe un consensus pour conserver à ces questions un caractère privé. Mais un parlementaire qui justifierait tel ou tel de ses votes par ses convictions religieuses (quelqu'elles soient) ne serait pas en dehors de son rôle.
Le problème se pose pour les élus qui exercent en même temps des fonctions exécutives, puisque dans ce cas ils ont un rôle dans l'application des lois, et par conséquent sont tenus au principe de neutralité. C'est en particulier le cas du président de la République, garant de la constitution. D'une manière générale, il faut dire que les personnes concernées ont généralement fait preuve d'une grande prudence.
Extrait de l'interview de chercheur en sciences politique Vincent Tiberj dans Le Monde de cet aprés midi:
Question: Est-ce que l'arrivée de femmes voilées en politique ne va pas concerner d'autres partis ?
Ce phénomène a déjà touché le PS qui a une conseillère municipale voilée à Creil (Oise) et le PCF à Echirolles (Isère). A partir du moment où les partis considèrent que les quartiers ne doivent plus être des déserts politiques mais des endroits où il faut avoir des candidats, ce débat va se poser.
Les musulmans représentent une minorité qui vont vouloir aussi s'insérer dans un parti. Il ne faut pas s'arrêter aux préjugés : selon nos études, les musulmans sont autant sinon plus attachés à la laïcité que les catholiques !
Propos recueillis par Sylvia Zappi
En matière de tartufferie, Aurélie Filipetti (Et Marie george Buffet) est une reine !
MERCI JEAN-LUC ! Je reprends goût à la politique. Ce message n'a rien à voir avec l'article du jour mais je tenais à vous le dire.
N'usez pas trop votre santé.
Au vu de l'ardeur avec laquelle vous déconstruisez les assauts de la connerie journalistique dominante, j'ai peur pour votre coeur. Vous avez ma voix et je bosse pour faire connaître la vôtre.
Je croyais qu'en République, il ne fallait pas avancer voilé et voilà qu'on me demande en 2012 de voter pour le candidat portant la burqa du socialisme pour mieux en dézinguer l'esprit : Même par discipline républicaine, je ne voterai pas DSK...C'est hors de question ! Ou alors, tout ca ne veut plus rien dire...On dit souvent pour s'en moquer (Mais malheureusement à juste titre) que la gauche donc les sociaux démocrates ont plus privatisé que ne l'a fait la droite c'est à dire, fait ce que monsieur Fabius autrefois appelait le "sale boulot" et DSK en fut l'un des plus ardents artisans. Il faudrait alors sous prétexte que les médias nous l'imposent comme le candidat le mieux placé à gauche voter pour lui au second tour : Imaginez un débat Sarko-DSK au cours duquel le spectateur lambda se rendra compte à nouveau (Mais cette fois-ci encore pire que les précédentes) que rien ne les oppose : Mais ils se précipiteront pour voter l'originale à la copie qui de surcroit sur proposition de Sarko est devenu patron du FMI au salaire progliesque...Non ! Non et Non ! Pas cette fois, plus cette fois : C'est fini...Cocu sans mon consentement, ma carte d'électeur restera vierge, pour parodier Serge Utge-Royo
Salut a tous,
A propos de la BCE, ce petit texte sorti fin Janvier est assez savoureux.
http://www.ecb.int/ecb/legal/pdf/c_01920100126fr00010004.pdf
Il s'agit de recommendations de modifications de directives traitant de la transparence financiere dans la zone euro.
Extrait: "(...)Il conviendrait de mettre en place un cadre juridique clair, de façon à faciliter le bon déroulement et la
rapidité des opérations de prêt des banques centrales, y compris dans les situations de crise, comme l’a
mis en évidence la récente crise financière. À cet égard, il y a lieu de maintenir la confidentialité des
informations portant sur les prêts ou les autres facilités de liquidité accordés par une banque centrale à
un établissement de crédit particulier, y compris l’aide d'urgence en cas de crise de liquidité, afin de
contribuer à la stabilité du système financier dans son ensemble et de préserver la confiance du public
en période de crise.(...)".
On savait qu'on nous prenez pour des cons, mais maintenant c'est ecrit noir sur blanc et dans un langage accessible a tous.
"Après avoir démontré leur puissance de frappe, les bears sont rentrés dans leur tanière ce matin puisque le CAC 40 a ouvert en hausse de 1%. Les dernières secousses sur les marchés nous donnent en tout cas l’occasion de faire le point sur l’évolution de la crise. Plusieurs des points que nous soulignions depuis des mois se sont en effet confirmés :"
http://www.moneyweek.fr/20100218620/conseils/krach-obligataire-subprime-chomage/
@michel matain (#315)
Il y a quelques années, c’étaient les Etats qui décidaient de la valeur de leur monnaie. Et qui décidaient du changement officiel de cette valeur par des dévaluations ou des réévaluations. Cette prérogative a été abandonnée totalement aux « marchés ». En quelques jours, l’euro a perdu près de 10 % de sa valeur face au dollar. C’est une sacrée dévaluation. Mais qui n’est décidée par « personne ». Et dont « personne » n’est responsable.
Les Etats n'ont jamais "décidé la valeur de leur monnaie". Ils se contentaient de fixer la parité de la monnaie dans une certaine marge autour de la valeur d'équilibre des marchés. Et maintenir cette parité avait un coût considérable en termes de taux d'intérêt. Il est en fait impossible de "fixer la valeur de la monnaie" arbitrairement et sans coût, et voici pourquoi: Supposons un état A dont l'unité monétaire est le maravedi, et un état B dont l'unité monétaire est le franc. Supposons que le principal produit de A et de B soit la cristite, produit qu'on peut acheter dans l'état A pour un maravedi la tonne et dans B pour 1 franc le kilo.
Maintenant, suposons que le gouvernement de A veuille fixer "décider de la valeur de sa monnaie", et décide une parité de 1 pour 1. Les acheteurs de christite de B vont s'apercevoir qu'alors qu'avec un franc de chez eux ils obtiennent un kilo, en changeant leurs francs en maravedis et en achetant dans A ils peuvent avoir une tonne pour le même argent. Ils se précipiteront donc tous à la banque centrale de B pour changer leurs francs en maravedis. En changeant un franc en maravedis, en achetant de la christite en A et en revendant la christite en B je multiplie par 1000 ma mise... Mais que se passera-t-il lorsque la banque centrale de B n'aura plus de maravedis à vendre ? Car la banque centrale peut imprimer autant de francs qu'elle veut, mais ne peut pas imprimer des maravedis.
Sa seule solution, c'est d'emprunter des maravedis. Pour attirer les propriétaires de maravedis, il lui faudra payer un taux d'intérêt qui sera d'autant plus important que le profit que je peux me faire sur la différence de prix de la christite entre les deux pays est grand. Si une simple opération de conversion de mes francs en maravedis me permet de faire un profit de 100%, pour que je renonce à l'opération (et donc à l'achat de maravedis) il faut un taux d'intérêt équivalent...
Aucun pays ne peut payer ce genre de taux durablement. Les pays qui ont choisi de pratiquer le change fixe ont toujours fixé des parités qui ne soient pas trop éloignées des parités de pouvoir d'achat (c'est à dire, des parités monétaires qui égalisent les prix des biens des deux cotés de la frontière), ce qui te montre que ton idée selon laquelle "les Etats décidaient de la valeur de leur monnaie" est en fait fausse. Ils "décidaient" à l'intérieur d'une marge étroite, et lorsque la différence entre la parité "réelle" et la parité "fixe" devenait trop grande, ils étaient souvent obligés d'ajuster par une dévaluation. Mais en fait, la plupart des pays du monde ont pratiqué des politiques de change flottant, ou la parité n'est pas fixée par les Etats mais par le libre jeu des marchés. Dans ces conditions, les taux d'intérêt deviennent le seul levier pour influencer les taux de change.
D'accord avec Toto (371) : 2ème tour Sarko-DSK = ABSTENTION !'faut pas déconner non plus.
Comme l'a écrit, je crois bien, Hold-up, je suis sur le cul depuis que j'ai appris que Eric Woerth était le patron de Arthur Andersen.(.boite d'Audit pour payer cher entre gens biens). J’ai connu des consultants chez Arthur, il y a déjà longtemps...Quand toi tu faisais un brouillon eux faisaient un draft ; c’est presque la seule différence...Enfin ils comptabilisaient semble t'il hors bilan pour ENRON ! Tout un état d'esprit!...moi aussi j'ai fait des comptas et des bilans.
Mais comment peut-on nous dire'hors bilan'? C'est de l'escroquerie. Je dis cela pour tous ceux qui ne connaissent pas la compta...Le hors bilan c'est leur mot bisounours pour escroquerie.
Cerise sur le gâteau, j'apprends que la femme de E.W. conseille les placements de "Liliane Marchais de Bettencourt" (ok c pas drôl !)...elle a le droit de faire ce qu'elle veut Madame W. certes!...mais bon moi cela me donne envie de gerber, ce sont les queues de cerises qu'ils nous laissent qui ne passent pas !
Mais surtout ne croyez pas que ces gens soient plus intelligents que vous...Ils se cooptent tous, ils peuvent avoir de la compétence (c'est en forgeant que l'on devient forgeron) mais beaucoup d'entre nous pourraient les remplacer...j'affirme que travailler un an comme assistant stagiaire d'un dirigeant du cac40 me permettrait de le remplacer tout aussi efficacement à la fin du stage. Bien sûr il faut bosser pour cela, mais d’abord il faut oser !
Les leaders du PS savent cela parfaitement mais ils ne s'insurgent pas que le peuple croie qu'il n'est pas à la hauteur, aussi ils ne soulèvent jamais le sujet. Le peuple pauvre peut se faire chier et peur (en fait c'est d'abord la peur et ensuite la chiasse, excusez moi!) à se prendre la tête à se diviser sur le voile la burqua, l'antisémitisme pas très catholique,l'amour de dieu et la négation viscérale de sa possible existence!
Pendant ce temps là les riches Athées, Juifs, Musulmans, Catholiques, Protestants et autres riches de la planète frayent ensemble chaque fois qu'ils le peuvent, montrant ainsi leur capacité de tolérance et d'humanité, alors que les pauvres eux restent racistes et intolérants, dans les apparences parce qu'ils sont inférieurs bien sûr....
Il faut une république laïque.
Tous les combattants Athées et Croyants de Gauche doivent pouvoir combattre à l'image de Jean-Luc Mélenchon au coude à coude, main dans la main en toute fraternité contre ce capitalisme antifraternel.
Nous formerons une Gauche Unie tous ensembles, athées et croyants jusqu'à la victoire contre ce capitalisme que symbolise bien l'ancien patron de Arthur Andersen et la conseillère de la plus grosse fortune de France.
Pas besoin de théories fumeuses ou très savantes.
Les Croyant doivent accepter totalement leurs frères athées.
Les Athées doivent accepter totalement leurs frères croyants.
C'est dans la tête et le coeur que cela se passe !
Tous Unis, nous triompherons !
@ Toto 371 Inquiet 374
Personnellement je propose que tous les dirigeants du FMI, de l'OMC et de la Banque Mondiale depuis 10 ans, passent en jugement sous l'inculpation d'affameurs de l'Humanité. Jean Ziegler a lancé un appel en ce sens. Il y a eu une augmentation de ceux qui souffrent de la faim d'environ deux cent millions de personne en deux ans.
Je ne pourrai pas voter DSK dans ces conditions et je l'ai déjà dit à mes copains socialistes. S'ils veulent ma voix au second tour, au cas où ce serait le candidat socialiste en tête de la gauche et pas celui du Front de gauche, ils ont intéret à présenter un autre que DSK.
d'autres commentaires ?
http://www.prs12.com/spip.php?article12160
Bernard-Henri Lévy en flagrant délire.
Ce devait être le grand retour philosophique de Bernard-Henri Lévy. Patatras ! L’opération semble compromise par une énorme bourde contenue dans « De la guerre en philosophie », livre à paraître le 10 février. Une boulette atomique qui soulève pas mal de questions sur les méthodes de travail béhachéliennes
Nul ne peut plus l’ignorer, Bernard-Henri Lévy, « ennemi public » ainsi qu’il se présentait à l’automne 2008 dans sa correspondance avec Michel Houellebecq, est de retour dans les magazines. Tous les magazines. Lorsque nous l’avions invité à débattre au « Nouvel Observateur », le 13 janvier dernier, avec le philosophe Slavoj Zizek, un de ses adversaires, nous étions encore loin de deviner l’ampleur de la tornade à venir. Grand entretien dans « l’Express », portrait d’ouverture dans « Paris Match », couverture de « Transfuge », panégyrique dans « le Point » signé Christine Angot, interview de six pages dans « Marianne ». On en oublierait presque une chose. La cause occasionnelle, le détail à l’origine d’une telle profusion : la parution de deux livres, le 10 février prochain chez Grasset. Un épais « Pièces d’identité », recueil de textes et d’entretiens déjà parus sur toutes sortes de supports, et « De la guerre en philosophie », version remaniée d’une conférence prononcée en 2009 à l’ENS de la rue d’Ulm.
Plaidoyer pro domo en faveur d’une œuvre injustement décriée, la sienne, ce second opus d’environ 130 pages, « De la guerre en philosophie », se présente comme le « livre-programme » de la pensée béhachélienne. Un « manuel pour âges obscurs, où l’auteur « abat son jeu » et dispose, chemin faisant, les pierres d’angle d’une métaphysique à venir » – rien de moins, trompette l’éditeur au dos de la couverture. On l’aura compris, ce livre devait signer le grand retour de BHL sur la scène conceptuelle dite sérieuse. Son ultime plaidoirie face à une caste philosophique qui l’a depuis toujours tourné en dérision, de Deleuze à Bourdieu, en passant par Castoriadis. Une lecture attentive dudit opuscule révèle cependant que l’affaire est assez mal engagée.
« La vraie question pour une philosophie, c’est de savoir où sont vos adversaires, et non où sont vos alliés. » Ainsi l’auteur se lance-t-il, chemise au vent et sans crampons, à l’assaut de quelques contemporains gauchistes renommés, mais aussi de Hegel ou de Marx, « cet autre penseur inutile, cette autre source d’aveuglement », notamment reconnu coupable de ne pas donner les moyens de penser le nazisme. A la décharge, l’idéalisme et le matérialisme allemands, toutes ces conneries superflues! Bernard-Henri Lévy ne s’est jamais laissé intimider par les auteurs mineurs.
Il s’en prend tout aussi fougueusement à Kant, « ce fou furieux de la pensée, cet enragé du concept ». Un peu audacieux de la part d’un penseur qui ne peut, somme toute, revendiquer à son actif qu’un brelan de concepts pour news magazines comme le « fascislamisme »? Même pas peur. BHL a des billes. Le vieux puceau de Königsberg n’a qu’à bien se tenir. A la page 122, il dégaine l’arme fatale. Les recherches sur Kant d’un certain Jean-Baptiste Botul, qui aurait définitivement démontré « au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans sa série de conférences aux néokantiens du Paraguay, que leur héros était un faux abstrait, un pur esprit de pure apparence ». Et BHL de poursuivre son implacable diatribe contre l’auteur de « La Critique de la raison pure », « le philosophe sans corps et sans vie par excellence ».
Il en sait des choses, Bernard-Henri Lévy. Le néo-kantisme d’après-guerre. La vie culturelle paraguayenne. Seul problème, Jean-Baptiste Botul n’a jamais existé.
Pas plus que ses conférences dans la pampa, auxquelles BHL se réfère avec l’autorité du cuistre. Ce penseur méconnu est même un canular fameux. Le fruit de l’imagination fertile de Frédéric Pagès, agrégé de philo et plume du « Canard enchaîné », où il rédige notamment chaque semaine « Le journal de Carla B. ». Un traquenard au demeurant déjà bien éventé depuis la parution de « La vie sexuelle d’Emmanuel Kant », pochade aussi érudite qu’hilarante publiée en 2004 aux éditions Mille et une nuits sous le pseudonyme de Botul. Une simple vérification sur Google aurait d’ailleurs pu alerter le malheureux BHL. Le même Botul y est en effet aussi répertorié pour avoir commis une œuvre au titre prometteur : « Landru, précurseur du féminisme ».
Renseignement pris, personne ne s’était encore jamais pris sans airbag cet énorme platane. C’est désormais chose faite. Toutes proportions gardées, c’est un peu comme si Michel Foucault s’était appuyé sur les travaux de Fernand Raynaud pour sa leçon inaugurale au « Collège de France ». Mais alors, qu’a-t-il bien pu se passer dans le cerveau infaillible de notre vedette philosophique nationale ? Une fiche mal digérée ? Un coup de sirocco à Marrakech ? « C’est sans le moindre état d’âme que j’ai, depuis 30 ans et plus, choisi le rôle du renégat, endossé l’habit du disciple indocile, et déserté ce mouroir de toute pensée qu’est devenue l’Université », écrit Bernard-Henri Lévy. Un peu trop, sans doute.
Ainsi se sera-t-il toujours trouvé un importun, un pédagogue indiscret et pointilleux, pour venir s’interposer entre sa personne et la gloire philosophique. Il y a trente ans, c’était l’historien Pierre Vidal-Naquet, qui avait recensé dans un texte mémorable publié par « le Nouvel Observateur » les nombreuses perles d’écolier contenues dans son essai, « Le Testament de dieu ». Cette fois-ci, c’est un philosophe burlesque qui n’existe même pas.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20100208.OBS6232/bernardhenri_levy_en_flagrant_delire.html
Voici un article de Jean Ziegler sur les conséquences des politiques désastreuses du FMI et autres :
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/03/ZIEGLER/15658
@Jennifer (#349)
Effectivement j’avais compris tout de travers. OK personne ne peut être d’accord avec lui, mais comment peut-on inventer comme cela une nouvelle règle? Etait-ce dans les critères de naturalisation qu’un homme qui opprime sa femme ne peut avoir la nationalité?
Personne n'a "inventé une nouvelle règle". Article 21-24 du Code Civil dispose que "Nul ne peut être naturalisé s'il ne justifie de son assimilation à la communauté française, notamment par une connaissance suffisante, selon sa condition, de la langue française et des droits et devoirs conférés par la nationalité française". Il ne me semble pas absurde de considérer qu'une personne qui ignore que les maris n'ont pas le droit d'imposer le port d'un voile à leur femme n'est pas "assimilé à la communauté française" et connait mal "les droits et devoirs conférés par la nationalité française".
J’ai l’impression qu’avec l’islam on invente des règles tous les jours.
Peut-être parce que tu ne prends pas la peine de te renseigner sur les règles en vigueur. La règle qui exige une "assimilation à la communauté française" date de plus de quarante ans. Elle figurait déjà dans l'ancien code de la nationalité (art 69) avant sa transposition dans le Code Civil.
Ce qui est vraiment étonnant c’est qu’on fait une publicité énorme sur un musulman qui opprime une femme mais personne ne parle de toutes ces attaques contre les musulmans. Sur cela on est particulièrement silencieux. C’est ce traitement médiatique anti musulman qu’il faut bien avoir en tête. Il y a une lutte des classes et la classe dominante utilise le racisme contre la classe dominée, pour la diviser. N’oublions pas cela!
Paranoïaque, moi ?
BA dit:
8 février 2010 à 16h13
Il y a trente ans, c’était l’historien Pierre Vidal-Naquet, qui avait recensé dans un texte mémorable publié par « le Nouvel Observateur » les nombreuses perles d’écolier contenues dans son essai, « Le Testament de dieu ».
http://socio13.wordpress.com/2008/08/30/pierre-vidal-naquet-la-critique-du-testament-de-dieu-de-bernard-henry-levy-1979/
http://www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?article49
Les « nouveaux philosophes » Gilles Deleuze 1977
@ermler (#359)
Ce qui dérange, inquiète, fait fantasmer c’est le »signe » attribué au voile dit « islamique ». Rien d’autre.
Mon arrière-grand oncle, chanoîne, siégeait en soutane au Sénat sous la III e Rébublique. (dieu sait qu’elle était « laïque »). Sous la IV e République, l’abbé Pierre siégeait à l’ assemblée nationale en soutane ! Où étaient alors les « laîques qui s’en indignaient ». Y a t’il eu pareil « lynchage » ? C’est à vous, d’assumer que ce qui vous pose problème c’est bien le voile musulman et le symbole que VOUS lui attribuez !
Je ne sais pas qui était ton grand-oncle chanoîne, mais je doute que sa candidature, comme celle de l'Abbé Pierre, n'ait jamais été présenté par un parti se voulant de gauche et révolutionnaire, promoteur d'une France "socialiste, féministe, écologiste" et que sais-je encore. Que le parti de Christine Boutin présente des femmes voilées, cela n'aurait surpris ou indigné personne. Que ce soit le Parti de l'oncle Léon qui le fasse, c'est déjà plus surprenant. A lui d'assumer le décalage entre les principes et les pratiques.
Personnellement, je n'ai jamais voté et je ne voterai jamais pour un homme en soutane pour me représenter, et je n'accepterai jamais que mon parti en présente un. J'ai suffisament gueulé quand le père UbHue a commencé à faire les yeux doux aux cathos, à se faire prendre en photo avec les évêques Eyt ou Gaillot. Je ne vois pas donc ce qui te permet d'accuser ceux qui critiquent la politique du NPA d'avoir "un problème avec le voile musulman". Si le "voile musulman" pose un problème particulier, c'est parce que les élus siégeant en soutane tendent à disparaître, alors que les élus prétendant siéger en voile islamique tendent à se multiplier. C'est parce qu'on a tapé fort sur l'église catholique qu'elle s'est finalement résignée à abandonner la sphère publique. Aujourd'hui, ce ne sont pas les soutanes qui menacent d'y revenir...
Quelle représentation vous faîtes-vous de quelqu’un comme Ilham ?
Aucune. En fait, Mme Moussaid (que je ne me permettrais pas d'appeller par son prénom, vu que je ne la connais pas personnellement) m'intéresse moins que les raisons qui ont poussé une organisation comme le NPA à la présenter.
Vous vient-il à l’esprit que pour, elle, porter un voile n’a pas la même signification que pour vous ?
Certainement. Et alors ?
Que ce n’est pas sa foi religieuse qui la conduit à militer au NPA, mais un projet politique commun à tous ?
Je n'en sais rien, et toi non plus. Peut-être qu'elle milite au NPA parce qu'elle est convaincue que l'avenir c'est une société "socialiste, écologiste et féministe" (à elle de gérer ses contradictions), et peut-être est-elle une islamiste endurcie qui fait de l'entrisme au NPA espérant une opportunité de saisir une parcelle de pouvoir. Cela n'a d'ailleurs aucune importance.
Bien sûr, on peut décider de bannir tout signe religieux de la sphère publique.
Qui ne se confonds pas avec les lieux publics ou la télévision publique, comme tu sembles le penser... oui, je crois que c'est cela qu'on appelle la "laïcité". Maintenant, est-tu d'accord avec cette idée ? Ou penses-tu qu'il faut laisser le religieux revenir dans la sphère publique, d'où il a été chassé progressivement par le combat laïque des cent-trente dernières années ?
Arrêtons l’hypocrisie. Si on pense sincèrement que l’islamisme est un danger (et l’islamisme radical en est
un !) et bien qu’on pose cette question-là.
Toute communauté qui prétend imposer ses règles dans la sphère publique (ou de restreindre la sphère privée) est un danger. Lorsque les catholiques l'ont fait, on leur a tapé dessus. Je ne vois pas pourquoi l'on devrait s'abstenir de le faire avec les musulmans. Peut-être parce que ce sont des "victimes" ?
Au lieu de se déchaîner sur une candidate militante d’un parti marxiste et laïque et dont absolument RIEN ne permet de préjuger qu’elle serait une « propagandiste » de l’islam !
Faut quand même pas déconner. Voici une femme qui insiste pour porter un emblème communautaire et religieux dans un contexte électoral, et tu penses qu'il n'y a "absolument rien" qui permet de suspecter qu'elle serait une propagandiste de l'Islam ? C'est drôle, cette volonté de fermer les yeux à l'évidence dès lors que la personne visée appartient à une "minorité victime". Si la candidate portait sur elle une croix gammée, accepterais tu l'idée que RIEN ne permet de préjuger qu'elle serait une propagandiste du nazisme ? Franchement...
Débusquons les intégristes là où ils sont vraiment ! Et j’ai du mal à croire que c’est au NPA qu’on les trouvera.
La preuve que si...
Actualités afghanes
Les opinions changent, lorsque le Dow Jones plonge ! !
Claude Moisy, ancien président de France-Presse, vient de publier dans le Monde de ce lundi 8 février, un article au titre bouleversant pour un homme de droite :
Pourquoi les Etats-Unis et leurs alliés doivent quitter l'Afghanistan.
Extraits :
« Combien de temps encore les dirigeants occidentaux vont-ils mettre à comprendre que faire la guerre en Afghanistan est pour eux la plus mauvaise façon de lutter contre le terrorisme islamique ? Quand vont-ils réaliser que l'intervention militaire des Etats-Unis et de l'OTAN au pays des talibans ne fait qu'aggraver la menace dont ils veulent se protéger ? »
« C'est que les inévitables "dégâts collatéraux" infligés aux populations civiles par les forces occidentales aggravent leur image d'ennemis et d'agresseurs. »
« C'est qu'une bonne partie des soldats et des policiers afghans que les Occidentaux forment, arment et paient, sont prêts à passer un jour du côté de leurs frères musulmans. »
« Mais il n'y a plus aucun sens à ce qu'ils restent enlisés huit ans plus tard, avec des forces sans cesse croissantes, dans un pays incontrôlable et déjà à moitié retombé aux mains des rebelles. »
« Les Occidentaux sont tellement imprégnés de leur supériorité et de leur mission civilisatrice qu'ils ont toujours du mal à imaginer que leurs interventions, même armées, puissent être vues comme des agressions par les peuples différents d'eux qui les subissent. Et ceux qui leur résistent sont à leurs yeux des terroristes. »
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/02/08/pourquoi-les-etats-unis-et-leurs-allies-doivent-quitter-l-afghanistan-par-claude-moisy_1302686_3232.html
@ Descartes
"Faut quand même pas déconner. Voici une femme qui insiste pour porter un emblème communautaire et religieux dans un contexte électoral, et tu penses qu’il n’y a « absolument rien » qui permet de suspecter qu’elle serait une propagandiste de l’Islam ?"
Tu te prends encore la tête avec ces conneries ?
j'ai souvent pensé que les révoltes dans les banlieues pourraient être canalisées dans les luttes politiques. Et donc contribuer à faire évoluer la société. Pourquoi stigmatiser l'engagement d'une jeune femme dès lors qu'elle ne met pas en avant ses croyances religieuses ? On peut parfaitement concilier foi et militantisme. Les précédents sont nombreux et célèbres. Je suis vraiment décue (tout en étant athée, mais choquée par l'islamophobie galopante)que vous repreniez à votre compte ce dogmatisme laïque.
@ BA (378)
BHL atteint de botulisme !
Trop beau.
Son éditeur aurait du retarder la sortie de ce chef-d'oeuvre au 1er avril !
Cela eût été mieux accepté.
@4 aout (#385)
Tu te prends encore la tête avec ces conneries ?
Que veux-tu... malgré mon cynisme, je crois toujours à la raison humaine...
L'Espagne précise les étapes de sa cure d'austérité budgétaire.
La Grèce durcit son plan d'austérité.
Parlement portugais: l'opposition rejette le plan d'austérité du gouvernement
Botul, philosophe audois, a écrit en 1938, "La métaphysique du Mou", s'inspirant peut-être des digressions surréalistes sur les montres molles.
@ Pierre L (382)
Dis donc, Pierre, ne trouves-tu pas que dieucartes béhachelise de temps en temps ?
Merci à BHL, qui a suscité un tel intérêt pour un philosophe français méconnu.
En 1938, le penseur audois Jean-Baptiste Botul traverse une crise aussi profonde que féconde. Stimulé par la phénoménologie, mais sceptique face à l'existentialisme montant, il pose avec audace la question du dur et
du mou : son analyse de la'mouité'fonde, dans ces pages fragmentaires mais belles, une nouvelle approche de l'Être, du Néant, du fromage de Hollande et des années trente : La Métaphysique du mou.
Edition de Poche
Prix éditeur : 3 euros - Prix alapage.com : 2.85 euros
ISBN : 9782755500301
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à Pulchérie D (8 février 2010 à 17h48)
L'envahisseur mahométan pédale dans la semoule, le bon français nage dans la béchamel.
"4/ L'annonce de la candidature d'Ilham Moussaid a suscité de nombreuses réactions. Toutes ne sont pas de la même nature. Les critiques et désaccords formulés, à l'intérieur du NPA ou par des mouvements ou des militante-s du mouvement social et du mouvement féministe sont autant d'arguments qui alimentent la discussion et le débat va continuer.
En revanche nous dénonçons le flot haineux et hypocrite provenant de l'extrême-droite, de l'UMP, ou du PS voire du PG et du PCF. On les entend moins quand le Président de la République se jette dans les bras du pape, se signe de la croix en public en voyage officiel, ou quand Boutin brandit la bible à l'Assemblée. Les partis institutionnels financent par millions les lycées privés confessionnels notamment catholiques. Quant au PCF, il ferait mieux d'être plus prudent, lui qui, aux côtés du PS, a accepté sur ses listes une candidate qui portait le foulard pendant la campagne et continue de le porter au sein du conseil municipal d'Echirolles (38) où elle siège..."
@ Pierre L
et Descartes se noie dans son alambic...
@Descartes 373: il me semble que le taux officiel rouble/dollar est resté fixe pendant des décennies...et l'inflation inexistante en URSS jusqu'en 1989 (ex le jeton de métro coûtait 5 kopecks de l'ouverture du métro de Moscou à 1990)
dans les années 60, 70, de nombreux pays du "tiers monde" ont pratiqué les changes fixes, ils n'avaient pas tjrs les moyens de lutter contre le marché noir, mais c'était svt 1 mesure efficace pour protéger leurs industries productives
il y avait aussi des pays avec plusieurs taux de change, 1 pour le commerce international-pour les entreprises, 1 pour le tourisme, et 1 proche du marché pour d'autres transactions, etc...